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EAN : 9782253019572
Le Livre de Poche (30/09/1992)
2.8/5   10 notes
Résumé :
Ces Lettres à votre fils qui en a ras le bol sont un cri d'amour et d'espoir. D'amour pour les jeunes, d'espoir en leur bonheur et leur courage. Tous les profiteurs des illusions publiques se disputent les jeunes et les engluent de flatteries. Aux jeunes et à leurs parents, Paul Guth dit la vérité. Avec passion, loyauté, violence.
En écrivant à son petit neveu, Domi, Paul Guth éclaire la plupart des problèmes de la jeunesse : les rapports du présent avec le p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ah les jeunes !
Paul Guth, dans ses lettres à son neveu, dit les aimer, mais pourtant il n'arrête pas de les critiquer. Ils sont lâches, ils sont veules, ils sont mous, ils sont incapables d'aligner deux phrases correctes, ils réclament la liberté sans savoir ce que c'est vraiment... « le délire de notre société te pilonne, te broie, te lessive le cerveau. A la fin de tes études, l'école te jette à la rue, pour affronter la vie, hagard, titubant, vide. » Je m'arrête parce que je sens que je vais m'énerver.

Dans une diatribe enflammée, Guth lance l'anathème contre les jeunes et leurs parents qui les ont mal élevés, eux-mêmes influencés par une société où règne la violence, la lâcheté, et... le porno (ah, il n'arrête pas de parler du porno, faut croire que ça l'obsède). C'est la faute aux femmes, aussi, qui travaillent, qui abandonnent leurs pauvres petits enfants à leur sort. Femmes qui n'allaitent plus, qui ne cajolent plus, abruties qu'elles sont par la fatigue et leur labeur idiot (car le travail abrutit, vous êtes d'accord !)
Femmes qui veulent « singer » l'homme, qui veulent s'affranchir de leur protecteur d'antan et oser vivre indépendamment de lui. C'est la faute aux mécréants, également, qui ont renié Dieu et l'Eglise. C'est la faute aux homosexuels, tous plus ou moins pédophiles.
Je m'arrête encore une fois, mon énervement atteint ses limites.

Et puis, Paul Guth, c'est l'Ecrivain qui manie la plume avec délectation, lui qui a été nourri par le latin et par des maîtres qui lui ont fait découvrir les subtilités de nos classiques.
Et puis, Paul Guth, c'est l'enfant gentil et bien élevé, obéissant à ses parents sans rechigner.
Et puis, Paul Guth, c'est l'adolescent respectueux des jeunes filles, c'est l'élève-modèle premier en tout.
Et puis, Paul Guth, c'est le mari aimant, amant magnifique.
Et puis, Paul Guth, c'est le citoyen responsable, fier de la France d'autrefois, intellectuel respectueux du travail manuel.
Paul Guth est parfait, vous ne le saviez pas ?

Je sens que mon énervement me dépasse. Donc, pour me calmer, je vais quand même reconnaitre mon acquiescement à sa théorie « intérieure » : oui, il faut cultiver son jardin intérieur, sa musique intérieure. Oui, l'être humain ne peut s'accomplir qu'à partir de lui-même, en se forgeant avec droiture et confiance. Cela lui donnera de bonnes bases pour affronter le monde, mais aussi pour en saisir toutes les nuances et les respecter.

Paul Guth doit vraisemblablement se retourner dans sa tombe en voyant ce qu'il se passe aujourd'hui...car ses fameuses lettres, il les a écrites en 1975, alors qu'il avait 66 ans.
Si j'accepte certaines de ses idées (et encore, en prenant des gants), je refuse tout bonnement ses flèches empoisonnées. Lui qui se dit apôtre de la nuance, il n'en a fait preuve d'aucune.
Ca ne m'étonne pas que son neveu en ait eu ras-le-bol.
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Paul Guth se disait « hanté par la jeunesse ». En 1976, il publie chez Flammarion « Lettres à votre fils qui en a ras le bol ». En 1976, j'ai 20 ans et entre deux Koestler, j'attaque Guth… Il est acquis que ces lettres de Paul Guth à son petit-neveu sont une déclaration d'amour à la jeunesse en même temps qu'une tentative de conjuration du sort à lui procurer le bonheur, malgré une certaine dérive morale des temps…

C'est l'occasion pour l'auteur d'aborder un certain nombre de thèmes comme les rapports du présent avec le passé et l'avenir, la vie scolaire, le tabac, la sono, la sexualité, la majorité à dix-huit ans, l'homosexualité, la vitesse, la drogue, le chômage, le travail manuel, les filles, l'amour… Des thèmes bien choisis quand on s'adresse à la jeunesse, reconnaissons-le… Il me reste néanmoins de cette lecture un souvenir un peu cucul, délicatement réac. et bien élevé : « Quand j'avais ton âge » dit-il à son petit neveu, « ne pas barrer ses « t » et roter à table c'était du kif-kif. »

A y revenir pour alimenter ma modeste contribution, l'âge venant, je me surprends à acquiescer sur certains sujets comme l'orthographe approximative de certains et l'illettrisme des autres (ou des mêmes)… entre autres…
Faut que j'me surveille, mouais, j's'rais bien en train d'me faire rattraper par les ans… Même pas grave !
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L'idée est la même dans chacune des lettres (qui, ensemble, forment un monologue incohérent auquel personne ne répond): le 20e siècle est une ère de déprave, la jeunesse n'est bonne à rien, ce siècle est perdu...
L'écriture reste néanmoins plaisante, et ces lettres ont le mérite de tenter l'analyse d'un jeune qui n'avait pourtant rien demandé....

m'enfin, me plaçant irrémédiablement du côté de la jeunesse, de ce fameux Domi, je ne peux prétendre à un point de vue objectif, me sentant oppressé par une obligation morale vieillissante qui me dicte une conduite à ne pas adopter...et si le charme de la jeunesse était justement de se tromper, de ne pas être raisonnable, de faire dans le politiquement incorrect, d'être insolent et d'avoir les cheveux longs et les rêves au vent?
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Les fils de roi étaient préparés à régner par l'hérédité et par l'éducation. Vous a-t-on préparés à régner, vous, les enfants du peuple-roi ? Vous a-t-on donné le sens de la patrie, qui est votre royaume et l'énergie, la raison, l'équilibre nécessaires pour la gouverner ? Vous a-t-on transmis la culture indispensable pour hériter dignement de son passé et forger son avenir ?
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"Faire l'amour". Aux temps de la pudeur, qui, pour mon bonheur, se prolongent encore en moi, ces mots me hérissaient. L'amour est un sentiment. On peut inspirer de l'amour, éprouver de l'amour. Mais comment le "faire" ? Dit-on "faire la pitié", "faire la joie" ?
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Se tenir debout exige un effort. De tous les animaux, l'homme est le seul qui l'ait réussi. Un miracle d'équilibre et d'énergie. Une civilisation d'équilibriste.
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Quand la pourriture de la planète m'étouffe, quand la terreur de l'avenir m'étrangle, quand une nuit universelle me noie, je me dis : "Le monde n'existe qu'en tant que nous le pensons. Je suis le tonneau qui gâte le vin. C'est moi qui pourris le vin puisque je le sens pourri. Sortons de moi.
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Le peuple est roi. Tout pouvoir émane de lui. Le citoyen d'une libre démocratie a le doit et le devoir de manifester sa volonté. Son instrument : le bulletin de vote. Je n'ai que mépris pour ceux qui, par lâcheté ou par paresse laissent tomber ce pouvoir en quenouille.
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