AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782815913904
240 pages
L'Aube (02/06/2016)
2.5/5   4 notes
Résumé :
Une délégation d'Amérique latine vient à Porto pour commémorer la mémoire du roi don Pedro IV. Au cours la cérémonie dans l'église de Lapa, la délégation s'aperçoit que la relique du roi (une urne renfermant son coeur) a disparu et est témoin de la mort brutale de l'organiste Jorge Vinagre. Mario França est engagé pour retrouver la relique et l'assassin de Vinagre.
Que lire après La disparition du coeur des symbolesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Porto. le détective privé Mário França est invité par un architecte, également organiste de l'église de Lapa, à assister à une cérémonie commémorative en l'honneur de la relique du coeur du roi Dom Pedro IV exceptionnellement présentée à la délégation venue du Brésil et d'Uruguay en présence de la Confrérie de Lapa qui s'occupe des liens entre les pays. Il y est alors témoin de deux faits extraordinaires : le décès soudain de l'organiste qui s'écroule sur son instrument et la disparition de la relique. Il est peu après engagé par trois clients : la confrérie de Lapa et la délégation veulent retrouver la relique, puis la petite-amie de l'architecte-organiste qui pense qu'il s'agit d'un meurtre. Aidé de son équipe d'assistants, tous plus étranges et peu recommandables les uns que les autres, et même d'un pigeon voyageur, le détective se lance dans une enquête liée à l'histoire du Portugal du XIXème siècle.

Avis

Intéressée par un résumé alléchant, j'ai choisi ce livre au hasard de mes déambulations dans ma petite librairie de village.

Si la forme est travaillée : un très beau style, j'ai rapidement déchanté au bout de quelques chapitres tant le déroulement de l'affaire est totalement raté. J'ai tout de même poursuivi jusqu'à la fin et pour une fois, je ne me suis pas "spoilée", ce qui arrive souvent quand je suis impatiente de lire le dénouement.

Tout d'abord, le personnage principal n'est absolument pas sympathique : infatué de sa personne, il en est risible, c'est peut-être le but recherché par l'auteur mais cela reste à prouver. Il se voit comme un Dom Juan et tout le long du livre il se présente même comme un obsédé, pour autant il est remis à sa place à la fin par une de ses amantes et bien on ne le plaint pas et j'avais envie d'applaudir.
Je préfère des héros ou personnages principaux qu'on a envie d'aimer, de suivre, des inspirateurs en quelques sorte.

Tous les antagonistes évoluent comme des fantômes ou des caricatures : avec très peu de corps et malheureusement pas tellement d'esprit non plus, peu de profondeurs ; cela ajouté à leurs noms qui, j'avoue, ne m'ont pas interpellés (il y a une distribution des rôles en début de livre ça aide un peu) et de surcroît certains avaient un pseudonyme.

Je l'ai dit, l'écriture est très belle mais le déroulement de l'enquête et son résultat sont au delà du guignolesque, pas dans l'effusion de sang mais dans la succession de scène improbables (je me demande encore pourquoi il est allé à Saint-Jacques-de-Compostelle et à Montevideo alors qu'un coup de fil aurait suffit). Si durant tout le roman,le suspens est bien là car je ne voyais pas du tout qui aurait pu faire le coup et dans quel but, le comble de l'incompréhension est atteint lorsque l'auteur s'appesantit lourdement sur le fiasco de l'enquête que mène en parallèle l'inspecteur de la police judiciaire qui passe pour un imbécile (je ne vois pas l'intérêt de cette séquence) pour qu'enfin le détective - qui se prend pour Hercule Poirot - révèle à tout le monde dans une scène finale où les protagonistes sont rassemblés, toutes les supercheries qui ont permis les deux affaires initiales.

N'est pas Agatha Christie qui veut !

Je retiendrais un mot dans ce roman : "anastrophe" (inversion de l'ordre habituel des mots, comme le langage de Yoda dans la guerre des étoiles "Beaucoup encore il te reste à apprendre." ) parce qu'il est employé plusieurs fois, au moins six ce qui fait beaucoup (trop) et dont l'auteur nous gratifie d'une explication régulière.
Commenter  J’apprécie          20
Qu'on se le dise ! Mario França est le plus grand détective du monde, et ne se prive pas pour nous le faire savoir. Plus grand, je ne sais pas, plus drôle, il n'en est pas loin. le plus précautionneux, oui, certainement : il n'utilise pas les moyens de communication modernes, on ne sait jamais ! Je vous rassure, il prend grand soin de son média d'un genre très ancien, à savoir un pigeon voyageur sujet à la dépression - il le fait soigner, et ne le nourrit qu'avec de la nourriture qui lui convient (au pigeon, pas au détective).
Revenons à notre enquête. Un vol, un meurtre, bientôt deux, ce ne sont pas les problèmes, ni les difficultés qui manquent. Mario França prend cependant les faits avec optimisme. Il faut dire qu'il est entouré non par une équipe de bras cassés, mais par une équipe d'illuminés que je ne vous décrirai pas, je vous laisse le plaisir de les découvrir - sachant qu'un des membres s'est bien remis de l'intervention chirurgicale, financée par Mario, qui lui a sauvé la vie et lui permet de trouver une nouvelle orientation sentimentale.
Et pourtant, son enquête avance, bien que l'enquêteur officiel mette en doute son avancée de l'enquête. Autant vous le dire tout de suite, il n'aurait pas dû ! le détective n'emploie pas, il est vrai, des méthodes très légales -il est détective, pas policier. Il a d'ailleurs, apparemment, quelques mauvais souvenirs de la police à une époque antérieure à la démocratie.
Drôle oui mais aussi plein d'amertume quand il pense au monde dans lequel il vit. Voici une citation qui me parle particulièrement :

Je voyage à l'intérieur de moi-même, au fond de mes peurs. J'ai peur de cette société mondaine où l'image vaut plus que mille mots. J'ai peur que le culte de l'image ne se soit substitué aux idéaux, aux causes, aux valeurs, et que ce détachement ne soit irréversible. Je crains que la forme vertigineuse qu'emprunte la société moderne de vivre la vie soit la dernière accélération avant l'accident.

Il ne me reste plus qu'un tome à lire de cette série.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Vous boirez bien quelque chose ? C'est offert par la maison.
- Non, merci, je suis en service.
Cette phrase toute faite dans la bouche des policiers m'a toujours embarrassé. cette abstinence obtuse renvoie-t-elle à un décret religieux, ou à une interdiction médicale ? J'y vois, moi, de la vantardise - la revendication d'un état de sobriété permanent correspondant à un niveau de lucidité supérieur, proche de la prescience. Une consommation excessive d'alcool, trouble le raisonnement, émousse le cerveau ; mais, pour cela, encore faut-il avoir un cerveau, ce qui, chez les fonctionnaires de police, n'a pas encore été démontré. A petite dose, l'alcool peut faire parler, ce qu'il ne faut pas négliger. Mais boire un coup avec quelqu'un pour lui délier la langue ne fait pas partie du manuel comportemental des hommes de loi.
Commenter  J’apprécie          10
Je voyage à l'intérieur de moi-même, au fond de mes peurs. J'ai peur de cette société mondaine où l'image vaut plus que mille mots. J'ai peur que le culte de l'image ne se soit substitué aux idéaux, aux causes, aux valeurs, et que ce détachement ne soit irréversible. Je crains que la forme vertigineuse qu'emprunte la société moderne de vivre la vie soit la dernière accélération avant l'accident.
Commenter  J’apprécie          20
Je ne sais pas comment je fais ça : parfois, je suis capable de sortir des phrases qui fonctionnent comme des leviers. Elles ouvrent ou elles ferment l'interlocuteur, elles font pâlir ou rougir, elles provoquent des sueurs ou des accès de bégaiement, des frémissements des paupières. Ces phrases jaillissent et s'imposent par-delà ma volonté, mon raisonnement, comme si une rivière intérieure commandait à mes pensées et que j'étais un naufragé à la dérive.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis un rêveur parce que tout ce que je rêve me fait mal. Ce sont des douleurs de membre amputé, affligeantes mais qui ne sont que des fantômes. J'ai mal quand je suis projeté hors de mes rêves, quand je me regarde tous les jours devant la glace pendant que je me rase, et que je comprends que rien de ce que j'imagine ne se réalise. (p.150)
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : roman d'espionnageVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}