Gabriel a grandi, le petit garçon est devenu un adolescent de quinze ans. Il s'intéresse à beaucoup de choses mais son sujet de prédilection, c'est la bécassine de Wilson, ce petit oiseau au bec long et fin. Ses parents ont eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi cet enfant était différent. Aujourd'hui, ils peuvent mettre un nom sur cette différence : Gabriel a le syndrome d'Asperger.
Dans La bécassine de Wilson, l'auteur alterne entre les moments de Gabriel, ses sentiments, ses impressions, sa façon d'être, ses amis et les discussions autour de lui : ce petit quelque chose qui effrayait les autres, les difficultés à le scolariser, les psychologues n'arrivant à trouver ce qu'il avait, leur façon de rejeter la faute sur les parents (ou la mère) … Les évocations du passé permettent de comprendre l'évolution de Gabriel et les obstacles se trouvant sur la route d'Ariane et Pierre, ses parents. le changement de classe est d'ailleurs difficile à suivre, je ne suis pas arrivée à situer temporellement le court roman Gabriel, qui retrace l'enfance de ce dernier dans une classe de primaire. le cadre nature, une promenade dans la campagne, donne à ce petit roman, une atmosphère paisible. L'image de couverture, très simple, illustre parfaitement l'ambiance du livre même si le sujet reste à découvrir.
Un récit qui ressemble à un témoignage et me fait penser à celui-ci de Josef Schovanec (par exemple). Suivra-t-on Gabriel dans quelques années ?
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Lacan lui-même reconnaissait qu'une analyse n'a jamais guéri personne. Les bons patients, de toute façon, sont ceux qui ne sont pas trop malades, qui ont de l'argent et un ego important.
Il s’allonge sur le dos, jambes pliées. Le ciel tourne autour de lui. Du plat de la main, il caresse le rocher, qui est tiède comme un lit. Moi je suis grand et fort. Mais j’aime pas la violence. Et maintenant que j’ai quinze ans, je suis pour la non-violence…
Il ouvre les yeux, scrute le ciel. J’essaie de leur parler, mais ça ne marche pas. On dirait qu’ils m’entendent pas.
Il voudrait quand même rester dans cette école. Il déteste les changements. Mieux encore, il aimerait revenir en arrière, être de plus en plus petit au lieu de plus en plus grand.
Quand on a annoncé au psychiatre qu’on voulait arrêter la « cure » dit Pierre, il l’a très mal pris.
Pour le docteur, cette volonté de rompre était typique des parents d’enfants psychotiques ! Au beau milieu du gué, les gens abandonnent, ils n’ont pas de courage, ils manquent d’amour pour leur enfant, ils veulent retrouver leur petit confort !
La psychose infantile n’existe qu’en France, fait remarquer Pierre. Mais à ce moment-là, on ne le savait pas encore. La France a quarante ans de retard sur ses voisins.
Quelques années plus tard, ils découvrirent le nom du handicap de leur enfant. En surfant sur la Toile pour son travail de documentaliste, Ariane était tombée sur des sites américains, belges, français et québécois, qui décrivaient un mal profond s’apparentant à l’autisme, sans déficience intellectuelle, avec des intérêts restreints mais des capacités parfois remarquables, ainsi qu’une rigidité mentale et physique.
Pourtant, dans l'amabilité d'Héloïse, quelque chose l'irrite légèrement : une sorte de placidité face à toutes les situations, une capacité à comprendre tous les points de vue, même ceux qu'on désapprouve.