Une "petite" histoire du papier, depuis sa probable apparition en Chine aux alentours du 1er siècle de Jésus-Christ (mais les historiens ne sont pas tous d'accord avec cette estimation : certains l'estiment plus ancien) jusqu'à la production de masse pour nos bureaux, petits mots et autres paperolles plus ou moins durables. C'est une plongée dans la matière, du bois au chiffon jusqu'à la feuille et l'encre du calligraphe ; sans oublier les impacts de l'industrialisation : déforestation et pollution (mais aussi les solutions mises en place pour lutter contre les ces impacts négatifs).
C'est un hommage au papier et au support de l'écrit, amour que Polastron a déjà exprimé par ailleurs (pour le papier, le livre...). C'est un beau livre, rempli de connaissances (qu'il a nombreuses, des connaissances scientifiques aux anecdotes les plus insignifiantes mais pas inintéressantes), dits sur un ton parfaitement clair, voire parfois un peu ironique : il arrive à faire passer sa passion sans lourdeur ni académisme plombant. L'ouvrage est illustré de photographies personnelles de l'auteur, qui pour notre plus grand plaisir a rencontré des artisans Chinois et Japonais qui perpétuent des gestes au moins 1 fois millénaire, des reproductions de gravures et d'estampes illustrant la fabrication du papier.
un bel éclairage sur un support que nous avons parfois tendance à oublier : le papier. Parce qu'il n'y a pas que le A4 multifonctions (et heureusement !) !
Commenter  J’apprécie         130
Tout m'intéresse dans le livre , aussi comment aurai-je résisté à ce bel ouvrage bradé lors d'un dégraissage de médiathèque ? D'une facture très soignée , édité par l'Imprimerie nationale il présente un panorama historique de cet artisanat devenu industrie ,indispensable support de la transmision du savoir . D'abord les antiques "protopapiers" (feuilles ou écorces) puis la naissance du "vrai" papier en Chine , au Japon , à Samarcande, dans le monde arabo-musulman, enfin en Europe , en Italie . Evolution des techniques , vers plus de qualité , ou plus de rentabilité. Enfin un voyage dans les dernières papeteries traditionnelles de nos jours. L'ouvrage est magnifiquement illustré et complété par des cartes et un glossaire. Un hommage à ce support de nos rêves que ne peut (pour moi) remplacer le scintillement fugace des écrans .
Commenter  J’apprécie         10
Les feuilles de papier ont, dans mon coeur, la place que l'ouïe et la vue occupent dans ma tête. Que meure le papier, avec lui les amants mourraient, soit de chagrin, soit de mélancolie.
Il y a dix mille ans les premiers messages humains sont inscrits. Gravés dans ce qu'il y a de plus dur, la substance même de la planète. Dès lors, plus le discours se complique, plus le support de la communication s'assouplit, s'allège, s'amincit : de la terre cuite on passera aux écorces, aux tablettes de cire ; il y a ensuite des peaux de bêtes, des papiers qui les imitent, puis du papier de plus en plus blanc, de plus en plus fin.
C'est que les concepts simples ont toujours eu le premier rôle dans la saga papetière : le bois, le feu, l'air et surtoutl'eau. Quand on vivite un vieux moulin ou un atelier japonais on croise parfois l'ombre de Gaston Bachelard humant toutes les resonnances.