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EAN : 9782815903981
252 pages
L'Aube (19/01/2012)
3.25/5   10 notes
Résumé :
«Mário França, un des meilleurs détectives du monde, vit à l'intérieur de ma tête» ou bien, «Je ne suis qu'un détective de troisième ordre qui délire» ? La vérité est plus complexe, comme toujours ! Dans ce premier polar d'une série passionnante, nous faisons la connaissance du portugais Mário França, un privé pas comme les autres, qui évolue dans la belle ville de Porto... ou sur les plages paradisiaques du Brésil. Les événements, les personnages et les solutions v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand on cherche « polar portugais » au hasard sur Google, on tombe assez vite sur cet auteur apparemment prolifique, mais peu traduit en français. D'ailleurs, le présent titre, que les éditions de l'Aube présentent comme « la première enquête de Mário França », est effectivement son premier livre qui ait été traduit en français, mais dans la série mettant en scène ce fameux détective, il n'est en fait que le 2e chronologiquement parmi les traductions : « L'étrange affaire du cadavre souriant », par exemple, le premier en réalité, a été publié en 1998 au Portugal, mais traduit seulement en 2014 – tandis que les présents Vautours, publiés quant à eux 6 ans plus tard au Portugal (en 2004), avaient été traduits dès 2011 en langue française… Et avec ça, une chronologie exacte des aventures de Mário França semble introuvable en ligne, que ce soit en français ou en portugais, tandis que seuls quatre titres (les quatre liés à notre détective) ont bel et bien été traduits, dans l'ordre pour les deux suivants.

Quoi qu'il en soit, je pense que ces livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres ; en tout cas, cette prétendue « première enquête » met en scène le détective de façon à ce que le lecteur ait l'impression de le découvrir – ou alors il est particulièrement redondant… oui, il l'est ! – avec en plus un excès de détails, qui manquent parfois dans certaines traductions, mais qui ici frisent l'inutile. Par exemple, dès qu'un nom portugais apparaît, le traducteur s'est cru obligé de mettre en note de bas de page comment le prononcer… Alors, pour moi qui ai quelques notions de portugais (j'ai suivi quelques cours dans une autre vie, c'est vite devenu du « portugnol », mais disons que je sais comment prononcer la langue de façon générale), c'est rédhibitoire, tandis que le lecteur francophone lambda s'en fout un peu, non ? du moment qu'il s'y retrouve dans les (très nombreux) différents personnages, ce qui est tout de suite moins aisé, quoi qu'il en soit de la prononciation respectueuse de l'original…

À part ça, je me rends compte que je retarde le moment d'expliquer la perplexité dans laquelle me laisse ce livre… D'enquête, on n'a qu'une parodie au 36e degré au moins, ce que certains appellent de l'humour peut-être, mais tellement éloigné de l'humour qui me touche vraiment, que je ne sais qu'en penser ! Pour sûr, ce n'est pas de l'humour qui fait travailler les zygomatiques, je ne pense pas avoir ri une seule fois. On est bien davantage dans une longue et éternelle digression sur tout et sur rien, dans un langage parfois presque poétique, parfois engagé, parfois au contraire très léger. L'aspect polar se perd dans cette rêverie souvent languide, il ne faut certainement pas attendre du suspense de cette « enquête » ! et si on se demande parfois ce qu'il en est de l'avancée de Mário dans ladite enquête, il ne faut pas trop s'attendre à la suivre à la façon d'un policier classique. Pour le dire autrement : je ne qualifierais pas une telle lecture de plaisante, d'ailleurs j'ai lu ce livre en parallèle à quelques autres, et ce n'était jamais celui qui m'emballait le plus… Pourtant, il y a quelque chose qui accroche, on a envie de savoir, mais quoi exactement ?... Ou peut-être s'est-on habitué à suivre les divagations (certes tellement sensées, parfois), mais alors à petites doses, de ce protagoniste qui n'est jamais attachant et dont la fatuité agace, tandis que son côté atypique intrigue.

C'est un protagoniste tout à fait hors normes, il faut bien le dire ! Mário França est un détective privé qui se prétend tout à la fois quelconque et passe-partout dans tant et tant de situations, mais en même temps il aime se mettre en avant-plan et s'auto-déclare « meilleur détective au monde » ! On l'imagine insignifiant, voire frêle et sans envergure, mais il est souple et agile au point de mettre ko trois « gorilles » en trois coups de cuiller à pot. Il déborde de super-pouvoirs, que l'on peut certes rencontrer chez l'un ou l'autre individu – il est un « nez » et reconnaît n'importe quel parfum ; il peut reconnaître les différentes races de chiens qui donnent un concert d'aboiements ; il est spécialiste de l'interprétation du langage non-verbal ; etc., etc. Mais donc, il en rassemble un tel nombre qu'on arrête très vite d'en faire la liste, en fait il tient du super-héros de légende avec tous ces super-pouvoirs rassemblés en un seul homme, qui vont lui permettre de résoudre une double affaire sans qu'il y ait vraiment d'enquête, à proprement parler.

En fait, l'histoire commence comme un polar sans grande surprise : Paula Dagostine, une peintre d'origine croate, a disparu, et son riche amant du moment engage Mário França pour la retrouver. Parallèlement à ça, lors d'une réunion publique du « Conseil des sages », groupe rassemblant différents universitaires de haut niveau, leur président meurt empoisonné en buvant un vieux porto qui avait été servi à tous (et tous les autres se portent bien!). Comme Mário était présent à cette réunion, et avec la conviction qu'il y a un lien entre les deux affaires, il se sent investi de la mission de découvrir le meurtrier. Partant de cette double affaire somme toute assez classique, on s'éloigne très vite dans une longue digression surréaliste (comme j'expliquais plus haut), avec les trois acolytes plus bizarres les uns que les autres qui aident Mário dans ses pseudo-recherches (mais de quoi exactement ?), et souvent très sensuelles, voire érotiques… ou inspirées de « jeux » comme la corrida par exemple. Je ne sais pas trop comment ces lignes ont pu passer en 2011, mais dans le puritanisme exacerbé qui caractérise ces 2-3 dernières années, je doute que ce livre eût été aussi bien accepté.
Parmi ces passages très ambigus (si l'on peut dire), je me plais à relever une certaine description de la ville de Porto, à la page 160, chapitre Vingt-trois (chaque chapitre étant titré d'un numéro écrit en toutes lettres) : « La nuit, de temps en temps, Porte se vêt de brouillard. Comme si la ville se parait d'une longue robe satinée ourlée des perles de verre et des paillettes scintillantes de l'éclairage public. Comme si elle était une courtisane languissante allongée, mielleuse, sur la berge du fleuve, s'offrant aux passants, les tentant par la vision furtive de ses parties les plus intimes, les formes généreuses de ses immeubles séparés par de voluptueux vallons où les yeux se perdent, la respiration haletante de son trafic, la pilosité publique de ses jardins suggérée au regard par quelques touffes plus sombres. » On est d'accord (n'est-ce pas ?) qu'un tel passage est à la limite du très choquant, plus encore quand on sait que tout le livre est émaillé de (très nombreuses) allusions aux formes du corps féminin, comme un leitmotiv obsessionnel de l'auteur, ou du moins de son personnage ; mais en même temps, ça a quelque chose de terriblement sensuel, de magnifique dirais-je même !

Bref, je ne peux pas dire que j'aie passé un bon moment de lecture avec ce livre, qui reste assez peu plaisant à lire, si ce n'est à petite doses. Certes, c'est un polar, mais tellement atypique qu'on ne peut pas tout à fait le qualifier de « bon », ni même de prenant, et pourtant on ne peut pas le lâcher, tout en décidant très vite qu'on ne lira probablement pas un quelconque autre opus de la série. En quelque sorte, on est réellement envoûté ! Pourtant, la pseudo-enquête est émaillée (et même noyée sous) de multiples digressions, dont un certain nombre ont un caractère sensuel voire érotique puissant, à la limite du choquant parfois, et se résout de cette façon qui semble tout à coup sortir du chapeau alors que rien n'y préparait (ici encore moins qu'ailleurs, puisqu'il n'y avait pas de suspense, ni de réelle intrigue policière !). Mais alors, le twist final (beaucoup moins inattendu que la résolution de l'enquête à vrai dire, mais on en reste baba quand même !) laisse croire que cet auteur a bien quelque chose de génial !
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Entre Mário França et moi, ça n'a pas matché... Lorsque j'ai commencé à lire ce roman et à écouter notre détective privé de Porto se vanter de son don de sommelier, capable de détecter toutes les odeurs différentes et de nommer les différents parfums qu'il sentait, j'ai tiqué, me demandant si j'avais affaire à Jean-Baptiste Grenouille ("Le Parfum")...

Puis notre homme s'est vanté de pouvoir discerner les différentes races de chiens dans une cacophonie d'aboiement... Waw, là j'étais carrément face à un mec sorti des usines de la Marvel ! Après "Reniflator", j'étais face à "Ouïetator". Il ne manquerait plus que le don du détective Tony Chew avec la bouffe et nous y étions...

Avec Mário França, il faut prendre le tout au second degré, mais autant où j'apprécie le second degré et tous ceux qui le suivent, là, pas moyen de passer la seconde, je suis restée en première et vous pensez bien que ce n'est pas passé... Moi qui n'ai rien contre les parodies, là, ce fut le bide total.

Commençant comme un bon vieux Whodunit, on passera vite à autre chose que de savoir si c'est le Colonel Moutarde qui a tué la peintre Paula Dagostine avec la clé anglaise...

Il a beau sentir un lien entre deux affaires, moi j'ai juste senti la déesse Amora me monter au nez et j'ai soupiré en avançant dans ce récit, sautant une fois plus des passages entiers, des pages, ne laissant, comme Paula Dagostine, qu'une simple fragrance de mon passage éclair et express (elle, elle laissa une odeur du parfum Anaïs Anaïs).

Bref, ce roman, je l'ai eu dans le pif et pas de la meilleure manière qui soit. Allez, comme le chantait le Grand Jacques "Au suivant !!"
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Le détective privé Mario Franca est engagé par un riche industriel afin de retrouver Paula Dagostine, peintre en vogue à Porto et maîtresse attitrée.
Mario est vite persuadé qu'elle est morte.
Son équipe d'enquêteurs hétéroclites et hauts en couleur commence à mener les investigations.
La belle trompait son amant avec un boxeur mouillé dans des combats truqués. Quant au nouvel employeur de Mario Franca, il travaille dans la production de robinets et vient de remporter un contrat avec des clients saoudiens.
En parallèle, le professeur Avelar Dias Matos, titulaire de la chaire de physique de la faculté des sciences, est assassiné lors de l'inauguration d'une exposition des oeuvres de Paula, au palais de la bourse.
L'auteur, Miguel Miranda, est un ancien médecin généraliste qui se lance dans le polar au cours des années 1990. En 1997, ses livres sont couronnés par le prix Caminho consacré à la littérature policière.
Il porte un regard malicieux et tendre sur la différence à travers ses personnages baroques et saugrenus. Ses descriptions de Porto, des paysages de Salvador de Bahia forme une toile de fond poétique à cette enquête atypique.
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Jubilatoire, profondément.
J'ai passé un excellent moment de lecture en compagnie de ce détective, le meilleur, du monde, doté de capacités mentales et physiques hors du commun. Et je ne vous parle pas de son talent pour la déduction, ni ce don si particulier qu'il a pour se trouver toujours au bon endroit, au bon moment.
Ses talents ne seraient-ils pas un peu exagérés, d'autant plus que Mario est aussi le narrateur de ce roman ? Oui, et non. Oui, parce que nous ne sommes pas dans un roman à lire au premier degré. La parodie est là, et bien là, et derrière le discours de Mario se trouve aussi une distance vis à vis de lui-même, une lucidité, aussi, pour ce détective qui voit une psy, avec séance d'hypnose à la clef. Non, parce que, si Mario est lucide envers lui-même, il l'est aussi envers les autres, et sait distinguer leurs désirs de la réalité. Et ses clients n'ont pas forcément envie que l'on découvre ce qu'ils se cachent à eux-mêmes.
Oui, il y a bien deux enquêtes, mais comptent-elles vraiment ? Tel un Hercule Poirot qui ne se serait pas donné beaucoup de peines, Mario réunit tous les protagonistes et donne le nom du coupable – sans que l'on sache vraiment comment il a pu faire des déductions aussi abracadabrantes. Ne répète-t-il pas qu'il a des capacités hors du commun ?
Miguel Miranda est un romancier à découvrir pour tous ceux qui aiment lire des romans policiers bourrés d'humour. J'ai d'ailleurs poursuivi avec un autre titre de cet auteur.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Un polar au porto qui en rajoute sur le personnage du privé, non sans ironie et second degré. Celui qui se présente lui-même comme "le grand Mário França" ne semble en effet pas douter une seconde de ses capacités hors-normes à sentir les coupables comme à se sortir des situations les plus scabreuses. Cela peut même être à un tel point que le lecteur peut se surprendre à lui souhaiter un bon revers, voire une bonne correction de ceux qu'il peut déranger. Pourtant, on pouvait s'en douter, il y a une bonne part de façade et d'esbroufe dans cette attitude. le narrateur le reconnaît lui-même lorsqu'il évoque les séances d'hypnose qui lui font tant de bien.
Le meilleur détective de Porto, et de bien au-delà, a aussi beaucoup d'imagination. Il a également le don d'être là où il ne faut pas. Ou plutôt d'être là où il faut lorsqu'on est un détective (l'un des plus grand, ne l'oublions pas!) : là où des choses se passent. Amené à enquêter sur la disparition de la peintre Paula Dagostine, il est à la fois convaincu de sa mort tout en espérant le contraire car il en est devenu amoureux, alors même qui ne l'a jamais vue, jamais rencontrée et n'a d'elle que l'odeur d'un parfum senti dans son appartement. Il admire aussi une de ses oeuvres, récupérée au cours d'une enquête qui l'a mené au Brésil. En même temps, il croise une autre affaire sans pouvoir établir le lien qu'il "sent" entre les deux : l'assassinat par empoisonnement du président du "Conseil des sages" qui était sur le point de publier un rapport potentiellement gênant sur l'utilisation de l'Uranium appauvri dans les guerres de l'ex-Yougoslavie.

Cela démarre comme un classique "whodunit" où on se demande qui a tué et comment... Puis cela vire petit à petit à un quête un peu folle de la disparue où "le plus grand détective du monde", très intuitif, semble parfois possédé et à la limite entre raison déductive et rêverie déjantée. Et les urubus, ces grands vautours sud-américains, ne cessent de tourner dans le ciel de ce récit, projetant leurs ombres obsédantes.
... la suite sur le blog...
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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critiques presse (1)
Lexpress
27 janvier 2012
Le style est élégant, parfois consciemment surécrit lorsqu'il s'agit pour Mario França de se cirer les pompes par kilos, préférant l'ambiance des lieux à l'efficacité du suspense - il n'y en a pas - et s'ingéniant, avec un brio certain, à toujours être à bonne distance.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'éprouvais beaucoup de plaisir à faire courir à moi les notables dans les creux de mon agenda surchargé. S'ils savaient qu'en réalité, il était si vide qu'on pouvait même y entendre résonner l'écho du silence...
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Le"justelaïsme" est une institution destinée à adoucir les ampoules ou autres maux plantaires des pélerins, un euphémisme utilisé pour leur faire oublier leur fatigue et faire renaître chez eux un courage évanoui en leur annonçant la proximité du but.
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Savoir parfois ne rien dire est tout un art.
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