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3,63

sur 80 notes
Edouard Philippe, qui m'était parfaitement inconnu avant de devenir notre 1er ministre, m'a depuis lors beaucoup intriguée. Je dois bien dire que j'ai de suite apprécié son élégance, sa discrétion et ce qui me semblait être une certaine bienveillance. Mais quelques-unes de ses prises de position me dérangeaient... Il est difficile d'avoir une idée précise de la personne, publique et privée.

Avec Des hommes qui lisent, Edouard Philippe se dévoile, sans pour autant se départir d'une certaine discrétion : par le biais des lectures qui l'ont forgé, on en apprend plus sur sa vie, sur sa vision de la politique, sur la ville du Havre dont on sent bien qu'il l'aime profondément, sur sa famille aussi.
Comme le dit très honnêtement l'auteur : "Ce livre est le roman d'une famille marquée par les livres, le récit d'une relation entre un père et son fils, un essai sur une politique municipale, mais avant tout, il est une plaidoirie pour la lecture".

Et c'est finalement ce qui ressort de ces différents chapitres : son amour pour la lecture, peu importe le support et les genres. Il fait ainsi références à de nombreux livres et auteurs, qu'il s'agisse de livres de politique, de sociologie, d'histoire (dont il est féru), de polars, de classiques, de poésie. Grâce à lui, ma PAL va sans doute encore augmenter...
J'ai beaucoup apprécié le chapitre consacré à la politique publique de la lecture qu'il a mené en tant que Maire du Havre. Sa vision est extrêmement intéressante et convaincante.

En fin de volume, il nous présente, en de courts billets, les livres et les auteurs qui ont compté pour lui (un peu comme sur Babelio), ainsi qu'une liste des livres ou auteurs qu'il lui reste à découvrir (ses goûts sont assez éclectiques).

Edouard Philippe écrit de manière honnête et simple et, peu importe finalement ce que l'on pense de l'homme public, c'est l'amoureux de la lecture qui parle ici.

"Et l'essentiel, à mon sens, est la lecture. La lecture comme moyen de se construire, de s'élever, de se former, de découvrir, d'échanger et de réussir".
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Contre toute attente... Contre toute attente j'ai lu ce livre, contre toute attente je l'ai beaucoup aimé. Je ne connaissais pas Edouard Philippe avant sa nomination de Premier Ministre, et ce livre a d'ailleurs été écrit avant. C'est un hymne à la lecture, en même temps qu'un bref historique d'un parcours politique et familial assez original.
J'ai apprécié les remises en question de soi-même d'un homme politique pas du tout campé sur ses positions et toujours modeste, et surtout la sincérité du propos dès lors qu'il est question de livres, de lecture, de culture.
Plein de choses vraies, plein de jolies idées (bon, un peu de langue de bois peut-être aussi, mais on la pardonne à l'aune de cet amour que l'on sent sincère). Et un petit inventaire à la fin, incluant ce qu'il n'a pas lu (on notera la franchise !).
Au final une surprise des plus agréables, qui devrait plaire aux amoureux de lecture, qui ne manqueront pas de se retrouver dans cet homme dont on oublie, le temps de ces pages, la fonction.
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Un livre au bandeau accrocheur, fraîchement déposé sur la table de l'entrée d'une librairie de province … et un titre plus que séduisant pour la lectrice assidue que je suis : « Des hommes qui lisent ». Il faut pour autant avouer que l'auteur, me fait hésiter à prendre l'ouvrage : Edouard Philippe. Notre premier ministre.

Et pourtant, je ne regrette pas un instant, de m'être laissée tenter par ce petit livre intime et tout juste paru, qui n'a qu'un seul objectif (tout au moins déclaré), celui de démontrer combien la lecture et les livres, sont essentiels à l'élévation de l'âme, à l'ouverture au monde et à ses enjeux complexes, à la découverte de problématiques qui nous dépassent dans notre vie trop petite, car trop courte pour avoir tout vécu. Un outil irremplaçable de maturité et de réflexion pour tout un chacun.

Edouard Philippe avoue avoir commencé cet ouvrage en 2011 avec un objectif sans doute didactique, mais aussi politique : rédiger un essai sur la politique publique de la lecture, politique qu'il s'est essayé avec succès, à mettre en oeuvre dans la ville du Havre, dont il était maire. le fait qu'il paraisse en cet été 2017, alors qu'il est premier ministre, est un clin d'oeil auquel on ne saurait voir que l'effet du hasard, même si l'auteur, on ne peut en douter en fermant l'ouvrage, est un amoureux authentique, un lecteur assidu et un enfant émerveillé par ses lectures hétéroclites et variées.

L'ouvrage sert une conviction : « Que serait une vie sans lecture, sans cette sédimentation imparfaite et aléatoire d'expériences, de connaissances et de sensations qui s'additionnent et s'assemblent de façon unique pour s'y ajouter et pour l'embellir ? Lire c'est accéder à des expériences inconcevables – et bien souvent non souhaitables ! – et éprouver des sentiments extrêmes mais qui font partie de l'expérience totale de l'humanité. »

Sa bibliothèque, sans compter sa PAL (« Pile à Lire », terme bien connu des lecteurs compulsifs) n'a pas à faire rougir les plus érudits : sont évoqués tous les auteurs de style et d'époques variés qui ont jalonné son parcours d'homme, de fils (très bel hommage à sa famille et en particulier, à son père), de servant d'état et chose moins commune, d'ami fidèle. En effet, un chapitre entier est dédié aux livres offerts, cadeaux qui en disent plus long que les bouquets de fleurs ou autre boite de chocolat.
Edouard Philippe au-delà de servir son sujet en le démontrant parfaitement, donne envie de lire. Il n'hésite pas à convoquer, citer et raconter ses héros qui sont mythologiques (Dante, Xénophon, Virgile ou Homère), historiques (Blum, Churchill, De Gaulle ou Anatole France), académiques (Lucien Jerphanion, Fernand Braudel, Raymond Aron ou Marc Bloch), classiques (Chateaubriand, Victor Hugo, Maupassant ou Edmond Rostand – Oh cette éloge à Cyrano !!!), biographiques (Jean Lacouture ou John Keegan), politiques évidemment (Alain Juppé, Tony Blair ou Nelson Mandela) ou policiers (Robert Littell, John le Carré ou R.J Ellory sont érigés en maitres du genre), mais aussi plus contemporains (Laurent Binet ou Paul Auster). Les références littéraires émaillent l'essai, et deux listes concluent l'ouvrage : les livres de son panthéon, et la liste des livres qu'il lui reste à lire, promesse de moments délicieux à venir.

Cet essai est un doux moment pour amoureux de la lecture, un témoignage convaincant du rôle des livres dans le cheminement d'un homme, un plaidoyer réussi sur le pouvoir de la lecture dans toutes les dimensions humaines (fils, père, homme et acteur de la vie sociale et politique). Les multiples anecdotes racontées avec humour, complètent enfin notre regard qui finalement, se façonne au fil des pages, sur l'homme d'état, et l'homme tout court.

Si l'on en croit sa conviction que « lire, c'est prendre de la distance, acquérir une vision, se constituer tout au long de la vie », nous lui souhaitons de rester fidèle à cette philosophie de vie. Et enfin, en amoureuse convaincue des mots et de notre patrimoine littéraire, espérons qu'il continuera de traduire en actes, cette saine intention.
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Horizons, si c'est pour nous faire du Juppé relooké en barbu poivre et sel, sentant plus le dégazage en Manche que le crack en Aquitaine, non merci, on a déjà donné.
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L'auteur est un amoureux de la lecture tant pour le plaisir qu'elle lui procure mais aussi par son enrichissement, par l'influence qu'elle a eu sur son parcours, par le pouvoir qu'elle a de relier les hommes.
Le style est fluide, l'approche simple et démonstrative mais absolument pas prosélyte.
Il développe, entre autres sujets, la politique de la lecture qu'il a mis en place au Havre alors qu'il était maire. L'approche est simple : donner le goût de la lecture en ne faisant pas lire à tous prix.
« Mais, c'est justement parce que l'action publique instrumentalise souvent le fait culturel qu'il faut poser ce principe simple : la culture ne sert d'abord à rien sinon à elle-même. Si la culture est d'abord une rencontre entre un individu et une oeuvre, alors la politique culturelle devrait avoir comme objet premier de permettre une rencontre réussie entre ces deux-là. Et c'est tout. le reste, pourrait-on être tenté de dire, finira bien par venir de surcroît. »
« Accéder à la lecture, c'est se doter d'une arme formidable : le droit d'imaginer, le droit de penser par soi-même et le droit de savoir. »
L'auteur accentue également son propos sur le pouvoir de l'échange lié à la lecture. Il ne prête pas ses livres mais les offre volontiers, considérant qu'une lecture partagée participe à la construction et l'entretien d'une amitié, d'un lien familial.
« Et quel plaisir d'offrir à un ami un livre que vous avez aimé, qu'il ne connaît pas, mais dont vous savez qu'il lui plaira et qu'il suscitera un lien supplémentaire entre lui et vous ! Offrir un livre, cela signifie que l'on a (…) pris le temps de penser à quelqu'un : quels sont ses goûts ? Cela lui correspond-il ? Va-t-il l'apprécier ? Ou qu'on aime suffisamment pour avoir envie de partager avec lui ou avec elle, l'ouvrage qui vous a vous-même transporté, bouleversé ou simplement intéressé. (…) Offrir un livre, c'est transmettre une partie de soi. »
Bien sûr, il est aussi question de politique mais toujours au travers de la lecture.
Ce récit, débuté en 2011, a été marqué de son point final en janvier 2017 avec projet de parution au cours de l'été suivant. Une post face plus récente fait part de son émotion à dédier ce récit à son père, décédé, qui l'a initié à la lecture.
J'ai été émerveillée par cette lecture. Ce livre trouvera tout naturellement sa place dans ma bibliothèque à côté de Comme un roman de Daniel Pennac.
Un récit incontournable pour tout lecteur.

(Editions JC Lattès / Netgalley)
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J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre. Je suis amatrice de ces fameuses listes de livres qu'il faut avoir lu. N'ayant pas aimé la lecture enfant, je me retrouve avec un manque de lecture classique que je n'ai commencé à lire que bien plus tard. J'apprécie donc les conseils de personnes bibliophage et ce livre m'a permis d'assouvir cette passion. L'écriture y est très fluide et plaisante, les livres sont mêlés aux souvenirs et anecdotes de l'auteur.
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Edouard Philippe, l'actuel premier ministre, aime les livres. On le sait et il le fait savoir dans ce documentaire qui relate les étapes d'un homme fou de lecture (espèce en voie de disparation ???) devenu homme politique, écrivain à ses heures. Sans gloser sur l'aspect politique et ses dérives parfois démagogiques, égocentriques (regardez ma sensibilité, admirez mes goûts…), si on arrive à s'affranchir de l'identité du bonhomme, l'intérêt de l'ouvrage réside dans la manière dont le livre et la lecture peuvent accompagner et nourrir une vie. La démonstration fonctionne parfaitement et peut trouver son écho chez nombre de passionnés de lecture. La liste de lectures qui figure en fin de volume est aussi éclairante qu'inspirante.
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L'auteur se dévoile par petites touches, en évoquant sa passion pour la lecture et aussi le rapport à la lecture de son père et de son grand-père. La lecture, une histoire de famille. Ce témoignage est également une manière de faire le deuil de son père, auquel le livre est dédié. C'est simple, sans posture, sans affectation, cette simplicité rend le propos touchant.
Et puis il y a un chapitre où le maire du Havre parle de sa politique pour encourager la lecture dans sa ville. C'est vraiment étonnant. Je n'ai aucune idée si son action a été couronnée de succès, si le nombre de lecteurs y a fortement augmenté. Dans le cas affirmatif, chapeau bas !
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Un extrait où il évoque son grand-père :
« En 1944, Charles fut déclaré guéri [de la tuberculose]. Il rentra au Havre, à pied, en traversant une France qu'il ne connaissait pas, meurtrie par l'Occupation et les combats de la Libération.
Lorsqu'il arriva, fin septembre, il n'y avait plus rien. La ville avait été rasée en trente-six heures par deux vagues de bombardement au cours desquelles il tomba plus de bombes sur Le Havre qu'il n'en tomba sur Londres pendant tout le Blitz. Rentrer chez soi et constater qu'il n'y a plus rien. Charles conservera toute sa vie une dent contre les Anglais qu'il soupçonnait d'avoir délibérément détruit le port qui avait, au cours des siècles précédents, tant fait concurrence à Liverpool sur le marché du coton … le port détruit, cela voulait dire aussi un avenir incertain pour un fils de dockers ayant arrêté ses études à quatorze ans et dont la santé fragile limitait les perspectives professionnelles. » p32
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Extraits :
« Il faut poser ce principe simple : la culture ne sert d'abord à rien sinon à elle-même ». p 86
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« On pourrait aisément prétendre que cette bibliothèque Niemeyer est une des plus belles de France ». P 90
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Jetez un coup d'oeil à la Bibliothèque du Havre de l'architecte O Niemeyer, 1982, rénovée en 2015. Sur le site des avis des touristes, elle est à la première place pour les attractions de cette ville ! Ce n'est pas le port à la première place, c'est la bibliothèque.
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Mettant de côté les considérations politiques, je peux dire qu'Edouard Philippe a vraiment une belle plume. On suit avec plaisir cette construction de la réflexion sur les livres à laquelle nous pouvons indirectement participer : en effet, au fur et à mesure du récit de son parcours de lecteur, nous sommes indirectement, nous lecteurs, invités à réfléchir sur notre propre parcours : les réussites, les ratés, quels livres nous ont construit ? Dans quelle circonstance ? Avons-nous le regret de n'avoir jamais lu certains livres ? Estimons-nous avoir eu la chance d'avoir comme livre imposé, un livre qu'on n'aurait jamais lu dans d'autres circonstances ?...

Le style fluide de la réflexion rajoute au plaisir de la lecture. de plus, M. Philippe, à la fin de son livre nous livre ses impressions sur une liste de ses lectures, impressions qui nous donnent envie de lire certains de ces livres. Mais il a aussi le courage de reconnaître, dans une seconde liste, certaines lacunes en matière de lecture (ex : il n'a jamais lu Madame Bovary, le Guépard de Tomasi de Lampedusa ou encore les oeuvres de Marcel Proust).

Malgré tous les traits positifs que nous pouvons trouver à ce livre, je dénoterai tout de même deux écueils qu'il n'a pas su éviter :

Le premier écueil est que j'estime certaines de ses considérations sur la lecture comme de l'enfoncement de portes ouvertes, c'est-à-dire que, pour certaines de ces considérations, on n'a pas attendu la lecture de ce livre pour les savoir. le second écueil est celui qui est propre à tout homme politique qui écrit : l'autocongratulation sur ses mesures en tant que maire du Havre concernant la lecture, car, même si elles sont positives, l'autocongratulation n'est pas nécessaire dans un ouvrage comme celui-ci.

Malgré cela, je trouve que ce livre, très bien écrit, est à mettre entre toutes les mains, en particulier entre celles de ceux qui pensent que "la lecture ne sert à rien". Ce parcours littéraire parmi d'autres est extrêmement instructif et prouve que la lecture peut mener à tout et est surtout destinée à tout le monde et n'est pas réservée à une élite, contrairement à ce que, certains à notre époque, semblent le penser.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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"Plus encore que sous les ors des palais, la République vit dans ses bibliothèques."
J'ai lu ce livre d'une traite. J'aime les gens qui nous parlent de l'amour qu'ils ont pour les livres, qui nous parlent des livres qui les ont marqués et c'est le cas ici. Edouard Philippe évoque les souvenirs de son père, de son grand-père, des rapports qu'ils entretenaient avec les livres et la façon dont lui-même est entré en littérature.
Il explique comment les lectures, les auteurs, les romans, les livres historiques ou biographiques ont fait de lui l'homme qu'il est. Comment il est devenu, bercé par ses lectures, cet homme, ce père, cet homme politique. de par mon activité professionnelle, j'ai forcément été très attentive quand il nous parle de la politique de lecture qu'il a mené dans sa ville du Havre, quand il donne tant d'importance à la lecture, aux livres. Même s'il évoque la vie politique, le sujet de ce livre est bel est bien LE LIVRE, une véritable déclaration d'amour à la lecture !
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