une réforme de beaucoup de nos concept
Commenter  J’apprécie         20
Mesure de la valeur de la vérité. — Pour la hauteur des montagnes la peine qu’on prend à les gravir n’est nullement une unité de mesure. Et dans la science il en serait autrement ! nous disent quelques-uns qui veulent passer pour initiés la peine que coûte une vérité déciderait justement de la valeur de cette vérité ! Cette morale absurde part de l’idée que les « Vérités » ne sont proprement rien de plus que des appareils de gymnastique, où nous devrions bravement travailler jusqu’à la fatigue, morale pour athlètes et gymnasiarques de l’esprit.
Le voyageur : Je pensais que l’ombre de l’homme était sa vanité : mais celle-ci ne demanderait pas : « Dois-je donc flatter ? »
L’ombre : La vanité de l’homme, autant que je la connais, ne demande pas non plus, comme j’ai fait deux fois déjà, si elle peut parler : elle parle toujours.
Que d'hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller.
Dire deux fois les choses. — Il est bon d’exprimer tout de suite une chose doublement et de lui donner un pied droit et un pied gauche. La vérité peut, il est vrai, se tenir sur un pied ; mais sur deux elle marchera et fera son chemin.
Savoir être petit. — Près des fleurs, des herbes et des papillons il faut savoir s’abaisser à la hauteur d’un enfant qui les dépasse à peine. Mais nous autres gens âgés, nous avons grandi au-dessus de ces choses et il nous faut nous courber jusqu’à elles ; je crois que les herbes nous haïssent lorsque nous avouons l’amour que nous avons pour elles. Celui qui veut prendre part à toutes les bonnes choses doit aussi s’entendre à avoir des heures où il est petit.
Rencontre avec Guillaume Métayer autour de son livre A comme Babel, traduction, poétique aux éditions La rumeur libre.
avec l'Association Franco-Hongroise de Midi-Pyrénées.
Guillaume Métayer, est né en 1972. Poète, traducteur et chercheur au CNRS, il a publié des ouvrages d'histoire de la littérature et des idées (Voltaire, Anatole France, Nietzsche) et des traductions notamment de l'allemand (poésie de Nietzsche, Andreas Unterweger), du hongrois (Attila József, István Kemény, Krisztina Tóth), et du slovène (Aleš Šteger).
A comme Babel
C'est dans son atelier que Guillaume Métayer nous invite, en nous proposant de partager avec lui des expériences singulières de traduction. La formule « traduction, poétique », sous-titre du présent essai, doit s'entendre : une première fois, au titre de la riche tradition de réflexion théorique dans laquelle il s'inscrit, et une deuxième fois, au sens où l'effort de la traduction apparaît ici sous sa forme la plus vivante et la plus incarnée. Les douze chapitres de cet essai, forment autant de rebondissements réflexifs et poétiques, qui se lisent comme le récit d'une traversée : traversée des langues, des espaces - notamment des champs centre-européen, allemand, slovène et hongrois dont l'auteur est un des meilleurs connaisseurs actuels. À l'horizon de ce parcours parfois périlleux, la catastrophe heureuse par quoi la poétique de la traduction se fait, purement et simplement, poésie.
--
06/04/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
+ Lire la suite