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EAN : 9782246661016
314 pages
Grasset (23/08/2006)
2.5/5   25 notes
Résumé :
Panthéon est ce qu'il est convenu d'appeler un « roman d'apprentissage » et, de ce fait, il respecte les lois du genre : le narrateur n'y est autre que Yann Moix lui-même, et son enfance à Orléans, dans une famille de petits bourgeois réactionnaires.

Mais le « réalisme » de ce roman s'arrête là. Car, avec Yann Moix, le réalisme ne dure jamais bien longtemps. Ce livre raconte ainsi l'histoire du petit Yann qui, pour ne pas passer à côté de son destin, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
*Panthéon* (2006) est le premier Roman dans lequel Yann Moix parle de son enfance. Suivront *Naissance* en 2013 et *Orléans* en 2019.
Deux histoires parallèles, qui alternent, se mélangent, s'imbriquent, s'opposent, s'expliquent : celle du jeune Yann Moix, enfant battu, humilié, fracassé à vie et celle du refuge qu'il s'est créé pour s'extraire à l'horreur, survivre et se construire : son "Panthéon". En font partie Guitry, Zola, Malraux, Hugo mais surtout François Mitterand pour qui il nourrit une admiration sans bornes et avec lequel il entretiendra, au fil de ce roman, une amitié, certes, imaginaire, mais à l'étonnante vivacité et dans une complicité à la fois drôle et touchante.
Le lecteur ne peut décemment imaginer, avant de les avoir lues, les horreurs que cet enfant a subies au sein de la cellule familiale! Elle sont décrites avec une précision sidérante et un recul lucide et glaçant.
Le style du livre est novateur, quasi expérimental. Un peu trop à mon goût. Et pourtant, c'est grâce à une de ces audaces littéraires juvéniles que je dois la beauté de mon voyage dans l'univers de Moix! A la fin de chaque chapitre, alors que le récit vient d'atteindre un paroxysme dans l'Enfer, l'auteur nous fait passer, sans transition aucune (si ce n'est un léger retrait des marges typographiques) , dans le Paradis de ses lectures, dans son Panthéon. Ainsi projetée dans ce cocon, de douceur et de lumière, bien à l'abri, la réalité n'en apparaît que plus cruelle! J'ai eu mal. Vraiment mal. Non pas pour lui, mais avec lui. Non pas mal à cause de toutes les violences décrites auparavant, mais mal à cause de toute cette douceur, cette chaleur, cette innocence, cette insouciance, si bien décrites par Péguy et les autres, auxquelles un enfant a droit par essence et que le petit Yann n'a pas connues autrement que dans ses livres. Cela m'a été encore plus insoutenable que la violence elle-même.
Il n'y a pas un extrait qui n'ait fait couler mes larmes. Pas un au travers duquel je n'ai compris tout ce que ce petit garçon pouvait y trouver de paix, de réconfort, d'amour et d'espoir.
Un beau voyage avec au bout le sentiment, fugace mais intense, d'avoir tenu ce bambin dans mes bras, d'avoir essuyé ses larmes, caressé ses cheveux bouclés, posé mes lèvres sur son front brûlant, pour finalement , tant bien que mal, retenir mon souffle jusqu'à ce qu'il s'endorme, apaisé, au creux de mon épaule. Cela ne s'oublie pas.

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Où comment la fin d'un livre laisse sans voix !
Avec ce roman on passe de l'enfance martyre de Yann Moix au délire absolu, de dialogues avec les morts au Panthéon. Délires si tant est que ce soit le bon mot car il y a là aussi de vraies réflexions idéologiques sur le fascisme, le nazisme mais aussi l'existence et la mort.
Ce livre complète Orleans puisqu'il ne s'agit pas de raconter les sévices mais d'expliquer clairement ce qu'il ressentait quand on le frappait, le rôle des parents, du lien à la mère qui est moins évoqué dans le dernier.
La mère qu'il aime et qui ne le lui rend pas. La mère qu'il aime, autant qu'il la redoute, qui le frappe, malgré ses appels, mère sans pitié, destructrice, qui n'aura de cesse de le dévaloriser. Un père, qui représente la continuité de la mère, qui le frappe mais qu'il juge comme remplaçable. Il trouvera des pères de substitution, des images fictives dans ses héros d'enfance, dans les hommes et femmes de courage, ayant eu un destin particulier, des auteurs.
Il vouera un culte notamment à François Mitterrand, homme dont on dit qu'il était d'abord collaborateur avant d'être l'homme de gauche que l'on connait, homme de droite et collabo par naissance avant de choisir d'être l'homme de gauche qu'il est devenu, à l'image de Yann Moix à qui on a reproché ses textes alors qu'il était âgé de 22a et venait d'un milieu très à droite pour ne pas dire extrême. Mitterrand a choisi le PS tout comme Yann s'est tourné vers la gauche, non pas par calcul mais par la culture, les rencontres. N'oublions pas que l'auteur a du se construire tout seul sur bien des pans entiers de sa vie. Cette comparaison avec Mitterrand en dit long sur lui:
"Il n'a pas été de droite par réflexion et de gauche par effraction
Il n'a pas été de droite par collaboration et de gauche par punition
Il n'a pas été de droite par passion et de gauche par résurrection
Il 'a pas été de droite par conviction et de gauche par rétractation...
Il a été de droite par infantilisation et de gauche par révolution
Il a été de droite par procréation et de gauche par libération
Il a été de droite par agitation et de gauche par action
Il a été de droite par transfusion et de gauche par transmutation
Il n'a pas été de droite par soumission et de gauche par imitation
Il n'a pas été de droite par trahison et de gauche par rédemption
Il a été de droite par transmission et de gauche par évolution"
Yann dont on apprend à la fin une autre face cachée de sa culpabilité, la mort de son amie de l'époque, tuée dans un accident alors qu'il conduisait.
La vie de l'auteur est parsemée de tragédies depuis sa naissance et comme il le dit il y aura un avant et un après. le après comment ne pas faire le lien aussi avec rompre.
Tous ses livres racontent ses blessures cachées, son mal être, sa culpabilité. Autant de blessures qu'il panse à travers ses écrits. Se dire pour exister, pour expliquer, s'expliquer Bien souvent on continue de se faire payer des fautes inconscientes par fidélité à nos parents, notre éducation … Fautes que l'on projette dans le regard de l'autre mais l'autre c'est soi ! finalement il n'y a pas pire bourreau que soi-même !
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Méme si il est un peu prétentieux il faut reconnaitre une qualité a Yann Moix , son originalité . En effet , de livre en livre , il dresse une bibliographie intriguante qui attire les curieux. C'est encore le cas ici , ou l'on trouve la description de son panthéon personnel . Si le procédé peut paraitre un peu nombriliste , il n'en reste pas moins que la perspective d'un dialogue avec Mitterand s'avére trés intriguant , et comble largement les attentes . Tout le livre s'avére du méle style avec ce type de surprises , et au final méme si il ne s'agit pas de grande littératureil y a un réel plaisir a suivre ce texte sans ligne directrice a proprement dite , mais à l'intéret qui ne se dément nullement. Une expérience prenante et assez jubilatoire . Une plongée prenante dans l'univers et la vie d'un auteur trés intriguant.
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Yann Moix fait ici un livre pas comme les autres. C'est une sorte d'autobiographie où il mêle quelques-uns des personnages qu'il estime ou qu'il mésestime. Il fabule ou plutôt confabule puisque c'est un con. C'est pas moi le dit ce sont ces parents. Et lui, parfois.
Ce qui est étrange c'est que ça ne ressemble à rien, mais qu'il y a plein d'intelligence(s), de propos à même de faire réfléchir, mais où en est-on justement avec le nihilisme, le ça sert à rien, à quoi bon... Ce livre c'est ça et pas ça.
Edith Stein, Gide, Mitterrand, encadré par Péguy, et Yann Moix qui se joue de lui, comme un enfant, l'enfant qui est le Saint, l'Artiste... qui est censé faire sortir du rien, pour un tout.
Si vous n'avez rien compris à cette critique ce n'est pas complètement ma faute, et moi je la trouve simpl(ist)e comparativement au travail de l'écrivain.
Allez-y voir, allez-y lire par vous-même.
A la fin il touche, à la fois il dégoûte et à la fois il m'émeut, et donc voilà, enfin, euh, trois étoiles qui ont envie de tendre vers quatre...

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Comment parler de ce livre que je n'ai pas fini et que je ne veux pas finir ? Déconcertant, je dirais même plus déroutant. C'est une écriture violente, qui ne laisse place à aucune tendresse. L'autobiographie y est froide et se mêle à une intrigue, qui tend à mettre en parallèle l'élection de François Mitterand et la jeunesse de Yann Moix. Une modernité bouleversante en découle, laissant beaucoup de place à des scènes d'une horreur sans précédent. C'est un burlesque macabre qui règne, avec en fond sonore une musique à la Kurt Weill, comme une sorte de fête foraine lugubre. L'auteur casse d'un coup sec les attributs classiques du récit de soi. C'est un moi qui souffre, qui se cherche à travers l'écriture. Je reviendrai peut être plus tard à ce livre mais pour ceux qui raffole de la vraie violence littéraire, je conseille ce livre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les parents frappent jamais pour punir, ils frappent pour frapper.
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Si le courage a des bornes la lâcheté n'en a pas pas.
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Videos de Yann Moix (78) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Moix
"Prenez un Xanax !" Jérémy Ferrari à Christine Angot - On n'est pas couché 11 novembre 2017
On n'est pas couché 11 novembre 2017 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Yann Moix France 2 #ONPC
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