« Ils sortaient encore. Ils sortaient toujours, Il y avait toutes ces invitations à rendre , le rythme était impossible à suivre » ..
« Aux Épées , on ne lisait pas les manuscrits envoyés par mail……———Il n'y avait pas de compte Twitter . On ignorait les réseaux sociaux . Pas d'édition numérique ——-Un seul critère : le plaisir » .
Deux extraits de ce roman léger , nostalgique , très PARISIEN ….
Pierre , né en 1959 , dirige la maison d'édition les « Épées » maison d'édition un peu dépassée avec Claire , l'amour de sa vie, en ce début de vingt et unième siècle , un grand groupe s'intéresse à leur maison .
La vendront- ils ? Et à qui ? .
Ils sortent beaucoup , voient sans cesse leur ami
Mathieu , écrivain,, auteur « des kamikazes » toujours à la recherche d'un prix ….
Mais ils vieillissent ,Paris n'a plus l'attrait d'antan , rempli de traîtrises et de déceptions ,de couples qui n'ont plus rien à se dire .
Il y a eu des décès , des divorces , des valses de divorces , des séparations douloureuses , des cohortes d'avocats, des larmes, des procès , des mensonges et une haine nouvelle …
Loin du fameux romantisme de leur amour conjugal , leur fidélité fait d'eux , malgré eux des originaux .
L'édition est en train de changer , « les ÉPÉES » s'avère tout à fait démodée …inutile ?
Cette petite maison d'édition connaît quelques difficultés financières …..
L'auteure décrit à merveille ce petit monde fermé parisien , un monde qui s'étiole , nombre de boutiques disparaissent, un univers en train de disparaître , à bas bruit ..
La vie des protagonistes s'écoule entre plaisirs gustatifs et intellectuels , voyages en amoureux, histoire forte d'un grand amour résistant à l'usure du temps ,ils ne se lassent jamais de se retrouver , à la fois les mêmes et à chaque fois différents ! .
Cette plongée vertigineuse dans le milieu littéraire parisien ne m'aurait pas intéressée en temps normal mais vu mon état d'esprit actuel , ces expressions désuètes ou ironiques ont piqué ma curiosité , des gens qui se baladent de cocktails en soirées littéraires , ce ton mélancolique , parfois cruel, léger , tendre et pétri d'humour vachard : potins mondains , rires éphémères , fêtes , sexe , conquêtes , jurys , bla bla, repas , détails croustillants , dérision , moqueries , déroulés de journées occupées au plaisir de la flânerie, références à la filmographie ou au plaisir du théâtre apportent un plaisir anodin , une détente certaine .
Les portraits vachards , savoureux , au vitriol ajoutent au piquant , une nostalgie , visant l'époque actuelle au sein de l'édition , où l'on croise une très célèbre écrivaine belge ,l'école de Brive , Jack Nicholson ,
Woody Allen , les héros de Harry Potter en butant sur le Seigneur des anneaux , sachant qu'Édouard et Victoire , les enfants de Claire et Pierre ne lisent plus …
Un petit plaisir simple , anodin en passant , une chronique bien tournée , « il n'y a pas de mal à ça » comme dirait l'auteur.
« Écrire est facile ; il suffit de fixer la feuille blanche devant vous jusqu'à ce que des gouttes de sang perlent sur votre front » …