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Camille Fort (Traducteur)
EAN : 9782351780046
185 pages
Gallmeister (11/05/2006)
3.46/5   126 notes
Résumé :
En partant de la nature pour poser des questions sur l’existence, Kathleen Dean Moore, philosophe et naturaliste, nous offre la plus belle des réponses : l’amour de la vie pour elle-même. Parcourant l’Ouest américain, des côtes sauvages de l’Oregon aux rivages de l’Alaska, ce recueil s’appuie sur l’observation de phénomènes naturels pour nous replacer dans l’immensité du monde, mais aussi, toutsimplement, auprès de nos proches. Avec respect, amour et délicatesse, ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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sur 126 notes
Une philosophe naturaliste nous invite dans sa maison au bord d'un lac en Californie ou dans l'Oregon, sur la table du salon, vous trouverez le guide des étangs et des rivières, le guide des reptiles et amphibiens de l'Ouest américain, des ouvrages de botanique, quelques cartes de canoé et bien entendu quelques philosophes comme Kant et Aristote.

A la manière de Thoreau ou de Rousseau, elle part se promener au soleil couchant observer et écouter les plongeons huards sur le lac : «c'est la vie qui exprime son amour de la vie » .

A la manière d'Edward Abbey, elle nous fait visiter son territoire en nous montrant les plus petites herbes comme des trésors d'ingénuosité, comme lui, elle mêle observations, réflexions et méditations.

A la manière de Philippe Delerm, elle nous montre de petites choses : une mésange cueillant des graines de tournesol, un écureuil roux attelé à cacher ses pommes de pin, un goéland qui secoue ses plumes de l'échine au croupion. « Un mouton se tourne lentement vers moi. Un brin d'herbe pend de sa lèvre inférieure comme la cigarette d'Humphrey Bogart et il jette un regard vide dans ma direction ».

A la manière d'Eckart Tolle, elle nous invite à savourer l'instant présent.

« Parfois le monde naturel vous fait un don si précieux, si merveilleux, qu'il ne vous reste plus qu'à demeurer là, en larmes ».
Pourquoi courir après l'argent ou la célébrité ? Ici, dans l'Oregon, on est riche quand on a de quoi vivre, quand on sort les pièges à crabes, qu'on pêche le saumon et pagayons dans nos kayaks à travers les îles.

Il se dégage de ce livre une grande sérénité et un grand sens esthétique.
C'est la leçon du marais.

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Chroniques assez inégales sur l'Homme et la Nature, sur la place du premier dans la deuxième. J'ai beaucoup aimé le début qui est un vibrant hommage à la Terre, sa complexité et sa puissance, et, à travers elle, à la vie, cette chose mystérieuse qui ne cesse de nous poser question.

Plusieurs fois, j'ai eu envie de charger la voiture pour m'enfoncer dans les grands espaces, loin du bruit du monde. Hum hum hum … mais j'oublie que j'habite un des pays les plus densément peuplés de la planète sur le continent le plus industrialisé et qu'il me faudrait déjà courir loin pour trouver de grandes étendues sauvages. Zut !

Ensuite malheureusement il me semble que l'auteure a manqué d'inspiration et s'est contentée de nous livrer des souvenirs familiaux, qui personnellement ne m'ont pas intéressée.

Lecture mi-figue mi-raisin.
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Une compilation de petits récits entremêlant des descriptions d'endroits de nature et des réflexions personnelles. L'auteur vit dans l'Ouest américain, plus précisément dans l'Oregon et est professeur de philosophie.

Cela commence très fort avec la leçon de vie donnée par le marais : L'observation des animaux du marais fait dire à l'auteur qu'il ne faut pas chercher de sens à la vie, sens qui risque de ne jamais être trouvé, mais simplement profiter de chaque instant. Ce petit récit sur le marais est splendide.
Tellement splendide que j'ai trouvé la suite du livre plus inégale. Si certains chapitres sont tout à fait passionnants (celui sur les forêts et leur exploitation par exemple) d'autres m'ont semblé présenter peu d'intérêt. Certains notamment se concentrent sur des souvenirs familiaux peu accrocheurs. L'auteur nous donne toutefois une furieuse envie d'aller séjourner quelques semaines dans ces régions sauvages de l'Ouest américain.

J'ai donc trouvé qu'il s'agissait d'un livre un peu inégal alternant des chapitres très réussis et d'autres plutôt soporifiques. Chacun peut être lu indépendamment des autres.
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Au premier étage de cette librairie, un rayon me plaît particulièrement - celui des romans des éditions Gallmeister. J'aime parcourir les titres, et regarder les couvertures colorées. D'habitude, ce sont les romans policiers qui m'intéressent, mais là, exception, il s'agit d'un petit livre, au titre prometteur : Petit traité de philosophie naturelle. de quoi s'agit-il ? d'un recueil de petits récits qui se déroulent dans l'Ouest américain. L'auteure, Kathleen Dean Moore, écrivain, philosophe, aime particulièrement la nature, et s'est spécialisée dans le domaine de l'éthique environnementaliste et la philosophie de la nature. Ces récits sont de petits moments de bonheur : découverte de la nature de l'Ouest américain, d'une flore et une faune exceptionnelles qui sont décrites avec précision et amour.
Cette découverte va de pair avec une réflexion sur l'existence, les liens que nous tissons.
Camille Fort-Cantoni a su rendre parfaitement un texte qui ne devait pas être particulièrement facile à traduire, quant à la couverture très colorée, représentant un marais et deux grands oiseaux - des grues peut-être - elle met bien en valeur le texte.
Une lecture évasion, une réflexion particulièrement réussie.
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Apprendre à voir l'inutile, l'infime, l'insignifiant et y trouver, là, de quoi donner sens à sa journée. Découvrir que l'on peut être présent, pas juste là, pas simplement objectivement présent, mais subjectivement vivant à l'instant présent. Apprendre à ne plus appartenir aux choses, mais aux êtres, apprendre à se rendre disponible à la beauté, plutôt qu'à se définir possédant. Prendre acte que l'on peut être heureux et nourri de ce qui nous ne détenons pas mais dont nous pouvons profiter à chaque instant. Cesser d'estimer l'autre, ou soi, en fonction de ce qui lui appartient de biens matériels. Ce livre n'est rien de plus qu'une succession de tableaux, autant d'instants de vie, sans morale. Il ne vise ni à l'édification de son lecteur, ni à la culpabilisation de celui-ci, pas plus qu'il ne propose une direction ou une trajectoire pour repenser sa vie. Il n'y a pas de gourou en l'auteur ni de velléité à le devenir. C'est une réflexion à peine énoncée, juste suggérée sur l'essentiel à la vie. Qui le désire peut y trouver son sens profond, métaphysique, de l'ordre de l'essence et de l'essentiel. Autrement, vous pouvez simplement le recevoir comme un traité des racines, de celles qui comme pour les arbres, vous permettent de puiser dans la terre pour, du haut des plus humbles brindilles, jouer avec le vent pour caresser le ciel. Au final, si ce livre avait un objectif, il serait considéré atteint s'il vous engageait à prendre le premier sentier venu, non pour une randonnée, non pour atteindre un sommet, mais juste pour entendre le moineau, voir l'humble pissenlit s'ouvrir, découvrir l'empreinte d'un renard ou entendre passer le vent.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Sur l'étagère, quelques recueils - le livre des fougères, le livre des lichens, le Guide des rivières et des étangs - me viennent de ma mère. C'était une femme qui s'émerveillait d'observer la nature et saluait les grenouilles comme de vieilles connaissances, toujours ravie de rencontrer en pleine forêt ce qu'elle ne connaissait que comme une image dans un livre. La toute première pomme de mai, un aperçu de Scorpion dans le ciel au-dessus des montagnes assombries par la nuit, la première rencontre avec une moucherolle vermillon… tous ces phénomènes éveillaient en elle ce que Joseph Wood Krutch nomme "la joie qui ne se laisse pas penser". "Songe donc, s'exclamait-elle, que nous habitons le même univers que le tyran à longue queue". Songe donc. C'était comme si ces mots ouvraient grand leurs bras. Un passerin non pareil. Un scinque des prairies. Des pédiculaires du Groenland, dont les fleurs ressemblent à de petites têtes d'éléphants placées tout le long de leur tige, dans les prés de haute montagne. Des marais remplis de tabac du diable, des choux qui sentent la citronnade. Si ces créatures existent, rien n'est impossible. "Tout simplement fabuleux !" disait ma mère.
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Comme le disait Dostoïevski, « il faut aimer la vie plutôt que le sens de la vie « . Il nous faut aimer la vie par- dessus tout, et de cet amour naîtra peut-être un sens. Mais «  si cet amour de la vie disparaît, rien ne peut nous consoler « .
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Si l’amour tient tout entier dans les souvenirs, et si les souvenirs s’ancrent dans des lieux, alors l’amour s’enracine dans ces paysages.
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Le monde est-il conforme aux capacités de notre esprit, ou notre esprit limité borne-t-il notre connaissance du monde ? Peut-être l’intelligence fait-elle de son mieux en captant ce qui est lent, lésé, ordinaire, tout en laissant échapper le meilleur. À l’idée qu’il y a un au-delà de la perception humaine, j’enrage de frustration, comme un chien qui fait les cent pas devant une porte close, gratte et renifle l’air qui filtre. Que peut-être cet élément lointain, invisible, qui ne correspond à aucune de nos catégories ? Au-delà du spectre visible, de la gamme sonore, des nomenclatures, quel est cet élément si radieux qu’il nous aveuglerait, ferait exploser nos sens et nous précipiterait au sol ?
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Que nous disent-ils, ces instants semblables à un prisme braqué sur l’existence, que disent ce marais, cette humidité, ce vacarme écumant, cet assaut de volonté parmi les saules, cette scène criarde, ces couleurs, ces plumages, ces effort, ce bruit, cette complexité, tout ce qui ne laisse ni note ni explication ?
Rien, me semble-t-il, si ce n’est qu’il faut continuer.
C’est la leçon du marais. La vie concentre toutes ses puissances sur un seul but : continuer à exister. Un marais au crépuscule, c’est la vie qui exprime son amour de la vie. Rien de plus. Mais rien de moins, et nous serions stupides de nous dire que c’est là une leçon sans importance.
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Videos de Kathleen Dean Moore (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kathleen Dean Moore
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Quand on est confiné, on a envie de s'évader. Ca tombe bien, voici le meilleur moyen de s'évader : un livre ! Et aujourd'hui j'ai choisi pour vous un petit traité de philosophie naturelle. Pas de panique : c'est simple, clair, poétique et merveilleux. La philosophie, ça peut aussi être du pur bonheur !
« Petit traité de philosophie naturelle », de Kathleen Dean Moore, c'est un livre publié en poche aux éditions Gallmeister.
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