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EAN : 9782246760313
456 pages
Grasset (07/09/2011)
3.46/5   25 notes
Résumé :
C’est l’histoire d’une passion unique, brûlante, entre deux écrivains, Unica et Roberto. Envoûtante, sensible, tourmentée, Unica a choisi de couper les ponts avec sa famille. Roberto, lui, a fui le Chili sous la dictature de Pinochet. Leurs chemins se croisent dans la Barcelone bohème. C’est l’amour fou. S’ensuivent quinze années d’une rare intensité, loin des conventions, quinze années de fêtes, de rencontres, de disputes, de chagrins – et l’écriture au cœur de tou... >Voir plus
Que lire après Grâce leur soit rendueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lorette Nobécourt décrit ainsi la trame de son neuvième roman : « Roberto a fui la dictature chilienne, Unica celle de son père. Ils se rencontrent à Barcelone. de leur union nait ce fils, Kola, qui, après le suicide de sa mère, doit affronter les démons historiques et familiaux. Il est aidé par son père, mais aussi par Alejandra, la psychiatre qui a suivi Unica à la fin de sa vie, et avec laquelle Roberto découvre l'amour au-delà des passions. Avec toute l'insolence qui lui est propre, Kola accomplit un retour aux sources susceptible de lui révéler le sens de son destin et le foisonnement du monde. La littérature ne fait rien d'autre. »

Qu'est-ce qui fait que l'on choisit un roman : le distinguer parmi d'autres sur la table d'un libraire bien achalandé ? Connaître déjà les oeuvres antérieures de son auteur, en avoir entendu parler par les critiques ? Parce que sa couverture vous a fait de l'oeil et que son résumé vous donne envie ? Un peu tout cela sans doute. Ou parce qu'un ami vous l'a offert. Ce fut le cas de ce roman pour moi, aussi me suis-je donnée l'impératif de le lire jusqu'à son terme, moi qui lis si peu de romans « littéraires » !

Car l'histoire n'est pas très gaie, à vrai dire. Celle d'un couple d'écrivains chiliens venus en Europe pour diverses raisons. Unica, la mère, est atteinte de troubles bipolaires. Elle en souffre au point de mettre fin à ses jours malgré l'amour qu'elle porte à Roberto, et surtout à son fils Kola qui va sur ses sept ans. le livre commence à ses obsèques. Il nous emmène ensuite de Barcelone et Abraxas en France, en Italie, dans l'Himalaya puis au Chili enfin, plus précisément en Patagonie. Nous suivons l'itinéraire de cet enfant, pas tout à fait comme les autres en fait, très marqué par l'histoire personnelle de ses parents, de ses grands-parents aussi. Nous entrons dans sa tête – avec ses crises fugaces d'épilepsie – et, avec lui classons tous les personnages qui attirent son attention d'un groupe d'adjectifs : échine/froid/os/trembler, ou encore vif/rousse/blanc.

La langue de l'écrivain est belle, imagée, s'enroule et se déroule comme une fleur grimpante. C'est ce qui permet d'aller jusqu'au bout. Les descriptions érotiques, nombreuses, émanent d'un point de vue féminin, humide, profond. Ce qui agace trop souvent, ce sont les multiples références littéraires jalonnant le texte : Tarkovski, Yazuki, Debord, Baudouin de Bodinat, j'en oublie. Une façon insupportable de narguer le lecteur inculte qui n'apporte rien au récit.

Une quête initiatique sur les origines familiales, les secrets d'amours flamboyantes mais inabouties, de destins piétinés, dont le héros central, le jeune Kola, parvient sans doute à s'extraire ….encore que …
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Qu'est-ce qui fait qu'on choisit un livre plutôt qu'un autre ?
En lisant « Grâce leur soit rendue », j'ai su que c'était pour la phrase suivante:
« Nous allons ouvrir la porte de la chambre, et leur dire au revoir. Dire au revoir à nos morts. Tu cueilleras toutes ces pivoines, c'étaient les fleurs préférées de Térésa, et nous irons les jeter dans les eaux pour qu'ils rejoignent ce monde auquel ils appartiennent. Et, après nous ferons une sieste au soleil.»
C'était, bien, pour cette phrase et d'autres encore nombreuses que j'ai accepté d'entrer dans l'histoire des personnages : Unica, Roberto, Alejandra et Kola et tous les autres.
L'émotion est venue. Fulgurante mais inéluctable et profondément nécessaire. Mais, avant tout ce roman nous parle de littérature.
Car la « sale besogne » d'écrivain, comme la désigne Lorette NOBECOURT, nous relie plus sûrement à la vie que la vie elle-même : on s'y plonge, sans comprendre pourquoi on reste accrochée.
Littéralement piégée par le récit de ces trois générations où l'enfant d'Unica et de Roberto, Kola, essaye de relier les fils de son histoire pour s'en détacher et réinventer son destin.
La syntaxe est ici si intense et si poétique qu'elle souligne ce désir et cette liberté incroyablement constante tout au long du récit.
C'est donc le récit d'une transmission réussie où les morts et la folie seront pulvérisés par cette ode à la vie.

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Unica et Roberto sont deux jeunes écrivains chiliens qui se rencontrent à Barcelone. Ils s'aiment, se marient et ont un un fils, Kola. Quelques années plus tard, Unica se suicide. Père et fils partent en Himalaya. Kola est comme sa mère, il brûle la vie par les deux bouts. A la mort de son père, il part avec la compagne de celui-ci en Italie où il se fait des amis et tombe amoureux. Quelques années plus tard, il part au Chili pour l'enterrement de son grand-père. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à la vie de ces personnages.
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Partez vous aussi sur les traces d'Unica, Roberto, Alejandra et Kola, voyagez de l'Espagne à l'Italie puis au Chili, dans un récit qui parvient à mêler profondeur psychologique et suspense. L'écriture est d'une intensité peu commune, oscillant entre violence et poésie.
Un grand moment de littérature, assurément.

"Sur la première page Roberto a écrit:
Il faut pardonner à la vie de n'être que ce qu'elle est, car ce qui manque d'absolu à la vie est en nous, et les livres sont la marge où s'écrit notre salut"
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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critiques presse (1)
Telerama
12 octobre 2011
De son expérience personnelle de femme décalée, tenace, éperdue d'absolu et assaillie d'angoisses, elle a su tisser un roman vibrant, en prise sur son temps, traquant le vide béant pour s'y nicher et résister. Comme toujours, ses livres se lisent le crayon en main, la joie au cœur, à l'affût des sentences dont elle a le secret, d'une vérité poétique et tranchante.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quelle est cette ombre qui est entrain de l'avaler, Roberto ? On pourrait croire que c'est son goût pour le pouvoir, l'argent, mais non, ce n'est pas cela. C'est à cause de sa mère, peut-être, qui ne savait pas l'aimer parce qu'elle ne savait pas la voir. (...)
c'est horrible parce que ce n'est la faute de personne. et ce manque à être vu précipite des générations entières dans le désir épouvantable et mauvais d'être reconnu à n'importe quel prix. Quelques uns luttent, certains s'en sortent, mais la plupart sombrent sans avoir trouvé ce regard qui les fonde. (p.26)
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--- Que pensez-vous du qualificatif de "mystique" que l'on vous attribue parfois ?
--- Si l'on prend la plus simple définition du mot : "qui a un sens caché", je me reconnais entièrement dans cette appellation. Le langage porte sa part de mystère que nous avons le devoir de dévoiler. Notre vie est un texte qu'il nous revient d'interpréter. C'est le devoir magnifique de chaque homme. Nous sommes les rabbins de notre propre Torah. En ce sens, je suis mystique et c'est là, me semble-t-il l'état naturel de l'homme. p 93
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Il n'y a rien de plus extraordinaire pour un auteur que la sensation d'avoir été lu à la mesure de ce qu'il a été tenté d'écrire. Y compris dans ses maladresses. C'est un événement compliqué, rare et précieux. De l'ordre de la communion.
(...)
Le verbe se paie comptant, et c'est sa propre vie qu'il convient de mettre sur la table, la seule monnaie d'échange qui vaille en ce type de contrat. Ce n'est pas propre d'écrire, ni doux, parce que la liberté n'est jamais douce. C'est une sale besogne, difficile, nécessaire et parfois sublime. p 94-95
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Unica était née pour la lumière, mais elle en a été exilée. Unica était née pour l'absolu, mais est-ce que l'absolu est une part de ce monde ? Avec elle j'ai cru en l'espérance, avec elle j'ai cru en l'infini. Et j'ai appris qu'il faut peut-être plus de courage pour vivre que pour mourir. "J'appelle Christ, me disait-elle, j'appelle Christ, cette puissance de chaque individu à être un homme aussi bien qu'un dieu." p 19
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Que puis-je raconter de Unica ? Avons-nous jamais connaissance des êtres auprès desquels nous vivons ? (p. 18)
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Videos de Laurence Nobécourt (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurence Nobécourt
365 jours dans la vie des humains sur la planète Terre… À New York, Laïal tente de se détacher des siens. Au Portugal, Perla apprend à mourir, et sa fille Wanda à devenir mère. À Venise, le Cardinal Luigi de Condotti parle aux abeilles. le jeune Kola, en Afrique, découvre ce qu'il en est de l'amour qui unit Mado, sa mère, à Youli. Dans l'hôpital de Sakhalin, en Russie, où un Indien se prend pour le patron de la CIA, Jozef ne fera peut-être jamais le deuil de sa femme… Voici quelques-unes des voix qui peuplent ce roman-monde : elles communiquent furtivement par élans charnels, émotionnels ou spirituels. Est-ce un hasard si toutes partagent la lecture des livres de Yazuki, cet écrivain japonais qui cherche son point final et dont chacun quête l'opus mythique, Opéra des oiseaux ? Ainsi se déploie la partition de Laurence Nobécourt, de pays en cultures différentes, de langages en paysages inattendus. Les destins s'entrelacent, à l'insu souvent des protagonistes : chacun poursuit l'équilibre de sa vie, et déséquilibre celle d'un autre. Chaque personnage est comme un passage vers un monde, une famille, une psyché ou un trouble. Parfois c'est un enfant, parfois une femme très âgée, parfois un homme dont la voix semble changer, traverser le temps et l'amour. Entrer dans ce livre gracieux et profond, c'est accepter de ne plus maîtriser tout à fait le cours des choses, s'abandonner avec délices à l'énergie déconcertante et vivace de la littérature.
Laurence Nobécourt est née en 1968 à Paris, où elle a commencé à écrire dès l'enfance. Elle a publié romans, récits, poèmes sous le nom de Lorette Nobécourt puis, depuis 2016, sous sa véritable identité. La plupart de ses livres sont parus aux éditions Grasset, dont La Démangeaison, La Clôture des merveilles, L'Usure des jours, En nous la vie des morts et Grâce leur soit rendue. Elle a quitté Paris pour Dieulefit où elle vit et anime des ateliers d'écriture.
En savoir plus : https://bit.ly/3ArXDis
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