Il existe dans l'entre-deux-guerres une droite, obsédée par le déclin, la décadence, et qui, d'une certaine façon, conduit au « régime de Vichy ». Il n'y a pas de raison d'oublier ce pan de l'histoire, ni d'effacer l'un des romanciers qui en ont le mieux rendu compte :
Nostalgique de la « Belle époque » et du style épistolaire des éditions GALLIMARD, on peut encore savourer ce roman, reflet autobiographique de la vie d'un auteur « sulfureux » car séduit par le nazisme !!!
Le récit débute sur la côte normande, entre Avranches et Granville : Une famille de hobereaux catholiques et désargentés (les LE PESNEL) aimerait marier leur plus jeune fils, Camille, avocat sans clients, à la fille d'un architecte parisien (Monsieur LIGNEUL )en villégiature avec sa femme et sa fille AGNÈS ;
L ‘abbé Maurois, tel un « maquignon » sert d'intermédiaire pour rapprocher les 2 familles mais Camille, qui entretient une liaison à PARIS se révèle-t-il un bon parti ?
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Décadence, ou plutôt déchéance d'un homme, Camille, croyant que son nom et ses origines de petite noblesse auraient pu le sauver, qui entraîne avec lui sa femme Agnès, ses enfants, ruine ses beaux-parents…
Camille vit mesquinement, dans le mensonge, la manipulation, emprunte, rate ses affaires, emprunte encore… comme un puits sans fond, comme incapable de résister et surtout de changer.
Camille se cherche, se ment à lui-même, à la femme qu'il a épousée pour son argent et lui préférant Rose, sa maîtresse, aimante et pulpeuse qu'il domine parce qu'elle l'aime.
Et pourtant cette Agnès aussi l'aime. Elle ne le supporte plus mais vit avec l'insupportable, prise par un amour incroyable et le refus d'admettre l'échec et la tromperie dont elle fut victime.
Les dommages colatéraux sont nombreux, notamment pour les enfants de Camille et Agnès et surtout pour Yves qui périra au combat, comme seule façon de ne pas finalement trop ressembler au père.
L'écriture est classique mais belle, le thème un peu visité, celui d'une classe qui n'en est pas vraiment une et où seule la question de l'argent l'emporte finalement.
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Nous reçûmes des peintres, des musiciens, des voyageurs, des aventuriers, des aventurières, des bohèmes, des ratés. Délicieux les ratés ; ce sont eux qui peuplent la vie.
Elle grommela en vaquant dans la chambre comme on prend vaguement à témoin un petit chien.Les humains ont des enfants comme ils ont des chiens , pour ne pas parler aux murs ou croire qu'ils ne leur parle pas.
Car si épaisse que soit la cuirasse de notre égoïsme c'est de la mort des nôtres que nous mourons.
C'est une histoire française.
Elle se passe à Paris pendant l'Occupation, puis dans le maquis du Vercors où les résistants se battent dans la neige, jusqu'au dernier. C'est une histoire qui oppose deux France. Celle des Cossé-Brissac, le côté maternel de l'auteure, dont la grand-mère May, aussi libre de son corps en privé qu'attentive aux conventions en public, reçoit le Tout-Paris de l'Occupation, de Paul Morand à Pierre Drieu La Rochelle, de Josée Laval à Coco Chanel. Une jeune fille grandit là, promise à un mariage de l'entre-soi, bientôt elle sera rebelle. Elle se nomme Marie-Pierre de Cossé-Brissac.
L'autre France, c'est celle de la résistance par les idées et par les armes. Un grand médecin juif parisien envoie son fils en province. L'intellectuel rompu aux joutes de l'esprit rejoint le maquis. Il se nomme Simon Nora, rebaptisé « Kim » dans son réseau.
À la fin de la guerre, le survivant du Vercors rencontre l'aristocrate en rupture avec sa famille.
Les héritiers des deux France s'aiment comme s'ils n'en formaient qu'une. Mais auront-ils le droit à la liberté ?
Ce roman haletant est une fresque guerrière, un amour
impossible, une brève libération.
Extrait disponible sur notre site https://www.editions-stock.fr/livres/la-bleue/une-breve-liberation-9782234094024
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