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EAN : 9782266294645
360 pages
Pocket (14/08/2019)
3.81/5   35 notes
Résumé :
Elle a quitté Paris sans billet de retour.
La Seine et la pluie lui rappelaient trop son mari et ses filles. Là - bas, en Birmanie où ils ont été si heureux jadis, peut- être trouvera t- elle la force de continuer sans eux. Personne ne l’attendra, cette fois, à l’aéroport de Rangoun. En plongeant à corps perdu dans les mystères birmans, y trouvera t- elle la paix du passé, le goût de l’avenir ?

Rangoun, Birmanie, 2004. "L'odeur me saisit ; méla... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Jeanne n'attend plus rien de la vie, rien du dehors, elle vient de perdre son mari Marco et ses deux filles Gabriela et Serena dans un accident d'avion . Elle a vécu quelques années de bonheur à Rangoun .
Elle quitte Paris sans billet retour .

Là- bas en Birmanie où ils ont été si heureux, peut- être trouvera t- elle la force de continuer sans eux ?
Personne ne l'attendra cette fois à l'aéroport de Rangoun .
Elle ne se fait pas d'illusion, la société birmane a conservé une certaine gratuité dans les rapports humains, grâce au bouddhisme et/ ou à cause de cette terrible dictature qui oblige les gens à se serrer les coudes pour tenir .

Entre chapitres consacrés à l'incompréhension de sa famille et considérations politiques en regard des exactions de la junte birmane ——l'Occident qui se proclame Champion du Bien, du Juste, de la Démocratie il y a deux poids , deux mesures , on ne traite pas de la même façon la puissante Chine et la petite Birmanie dont personne n'a besoin——-la narratrice cherche un sens à sa douleur : le Deuil est un travail de longue haleine .


Elle marche dans les rues d'un village très animé , plein de vie, «  La solitude qui m'étreignait, m'enserrait , m'emprisonnait depuis leur mort à disparu » : chemins de terre bordés de maisons en bois, de cabanes en bambou , d'hibiscus, de bougainvilliers sous une chaleur écrasante . Les birmans se retrouvent devant chaque habitation le soir sur un banc où ils offrent leur chair aux moustiques .

Ils papotent sous les étoiles et les enfants font flotter des feuilles de manguier et des noix de coco évidées dans l'eau croupie qui sépare les maisons de la rue .

Jeanne en plongeant au coeur des mystères birmans qui puisent leurs réponses dans la spiritualité bouddhique trouvera t- elle loin de la comédie humaine occidentale la paix du passé , le goût de l'avenir ?
Le malheur donne tous les droits , elle cherche la Vérité .

En contact avec des moines , une masseuse Ma Thida et d'autres amis birmans Thura,,Joseph, le père François elle a envie de se perdre , à Mong Pok , où se croisent pionniers chinois venus chercher la fortune et la liberté , des jeunes filles vêtues de longyis , routards ....elle travaille pour un projet des Nations Unies au coeur de l'état Shan.

Un premier roman d'apprentissage sur le deuil en même temps qu'un portrait de femme meurtrie qui nous entraîne au coeur de cette Birmanie où la spiritualité Bouddhique , la quête de la vérité , la sérénité , l'esprit , la réflexion fleurent bon la culture de l'Asie .

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Choisi à la bibliothèque uniquement pour son titre (il me fallait lire un livre avec le mot "minuit" dans le titre), "Il n'est jamais plus tard que minuit" est le premier et le seul livre à ce jour d'Isabelle Never. Publié en avril 2018, il est visiblement peu connu (à ce que j'en constate), mais je dois dire être contente de l'avoir déniché et de pouvoir vous en parler.

Il y a six mois, Jeanne a perdu son mari et ses deux filles dans un tragique accident d'avion. Seule à Paris, s'isolant de tout et de tous, elle décide de retourner en Birmanie, là où elle a ses plus beaux souvenirs de famille, là où elle a tout perdu... Sans savoir ce qui l'attend vraiment, n'attendant plus rien de la vie et se complaisant dans son malheur en s'accrochant à un passé qu'elle ne veut pas oublier, il y a devant elle un long travail de reconstruction et d'acceptation. Elle y croisera quelques personnes qui, consciemment ou non, l'aideront peu à peu à sortir la tête de l'eau, à trouver son chemin vers un "demain" moins douloureux.

À travers le travail de deuil de Jeanne, Isabelle Never nous raconte et décrit sa Birmanie, celle où elle a vécu plusieurs années. On ressent clairement son amour pour ce pays, son expérience. Et c'est avec brio qu'elle a implanté son contexte. Je n'avais encore jamais lu de livres dont l'action se déroulait là-bas. J'ai pris plaisir à découvrir un peu de son Histoire, son mode de vie, à comprendre sa situation géopolitique et socio-économique. J'ai perçu l'atmosphère typique que l'autrice a instauré pour son histoire : la pauvreté et l'inconfort, la privation de certaines libertés et la dictature, les mentalités et états d'esprit de la population (bien différents des Occidentaux), mais aussi l'activité grouillante, la chaleur étouffante et bien évidemment le rôle du bouddhisme dans la vie de chacun. Les lieux et décors sont également facilement imaginables, joliment décrits, et avec réalisme.

Au premier abord, l'histoire de Jeanne n'a rien d'original, le thème de la reconstruction de soi après un deuil ayant déjà été abordé un certain nombre de fois. Mais implantée dans ce décor, ça passe comme une lettre à la poste. D'autant que l'autrice se démarque également par son personnage principal, Jeanne. Plutôt insignifiante au début, j'ai vite compris qu'un caractère bien trempé se cachait derrière sa tristesse et sa colère. Narrée à la première personne, l'histoire de Jeanne n'est que cheminement intérieur et questionnements. C'est souvent éprouvant, douloureux. On est au plus près de ses pensées intimes. On ressent, tout au long de la lecture, sa douleur, son désespoir, sa colère, son incompréhension, sa solitude, ses remords, sa nostalgie des jours heureux, le vide qui est en elle... Ses souvenirs et anecdotes du passé, qui arrivent sans crier gare, sont écrasants. On recherche avec elle un sens, des explications, des raisons à ce drame.

À part les quelques personnes qui croiseront son chemin, les quelques moments et discussions qu'elle partagera avec eux, et les différentes étapes du voyage qu'elle entreprend sans connaître sa destination finale, Jeanne est seule avec elle-même. Pas d'action, puisque tout n'est qu'introspection, spiritualité et enfin méditation. Et il me faut dire que le tout est assez bien maîtrisé, même si j'y ai perçu quelques longueurs de temps à autre.

Isabelle Never use d'une plume plutôt charmante, percutante, très sensible, poétique ou philosophique quelquefois, et extrêmement touchante. Ce premier roman, qu'on pourrait classer dans le genre "développement personnel" et qui mériterait d'être un peu plus connu, a ses moments souvent tristes et douloureux, mais fait preuve de sagesse tout du long, et est de plus en plus lumineux au fur et à mesure qu'on s'approche de la fin. L'autrice utilise également un humour très subtil, ce qui m'a permis de sourire autant de fois que j'ai retenu mes larmes.

Elle m'a, par contre, totalement perdue dans la dernière partie, l'aspect spirituel s'étant trop rapproché, à mon goût, de l'aspect religieux. Mais c'est une fin logique, en continuité avec le travail intérieur de Jeanne.
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Quelle magnifique découverte ce roman!
Isabelle Never met en scène, pour ce premier ouvrage, une femme de quarante ans à laquelle la vie vient de jouer le plus mauvais tour possible: Dans un accident d'avion, son mari et ses deux filles ont péri. du désespoir à l'espérance, il n'y a qu'un livre.
Jeanne quitte Paris, sa famille, ses amis pour retourner en Birmanie où elle a vécu, avec ses chers disparus, de belles années.
Pour qui est allé dans ce pays, où les paysages sont splendides, mais où règnent misère et corruption, mystère et évidences, Isabelle Never trace un parcours où l'on se retrouve, des lieux reconnus, une atmosphère qu'on ne peut oublier.
Il n'est jamais plus tard que minuit, très beau roman, et très belle phrase à méditer....
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Ce roman est celui de la résilience pour une femme frappée par un terrible drame et qui choisit le voyage sur des terres étrangères pour tenter de renaître. Plutôt que de rester à Paris sous les yeux protecteurs et compatissants de ses proches, Jeanne préfère retourner en Birmanie, là où elle vécut naguère avec son mari et ses deux filles, victimes d'un terrible accident d'avion.
Culpabilité du survivant, difficulté à réapprendre à vivre... devant Jeanne s'ouvre une page blanche, la plus difficile à écrire.
L'auteure entraine ses lecteurs à la suite de Jeanne, dans un pays qu'elle connaît visiblement très bien et où son héroïne va peu à peu se dépouiller de ses oripeaux d'ancienne vie et d'occidentale.
Si la Birmanie et l'Asie en général vous attirent, si les cultures hindouistes vous intriguent et vous intéressent alors vous plongerez avec passion dans ce récit très détaillé qui vous donnera l'impression de mieux appréhender ce pays, sa culture et ses rites.
Personnellement, je suis restée assez en dehors de l'exploration touristique et je n'ai pas trouvé les ressorts nécessaires pour éprouver de l'empathie pour Jeanne. J'ai eu l'impression que l'auteure voulait dire trop de choses sur le pays avec pour conséquence de négliger le volet purement émotionnel ou plutôt de le noyer.
Mais, comme je le disais plus haut, il suffit d'un intérêt plus marqué que le mien pour ces contrées pour qu'un lecteur se réjouisse du voyage. A vous de voir.
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« Il n'est jamais plus tard que minuit » d'Isabelle Never
Aux éditions Carnets Nord
Je vous recommande ce très beau roman.
Je le fais rarement. Là, franchement, allez-y. Bon si je vous dis que c'est une histoire de reconstruction après un deuil, pas sûr que cela vous donne très envie de suivre Isabelle Never sur ce terrain. On a déjà bien assez à faire avec ses morts à soi, celles qu'on a déjà essuyées et celles qui nous attendent, à commencer par la nôtre. Moi j'en ai écrit un dans le genre, de bouquin, et je ne comprends toujours pas comment des gens ont pu avoir envie de l'acheter.
Non, là, ce n'est pas cela qui m'a touchée, peut-être simplement parce que le sujet, ce n'est pas la mort, mais la vie. D'ailleurs, il y a beaucoup de pudeur dans le récit du drame lui-même, à peine évoqué. Merci à l'auteur. Non, c'est le ton d'Isabelle Never que j'ai adoré, le regard qu'elle pose sur sa « nouvelle vie », sur les autres, sur sa pauvre mère, sur sa famille en général -qui a eu aussi à affronter le même drame mais chacun est si seul - sur le fameux « Ciel » au sujet duquel c'est le moment où jamais de se poser des questions, et surtout sur elle-même. Un regard, comment dire, humble. Oui, elle a perdu toute certitude, elle ne prétend rien, comme on dirait de quelqu'un qu'il n'a aucune prétention. Elle ne nous assène rien. Elle doit tout réapprendre. Même simplement à survivre, puis à vivre, à aimer, à parler, à voyager léger, à prier, à refaire l'amour - à ce sujet, il y a une fameuse page à hurler de rire -. Et elle nous invite avec fluidité, esprit et même humour parfois, à la suivre dans cet apprentissage.
Voilà, c'est le style, le ton, autant que l'aventure dans laquelle elle nous entraîne, qui m'ont éblouie. Et c'est bien connu, une belle plume, dans sa légèreté, peut nous faire voler très haut, très loin. Ici, dans les arcanes de nos propres doutes. Et jusqu'en Birmanie.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
«  Quatre jours déjà que je me promène dans Rangoun.
Je traîne dans des quartiers où je ne suis jamais allée, arpente des rues dont j’ignorais jusqu’à l’existence , marche, marche à en perdre la pensée.
Les rues sont pleines de vie.
Partout des gens marchent , se parlent , rient .
Pourquoi donnent -ils l’impression d’être plus vivants que les Parisiens ? »
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[...] pour Marco et les petites, c'est réglé, ils sont heureux au ciel ou perdus dans le néant, auquel cas ils s'en foutent. Au fond, la seule qui pose encore un problème, qui VOUS pose encore un problème dans toute cette histoire, c'est moi. Moi qui me morfonds, me complais dans ma douleur au lieu de serrer les dents, les poings, les fesses, au lieu de serrer tout ce qu'il faut pour que ma tristesse ne dégouline pas sur vos petites vies bien rangées, pour que mon désespoir cesse de vous envahir, de vous paralyser, de vous emmerder. Ce qu'il faudrait, c'est que je me laisse à nouveau charmer par la vie, que je prétende n'avoir pas remarqué qu'elle vient de me jouer un vilain tour, que je fasse semblant de croire que c'est la dernière fois, que j'ignore la seule conclusion que ces événements invitent à tirer : la vie humaine est un chemin de souffrance. Eh bien, désolée, je n'y arrive pas. Excusez-moi d'être pour vous un poids si lourd. Le malheur dérange, même celui des autres.
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Je sanglotai sans pouvoir m'arrêter. Une vraie fontaine. Quelle délivrance, enfin ! Je pleurais toutes les souffrances du monde. J'étais toutes les veuves, toutes les mères qui ont perdu un enfant ; j'étais les pauvres sans maison ; j'étais l'enfant dont le chien vient de se faire écraser ; l'amoureux qui s'est fait larguer ; j'étais celle dont la mère a un cancer incurable, la femme battue, le gamin des rues attaqué par un gang adverse ; j'étais la nuit quand le jour s'en va, l'oiseau affamé au cœur de l'hiver, le nomade chassé de ses pâturages par des sédentaires armés jusqu'aux dents, j'étais le marin perdu dans la tempête et le bédouin paumé dans le désert, la petite fille riche à qui on a refusé un caprice et l'homme d'affaires qui vient de perdre un contrat, j'étais tous les regrets, tous les échecs, toutes les misères, tous les malheurs.
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Le danger pour les nomades, ce n'est pas la route mais les sédentaires. Pour les vivants, ce sont les morts.
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Tout ira bien. De toute façon, le contraire m'est totalement égal. On m'a volé mon avenir et, depuis des mois, je m'accroche à mes souvenirs pour qu'on ne me prenne pas cela aussi. Je tourne en rond inlassablement, m'éloigne, mais jamais trop, d'un centre où je ne suis plus. Même dans le présent, je vis au passé, car tout passe. Tout passe et meurt. Comme eux.
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