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EAN : 9782815908610
222 pages
L'Aube (06/02/2014)
2.75/5   8 notes
Résumé :
Mário França, le détective privé le plus sympathique du Portugal, travaille sur une nouvelle affaire : un crime a été commis dans le milieu des familles anglaises productrices et négociantes de vin de porto. Une vengeance liée, semble-t-il, à de lointaines rancunes, et qui l?amène à se plonger dans le passé, jusqu'à la révolution des œillets qui fit tomber la dictature ? un grand moment dans la vie de notre héros. Sans jamais se départir de son charme, França va rés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Etrange livre que cette « étrange affaire du cadavre souriant » qui nous met aux prises avec Mario França (c'est un pseudo), détective privé, privé de peu de choses nous le verrons, résurgence de la Révolution des Oeillets, ancien révolutionnaire ayant participé à de nombreuses opérations anti-salazaristes.

Le livre est fait d'allers-retours entre le passé onirique de Mario França et l'enquête à laquelle il se trouve mêlé sur le décès de tante Gladys, bourgeoise anglaise vivant au Portugal, patronne des portos Cleminson, gauchère morte d'une balle dans la tempe droite avec sur le visage un doux sourire troublant sur le cadavre d'une personne qui vient a priori de se faire tuer.

Le passé révolutionnaire de Mario França et son enquête vont bien entendu finir par se rejoindre en passant par des retrouvailles explosives avec ses anciens coreligionnaires et la confrontation des différents membres de la famille et héritiers de la famille chacun ayant sa faiblesse, son talon d'Achille ou son petit secret inavouable.

On oscille sans cesse entre Sherlock Holmes et Hercule Poirot dans une ambiance tenant tout à la fois du pastiche et de l'hommage… sans choisir vraiment son camp. Mario est bourré de « talents » holmésiens : il reconnait n'importe quelle odeur, n'importe quel aboiement de chiens là où Holmes pouvait reconnaître les sols argileux ou terreux d'Angleterre ou n'importe quelle marque de cigare rien qu'aux cendres abandonnés par le fumeur, il possède une mémoire photographique impressionnante, sait déchiffrer n'importe quel regard. Pour l'aspect poirotien, il réside dans les situations dans lesquelles Mario trempe : la confrontation des différents témoins qui sont autant de suspects et la scène finale où il réunit tous les protagonistes pour l'explication du crime et la dénonciation du coupable.

Et c'est donc là le principal écueil du livre : à vouloir en faire beaucoup, l'auteur en fait trop et on tombe de charybde en scylla, du pastiche à la caricature.

D'autant que l'auteur en rajoute : l'appartement de Mario est situé dans un immeuble qui accueil, sous les toits, des logements occupés de masseuses péripatéticiennes et donc utilisés en lupanar, accessoirement fréquentés par certains membres de la famille Cleminson ; le bureau de Mario se trouve dans un immeuble servant de logements pour clandestins africains. Vous vous demandez pourquoi un révolutionnaire ayant participé à la libération du peuple portugais peut taire ces trafics de chair humaine ? Moi aussi. Lui aussi accessoirement, qui trouve tout de même le moyen de régler tout cela en même temps que la recrue d'essence de souvenirs provoquée par la mort de son ancien mentor dans le terrorisme révolutionnaire.

Deux bons points à porter au crédit de Miguel Miranda tout de même : d'une part le beau twist intelligent lui permettant de régler officiellement toutes les « affaires » du moment (la mort de son mentor + celle de tante Gladys + le cas des prostituées + les clandestins) en les reliant à un seul homme qui fait un peu figure de Keyser Söse, omniscient mais insaisissable et d'autre part les passages où Mario França évoque son passé révolutionnaire, emprunts d'une nostalgie toute poétique.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-qH
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Mario França n'est pas un privé comme les autres. Sûr de ses qualités et de ses déductions qu'il juge infaillibles, il peut paraître agaçant, voire hâbleur, d'autant plus que c'est lui qui nous raconte cette histoire, à la première personne du singulier. Ça change un peu des détectives ou des flics désabusés, alcooliques ou déprimés ; Mario va plutôt bien. Sa technique est simple, il questionne, observe beaucoup, emmagasine toutes les informations qui décantent lentement dans son esprit. Les passages sur le divan défoncé de sa psy, Ophélia -qui l'y rejoint parfois-, l'aident également. Mon bémol viendrait du fait que nous aussi lecteurs, nous emmagasinons, mais sans le recours d'Ophélia, nous pouvons nous perdre dans tous les noms, j'avoue parfois n'avoir plus su si tel ou tel nom faisait partie de l'enquête sur Gladys ou sur Lopes, ce qui sera au final secondaire puisque comme convenu, les deux intrigues se rejoignent. Une autre réserve concerne quelques longueurs et répétitions inutiles, et pour être complet je précise que j'ai eu un peu de mal au début du bouquin, par sa construction : Miguel Miranda plonge son héros dans une situation que l'on ne comprend pas et arrivent ensuite, quelques lignes plus loin, les explications ; une fois le pli pris, ça va.

Pour revenir aux passages sur le divan d'Ophélia, ils aident Mario à mettre toutes ses idées en ordre et lui donnent accès à des retours en arrière sur sa vie de combattant contre la dictature de Salazar. Ce point est important car il permet d'entrer en plein coeur du mouvement qui amènera la Révolution des Oeillets en 1974. Intéressant et instructif, même s'il peut paraître nécessaire de prendre des informations supplémentaires sur cette période au Portugal (bon point, c'est toujours bien un livre qui oblige à aller chercher des compléments d'information pour parfaire sa culture).

Finalement, malgré mes réserves, ce polar est bien agréable, changeant un peu les codes du héros revenu de tout. Mario França est parfois énervant dans ses certitudes mais on le suit avec plaisir et son mode de fonctionnement est original : il saisit les odeurs sur la scène de crime pour établir sa liste de suspects, il enregistre un document à peine l'a-t-il eu sous les yeux et fait preuve de plus d'intuition que de découverte de preuves matérielles. Et puis un héros n'a pas besoin d'être entièrement sympathique pour qu'on ait envie de suivre ses aventures, Mario França ne l'est pas, sans être antipathique et son assurance affichée est une façade qui cache des questionnements et des doutes que Miguel Miranda esquisse et a sûrement exploité dans ses autres romans dont il est le héros.

Ce roman a été écrit en 1998, il n'était pas le premier de l'auteur et d'autres ont suivi, notamment deux autres titres traduits et publiés chez le même éditeur : Quand les vautours approchent (écrit en 2004 et traduit en 2012) et Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel (écrit en 2011 et traduit en 2013). Les trois titres existent en collection poche
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Gladys Cleminson est retrouvé morte, le sourire aux lèvres. Un détail bien étrange qui vous titillera longtemps. Gladys était à la tête d'une exploitation viticole dans la vallée du Douro gérée par plusieurs membres de sa famille. Comme souvent, les questions d'héritage exacerbe d'anciennes tensions familiales. Suicide ou meurtre ? de la réponse du détective Mario França dépendra l'avenir de la famille.

Le héros Mario França est le prototype même du type énervant ; un Monsieur Je-Sais-Tout qui ne fait que se vanter : mémoire photographique, ouïe ultra-sensible, odorat lui permettant d'identifier chaque odeur, meilleur ami des chiens : « Les chiens n'ont pas bronché. Ils ont seulement souri en remuant la queue. Vous n'avez jamais vu un chien sourire, bien sûr. Et c'est normal. Ils ne sourient pas à tout le monde. » Et ce ne sont que quelques exemples de ces talents. Talents bien pratique pour exercer son métier de détective à la perfection. Il le sait, il le dit et il l'assume. Passé cet aspect rebutant du personnage, on entre dans son histoire et son second degré nous frappe de plein fouet. Impossible qu'il se prenne au sérieux !

Un polar qui vous emmènera au coeur de la ville de Porto, dévaler la vallée du Douro et vous replongera dans les bas fonds de la Révolution des Oeillets !
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Miranda Miguel – "L'étrange affaire du cadavre souriant" – Ed. de l'Aube, 2014 (ISBN 978-2-8159-1178-8) traduit du portugais par Vincent Gorse, cop. de l'original en 1998

Un roman policier au style particulier, articulé autour d'un super-héros en autodérision (genre commissaire San-Antonio) mais exhumant le passé propre au Portugal et à la Révolution des oeillets de 1974, passé vu à travers le regard de ce détective privé qui était à l'époque membre d'un groupe clandestin révolutionnaire paramilitaire.
Tout cela est mélangé avec un projet d'attentat contre le Premier Ministre du Royaume-Uni, de telle sorte que le lecteur s'y perd un peu parfois.

Dans l'ensemble, un roman policier distrayant car d'une écriture atypique, truffé de métaphores inattendues à l'effet plutôt humoristique.
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C'est un peu dans le désordre que nous découvrons en France l'oeuvre de Miguel Miranda qui ne compte pas que les aventures de son insupportable et trop sympathique détective Mário França. Quand les vautours approchent datait en effet de 2004, Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel de 2011 et L'étrange affaire du cadavre souriant que nous découvrons aujourd'hui date de 1997 (publié en 98). C'est avec ce dernier que l'auteur obtint une certaine reconnaissance avec le Prix Caminho de littérature policière. A part ces trois romans policiers qui mettent en vedette le "plus grand détective du monde", Miguel Miranda est auteur de romans (pas policier), de contes et de livre pour la jeunesse. Il est par ailleurs médecin, de son premier métier.

Il est sans doute indispensable pour un détective d'avoir du flair, comme on dit. Dès la première page nous savons que Mário França a bien un sacré flair. Au sens propre, celui de l'odorat. Il semble qu'il pourrait même en remontrer au meilleur des chiens policiers et que Jean-Baptiste Grenouille, le héros du Parfum (Patrick Süskind) soit à ses côté un petit amateur. du flair et un sens du bluff omniprésent, il va en avoir bien besoin dans cette affaire qui évoque irrésistiblement l'univers d'Agatha Christie, tant par son décor et ses personnages que par la façon dont avance l'enquête. Mais Mário França n'est pas Hercule Poirot ni Miss Marple...

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'odeur de la mort congelée est un fumet épais qui pèse sur les poumons et retourne l'estomac ; seul un véritable charognard comme Antunès est capable de supporter tous les jours un tel remugle, le sourire aux lèvres.
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Les chiens n'ont pas bronché. Ils ont seulement souri en remuant la queue. Vous n'avez jamais vu un chien sourire, bien sûr. Et c'est normal. Ils ne sourient pas à tout le monde.
Page 116
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Cet outil à la main, Antunès ne laisse aucune dent en or se perdre inutilement six pieds sous terre, pas plus que les alliances que les familles n'ont pas réussi à retirer du doigt des défunts. Antunès n'oublie jamais de s'en occuper, et la plupart du temps, il manque un ou deux doigts aux cadavres que je viens examiner.
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Les odeurs sont de véritables cartes de visite. Il y a ceux qui sentent le malheur, la misère ou la mort. Ceux qui sentent seulement l'incompétence, l'angoisse ou la peur. Ceux qui sentent le faux-semblant, le vide, la trahison. Et d'autres, le danger.
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J'ai abandonné la cellule révolutionnaire lorsque j'ai pris conscience que beaucoup de camarades avaient un baril de poudre à la place du cerveau [...]
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