Il manque quelques classiques cinématographiques à ma culture, et Rambo en fait partie, je ne l'ai jamais vu.
J'ignorais même que c'était un livre avant tout, jusqu'à tomber dessus il y a quelques semaines dans une boîte à livres, à en sourire... puis à me dire pourquoi pas ?
Parce qu'évidemment, quand on ne connaît pas du tout l'histoire, on a quand même tout de suite l'image de Stallone qui vient en tête, et une certaine violence !
La magnifique couverture de la collection
Totem des éditions Gallmeister m'a convaincue.
Ce roman est sorti en 1972, et n'a pas pris une ride. J'ai passé un moment très agréable, pas parasitée par le visage d'interprètes, à fond dans l'histoire.
Rambo est un jeune vagabond, barbe, cheveux longs, qui se voit raccompagner par le chef de la police d'une petite ville, hors les murs, pour éviter de traîner dans les rues de la cité. Teasle le prend "gentiment" dans sa voiture, et pense en rester là...
Sauf que Rambo ne l'entend pas de cette oreille : d'abord il a faim, donc il veut revenir manger au bar, et cela fait trop souvent qu'on l'éjecte des villes.
Alors il revient, et bien sûr ça énerve le chef de la police ! Qui ne voit en lui qu'un vagabond, alors qu'il s'agit déjà d'un jeune vétéran du Vietnam.
Il lui permet d'emporter son burger, et le raccompagne à nouveau dans la pampa !
Mais il se doute que Rambo va revenir, ce qui ne manque pas, et il finit par vouloir le mettre en tôle. Jugement expéditif, pas d'écoute, Rambo parvient à s'échapper, nu, mais commence par tuer un adjoint...
Et là c'est parti pour la chasse à l'homme, car Rambo va aller se cacher dans la montagne, et plusieurs groupes d'élite ou de police vont partir à sa recherche, avec toujours à leur tête le policier Teasle, qui en fait vraisemblablement une affaire personnelle.
Sur la forme j'ai bien aimé l'alternance en chapitres courts, du point de vue de Rambo puis du point de vue de Teasle. Cela crée un bon rythme sur la forme, qui relaie le rythme sur le fond.
Ces deux personnages sont attachants.
La violence est présente et apparemment bien plus que dans le film, puisqu'il y a quand même pas mal de morts !
On comprend en sous-entendu que Rambo a subi un stress post-traumatique important au Vietnam (en plus des horreurs quotidiennes, il a été capturé mais a pu s'échapper) comme on sait le dire et le reconnaître aujourd'hui.
Mais Teasle n'est pas en reste, sa vie est bien décrite aussi.
Je ne regarderai pas le film, je resterai avec mes souvenirs et mon imagination, et même si je devais mettre un bémol concernant quelques longueurs, cela ne m'empêche pas de l'apprécier à sa juste valeur : un roman super bien écrit, haletant jusqu'à la dernière page, un grand classique.
La mise en page un peu serrée, avec des marges très réduites de Gallmeister, y est peut-être pour quelque chose dans une sensation de ne pas avancer comme je l'aurais aimé.
Post-face de 2000 super intéressante de l'auteur.
" - On dirait que vous êtes presque fier de lui, dit Teasle.
- Vraiment ? Pardonnez-moi, ça n'était pas mon intention. Simplement, c'était l'un des élèves les plus brillants que notre école ait eus, et s'il ne s'était pas battu ainsi, on aurait pu se poser de sérieuses questions sur la formation que nous dispensons."