Mémoires d'un Naïf

Bonjour monsieur le professeur !

Belle leçon que celle ci, vous savez si bien écoutez ces petits choses, qui disent oui de la tête et non du coeur derrière ces peurs d'enfants si tendres de sagesses.

Merci monsieur le professeur de tout ce coeur mis à l'ouvrage, de ces leçons passées avec tant de passion.

Tableau noir, cartable écorné, craies cassées et sonnerie immuable de ces débuts et fin de cours.

Merci à vous Monsieur Guth, de cette force de passion qui a su si bien enrichir tant de générations de têtes blondes.

Merci à ce naïf et ses 40 enfants.

Une vingtaine d'années de souvenirs, comme n'importe qui pourrait en raconter, en soi cela ne pésente d'intérêt que pour l'auteur et ses proches, pour un étudiant spécialiste de Guth, bref je me disais au début que je n'allais pas poursuivre longtemps cette lecture.
Or peu à peu j'y ai trouvé un intérêt réel = l'observation de la formation d'une personnalité :
* à partir d'un caractère de base (ici un enfant introverti, sensible, mal à l'aise dans son corps, jamais vraiment ancré dans son environnement),
* d'une éducation (à commencer par les qualités et les maladresses d'un père bien décidé à ne pas laisser l'enfant se complaire dans ses vagues rêveries),
* d'un contexte socio-historique ( naissance en 1910 dans une famille le plus souvent fauchée, le sud-ouest de la France),
comment se construit au final cet éternel premier de la classe, sympathique rêveur pour l'éternité

Etre naïf, selon les dictionnaires, c'est se montrer crédule par manque d'expérience ou de pénétration. Les enfants étant par définition dépourvus encore de l'une et de l'autre, comment ne pas trouver naturel que le petit Paul Guth ait ouvert sur le ciel d'Ossun des yeux admiratifs et confiants, et qu'il ait persisté dans cette innocence quand ses parents, par suite de la guerre (celle de 1914), transportent les pénates familiaux dans la bonne ville d'Albi, puis à Toulouse, avant de se fixer à Villeneuve-sur-Lot ? Cette attitude lui réserve des surprises et bien des étonnements, additionnés de sérieuses paniques car, à croire les adultes sur parole, on s'expose à un certain nombre de déceptions et l'on se voue à bien des fatigues quand on suit leurs préceptes à la lettre. Bref, la docilité n'est pas toujours récompensée et les efforts de ce doux enfant de la Bigorre pour faire l'apprentissage de la vie, s'ils le mènent à l'agrégation, le plongent aussi dans une série d'aventures et de mésaventures irrésistibles... pour ceux à qui il les raconte. Des souvenirs d'enfance délicieux où la poésie, la drôlerie, la tendresse s'irisent de mille feux.