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EAN : 9782283029176
180 pages
Buchet-Chastel (25/08/2016)
3.25/5   28 notes
Résumé :
Christian et Carole vivent dans une vieille bicoque délabrée et isolée. Une fois par mois, ces néo-ruraux, vivant « loin de tout » sur le Plateau, prennent la voiture pour faire leurs courses dans la zone commerciale la plus proche. A partir de rien, ce jour-là, tout part de travers.
Vingt-quatre heures dans la vie d’un couple.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le sanglier de Chirousse est une espèce rare de sanglier découvert dans les Alpes en septembre 2016. Il n’est ni cochon, ni phacochère, ni quartanier, ni ragot, ni tiers-an, mais plutôt du genre gibier, un peu bête noire et surtout solitaire.
« Le soir ressemble tellement au matin qu’elle croirait être tombée sur cette mystérieuse case du jeu de l’oie qui fait revenir plusieurs pas en arrière. Un trou de ver du quotidien. Et demain sera pareil. »
A la page 136, cette pensée de Carole, l’un des deux personnages du livre le Sanglier, résume parfaitement le roman de Myriam Chirousse. Un roman court – 156 pages – que j’ai pris énormément de plaisir a lire.
Le récit servi par son écriture, précise, réaliste, incisive, conduit le lecteur à vouloir aller jusqu’au bout de l’histoire, à vouloir savoir comment cela se termine.
Et preuve que Myriam Chirousse n’est pas dénuée d’humour, la chute du récit vous surprendra. Elle boucle, et clôt le récit sur la thématique du sanglier. Je ne vous en dis pas plus.
L’idée du roman est simple. Un couple reconstitué (ah, le vilain mot, mais je l’assume !), Christian et Carole, après en avoir « bavés » chacun de leur côtés, famille pas très compassionnelle pour lui, couple bancal pour elle, se sont retrouvés et « décident » de vivre ensemble dans la vieille maison que Christian habite à la montagne.
Ils ont fait un choix difficile, peu satisfaisant et peu glorifiant, qui peut être parfois, pour l’être humain, une tentation face à l’hypocrisie et à la superficialité de notre société, de ses valeurs et des rapports de domination qu’elle impose. Ils choisissent de s’en exclure. De vivre.
Christian, en plus de son travail régulier a la scierie, se résout aux petits boulots, censés lui donner un complément de revenus,
Carole « une fois par mois va au dépôt-vente du Villard et achète des vieilleries. Elle les recoud, les brode, les peint, les transforme. Elle met ses créations en vente sur internet, dans une boutique virtuelle dédiée aux artistes alternatifs. »
Ce choix résume leurs contradictions. Au fond, Carole souhaiterait réussir et, « …ils se disent parfois que tout ça, la scierie, les vieux habits, c’est du provisoire, qu’ils vont faire autre chose. Ils s’inventent des projets. S’imaginent autrement, ailleurs, pendant que le vent souffle sur le toit de la maison. »
Là, réside leur fragilité. Ils sont en dehors du « système » et sont perçus comme tels. Au cours de ce samedi, la journée avant Noel au cours de laquelle ils vont faire les courses au Villard et rendent visite à la grand-mère de Carole, ils accumulent les bourdes, et perdent leur temps à les réparer.
Hésitations, peurs, paranoïa, disputes, sanglots, les éloignent de leur rêve d’une journée idyllique.
Le roman est à la fois un hommage aux deux personnages même si parfois l’auteur n’est pas tendre avec eux, mais eux-mêmes ne le sont pas non plus, et une dénonciation de la vacuité de notre société. Du moins l’ai-je en partie perçu comme cela.
Il se déroule sur une journée, il est court et compact, il se lit avec plaisir, le lecteur ne s’y ennuie jamais ; les descriptions des personnages, du contexte dans lequel ils évoluent, des seules personnes avec lesquelles ils échangent, commerçants, agents de la banque, automobilistes, clients des magasin, sont réalistes, sans esbroufe et, on s’y retrouve bien.
Le rythme de l’écriture induit le sentiment d’impuissance ressenti par Christian et Carole. Au fur et à mesure que la journée s’avance des évènements inattendus, qui seraient sans importance pour d’autres qu’eux, se produisent et les empêchent de jouir de cette journée qu’ils avaient imaginée comme une partie de plaisir.
Le lecteur se pose une question, est-ce que le roman a été écrit d’un seul jet. Ce que laisserait supposer l’écriture, nerveuse et enlevée. Ou bien, l’effet obtenu est-il le résultat d’un travail acharné et réussi sur le vocabulaire, les mots, les situations…
Peut-être, si Myriam Chirousse lit, par chance, cette chronique pourrait-elle y répondre.
Une seule remarque, qui n’enlève rien au plaisir pris à la lecture de ce roman, mais c’est mon côté pinailleur :
Page 130, au supermarché, Christian est au rayon des ampoules électriques, il a du mal à choisir. On peut lire « douille ou baïonnette » à mon sens il conviendrait de dire « vis ou baïonnette » - C’est vraiment pour dire…

Merci encore Babelio et Buchet-Chastel pour l’envoi de cet ouvrage dont je recommande la lecture.




Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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- Et voilà, ça va être une journée de merde maintenant !
- ah ! Et la faute à qui?
- Oh, ça va !

C'est l'histoire d'un couple, une histoire pas bien compliquée, presque ordinaire. C'est une journée dans la vie de ce couple, où tout semble aller de mal en pis. Où les petits évènements deviennent des presque tragédies. Christian et Carole vivent dans un coin perdu, loin de la ville. Christian et Carole ont une vie un peu à part, des originaux qui se contentent de ce qu'ils ont mais quand la machine s'enraye, juste un peu c'est comme si cette vie leur éclatait à la figure.
"- Dans le fond, on est pareils. Peut-être qu'en apparence on ne le dirait pas, toi qui t'énerves et moi qui pleurniche, mais aucun n'arrive à se contrôler. ça nous prend et on ne sait pas quoi faire. (...) "
le sanglier, un court roman qui se lit d'une traite. On suit ce couple, on se reconnait à certain moment, on grince des dents avec Christian et on se dit que ce presque huis clos est une sacrée bonne histoire qu'on ne peut pas lâcher d'une ligne. Sous cette apparence de simplicité se cache une plume sensible qui fait mouche.
Un roman vibrant, rurale, réaliste.
J'ai beaucoup aimé découvrir l'écriture de Myriam Chirousse, une découverte que je vais poursuivre.

Merci à Masse critique et à Buchet-Chastel pour l'envoi de ce roman.

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Claire et Christian vivent loin de tout, sur le Plateau, dans une bicoque décrépite qu'ils louent à un propriétaire négligent.
Ils se sont rejoints à mi-parcours de leur vie, chacun laissant derrière lui des lambeaux d'existence, des blessures que l'on recouvre avec pudeur, mus par cet instinct de survie qui permet, simplement, de continuer. Leur exil est volontaire, motivé par des contraintes économiques, et par ce vague désir de se distinguer de la multitude bornée, en se soustrayant à la superficialité, à la frénésie de consommation de la société moderne. Se soumettre à ces grands principes est parfois contraignant... le couple vivote. Lui complète le revenu de son emploi à la scierie par de menus services rendus ici et là. Carole vend sur internet des fripes auxquelles elle donne une seconde vie, en les parant de colifichets, de dentelles et ornements divers...
Chaque mois, ils se rendent en ville pour faire les courses, il leur faut quasiment deux heures de route pour atteindre le centre commercial le plus proche.

Or, cette fois, tout semble aller de travers. Il y a d'abord ces jeunes à l'air louche que Christian repère à l'entrée d'une cafétéria. Puis cette portière de voiture qui ferme mal... Christian s'agite, laisse percer la paranoïa qui l'habite, sans doute exhaussée par ce contact avec une atmosphère urbaine dont il ne maîtrise plus les codes... Dans la voiture, malgré la patience de Carole, l'ambiance devient tendue.

Ce court roman de Myriam Chirousse est un régal. Elle parvient, en décrivant vingt-quatre heures dans la vie d'un couple banal placé dans des situations a priori dénuées de tout intérêt, à nous livrer un texte percutant, dans lequel elle met en exergue avec un humour féroce et décalé ces petits travers qui polluent la communication entre les êtres.

En parsemant de grains de sable le périple ordinaire de ses héros, elle enraie la mécanique bien huilée de leur relation, laissant poindre les obsessions de l'un et les incertitudes de l'autre, laissant deviner, sous le vernis d'une morne normalité, l'ampleur des failles qui les hantent, et la potentialité d'une explosion qui demeure imminente, car toujours jugulée.

A découvrir...
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Quel régal !
Le sanglier est un roman qui traite d'un samedi banal d'un couple qui va faire des courses, qui déjeune chez la mémé, et qui dépose un chèque à la banque. Rien d'extraordinaire, me direz-vous. Pas de quoi en écrire un livre. Pas de quoi en écrire un livre ? Et bien oui !
On peut se reconnaître en Christian, qui est d'un naturel inquiet, qui vérifie plutôt deux fois qu'une que la porte est bien fermée, ou dans sa femme, plus relax.

Tout ce qui est décrit est banal, mais le plus important est l'amour qui lie cet homme et cette femme.
Très bien écrit, parfois poétique. Cette lecture, je le disais, est un régal; à ne pas négliger.
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En préambule à ma critique, je tiens à mentionner que, contrairement aux critiques des lecteurs précédents, je n'ai pas reçu ce livre gratuitement, d'une quelconque édition.
Et pourtant...

J'ai passé un très agréable moment de lecture en compagnie de cet étrange sanglier !
Et pourtant, il ne se passe... rien de plus qu'une banale journée dans la vie tristounette d'un couple ordinaire comme il doit en exister tant dans le monde d'aujourd'hui.
Les mots sont convenus, lisses, l'écriture sans surprise décrit un monde sans intérêt, mais sans amertume aucune, ni humour acerbe, quoique, en cherchant bien, l'humour n'est sans doute pas très loin !

A plusieurs tournage de page, on pense, voire on espère, que la situation va exploser. Mais que nenni, et c'est très bien comme ça.
La fin est tout de même originale et surprenante. Chacun y trouvera sa propre interprétation...
Une auteure que je suis curieux de redécouvrir dans un autre roman.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Si tu savais les choses qui peuvent arriver et qui n'arrivent jamais.
- Et toi, si tu savais les choses qui ne devraient jamais arriver et qui arrivent quand même.
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Les escrocs sont malins et prennent les gens pour des cons, ce qu'ils sont dans quatre-vingt dix pour cent des cas.
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Ils habitent loin de tout parce que c'est moins cher et qu'ils croient vivre ainsi une vie plus authentique. D'abord, c'est faux,corrige-t-il, on n'est jamais loin de tout, on est loin de certaines choses et près d'autres choses, on est toujours à côté de quelque chose, mais certains sont près d'une centrale nucléaire et d'autres près d'un lac. Elle répond que si, on peut être loin de tout c'est possible même au milieu d'une foule, dans la ville. Quand on est loin de soi, dit-elle. Sa voix se feutre d'une intonation fragile qui suggère qu'elle sait de quoi elle parle.
Ils se disent parfois que tout ça, la scierie, les vieux habits, c'est du provisoire,qu'ils vont faire autre chose. Souvent aussi, ils se sentent des gouttes dans un océan, trop petits, incapables en fin de compte de choisir le sens de la vague.
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Quand ils se sont rencontrés, elle habitait en ville avec Rémi, dont aujourd’hui, il faut bien l’avouer, elle ne distingue presque plus le visage dans le fourbi de sa mémoire. Leur couple n’était qu’une coquille qui garde encore la forme de l’animal qui l’a créée mais ne contient plus que du vide, l’empreinte creuse de ce qui a été. Est-ce le destin de tous les couples de devenir un jour une maison abandonnée où ne bruisse que le vent de l’habitude ?
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Il est trois heures. Quelque chose du déclin crépusculaire s’insinue déjà sur les toits, une ombre infime qui s’agrippe, le gangrène, résolue à la noirceur. La texture du ciel a changé. On dirait que l’azur s’est éloigné de la Terre, qu’il ne la caresse plus que du bout de l’ongle, une égratignure. La lumière a la fragilité d’un souvenir, c’est une impression rétinienne, une rémanence plutôt qu’un éclat.
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Vidéo de Myriam Chirousse
Découvrez l'homme au perroquet vert, le nouveau roman de Myriam Chirousse.
Disponible en librairie
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