Après le premier épisode Opération Marmara dont je parlais ce matin, j'ai enchainé avec le deuxième album de Sir Arthur Benton : Wannsee 1942.
" – Où étiez-vous entre la fin 1942 et 1943 ?
-Varsovie ! … L'amiral Canaris m'avait demandé de m'occuper des rouges qui harcelaient nos troupes en Pologne.
-Et les juifs du ghetto ? !
-Calmez-vous ! Ils étaient bien entre eux dans le ghetto… Je n'ai éliminé que des agents de Staline, je n'ai pas cherché à savoir s'ils étaient juifs ou catholiques…
Dans cette deuxième partie de la guerre secrète entre services spéciaux, les aveux sont terribles : l'agent anglais Sir Arthur Benton, le traître, qui a choisi l'idéologie nazie, était présent à Wansee, en 1942, quand la solution finale a été décidée… "
En mai 1945, l'interrogatoire du britannique anti-communiste et pro-nazi Sir Arthur Benton par l'agent des services secrets français Marchand continue.
Après le début des années 1930 et la prise du pouvoir par le parti nazi, le récit fait un saut de temps. Nous sommes désormais en 1942, et Benton assiste de loin à la funeste conférence de Wannsee, organisée par Reinhard Heydrich et au cours de laquelle plusieurs haut fonctionnaires nazis vont valider et organiser la « solution finale au problème juif ».
Benton dit désapprouver cette politique d'extermination, non par souci d'humanité, mais parce qu'il considère que c'est une perte de ressources qui devraient être affectées au seul combat qui compte à ses yeux : lutter contre les communistes et l'Union Soviétique.
Deux ans plus tard, Sir Arthur Benton est à Varsovie où il dirige un groupe chargé d'écraser la résistance communiste, sans se préoccuper du sort des juifs emprisonnés dans le ghetto.
En Allemagne, certains militaires de la Wechmacht commencent à douter d'Hitler et certains iront même jusqu'à fomenter un attentat pour l'éliminer et mener un coup d'état afin de sauver le sort de l'Allemagne dans cette guerre qu'elle s'apprête à perdre.
A nouveau, cet album nous plonge dans l'histoire du Troisième Reich. Après la montée du parti nazi et sa prise de pouvoir, nous assistons là au coeur de la Seconde Guerre Mondiale, avec des combats qui s'intensifient en Europe et la mise en oeuvre d'une politique de grande ampleur d'extermination des juifs par le régime nazi. L'album montre bien cependant que l'existence des camps d'extermination – et pas seulement de concentration – a été connue des Alliés très tôt pendant la guerre et que le secret a été gardé jusqu'à l'issue de la guerre.
Le cadre historique de cet album est évidemment terrifiant, glaçant, tandis que le récit est bien rythmé, alternant les scènes d'action et d'espionnage et les explications historiques. Comme pour le premier volume, l'album s'achève par quelques pages pour rappeler le contexte historique et présenter les personnages réels ou fictifs qui y figurent.
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Malgré le titre, le tome 2 de cette première trilogie consacrée à Sir Benton couvre 1940-1944. Je dis "première trilogie", car on ne peut ignorer qu'une seconde trilogie existe sur la Guerre Froide avec Sir Benton, toujours.
Le corps de ce tome 2 est constitué par le chassé-croisé entre les services secrets française et Sir Benton, en Allemagne et en Pologne. Il débute par un impressionnant patchwork en N/B comme les images de guerre Pathé et qui mélange tour Eiffel, Paris occupé, Dunkerque...
Lors de l'interrogatoire de Benton par Emile Marchand, Benton reconnaît sa présence à Wannsee (d'où le titre) lors des discussions sur la solution finale. Etonnamment, Sir Benton réprouve cette solution finale, par par le côté malsain, odieux, mais parce que cela détourne les forces militaires et stratégiques de l'ennemi véritable: le communisme.
On a droit à l'attentat raté sur Hitler perpétré par von Stauffenberg... Sir Benton est proche de l'Amiral Canaris et des militaires, mais il retourne aussi à Berlin à la demande d'Hitler, lequel commence à compter ses fidèles parmi ses proches. Emile Marchand, de son côté, fait preuve d'une détermination qui confine parfois à la folie meurtrière, il est impitoyable, à en faire peur.
Les dessins sont impressionnants. Durs, froids, tout à fait raccords avec le propos. Une grande réussite.
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Après une croix gammée et Sir Arthur Benton, ce sont maintenant l'étoile jaune de David et le colonel français de la Taille, alias Marchand, qui viennent orner la couverture de cette fiction historique. Après la montée du nazisme, ce sont maintenant les camps de concentration qui s'installent.
Aux frontières de la fiction et de la réalité historique, Tarek poursuit le tête-à-tête riche en révélations entre deux hommes qui oeuvraient dans les coulisses de la guerre. L'interrogatoire de Benton par Marchand se concentre maintenant sur les conséquences de la fameuse réunion de Wannsee, où fut décidé de procéder à l'extermination massive des juifs.
La solution finale est mise en place par le noyau dur de l'idéologie aryenne, mais vient également nourrir la cause des opposant à la politique du Führer et enrailler la machine de guerre allemande qui ne peut plus concentrer toute son énergie sur la menace communiste.
A nouveau agrémenté d'un dessin en couleurs directes de plus en plus intrigant et d'un petit supplément sur le contexte historique en fin de tome (que je conseillerais d'ailleurs de lire avant d'attaquer l'album), le récit gagne en clarté par rapport au premier tome et devient de plus en plus prenant.
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L'affrontement de deux espions, Sir Arthur Benton et Emile Marchand. Deuxième manche entre 1942 et 1943 en Allemagne et en Pologne. L'histoire est intéressante mais parfois confuse. le style graphique est très particulier.
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Nos lois suffisent largement, le peuple allemand est préservé des juifs, si le gouvernement décide de les exterminer, le pays court à sa perte.
Les exclure de partout, passe encore, les exterminer comme des rats nous obligerait à commettre un crime à grande échelle difficile à cacher.
[…]
La lutte contre les Rouges les choque moins, leur alliance est récente, elle ne tient que parce que le Führer a fait des choix hasardeux.
Il faut à tout prix que notre combat se concentre sur le seul ennemi : l’Union soviétique.
Mémorial de Caen
Télématin 11-03-2008