Le caractère professionnel de l'enseignement conduit à réduire l'enseignant à un expert. L'enseignement doit cesser de n'être qu'une fonction, une spécialisation, une profession pour redevenir une mission de transmission de stratégies pour la vie. La transmission exige, évidemment, de la compétence, mais elle requiert également, en outre, une technique et un art.
Elle exige ce qu'aucun manuel ne mentionne, mais que Platon soulignait déjà comme une condition indispensable à tout enseignement : l'éros, qui est à la fois désir, plaisir et amour, désir et plaisir de transmettre, amour de la connaissance et amour des élèves. L'éros permet de surmonter la jouissance qui s'attache au pouvoir, au profit de la jouissance qui s'attache au don.
Là où il n'y a pas d'amour, ce ne sont que problèmes de carrière, de salaire pour l'enseignant, d'ennui pour l'élève. La mission suppose, bien entendu, foi en la culture et foi en les possibilités de l'esprit humain. La mission est donc élevée et difficile, parce qu'elle suppose à la fois temps, art, foi et amour.
La pensée complexe sait qu'il existe deux sortes d'ignorances : celle de l'homme qui ne sait pas mais veut apprendre, et l'ignorance (plus dangereuse) de celui qui croit que la connaissance est un procédé linéaire, cumulatif, qui avance en faisant la lumière là où auparavant régnait l'obscurité, ignorant que l'effet de toute lumière est aussi de produire des ombres. [...] il faut apprendre à cheminer dans l'obscurité et l'incertitude
Vouloir un monde meilleur, ce qui est notre principale aspiration, ne signifie pas vouloir le meilleur des mondes. À l'inverse, renoncer au meilleur des mondes n'est pas renoncer à un monde meilleur.
Penser de façon complexe est pertinent dans les cas, (presque tous), où nous rencontrons la nécessité d'articuler, de relationner, de contextualiser. Penser de façon complexe est pertinent chaque fois qu'il faut penser. Lorsqu'on ne peut réduire le réel ni à la logique, ni à l'idée. Lorsqu'on ne peut ni ne doit rationaliser. Lorsque nous cherchons à dépasser ce qui est déjà connu.
L'idée de vérité est la plus grande source d'erreur que l'on puisse envisager ; l'erreur fondamentale consiste à s'approprier le monopole de la vérité.
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?".
0:00 Générique
0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001.
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)
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