Fin d'après-midi. le faubourg est désert. Donna, la barmaid, accueille les rares clients. L'un d'eux, un homme grand et sans front, qu'elle ne connaît pas, vient s'accouder au bar. Il commande un double bourbon. Aussitôt, il lui dit qu'elle lui fait penser à la mort. Il lui parle de son voisin. Et de Jésus Morales...
En ce brûlant après-midi, lui et son pote Sonny surveillent Jésus Morales, cloîtré dans sa chambre d'hôtel, la peur au ventre, celle de se faire descendre. C'était un temps à manger des glaces et Jésus est sorti en acheter deux. Supposant qu'il n'était pas seul dans sa chambre, les deux hommes ont voulu aller vérifier. Alors qu'ils se font gentiment charrier par le réceptionniste, un coup de feu retentit. Un seul. Puis silence complet. Aussitôt, tous les trois accourent, se postent devant la porte et tendent l'oreille. En ouvrant grand la porte, ils trouvent Jésus Morales, assassiné. Mais l'arme du crime a mystérieusement disparu. le réceptionniste panique, craint pour la réputation de son hôtel tandis que Sonny et son pote se lancent à la recherche de la Mort...
Anthony Pastor nous offre un album noir, rappelant cette ambiance américaine des années 70. A la fois dérangeant et sombre, le scénario nous plonge dans une atmosphère oppressante et terriblement étrange, notamment cet homme à tête d'oiseau. Mais l'on reste au bar à écouter cet homme qui se livre à la barmaid. La mise en page particulièrement accrocheuse, à raison de trois lignes de texte intercalées entre deux cases, est originale et bienvenue.
Anthony Pastor nous offre une palette de gris, allant du plus sombre au plus rayonnant. le trait original est assez époustouflant. Plongée, contre-plongée, finesse du détail, des vraies gueules de cinéma... Remarquable!
Ice cream... parfum gris et noir...