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EAN : 9782376650065
575 pages
La Contre Allee (19/04/2019)
4.88/5   8 notes
Résumé :
"Les écrivains parleront de cette époque pendant des décennies. Ils ne sauront pas tout. Ils découvriront beaucoup de choses grâce à des photographies, mais il leur manquera les détails. Ils ne sauront pas qu'un coq a chanté au moment où un homme vivait ses derniers instants. Ni que les camps de concentration , du matin au soir, étaient envahis par une odeur de rutabaga avarié, et ils ne sauront rien de la puanteur dans la salle d'attente de la Gestapo."

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« le nuage et la valse »…Fermez les yeux…A quoi ce titre vous fait-il penser ? Sans doute pour certains à la crème fouettée sur ces célèbres (et souvent énormes) pâtisseries d'Europe centrale, servies dans une maison de thé cossue, un air de valse accompagnant la dégustation. Ou encore à la mousse de lait onctueuse sur un cappuccino, vibrant légèrement, avec délicatesse, au son d'une mélodie. A une chantilly légère. Ou encore à une valse jouée et dansée en plein air, un jour d'été un peu nuageux. le nuage et la valse n'est rien de tout ça. C'est tout sauf ça. Il s'agit d'un livre sur l'invasion par les allemands de la Tchécoslovaquie et sur la vie des camps de concentration, sur le sort des juifs, sur l'étau du communisme qui arrive peu après…
Le nuage apparaît régulièrement dans cette oeuvre, à des moments significatifs, comme un pied de nez à ces événements marquants et dramatiques de la Seconde Guerre Mondiale, c'est un nuage d'été, bien blanc sur fond bleu, joufflu et rond, gourmand et réconfortant, on l'imagine presque virevolter. Virevolter au son d'une valse. La valse, c'est « le beau Danube bleu » de Strauss, dont la mélodie surgit constamment, au détour d'une rue, par une fenêtre entrouverte, souvent à des moments incongrus (par exemple lorsque des prisonniers arrivent au camp de concentration). L'adjectif bleu met mal à l'aise, le Danube n'est plus bleu lorsque toute la civilisation de l'Europe centrale se meurt. Oui, malgré ce titre apparemment léger et guilleret, le thème du livre est grave et nous savons, en lisant ce livre, que nous avons entre les mains quelque chose d'important. Une pièce, un témoignage de l'Histoire. Un monument. Surtout quand on remet les choses dans leur contexte.

Deux rescapés. Ce livre. Et son auteur, Ferdinand Peroutka.

Un rescapé cet auteur. le roman s'appuie en effet sur le Journal que Ferdinand Peroutka (1895-1978) a tenu pendant sa détention dans les camps de Dachau puis de Buchenwald entre 1939 et 1945, jusqu'à la libération du camp par les Américains. de retour à Prague, le journaliste tchèque, qui ne s'entendait pas mieux avec les communistes qu'avec les nazis, émigra, comme beaucoup de ses contemporains, aux Etats-Unis en 1948. le livre, lui, ne fut publié à Toronto qu'en 1976 par un éditeur en exil. Et ce n'est que récemment, en 2019, que ce chef d'oeuvre a été traduit en français. Il aura fallu attendre tout ce temps. Vous me direz, il y a en a eu des livres sur la vie des camps, et notamment l'inoubliable Si c'est un homme de Primo Levi. Ce roman est un peu différent tout en étant dans la même veine. Il se distingue par une sorte de froideur, de recul apparemment dépourvue d'empathie, les événements sont vus avec une distance, sans jugement et sans pathos, sans autant de détails par exemple que le chef d'oeuvre de Primo Levi. Il reste en surplomb, mêlant davantage ironie et audace. Horreur et poésie. Distance et pourtant, pourtant, ses méfiances, ses peurs, l'horreur vécue transparaissent en filigrane, jusqu'à l'absurde.

Un rescapé ce livre. Pourtant, le président Václav Havel avait déclaré « le Nuage et la Valse » comme étant «un des meilleurs romans tchèques des dernières décennies». Mais récemment, la mémoire de l'auteur a été salie lors de l'«affaire Peroutka», en 2015: l'actuel président, Milos Zeman, l'a accusé d'avoir écrit, cédant à la «fascination des intellectuels pour une doctrine monstrueuse», un article favorable à Hitler. Peroutka a aussi été soupçonné d'antisémitisme, ce qui, comme le souligne la traductrice, est absurde quand on lit son livre (l'avant-propos inclus dans le livre explique bien cette « affaire »). Des propos diffamatoires. L'auteur a été réhabilité, et son roman est disponible dans son pays. Et il aura fallu donc attendre 2019 pour qu'il soit traduit en France aux éditions de la Contre Allée (un très beau livre bleu de qualité).

Le livre comporte un prologue, quatre livres et un prologue final. le premier prologue, étonnant, opère un retour à «Vienne, 1910 ou 1911». On suit un jeune peintre pauvre et famélique, sans domicile fixe, qui tente de vendre ses dessins et finit à l'asile de nuit où il signe. Sous le nom d'Hitler Adolf. le coeur de l'ouvrage est composé de quatre livres. Les événements se déroulent ensuite essentiellement dans les camps, dans les trains qui y amènent, mais aussi à Prague, à Munich, à Berlin, dans les Balkans, sur le front de l'Est. Dans le 1er livre, on voit l'arrivée des allemands dans Prague et ce que cela suscite pour les habitants juifs et leurs réactions (fuite, suicide, peur, humiliations, emprisonnement, déportation dans les camps de concentration, parfois même par erreur…). Un prologue final vient enfin clore de façon ironique l'ensemble. En quatre grand temps, le récit va suivre le cours de la guerre, de l'Allemagne triomphante au suicide du Führer dans son bunker de Berlin et à l'épuration énergiquement menée à Prague, dès la libération, alors que l'étau communiste commence à se resserrer. D'un fanatisme à un autre. Quand l'âme slave tangue et valse entre nazisme et communisme.

Il y a des passages incroyables, des morceaux d'une beauté, d'une force que je ne suis pas prête d'oublier : comme ces quelques instants de bonheur, ces petites beautés volées dans les camps de concentration, faisant entrer la poésie, une poésie complètement incongrue mais belle et touchante, dans l'horreur : "Fin septembre, le ciel est bleu, mais c'est un bleu pâli, moins vif qu'en été. le matin, les toiles d'araignées accrochées dans les arbres sont couvertes d'une rosée froide, on voit de loin leurs dessins d'argent. A midi, il fait à la fois chaud et froid. On respire facilement. le camp est plus silencieux, on entend les sons de loin" ; "En novembre on aurait dit que le soleil désormais sans force avait été cloué à la pointe d'un arbre. Il pleuvait, il fallait repérer les endroits où la boue n'était pas trop profonde, et les coins où l'on pouvait se protéger contre le vent froid. Les jours de grand gel, il était agréable de passer un moment devant les fenêtres ouvertes de la cuisine d'où s'échappaient un flot de chaleur et la vapeur des énormes marmites" ; comme la vie quotidienne du Führer dans son «nid d'aigle», entouré d'une jeunesse dorée ; ou encore sa fin, dans le bunker. Des moments terribles et poignants aussi : la pudeur au début préservée puis perdue de Novotny, déporté par erreur dans les camps : "Une fois sur le siège des WC, on prenait son temps et ses aises. Novotny allait maintenant s'asseoir au milieu des autres, il lui était indifférent d'être exposé aux regards. Où était passée sa pudeur d'antan ? Nos belles qualités, nos meilleures convictions ne sont-elles qu'affaire d'habitudes ?" ; son retour à Prague, où il retrouve sa place comme employé de banque et tente de garder sa tenue de prisonnier en témoignage. Mais personne n'a envie d'entendre ce qu'il a à dire, il est gênant, et d'ailleurs il renonce rapidement. enfin, des passages qui nous interrogent sur nos valeurs, notre identité : « Que resterait-il du monde, n'était le contenu des livres ? Ce sont pour la plupart des paroles anciennes, qui nous enseignent de vivre dans l'honneur ».

Ce livre, par sa bravoure, y contribue grandement !



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Autant le dire tout de suite, pour moi, ce livre est un chef-d'oeuvre littéraire ... J'ai retrouvé à la fois les descriptions très précises des camps de concentration, du quotidien, des exactions, de l'absurdité, de la monstruosité, ... sans jamais tomber dans le patho, comme dans "Si c'est un homme" de Primo Levi ou "Une journée d'Ivan Denissovitch" de Soljenitsyne ... Les mécanismes de l'horreur qui lentement mais sûrement se mettent à l'oeuvre lors de l'Occupation de Prague par les troupes allemandes. Beaucoup de personnages y sont présents, y sont décrits, y parlent, y échangent, les scènes changent rapidement et on a jamais le temps de s'ennuyer. On y apprend beaucoup de choses et de détails sur cette période sombre de notre histoire sans jamais tomber ni dans la caricature ni dans le choix "forcé" d'un camp ! On y trouve aussi beaucoup d'humour, de dérision, du sens de l'absurde comme seuls les hommes et les femmes des pays de l'est savent l'exprimer. Je recommande vivement cette lecture ... Enfin traduite et disponible en français.
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Après lecture de ce véritable document, que dis-je, de ce véritable monument, il est difficile de ne pas se demander comment un tel roman de 1976 ait dû attendre 2019 pour être traduit et édité en France ? Car par ce « le nuage et la valse », 568 pages bien remplies, PEROUTKA entre à coup sûr dans la cour des grands.

Ce récit est une vertigineuse fresque de la Tchécoslovaquie durant la seconde guerre mondiale. Les personnages sont légion, les fictionnels côtoyant les figures historiques. En fait, c'est plutôt juste avant la guerre que prend forme ce livre, précisément en mars 1939, lors de l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'armée nazie d'HITLER, tout juste un an après l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne). Mais le résumer à cela serait aussi le trahir : le premier chapitre est bien mis en scène en 1910 (ou 1911 précise l'auteur) à Vienne, tout comme le second, dès 1899 en Autriche. Les traits du personnage décrit sont ceux d'Adolf HITLER. On croit connaître la suite. Encore que…

Puis c'est la période de la redoutable occupation. Il y a Novotný, banquier, arrêté par erreur comme ennemi du régime, en fait il s'agit de l'homonyme d'un militant anti-fasciste. Il ira cependant en camp, en Allemagne. « … Ils venaient de faire leur entrée dans un monde dont ils n'avaient sûrement pas idée, qu'ils allaient devoir être très prudents, et que du matin au soir il leur faudrait avoir des yeux derrière la tête. Ils vont avoir du mal à s'habituer, comme tous ceux qui sont arrivés avant eux. Ils connaîtront entre autres la faim et le froid et le sentiment d'être abandonnés. Il leur faudra à tout prix éviter de comparer leur vie présente avec leur vie d'avant, et d'oublier le passé. C'est indispensable, même si ça les rend très malheureux. Ils vont détester ce qu'ils verront, mais désormais, ce sera leur vie. Ils seront furieux à l'idée que chez eux, on les a oubliés – c'est pourtant bel et bien ce qui va se passer ». le docteur Pokorný, entre en résistance malgré les risques encourus. Il y a aussi Kraus, celui qui espère ne pas pouvoir être inquiété. Pensez donc ! Il est certes juif, mais marié à une allemande chrétienne. Et blonde de surcroît. Cela devrait valoir tous les laissez-passer du monde. Ces trois types sont le fil directeur du roman, afin de bien s'imprégner du destin tchécoslovaque durant (et juste avant) la seconde guerre mondiale : les prisonniers en camps, les résistants sur le terrain, et les insouciants, déambulant sans crainte dans les rues d'un Prague anéanti sur fond du « Beau Danube bleu » de STRAUSS (la fameuse « Valse » du titre). Nous observons, impuissants, tout au long du récit, à l'évolution de plus en plus drastique et délirante des lois anti-juives, se succédant de manière effrayante à un rythme de métronome non grippé.

Un fait assez parlant : lorsque l'action se déplace du côté des soldats russes en prise eux aussi avec l'armée nazie, les références littéraires se mettent soudainement à pleuvoir comme des bombes. On peut en conclure que PEROUTKA était influencé par la grande littérature russe, ce qui semble par ailleurs évident à la lecture de ce somptueux ouvrage digne de ses ancêtres russes, qui a su en retirer à la fois le jus et le squelette.

Prague : en quelque sorte personnage central du roman. Prague qui change de visage au cours de la guerre, mais qui conserve son âme. Il n'est pas interdit d'y voir les descriptions urbaines de KAFKA. Par ailleurs certains personnages un brin grotesques pourraient avoir leur place dans un bouquin du grand Franz. Mais avant tout, l'aspect documentaire et colossal peut, par le plan et le développement, être rangé près de « Guerre et paix « de TOLSTOÏ ou « Pour une juste cause » et « Vie et destin » de Vassili GROSSMAN (tous trois déjà chroniqués en nos pages). Car derrière la fiction perce continuellement l'Histoire : les stratégies militaires, les batailles, les pactes, les chefs guerriers, les seconds couteaux. Mais la fiction reprend ses droits avec ses amours, les femmes frivoles, le peuple désabusé, l'espoir copulant incessamment avec la désillusion et le désenchantement.

Portrait d'HITLER brossé sans concession, mais aussi silhouettes de Sophie SCHOLL et son frangin Hans, tous deux membres actifs du collectif de résistance allemande « La rose Blanche ». le récit est truffé d'anecdotes du Prague de tous les jours en temps de guerre, des conditions de vie, de survie surtout. Il décrit sans jamais tomber dans le pathos ni le misérabilisme. Il prend part, bien sûr. Contre l'occupant, contre la folie d'HITLER, de ses généraux et de son Reich. Malgré la matière poisseuse - les souffrances d'un peuple, d'individus, les exactions, les assassinats, les camps - jamais le livre ne circule en territoire étouffant. Il est sombre, oui, empreint d'un résolue noirceur, mais il n'use pas de superlatifs dérangeants ou grossiers, il reste dans une sorte de descriptif historique, ignorants les cris et les pleurs, mettant même parfois de côté les émotions pour coller au plus juste.

S'il est question du tourbillon de Prague et de la Tchécoslovaquie, l'auteur n'oublie pas de préciser la situation au même moment, dans les mêmes douleurs, en Autriche comme en Pologne, ces trois pays limitrophes de l'Allemagne unie, du côté des frontières est : « On a des nouvelles de Pologne (…) on a déjà interdit aux Polonais de marcher sur les trottoirs, ils doivent marcher sur la chaussée, et ils ont l'obligation de saluer les Allemands. Il n'y a plus un seul polonais qui soit autorisé à faire des études. Et on les fusille en masse ».

La petite histoire sait rejoindre habilement la grande, par des anecdotes subtiles : « À juste titre, le point d'exclamation est en train de disparaître de la littérature. C'est Hitler qui a discrédité le point d'exclamation, il l'utilisait à tout bout de champ, oralement ou par écrit, on ne va tout de même pas l'imiter. En plus, on le sait, les certitudes n'existent pas, chacun voit les choses à sa manière, pas besoin de point d'exclamation ».

Il n'est pas aisé (ni vraiment souhaitable, je vous le confesse bien volontiers) de se défaire de ce roman. Malgré son caractère robuste qui peut impressionner dans un premier temps, il se parcourt, non pas aisément (ce n'est pas précisément un guide Michelin) mais de manière fluide et continue, les passerelles dressées étant nombreuses entre les diverses actions et périodes variées. Pourtant sorti tout récemment, il fait déjà figure d'un des romans historiques majeurs du XXe siècle car charpenté jusqu'à la moelle et brillamment documenté. La préface trace quelques traits rapides sur l'auteur méconnu, ce Ferdinand PEROUKTA (1895-1978) dont ce « Nuage et la valse » semble avoir été rédigé peu avant sa mort. Il fera date, d'autant qu'il est paru chez les éditions La Contre Allée, l'un de nos éditeurs et fournisseurs de chevet en nourritures célestes. Rien que pour ceci, pour le risque que La Contre Allée a su prendre, bouleversant ses habitudes (« Pour accueillir et vous donner à lire dans les meilleures conditions les quelques 972 645 signes qui composent cette oeuvre monumentale dans tous les sens du terme, nous avons bouleversé la maquette habituelle et augmenté le format de ce 76e titre au catalogue »), mais aussi pour la qualité remarquable de ce roman, il vous faut vous jeter dessus comme si vous étiez pris d'une subite boulimie. Il est pour finir un élément nécessaire pour se familiariser avec la très riche littérature tchèque et restera comme l'un des événements de 2019. On en reparlera dans longtemps, j'en suis convaincu. Et je le défendrai becs et ongles jusqu'à épuisement.

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La seconde guerre mondiale en tous ces instants, dans chacune des sensations parcellaires de ceux qui l'ont vécue sans rien y comprendre. Dans une construction virevoltante où s'immisce une implacable fatalité, le nuage et la valse parvient à restituer l'horreur d'une époque par la curieuse adhésion de ceux qui la vivent. Dans cet ample et indispensable roman, Ferdinand Peroutka passe d'un personnage à l'autre pour dire, sans jugement, la rumeur d'un événement historique dont il nous restitue senteurs et sensations.
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critiques presse (1)
LeMonde
03 juin 2019
La descente aux enfers des Pragois pendant la seconde guerre mondiale fait l’objet d’un grand roman tchèque, enfin traduit.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Par ces claires journées ensoleillées de fin d'été, dans le bleu radieux du ciel, nos avions touchent leurs cibles avec précision. Les forces aériennes allemandes ont maintenant la complète maîtrise de l'espace aérien polonais. Fin du bulletin militaire. Cette année, grâce à un soleil particulièrement généreux, les vins du Rhin seront exceptionnels. Nous allons maintenant vous faire entendre la célèbre valse de Johann Strauss, Le Beau Danube bleu.
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Novotny avait découvert que la vie spirituelle de l'homme est largement composée de citations. Nous pensons que nous pensons, mais en réalité, quelqu'un d'autre pense à notre place.
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Il y avait aussi Me Margulies, avocat célèbre, un homme savant et cultivé, ses vêtements, comme d'habitude, n'étaient pas nets, son pantalon était mal boutonné, sa barbe grise était sale. Il avait écrit un livre, un ardant plaidoyer pour la paix en Europe. Si l'Europe s'unissait en un seul État ou en un fédération d'États, ce serait l'avènement de la paix éternelle. Le Dr Margulies appelait à une mise en œuvre rapide de ce principe, il y avait péril en la demeure. Il se rendait compte maintenant que les circonstances lui donnaient raison.
P. 244
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- Pour vous, monsieur Kraus, c'est facile, votre nez n'est pas plus gros qu'un orteil, personne ne le remarque. Mais vivre dans ce monde avec mon nez, cela suppose le respect de la démocratie, des droits de l'homme et du citoyen, et la victoire de l'humanité et du progrès sur les forces obscures.
Dans une certaine mesure, et d'un point de vue individuel, monsieur Kohn représentait un cas assez lourd. Son nez n'était certes pas ordinaire, il était énorme.
P. 83
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Il s'était fixé trois heures et demie. Des siècles plus tard, les gens se souviennent des dernières paroles des grands hommes. Trois heures et demie. En fait, ses dernières paroles furent : "Merde. Merde et merde. Merde et merde et merde." Et aussi : "Maman !"
P. 497
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