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EAN : 9782912969804
219 pages
Exils (01/01/2018)
3.86/5   11 notes
Résumé :
« Car c’est bien à Kim Il-sung que James doit non seulement la présence de Honey, mais aussi ses fabuleux talents nocturnes. Comme il finit par le découvrir, cette jeune et jolie lycéenne de
la ville de Sinuju, à la frontière chinoise, a été tôt détectée par l’Organisation, et dirigée pour son service militaire vers une unité spécialisée : le Cinquième Corps, spécialement consacré au confort domestique et au réconfort nocturne de Kim Il-sung et de sa clique. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Qui peut bien être assez zinzin pour lire "Aller simple pour Pyongyang", qui met en scène le régime actuel de la Corée du Nord ? Qui s'intéresse à ce pays en dehors de Trump, et moi me direz vous ? Personne.

C'était bien Kim Il-sung, qui régnait en maître, le grand leader avait été placé à la tête du pays par l'URSS et un certain Staline. Depuis ce jour, le pays va évoluer dans une autarcie totale coupant tous ses liens avec le monde extérieur, soit communiste, soit capitaliste. le Ghana était comparable aux deux Corées, le Ghana est loin devant la Corée du Nord aujourd'hui.


Le 17 juillet 1994 le président-fondateur de la RPDC meurt, dans une hystérie collective orchestrée par le parti, donc l'armée. La population convulse, hurle, glapit, hulule, brandit des mouchoirs dégoulinants, sautille sur place en serrant les poings. Tous les visages ruissellent, terrassés par une douleur collective.


Ce jour qui aurait pu être béni par tous les cambrioleurs, fût un jour totalement consacré au père de la nation et à son fils le dauphin Kim Jong-il, qui, ne jouait pas à l'urgentiste même quand le père était terrassé par son coeur .


Alors comment expliquer la présence de GI américains dans la DMZ, ce 15 Août 62, sans doute pas pour la Vierge Marie. Il faut revenir aux années de guerre où une zone démilitarisée sépara la Corée du Nord de la Corée du Sud. Des soldats se perdaient et s'aventuraient impunément sur le territoire de la Corée du Nord


Que peut-on faire de soldats américains, hors programmes, les relâcher, les liquider, les emprisonner, rien, surtout ne prendre aucune initiative au risque de se retrouver dans un camp de redressement à la Kim Il-sung le grand leader.


Le roman de Jean-Louis de Montesquiou raconte par le menu la vie totalement irréaliste de quatre Américains, à qui l'on va imposer de devenir des citoyens modèles. L'apprentissage commence par la Bible du Grand leader la philosophie du Juché. Pour nos américains la solution sera d'identifier 10 citations permettant de se sortir d'une longue séance de réflexes idéologiques. Comme page 127 : "le Juché apporte des solutions scientifiques à tous les problèmes relatifs à la réalisation de la destinée humaine".


La confession ou l'art de piéger des coupables (même les militaires formés à ces taches ne connaissent qu'une faute la critique du Guide) , la question demeure la matrice par où chaque individu en résidence surveillée (une cabane pas chauffée) est soumis avant de retrouver la liberté (qui n'existe plus en Corée du Nord). Cette évaluation scientifique suis la codification du grand leader, je menace, je gratifie, je cogne...


Les récompenses ou la dérive des délices du sexe sont des armes redoutables. James reçoit les service d'une Cook, en réalité la cuisinière, aussi offerte pour ses fabuleux talents nocturnes. Comme il finit par le découvrir, cette jeune et jolie lycéenne de
la ville de Sinuju, à la frontière chinoise, a été tôt détectée par l'Organisation.
Cette unité d'élites est dévouée au confort et au réconfort nocturne de Kim Il-sung et de sa clique.


Pour ne pas vouloir consommer, la jeune femme cook offerte à sa gourmandise, Abshier compagnon de James, est sous la menace d'une confession musclée. Libre de jouir ou pas est impossible, en RPDC il faut consommer ou disparaître,


Kim Guk-tae est le seul coréen qui sort du lot. Il est reconnaissable à sa chapka cinte d'Orange, il se distrait en pratiquant la pêche, emmitouflé dans une couverture, il se dissimule pour que personne ne le repère. Il ne dit rien, ne fait que des gestes, simples, et construit, avec James une amitié durable et muette. Il porte un lourd secret que nous ne pourrons pas connaître, mais il protège sa fille , a t-elle, elle aussi été identifiée pour rejoindre le Harem du Guide !


Cet "Allez simple pour Pyongyang" donne assez bien l'idée que nous sommes en 2019 à examiner un fossile de l'histoire. A la mort du Kim Il-sung l'économie est dans un état de délabrement avancé. En 2018 baisse de plus de 4% du Pib ! L'îlot dit communiste résistera t-il longtemps encore ?


Notre regard en 2030 sera encore plus cocasse, j'entends mes petits enfants rirent de trouver une telle Organisation de la vie publique. Dis pépé après la Roumanie et la RDA il a vraiment existé un pays la RPDC du Nord avec autant d'espions, de micros, de passages à confession, et une grande famine ( celle de 1997 je pense). Et pas encore de télévision pour tous les enfants ajouterait pépé..


Alors on écrira d'autres vestiges de ce pays entouré de DMZ . L'histoire retiendra la confession d'un amiral fait prisonnier,t avouant publiquement ses fautes à la télévision, terminant sa confession en lâchant le papier écrit d'avance, déclara sur mon île quand on est heureux on fait ce geste, un bras d'honneur qui ne fut ni compris, ni puni.
James ne s'étonnait plus de rien le pays était devenu autiste isolé de tous et en particulier des humoristes.
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Ce roman reportage est excellent selon moi car il nous absorbe dans une histoire incroyable. Un subtil regard sur le régime nord-coréen de Kim Il-sung après la guerre de 1950 et la défection d'un yankee très résilient, qui va être nationalisé, qui va cultiver tous ses jardins. L'auteur est un Voltaire pour montrer une autre image du bonheur/malheur.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Mieux encore les quatre sont autorisés à accepter le présent de quelques livres - des oeuvres incontournables du répertoire international, ou des traductions plus récentes d'ouvrages russes, le tout ne présentant pas le moindre risque idéologique. Mais grâce à ces livres, les romans notamment, James peut découvrir sur le tard les rudiments du fonctionnement de l'âme humaine, sur lequel il n'avait jusqu'alors que des notions sommaires, acquises au contact des camarades d'orphelinat, des soldats de l'US Army, ou de ses trois comparses. Autant dire que des pans entiers de la vie lui demeurent aussi mystérieux que la face cachée de la lune; il en connaît l'existence, rien de plus. Avec Anna Karénine, il prend conscience de la puissance - et des dangers- de la passion amoureuse. Madame Bovary lui révèle les profondeurs insoupçonnées du coeur féminin (si seulement il avait su..). Via Bertold Brecht il comprend quelle vision le monde communiste se forme des odieux capitalistes et des mouvements de leurs âmes abjectes. Dostoïevski lui permet de réaliser qu'il existe chez certains une pulsion religieuse qui va au-delà des singeries du rituel, quel qu'il soit- il se prend même à regarder Parrish et sa bigoterie d'une façon légèrement différente. Le seul domaine qui lui demeure complètement impénétrable est celui de l'art. Ni la lecture d'une biographie de Van Gogh, ni le rabâchage des théories de Kim Il-sung sur le sujet ne peuvent l'éclairer sur ce phénomène. Sans doute, se dit-il pour justifier son imperméabilité, c'est parce qu'il n'a jamais été exposé de sa vie à ce que les autres, les raffinés, appellent la beauté. Et ce n'est pas à Pyongyang, face aux statues monumentales ou aux fresques à la lisière du comique, ni en écoutant les stridulations des airs patriotiques sur fond de haegeum, qu'il va se forger une sensibilité en la matière. La beauté, James n'en trouve le reflet que dans les eaux toujours changeantes de la Taedong et dans le gracieux balancement des roseaux qui la bordent.
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De ce côté-ci, en revanche, les choses se dégradent à vitesse accélérée : de moins en moins de riz, de moins en moins d'essence, de plus en plus de bandes de soldats ou de voyous - comment les distinguer?- qui sillonnent la campagne voire les faubourgs de Pyongyang, et contre lesquelles il faut se barricader la nuit. Le moindre objet qui traîne est dérobé dans l'instant. Les exécutions publiques dans les villes de province ( mais pas à la capitale) semblent désormais quotidiennes - des pendaisons, moins coûteuses. Le régime de Kim Il-sung suit une marche diamétralement opposée à celle du monde. D'ailleurs, il semble bel et bien s'être mis à dos l'emsemble de la communauté internationale, sauf la Chine. Il faut dire que si les accusations contre Kim Il-sung que James entend sur sa petite radio sont avérées, il y a de quoi s'indigner : attentats terroristes, tentatives d'assassinat, enlèvements, et fourniture de travail humain en Sibérie qui s'apparente à de l'esclavage. L'usine de médicaments de la banlieue de Pyongyang produirait en fait de la drogue ( c'est vraiseyymblable, car des médicaments, on n'en voit pas beaucoup à l'hôpital). Il semble que les diplomates nord-coréens doivent, pour assurer leurs frais de séjour, trafiquer tout ce qui est négociable - cigarettes, armes, drogue et même fausse monnaie, notamment les "Super K", des billets de 100 dollars redoutablement bien imités. Le régime est passé maître en diverses escroqueries contre les banques et les compagnies d' assurances.
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Car il découvre ce jour-là que la Corée du Nord est à couteaux tirés avec Krouchtchev, qui a remplacé son Staline bien-aimé à la tête de l'URSS. Que la Corée du Nord est au ban de ce que les spécialistes appellent "les démocraties populaires", bien que celles-ci soient comme l'URSS contraintes d'assurer les fins de mois de Kim Il-sung ( la RDA surtout paraît indignée d'être obligée de compenser, elle qui est la vertu financière même, les dérives insensées du régime). James comprend aussi que les rares revenus de l'exportation vont directement dans la poche de la "nomenklatura" (de quoi s'agit-il au juste ?) , à laquelle un quartier de Pyongyang est réservé - celui précisément où a lieu l'interrogatoire-, une réplique nord-coréenne du Wandlitz de Berlin-Est, mais en beaucoup plus luxueux et surtout beaucoup plus décalé par rapport aux conditions du pays. Les coréanologues du magnétophone confirment aussi que les militaires pompent l'essentiel du budget (çà, James s'en doute bien) et que Kim lorgne du côté de la bombe atomique (Aïe, aïe).
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Vue du haut des collines de Ch'unch'õn, la zone prétendument démilitarisée a pourtant l'air innocent, bucolique même. Cette bande de terrain de quatre kilomètres de large, qui coupe la péninsule coréenne d'est en ouest, a été reconquise par la nature. Ce n'est plus désormais qu'une nappe de broussailles que trouent quelques rares champs cultivés. L'endroit est devenu si sauvage, dit-on, que les ours et les loups ont repris possession des lieux. Par delà la ligne de miradors qu'on aperçoit au loin s'étend une plaine où scintillent des rizières en eau que ferme, au nord, la capitale communiste, Pyongyang, à demi encerclée de basses collines.
Mais sous sa surface paisible, la DMZ n'est qu'un tapis de mines et, encore plus en dessous, grouillent des tunnels défendus par des soldats formés à combattre dans le noir, et parcourus par des commandos d'espions, d'agitateurs ou d'assassins qui s'infiltrent en Corée de Sud, en attendant le jour, inéluctable, où les troupes inépuisables de l'Armée Populaire en jailliront à leur tour.
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Les deux Américains ont reçu l'interdiction formelle d'évoquer, même entre eux, le moindre aspect de leurs activités, ni même l'existence de ce quartier sans nom. James comprend vite pourquoi.
La première visite qu'il y fait le trouble profondément. Car soudzin, à dix minutes du centre-ville et des immeubles dépourvus d'électricité, à vingt minutes des faubourgs aux maisons sans eau ni chauffage, et à trente minutes des campagnes démunies de tout, il se trouve soudain plongé dans un environnement qui rappelle les coins les plus bourgeois et les plus proprets de Richmond. Des maisons individuelles, des jardins, des arbres, de larges avenues goudronnées et même quelques voitures, des limousines aux verres fumés qui glissent dans cet espace comme des navettes spatiales dans une nouvelle dimension. Les gardes aussi sont différents : vêtus d'un uniforme bleuâtre plutôt élégant, ils appartiennent à une unité spécialement dédiée à la protection de la classe ultra supérieure - une sorte de Cinquième Corps masculin.
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