Eric Neuhoff, voilà typiquement un des critiques que j'écoutais dans le "Masque et de la Plume" de ma jeunesse, même s'il a du y participer bien après que je commence à écouter cette émission, vers la fin des années 90, si je ne dis pas trop de bétises....
Neuhoff, je le connaissais d'ailleurs au départ plutôt en tant que romancier, car j'avais notamment lu "
La Petite Francaise", prix Interallié 1997, joli roman décrivant la passion d'un journaliste un peu blasé ( faisant bien penser à
Neuhoff lui même) et une jeune fille fraiche et pimpante, surnommé Bébé.... je m'étais dit que le type avait vraiment une belle plume, entre ironie et finesse, qu'il prolonge la plupart du temps dans
Le Figaro où il officie comme critique de cinéma.
A la fin de l'année dernière,
Neuhoff a publié aux éditions du Rocher son premier recueil de nouvelles "
Les polaroïds" qui réunit dix-sept histoires courtes écrites sur une période de quatre décennies, de 1979 à 2016 avec sa dernère nouvelle à ce jour, l'excellente Une plage très sportive,
Les Polaroïds, c'est un titre bien trouvé tant ces nouvelles forment des instantanés a priori anodins et qu'il faut les secouer un peu pour que les contours deviennent plus précises, plus denses...
A la lecture de ces nouvelles on se rend compte, contrairement à ce que le critique cinéma pouvait laissait paraitre que
Neuhoff n'est pas que cinglant, à quel point il aime le 7ème art et la littérature et surtout à quel point il idolatre les actrices et les romanciers.Il le fait dans des nouvelles toutes très nostalgiques et ou mélancoliques, laissant transparaitre des images assez parlantes de bord de mer et de palaces cinq étoiles...
Dans les nouvelles de
Neuhoff, les femmes sont forcément magnifiques et caractérielles, et les hommes souvent au bout du rouleau et avec une bonne descente...
Les cinéphiles aimeront beaucoup la nouvelle dans laquelle
Neuhoff tente d'imaginer ce que serait devenu Patrick Dewaere si c'était Depardieu et pas lui qui s'était tiré une balle dans la tête, les littéraires aimerait encore plus celle avec un Fitgzerald fidèle à sa réputation..
L'ensemble est comme souvent dans ce genre d'exercice assez inégal, mais les quelques pépites méritent assurement de faire un petit bout de chemin avec l'ami
Neuhoff..
Lien :
http://www.baz-art.org/archi..