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EAN : 9782918799900
200 pages
Editions Anacaona (26/10/2017)
4/5   5 notes
Résumé :
Idéaux, drogues et révolution
Dans une favela fictive de Rio de Janeiro gouvernée par le trafic de drogues, l’organisation d’extrême-gauche Connexion Révolutionnaire s’implante peu à peu. Les guérilleros ont décidé d’exploiter la situation sociale explosive des favelas et d’utiliser les armes lourdes des narcotrafiquants. Objectif : déclencher au Brésil la révolution socialiste.
Cette curieuse union entre trafiquants, jeunes idéalistes de classe moyenn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comment vivre dans un monde où tout est corrompu, où on ne sait plus de quel côté se trouve la défense des droits de l'Homme, et ce que l'on soit blanc ou noir mais surtout riche ou pauvre ? C'est ce que Pillar, Célio et tous leurs camarades du CR (Connexion Révolutionnaire) dénoncent ici et contre quoi ils se battent. N'ayant connu que la misère tout au long de leur vie, vivant dans des conditions inhumaines avec des égouts à ciel ouvert, pas d'écoles ni d'hôpitaux dignes de ce nom pour leurs gosses - enfin s'ils en ont un jour car en attendant, ils sont jeunes, beaux, rêveurs sans être insouciants pour autant-, ils ont décidé que tout cela devait changé. Pourquoi dans une ville telle que Rio de Janeiro, des personnes pourraient avoir le droit de vivre tandis que d'autres ne mériteraient tout simplement que de survivre, ce à quoi il faut rajouter l'ambiance de terreur permanente qui règne dans ces favelas. Et bien, Pillar et les siens (vous vous doutez certainement bien que ce sont des noms de guerre et non leurs véritables prénoms et noms) ont décidé qu'il en certain désormais autrement au Mirandao - quartier de Rio. S'alliant avec des trafiquants de drogue (denrée qui circule librement et dont la police n'a pas l'air de s'inquiéter outre mesure puisqu'elle elle-même le plus souvent corrompue), les partisans de cette organisation secrète ont bien l'intention d'améliorer leurs conditions de vie et de celles des générations futures. Faisant office de mafia brésilienne en quelque sorte, ils s'attirent les bonnes grâces des commerçants à qui ils font payer un impôt pour financer leur "Connexion". En retour, ces derniers vient leurs conditions de vie s'améliorer mais pour combien de temps ?

Dans un état encore sous l'emprise de la dictature, comment parvenir à construire un monde meilleur pour certains les plus démunis, ceux que l'on a trop tendance à oublier alors que d'autres vivent dans des palaces et n'ont à se préoccuper de rien ? Si j'ai bien compris le message que veut nous faire passer l'auteur, c'est bien celui-ci : celui de l'injustice et de la corruption !
Un ouvrage qui porte à réfléchir et que je ne peux que vous recommander car si l'on prend le temps de lire entre les lignes, ce message s'adresse à la planète entière et non pas seulement au simple quartier de Rio de Janeiro.
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Introduction* : « Tout là-haut les ordures dévalent la pente, les armes grondent, la drogue circule, une ONG s'installe…Et l'amour dans tout ça ? »

Quand le hasard fait bien les choses. Nous avons repéré cette maison d'édition en participant à la « masse critique » du site Babelio. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit tout simplement de choisir un (ou des) bouquin(s) dans une longue liste et d'attendre le verdict. Roman gagné ou perdu. Dans le premier cas, il faut ensuite « pondre » une critique sur le site. le titre de ce roman nous a attiré ainsi que le résumé. Et découvrir un nouvel éditeur nous a semblé intéressant surtout pour ce qu'il propose - « littérature métissée, brésilienne, régionaliste, coup de poing poétique ». Mais pourquoi ce choix du nom Anacoana ? Elle fut une princesse haïtienne qui a lutté contre les envahisseurs espagnols lors de leur arrivée sur Hispaniola - et devenue par extension symbole des femmes guerrières et résistantes. Les choix éditoriaux ont conforté notre intérêt : la littérature dite des « minorités » ainsi que les différentes collections Urbana, Terra, Epoca : « Ecrire est une arme », « Une terre et ses racines », « La diversité des voix contemporaines ». Belle pioche n'est-ce pas ?

Nous entrons dans cette favela fictive - mais au combien proche de la réalité - dans les pas d'un jeune étudiant blanc - il faut en déduire qu'il n'est pas vraiment dans le besoin - qui a décidé de ne plus étudier pour s'engager dans une lutte idéologique. Doté d'une prédisposition oratoire il est remarqué par le responsable de l'organisation d'extrême-gauche Connexion. Ainsi va s'engager une intrigue, frisant le docu-fiction, qui va nous mener de réunions en débats, de délibérations en controverses pour enfin aboutir à une décision finale. La révolution est en marche. Mais les arguments et les moyens de sa mise en oeuvre semblent quelque peu démesurés : ce processus suppose une lutte armée, une guérilla. Une ONG s'installe dans la favela qui va servir de poste avancé. Des contacts essentiels se créent avec l'un des responsables communautaires et avec… le boss du trafic de drogue. Les premiers effets se font ressentir, cela prend une tournure favorable. C'est donc cette folle entreprise que va décrire l'auteur avec un réalisme plus que convaincant - il est journaliste - tant pour son cadre que pour ses personnages et le rôle qu'il leur attribue.

Dire que cette révolution pourrait être vouée à l'échec n'est pas spolier puisque tout laisse à croire - à travers les différentes péripéties - que l'on ne renverse pas un régime établi sans une armée de combattants. Mais le propos de Molica est moins de composer une intrigue que d'utiliser celle-ci pour nous permettre d'observer les inégalités sociales criantes qui s'accompagnent d'une corruption envahissante - police, dirigeants - et d'une exploitation de solutions illicites. Bien sûr il y a de la grogne dans les favelas de Rio - bidonvilles qui occupent 280 hectares - mais si ses habitants parviennent à y survivre ils sont aussi confrontés à la guerre entre la police et les narcotrafiquants armés avec plusieurs morts par semaine. Ceux-ci y imposent leur loi. C'est cette violence physique et sociale qui transparaît entre chaque ligne. Envisager une révolution socialiste n'est peut-être pas que la représentation fictive d'un auteur engagé puisque le Brésil a déjà connu divers soulèvements collectifs - notamment en 2013 mais les manifestants étaient issus des classes moyennes.

Révolution au Mirandao est un roman social où la noirceur s'impose par une violence latente - qui va s'achever par un déchaînement. le pivot du récit est politique. Suivre le quotidien de la population de cette favela est une expérience autant enrichissante que poignante. La question de l'utilisation de la violence contre la violence plane sur le récit. Celle de l'utopique rapprochement entre riches et pauvres, blancs et noirs y trouve une réponse. Celle de l'amélioration des conditions de vie reste en suspens. Molica écrit avec sa plume de reporter mais il ne néglige pas le rythme et l'intensité des relations, des rapports de force. Et puis, il y a cette brève histoire d'amour… Roman très recommandable.
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux Éditions Anacaona pour m'avoir donné l'occasion de recevoir ce livre dans le cadre de la masse critique.
Fernando Molica, auteur de ce livre, nous livre un opus nerveux, où l'on reconnait le style journalistique. Et il nous emmène dans un monde lui-même nerveux, complexe, violent et en même temps où l'espoir n'est pas totalement absent encore...
Un parfum de révolution sociale, solidaire pour plus de justice et d'égalité flotte dans la favela Mirandao... Mais pour que cela réussisse, il faut intégrer le trafic de drogue, la police pourrie et la violence que cela implique...
Un bon roman, presque une fresque sociale. Plaisant, des personnages attachants ou détestables, mais qui ne laissent pas indifférents et toute la complexité d'une société qui, délaissée, essaie de s'organiser dans les meilleures conditions possibles...
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Avant toute chose, un grand merci à Babelio et aux Éditions Anacaona pour m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une opération masse critique. L'histoire fait envie: des activistes politiques cherchent à créer des foyers révolutionnaires dans les favelas en s'alliant avec les narcotrafiquants. le récit est bien mené et la fin très bien pensée. mais j'avoue j'ai eu du mal à m'investir dans le livre. Peut être est ce le style qui ne me convient pas ou le début qui est trop long. J'ai eu du mal à sentir l'aspect "thriller" qui était ce qui m'avait séduit dans la description du livre. Mais l'auteur fait un portrait grinçant et révélateur de la société brésilienne de l'époque qui ne manquera pas de vous intéresser.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"On ne retrouve pas cette tension palpable, tant de fois décrite dans les reportages sur les enterrements de trafiquants. L'ambiance est différente - c'est vrai qu'il t a toujours quelque chose de bizarre dans un enterrement auquel assistent des reporter."
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"Celui qui sait n'attend pas que les choses arrivent."
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"Il doit exister un autre avenir et il faut travailler pour le construire.
Elle a trouvé une meilleure alternative, plus vaste : l'éventuel triomphe du processus révolutionnaire, qui pourrait lui garantir beaucoup plus qu'une misérable bourse à Paris. Entre la certitude d'être étudiée comme un phénomène - une sorte de fleur dans la boue - et la possibilité de faire l'Histoire, elle n'a pas douté.
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seule l’odeur perdure. une odeur propre aux favelas, une odeur qui n'apparait pas dans les images de télévision ou du cinéma, qui n'imprègne pas le papier du journal ou du livre. une odeur inhumaine qui étourdit, une odeur didactique, qui souligne l'existence dans cette zone, de gens qui ne devraient pas sentir cette odeur là tous les jours, toutes les nuits.
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"Mais, pour la première fois, il sent que la révolution qu'il a tant étudiée a un bruit, des images, une odeur - une très bonne odeur d'ailleurs, l'odeur du corps de Joana, une odeur qui supplante celle de la favela. La révolution peut aussi être douce..."
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