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EAN : 9782344020593
88 pages
Glénat (11/03/2020)
3.83/5   36 notes
Résumé :
« Entre donner les coups et les recevoir, je préférais les donner. »

Dan est un sang-mêlé. Autrement dit, un noir à peau blanche. Videur dans un bar de nuit à New York, il ne vit que pour Sheila, sa femme, et l’enfant qu’il a eu avec elle. Un enfant que la société acceptera parce que sa peau est blanche, contrairement à Dan, pour qui le secret de ses origines plane tel une épée de Damoclès. Alors qu’il s’entiche subitement d’une prostituée noire et qu... >Voir plus
Que lire après Les morts ont tous la même peau (BD)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Exit Boris Vian, bonjour Vernon Sullivan.

Première image, un orchestre de jazz si cher à Boris.
La soirée semble ronronner devant le peu de clients présents dans la salle.
Dan, le videur, sait déjà comment tout cela va finir.
Comme tous les soirs.
En mise sur orbite bien musclée.
Cinq ans que ça dure.
Cinq ans que ce sang-mêlé prend un malin plaisir à évacuer les blancs sans formule de politesse préalable.
Cinq ans à redouter que des origines qu'il s'est échiné à dissimuler ne soient révélées au grand jour.

Dan porte sa couleur de peau comme une malédiction.
Un métis à la peau blanche, aussi excitant que déroutant.

Vernon Sullivan va partir de ce postulat pour, une fois encore, échafauder un récit qui ne manquera pas de se faire démonter par une critique bien-pensante.

Sexe, drogue, violence, meurtre, le menu ne fait pas dans le régime minceur et présente toutes les caractéristiques de l'outrage sciemment commis dans le seul et jubilatoire but de frapper les esprits.
Ce serait sous-estimer la puissance réflexive d'un tel ovni et les affres de questionnement suscités par une parenté non assumée dans un contexte politico-social alors relativement peu enclin à vous dérouler le tapis rouge. Ce qui, au vu des dernières infos, semble avoir bien peu changé.

Portés par un graphisme rétro et nerveux, ces morts procurent un réel bon moment tout en interpellant le quidam sur la condition peu enviable d'homme de couleur contrarié en territoire hostile.

Merci à Babelio et aux éditions Glénat.
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Les quatre polars écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan par Boris Vian viennent d'être adaptés en B.D.
Une opération Masse Critique privilégiée m'a donné l'occasion de découvrir ce titre-ci que je viens de recevoir. J-D Morvan signe le scénario, German Erramouspe et Mauro Vargas le dessin et le soin de la couleur est confié à Hiroyuki Ooshima. le résultat de ce travail d'équipe forme un bel ouvrage dans différentes teintes de brun rappelant le sépia. Avec un dessin très réaliste on est vite immergé dans l'atmosphère des années 40 aux U.S.A. (publié en 1946) ainsi que dans l'ambiance propre à l'auteur des romans.
On retrouve développées à l'extrême les thématiques du racisme, l'opposition blanc-noir, le métissage et la vengeance. Cette fois le sang-mêlé se sent réellement blanc jusqu'au jour où son passé le rattrape et la peur de perdre ce qu'il a va le pousser au-delà des limites.
La montée en tension est fort bien amenée, la psychologie du personnage suffisamment soignée pour qu'on le comprenne. Quelques dessins en pleine page (voir double page) saisissent les moments clé de l'intrigue. le reste propose un rythme dynamique entre scène de bagarres, échanges sexuels et tranches de vie dans les rues animées de New-York. Les personnages secondaires sont fort intéressants et pas du tout négligés, au contraire !
Faut-il parler d'humour noir ou bien de cynisme ? toujours est-il que cette note donne le ton au fil des pages et explose sur la dernière page.

Une bien belle réussite que cette adaptation où l'on retrouve pleinement le style de Boris Vian. Je salue le travail d'équipe qui a permis ce beau résultat !
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

La soirée commence, peu de clients encore à cette heure-ci. Un orchestre de jazz joue, piano, contrebasse et trompette, un peu mou. L'ambiance n'est pas encore là, pourtant je m'accoude au comptoir, commande deux double Jack Daniel's et je les écoute. le regard porté sur mon verre, l'air vide de vie, il se déporte vers les jolies poupées qui naviguent entre les tables, celles qui montent à l'étage avec un ou deux clients. L'atmosphère s'enfume, la nuit distille son flot de poivrots, de pervers et d'hommes solitaires.

Et je les déshabille, du regard, d'abord, avec ce porte-jarretelles en dentelle et ces seins en pointe. J'ai envie même de lui arracher sa culotte, et de la pénétrer sauvagement, comme un bison ou comme un nègre. Elle m'insulte, je l'insulte, l'amour, la baise, elle me sert un verre, me suce et me sourit. Bonne nuit, faites de beaux rêves.

Question d'identité : être noir ou blanc, la grande interrogation de Vernon Sullivan, pendant que la trompette de Boris Vian distille un jazz enfumé d'un autre temps. Pourtant le temps n'a pas vraiment changé - je ne parle pas de météo lunaire - mais d'époque où la séparation noir-blanc se fait toujours ressentir, où le gars est poursuivi par la police parce qu'il est noir. Blanc, avec un bon avocat, il s'en serait tiré. du sang noir dans les veines, il est pourchassé à travers les toits d'Harlem.

Sur une musique de fond, lumière tamisée, Tennessee Rye à gogo, des putes, je nage en plein dans mon milieu naturel, la poussière de la rue et la sodomie dans les chiottes. J'ai envie d'un nouveau verre, j'ai envie de baiser une chatte noire, lécher sa sueur, c'est si bon, la chaleur d'Harlem. In the heat of the night. Et après, peut-être que j'irai prendre la température à Minneapolis, la chaleur de la nuit, du whisky et des femmes noires.
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Je remercie Masse critique de Babelio et l'éditeur GLÉNAT pour cet envoi,découverte pour ma part, car je ne connaissais pas ce titre de Boris Vian.
Il n'est pas simple de résumer en une BD un roman avec toute l'intrigue, l'atmosphère, le récit sans le tronquer plus ou moins. Mais je pense que c'est réussi, ne connaissant donc pas l'histoire, cette BD me semble bien aboutie et de part ses dessins forts explicites dans des tons quasi sépia, des personnages bien présents et bien définis dans leur rôle menant le fil de l'intrigue.

J'ai bien apprécié l'ambiance New-New-yorkaise des années 40-50, et bien sûr le sujet qui ouvre sur cette éternelle rivalité des couleurs de peau, voyez encore l'actualité de ce mois de juin 2020, les choses certes ont changé mais pas suffisamment, il y a encore du chemin à parcourir.

Pour Dan c'est une réelle quête d'identité, un besoin de prouver, ou de se prouver qu'il appartient à une communauté. Pas facile à vivre d'autant que la vérité ne viendra qu'à la fin comme un coup de grâce.

En résumé une BD réussie, et respectant l'ambiance à la Boris Vian.
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Le thème de cette transposition en BD du roman de Vernon Sullivan me rappelait , au moment de mon choix, le roman : Et on tuera tous les affreux du même Boris Vian . Effectivement, l'excellent avant-propos explique la genèse de ce roman en réponse aux critiques virulentes que la sortie du roman , Et on tuera tous les affreux , en Juin 1948 , avait suscité.

Inversion des rôles et des couleurs de peau , puisque cette fois le héros, Dan, est un noir à la peau blanche , videur dans un bar de nuit de New-York , marié à une femme blanche et dont il a un enfant blanc lui aussi . Personne n'a éventé son secret jusqu'à ce que son prétendu frère , Richard vienne le faire chanter .

Sur fond de cette musique Jazz si chère à Vian , les scènes de sexe et de violence s'enchainent jusqu'au point de non retour ...

Magnifiquement illustrée dans des teintes sépia , avec des personnages au physique dominé par leurs expressions crispées dans une ambiance toujours tendue , cette BD donne, à mon avis , une vision rajeunie à ces romans, plus réaliste et vraiment coup de poing !
Manque , peut-être, mais pour cela il faudrait relire le texte originel , la dimension psychologique de l'ambivalence de Dan vis à vis de sa représentation de l'homme noir, un sujet hypersensible ...

Je remercie Masse Critique et les Éditions Glénat pour cette plongée en images mouvementées dans l'univers de Boris Vian .
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critiques presse (1)
Sceneario
19 mars 2020
Cette version illustrée, découpée avec maîtrise, frappe fort. Jean-David Morvan s’empare pleinement de l’histoire sombre de Dan et nous l’envoie en pleine figure, sans ménagement, dans une apothéose de dureté et de folie. Puissant, direct et sans réel espoir.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, je savais ce que je voulais, et je finis par me l'avouer.
Il me fallait maintenant une noire.
Je trouverais des boîtes de nuit ouvertes autant que je voudrais. Et j'y trouverais des métisses.
J'en voulais une bien foncée.
Une qui transpire, et bien grasse.
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C'est ça l'amour ? C'est pas drôle. Aboutir à cela.
Une femme que, physiquement, j'avais du mal à désirer... Cela venait de m'être prouvé d'une façon trop éclatante pour que je reste aveugle sur ce point.
Une femme qui ne pouvait se passer d'un homme u point de me remplacer dans les deux jours si j'avais l'impudence de lui manquer.
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En tant que blanc, il échappera facilement à la chaise.
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« Il me fallait maintenant une noire. » (p. 39)
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« Pas si rares que ça, les Blancs qui veulent changer de peau. » (p. 40)
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Videos de Jean-David Morvan (81) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-David Morvan
Dans le 171e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Whisky san, que l’on doit au scénario conjoint de Fabien Rodhain et Didier Alcante ainsi qu’au dessin d’Alicia Grande et qui est édité chez Grand angle. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album L’honorable partie de campagne que l’on doit au scénario de Jean-David Morvan qui adapte l’ouvrage de Thomas Raucat, mis en dessin par Roberto Melis et édité chez Sarbacane - La sortie de l’album Jusqu’ici tout va bien, adaptation d’un roman de Gary D. Schmidt par Nicolas Pitz et que publient les éditions Re de Sèvres - La sortie de Sous la surface, le deuxième tome de la série Le lait paternel que nous devons à Uli Oesterle et aux éditions Dargaud - La sortie de l’album Les 100 derniers jours d’Hitler, adaptation d’un ouvrage de Jean Lopez par Jean-Pierre Pécau au scénario, le duo Senad Mavric et Filip Andronik au dessin et c’est édité chez Delcourt - La sortie du premier album sur deux de Quand la nuit tombe, un titre baptisé Lisou que l’on doit au scénario de Marion Achard, au dessin de Toni Galmès et c’est édité chez Delcourt - La réédition en couleurs de l’album Orignal que l’on doit à Max de Radiguès et qui est sorti chez Casterman
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