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Les Annales du Disque-Monde tome 1 sur 35

Patrick Couton (Traducteur)
EAN : 9782841720392
279 pages
L’Atalante (19/06/1998)
3.87/5   2242 notes
Résumé :
Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde se balade à dos de quatre éléphants, eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande Tortue. Oui, c'est le Disque-monde. Les habitants de la cité d'Ankh-Morpork croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif, bonhomme chétif, fidèlement escorté par un Bagage de bois magique déambulant sur une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Praticien avait chargé le calamite... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (273) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 2242 notes
Les Dieux jouent aux dés dans ce premier titre d'une immense saga qui compte à ce jour 35 tomes.

Deuxfleurs est un touriste, celui de la pire espèce, celui qui veut vivre toutes les aventures sans en mesurer les conséquences, qui mitraille à tout va avec sa boîte à image à démon. Il est accompagné de son bagage à pattes, qui garde un monceau d'or pour les faux frais.
Rincevent est un mage raté, totalement raté, un pleutre, mais attachant et malgré tout plein de ressources.
Et quand les deux se rencontrent, l'un servant de guide à l'autre, leurs aventures, dans ce disque monde à coups de barbares héros chasseur de trésor, dragons transparents, dieu de la destinée et de la mort qui cherche désespérément à se les faire, vont briller dans le firmament de l'absurde et du loufoque.

Le prologue sur la description rapide du disque-monde (pour mémoire un monde plat supporté par des éléphants eux-mêmes sur une tortue qui vogue dans l'espace), nous annonce la couleur, la huitième couleur pour être précis, l'octarine, la couleur de l'imagination, la couleur de la magie. le livre n'est pas parti pour remporter le prix du sérieux dans la fantasy. du loufoque vous voulez ? du loufoque vous aurez.
Ce premier opus est très fouillis, rempli certes de trouvailles aussi bizarres les unes que les autres, très imaginatif, mais très fouillis.
Et la question principale demeure... Est-ce qu'on se marre ? Eh ben non hélas. Tout était réuni pour se payer une bonne tranche de poilade à l'instar du génial H2G2 d'Adams, mais au final, on s'éparpille dans toutes les directions, on se perd parfois, on apprécie quand même l'imagination de l'auteur, mais on ne rigole pas (en tout cas pas moi).

Cela fait beaucoup de reproches pour un titre que beaucoup considèrent comme un monument de la fantasy, mais il paraît que c'est le moins bon de tous, espérons donc quelques sourires avec le tome suivant : le Huitième Sortilège.
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La "Huitième couleur" a la particularité d'être le premier opus des annales du "Disque monde" et si je commence par cette digression c'est que ce n'est pas le meilleur de la série (loin s'en faut) et qu'il serait vraiment dommage de se faire une idée définitive sur ce seul titre.
Deuxfleurs est un touriste qui a décidé de visiter Ankh-Morpork, il possède un Bagage de bois magique d'un genre unique, intelligent, fidèle et qui se déplace tout seul sur ses petites jambes (ça c'est une trouvaille fabuleuse croyez moi ;).
On découvrira également le mage Rincevent, nul comme ce n'est pas possible et lâche comme ce n'est pas possible non plus, il sera chargé de "coacher" Deuxfleurs pendant son séjour qui ne va pas manquer de péripéties en tout genre...
Personnellement j'ai aimé cette première rencontre, et pour ceux qui seraient septiques, je conseillerais d'attendre de rencontrer les soeurcières et Mémé Ciredutemps, l'université de l'invisible ou encore le "guet", croyez-moi, si vous aimez rire et sourire en cours de lecture et que vous n'êtes pas allergiques à la littérature fantasy, les annales du "Disque monde" sont une valeur sûre à découvrir absolument.
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En 1983 le regretté Terry Pratchett commençait à apporter sa contribution au genre Fantasy, et quelle contribution ! Il reprend les créations de Fritz Leiber (Disque-Monde et Newhon même combat, Ankh-Morpork et Lankhmar même combat), la démarche de James Branch Cabell, et saupoudre le tout de l'humour so british des cultissimes Monty Python ! (ben oui, ce n'est pas pour rien qu'en cours de lecture je n'ai pas arrêté de penser au film "Les Aventures du baron de Münchhausen" réalisé par des transfuges des Monty Python)
J'avais aimé les jeux vidéos point & click des années 1990 et les téléfilms des années 2000, donc je me faisais une joie de découvrir les livres de Terry Pratchett, un auteur que j'aime bien (mdr sa définition du « réalisme magique », mdr ses échanges avec J. K. Rowling, mdr ses piques contre les journalistes inquisiteurs culturels et les bobos hispter commissaires littéraires). Las ce tome inaugurale intitulé "La Huitième Couleur" (à savoir l'octarine, la couleur de la magie et de l'imagination) n'a pas eu sur moi l'effet escompté...


1ère partie : Couleur de magie
Deuxfleurs débarque avec le Bagage à Ankh-Morpork. Cet habitant de l'Empire agathéen du Continent Contrepoids est un fanboy fantasy venu faire du tourisme, et il trouve avec Rincevent le mage loser mais polyglotte le guide qu'il aurait pu espérer parfait... Il veut absolument prendre des clichés des clichés fantasy, donc c'est tout naturellement qu'on retrouve les auberges mal famées, les bagarres de tavernes, le Guilde des Voleurs, la Guilde des Assassins, et les célébrités locales pastiches de Conan, Elric, Fafhrd et du Souricier Gris ! On a toute une série de gags bien sentis sur le décalage culturel et économique entre le touriste et les lieux qu'il visite (l'assureur fils de comptable kiffant tout le pittoresque d'un univers médiéval fantastique, et les habitants de ce dernier kiffant tout l'or qu'il déverse sans compter), d'ailleurs l'introduction du concept des polices d'assurances aboutit immédiatement à une série d'incendies aussi soudains d'inexpliqués qui auraient bien pu emporter Ankh la fière et Morpork la putride. Mais il y aussi une opposition entre l'Empereur agathéen qui veut que personne ne touche à son sujet Deuxfleurs, et son grand vizir qui lui a mis sa tête à prix parce qu'il est allergique à tout changement, et que l'invention du tourisme est source de moult changements potentiels... sauf que cela n'est pas exploité du tout !
L'auteur balance tout d'un coup, donc le narrateur omniscient se perd en explications, digressions et appels aux lecteurs au lieu de développer l'histoire et les personnages qui vont et viennent sans être exploités. Pour ne rien gâcher la narration en analepse et les jeux d'écritures viennent compliquer inutilement les choses...

2e partie : L'Agent du Huit
Les dieux du Disque-Monde jouent à un partie de "Murphy's World" (jeu de rôle édité en 1995, qui ressemble furieusement à une adaptation non officielle du Disque-Monde ^^), et au fil du temps il ne reste en lice que les deux gamers les plus passionnés : le Destin et la Chance ! Et leurs pions sont Rincevent, Deuxfleurs et les alliés et les ennemis que les divinités leurs mettent dans les pattes... Aucun lien avec la partie précédente à part les personnages, donc nous sommes dans le récit picaresque 100% fantasy où les dieux eux-mêmes pions de leur démiurge les emmènent là où l'auteur veux les voir sévir. Donc après avoir échappé à une meute de loups et une communauté de dryades, Rincevent retrouve Deuxfleurs donc un temple maudit habité par un pastiche de Conan et un pastiche de Cthulhu et où il ne faut surtout pas dire le chiffre « deux fois quatre », sinon...
C'était amusant, mais les ficelles sont tellement grosses qu'au-delà des bons mots je n'ai pas plus apprécié que cela.

3e partie : L'Appel du Wyrm
Ah, là je suis bien marré ! le touriste et son guide arrive dans une parodie de "La Ballade de Pern" d'Anne McCaffrey, sauf que l'auteur déjanté mélange cela à des emprunts réjouissants à Howard, Leiber, Moorcock et Zelazny !
Le touriste qui veut absolument voir un dragon est toujours accompagné de son guide Rincevent et de son protecteur Hrun le Barbare de Chimérie. Mais ils tombent en pleine guerre de succession au Wyrmberg, la montagne inversée où règne encore la magie sauvage, la magie du commencement... Liessa qui a déjà assassiné son père compte bien damner le pion à ses deux frères, sauf que la loi écarte les femmes du trône, et que Greicha Ier refuse de passer de l'autre côté tant que sa succession n'est pas assurée. L'ambitieuse vamp aux cheveux roux compte bien se servir de Hrun le Barbare comme prête-nom, mais rien ne se passe comme prévu : Rincevent doit jouer au héros avec Kring l'épée runique buveuse d'âme, Deuxfleurs s'avèrent un meilleur dragonnier que les maîtres des lieux, et Hrun le Barbare s'avère moins con et moins manipulable que prévu...
On aurait pu développer le truc avec un détournement Fantasy de classique du cape et épée "Le Prisonnier de Zenda", mais c'est Simon R. Green le pote de l'auteur qui s'y collera avec "Sang & Honneur" (qu'est-ce que c'était bien ! qu'est-ce que je le suis bien marré !) Néanmoins au final tout le bon kiff accumulé a été annihilé par le dénouement complètement WTF !


4e partie : Près du Bord
Cela commençait bien avec un mago psycho et un maître ingénieur parodies de Minos et Dédale... Oui mais non, six mois se sont écoulés depuis que Rincevent, Deuxfleurs et Hrun le Barbare se sont séparés et on retrouve le touriste et son guide perdus quelque part sur la Mer Déshydratée poursuivis par les pions du Destin et de la Mort (même si cette dernière n'est pas spécialement pressé de retrouver le magicien loser parodie de personnage à la Jack Vance).
On est dans le récit picaresque, et le touriste et son guide passent de mains en mains avant de tomber entre celles des mages krulliens qui veulent les sacrifier au Destin pour s'assurer de la réussite de leur quête du sexe de la tortue cosmique...



Je suis navré de ne pas avoir aimé, mais pourquoi je n'ai pas aimé ?
Je n'aime pas spécialement l'humour pour l'humour, dans le genre « Rigole putain, tu ne vois pas que c'est drôle ?! », mais pourtant j'ai adoré tout ce qu'a écrit Simon R. Green qui est très proche IRL de Terry Pratchett. Je n'aime pas spécialement les récits picaresque, pourtant j'ai aimé un sacré paquet de récits picaresques. Intrinsèquement je suis hostile ni à la parodie ni au baroque... Je qui m'a saoulé, c'est le style : l'auteur n'aime pas les chapitres et n'aime pas les POVs, du coup même on se laissant aller au joyeux délire du truc il y a un paquet de fois où j'ai dû revenir en arrière pour être sûr de savoir où on était et de qui on parlait. Par contre il se perd en explications, en digressions et en appels aux lecteurs qui m'ont sorti du truc ! Syndrome du premier livre, où l'auteur balance tout d'un coup parce qu'il n'est aucunement sûr qu'il y ait un deuxième livre ? Ben justement celui-ci est la première partie d'un diptyque et cela n'est aucunement indiqué dans le livre ou sur le livre, donc cela m'a bien saoulé aussi !
Bravo au traducteur Patrick Couton qui a dû bien galérer pour traduire les jeux de mots truffés de néologismes, mais qu'est-ce que les dialogues sont lourds... Pourquoi indiquer à chaque tirade qui parle et comment, surtout quand lesdites tirades se résument bien souvent à la plus simple expression (genre les multiples « Aaargl... fit Rincevent en faisant une grimace et en se tordant de douleur »). Je ne sais pas si c'était déjà là en VO ou si c'est spécifique à la VF...

Les fins connaisseurs de la saga du Disque-Monde sont tous d'accord sur le fait que le diptyque déclencheur de l'univers est finalement l'oeuvre la moins plaisante de l'auteur. Je veux les croire et je vais les suivre en me replongeant dans l'imaginaire baroque et déjanté de Terry Pratchett ! ^^
(parce que j'ai bien envie aussi d'en savoir plus sur l'In-Octavo, qui joue dans l'univers du Disque-Monde le même rôle que le Necronomicon dans l'univers d'"Evil Dead" ^^)
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Au commencement était une gigantesque tortue, sur laquelle se tenait quatre éléphants dotés, visiblement, d'un meilleur sens de l'équilibre que moi (quoique, je crois que par la suite, on apprendra que... mais passons.) qui portaient sur leur dos un disque, sur lequel s'était développé un monde. Non.


Au commencement était la magie. Et une mythologie aux multiples facettes qui était une réalité à condition qu'on y croie. Et huit couleurs, dont la huitième n'était visible que par les mages. Non.


Au commencement était une ville qui vous rappellerait nos villes médiévales sauf que pas du tout puisque tout ceci se passe dans l'univers du Disque-Monde qui n'est pas le vôtre. Non.


Au commencement était la physique, sauf que personne ne savait ce que c'était. Non.


Au commencement était le multivers. Non.


Au commencement était une ville où débarqua un touriste - l'invention du tourisme date de ce moment précis - qui travaillait dans les assurances, et qui proposa plein d'or et des contrats d'assurance à des gens vivant dans une ville où les assurances n'étaient pas connues, mais qui, en revanche, avaient l'habitude de recourir aux magouilles, au vol et au crime pour vivre. En résulta... Non.


Au commencement était un incendie. Non, non, non !


Au commencement étaient un mage raté, un voyageur naïf et le Bagage. Voilà !


Au commencement était une lectrice qui avait envie de lire Les Annales du Disque-Monde mais que l'idée de se taper une trentaine de volumes rebutait énormément. Alors au commencement se trouva un autre lecteur pour l'appâter avec une citation sacrément rigolote et pour lui dire qu'on pouvait très bien ne pas lire Les Annales du Disque-Monde dans l'ordre, ou en entier, ou d'un coup (une période de 150 ans pour lire l'ensemble avait été évoquée et jugée raisonnable). Et donc au commencement, la lectrice un brin psychorigide commença quand même Les Annales du Disque-Monde par le premier tome, bien qu'absolument tout le monde proclamât que c'était le moins bon (avec le second).


Au commencement était l'humour, et si celui de Terry Pratchett pouvait se montrer un peu insistant et répétitif, ça faisait sacrément du bien de lire un bouquin à la fois léger, drôle (sans pousser à se rouler par terre) et plutôt intelligent.


Au commencement était le Disque-Monde et la lectrice psychorigide comptait bien vivre encore 150 ans pour lire tous les volumes.
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Depuis le temps que je voulais lire du Pratchett ! Et bien, c'est maintenant chose faite. Je me suis régalée, ce 1er tome m'a même paru trop court. Heureusement, il en reste.... plein.

Selon moi, l'humour est un registre très difficile. Quand un auteur se loupe dans ce genre, c'est catastrophique. Il n'y a rien de plus pathétique qu'une comédie pas drôle. Si l'humour est un genre casse-gueule, jouer sur le registre de l'absurde est encore plus difficile. Et Pratchett s'en sort à merveille.

Choisir l'absurde comme registre de comédie ne doit pas être prétexte à du n'importe quoi. Et ça Pratchett semble l'avoir bien compris. S'il laisse libre cours à son imagination débridée, si les situations loufoques s'enchaînent dans un récit dense et foufou, l'ensemble a une sorte de cohérence étonnante.
Le monde créé par l'auteur, s'il est totalement farfelu, est très bien dépeint et finalement je lui ai trouvé une sorte de logique interne. Par exemple, quoi de plus logique qu'un filet posé au bord du monde pour récupérer diverses ressources avant qu'elles ne tombent ?
Les aventures de nos héros, pleines de péripéties, sont bien menées et la variété des décors et personnages rencontrés est très agréable.

Une des plus grosses difficultés dans le registre de l'absurde est la caractérisation des personnages. Trop souvent, le loufoque et le non-sens prennent le pas sur les personnages qui peinent à exister et ne sont là que pour participer à des situations farfelues. Pratchett évite cet écueil avec brio. Rincevent et Deux-fleurs sont de vrais beaux personnages. Bien caractérisés, dotés de personnalités propres, ils ne se contentent pas d'évoluer de façon vaine de saynète en saynète. Ils sont au coeur du récit et le lecteur s'attache à eux. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ces 2 héros inattendus. Rincevent, le mage pas très doué, peut-être pas lâche mais réticent à l'aventure et Deux-fleurs, le touriste à la naïveté qui confine à l'inconscience mais qui a une capacité d'émerveillement émouvante, sont des personnages très réussis que j'ai eu de la peine à quitter à la fin du roman.

D'une inventivité folle, d'une grande fraîcheur, ce 1er tome donne très envie de poursuivre la découverte du disque-monde.

Challenge Multi-défis 2017 - 44 (item 29 - un roman d'un auteur européen non francophone)
Challenge ABC 2017-2018 - 5/26
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Citations et extraits (233) Voir plus Ajouter une citation
Hrun réfléchit à la vie qu’il avait menée jusque-là. Elle lui parut soudain faite de longues nuits humides à la belle étoile, de combats désespérés contre des trolls, des gardes municipaux, d’innombrables bandits et prêtres maléfiques et, au moins en trois occasions, contre d’authentiques demi-dieux – et pour quel résultat ? Enfin, pour des trésors en veux-tu en voilà, il devait le reconnaître. Mais c’était passé où, tout ça ? Sauver des vierges en danger apportait certaines récompenses éphémères, mais la plupart du temps il avait fini par les installer dans une ville ou une autre pourvues d’une dot coquette, parce qu’au bout d’un moment même les ex-vierges les plus charmantes devenaient possessives et ne goûtaient guère ses efforts pour voler au secours de leurs consœurs d’infortune. Bref, la vie ne lui avait en gros rapporté qu’une renommée et tout un réseau de cicatrices. Ça pourrait être marrant de devenir seigneur. Hrun sourit. Une pareille base d’opérations, tous ces dragons et un bon groupe de combattants, voilà qui s’appelait avoir des atouts en main. Par ailleurs, la donzelle n’avait rien d’un laideron.
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Les sortilèges, ça n'est guère intéressant. Il faut trois mois pour en retenir même un simple, et une fois qu'on s'en est servi, pouf ! y en a plus. C'est ce qui est tellement idiot dans ces histoires de magie, tu vois. Tu passes vingt ans à apprendre le sortilège qui fait apparaître des vierges nues dans ta chambre, et tu t'es tellement intoxiqué aux vapeurs de mercure et usé les yeux à lire de vieux grimoires que tu n'arrives pas à te rappeler ce qu'il faut en faire après.
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Liessa leva les mains et ôta son casque, laissant cascader ses boucles de cheveux roux. Puis elle dégrafa la broche de sa robe. En dessous elle était nue.
Tandis que Hrun la parcourait du regard, son cerveau mît en branle deux machines à calculer imaginaires.
L'une évaluait l'or de ses bracelets, les rubis tigrés qui ornaient ses bagues d'orteil, le diamant qui paraît son nombril et deux tortillons en filigrane d'argent fort originaux. L'autre était directement branchée sur sa libido.
Toutes les deux dressèrent un bilan nettement positif.
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La Dame, elle, n’avait aucun temple, et pourtant on aurait pu la tenir pour la déesse la plus puissante de toute l’histoire de la Création. Certains des membres les plus hardis de la Guilde des Joueurs avaient une fois voulu lui rendre une espèce de culte, dans les caves les plus profondes du siège de l’association, et tous étaient morts en l’espace d’une semaine, de misère, assassinés ou tout simplement fauchés par la Mort. Elle était la Déesse Qu’On Ne Doit Pas Nommer ; quiconque la cherchait ne la trouvait jamais, pourtant elle avait la réputation de venir en aide à ceux qui en avaient le plus grand besoin. Quoique, là encore, pas toujours. Elle était comme ça. Elle n’aimait pas le cliquetis des rosaires, en revanche elle avait un faible pour celui des dés. Personne ne savait à quoi elle ressemblait, mais il arrivait souvent qu’un joueur misant sa vie sur une partie de cartes ramasse la main qu’on venait de lui distribuer et la contemple face à Face. Évidemment, ça ne se passait pas toujours comme ça. De tous les dieux, elle était à la fois la plus courtisée et la plus maudite.
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L’incendie d’Ankh-Morpork eut un effet secondaire intéressant, en rapport avec la peau-lisse d’hache-sueur-rance : celle-ci s’envola de la ville par le toit ravagé du Tambour Crevé, fut poussée à grande altitude dans l’atmosphère du Disque-monde par le courant ascendant thermique subséquent, et atterrit à plusieurs jours et quelques milliers de kilomètres de là sur un buisson d’uloruaha des îles béTrobi. Les insulaires, des gens simples et rieurs, en vinrent à l’adorer comme un dieu, au grand amusement de leurs voisins plus blasés. Curieusement, les pluies et les récoltes dans les années qui suivirent connurent une abondance quasi surnaturelle, ce qui poussa la faculté des religions mineures de l’Université de l’Invisible à dépêcher une équipe de chercheurs. Leur conclusion : Comme quoi, hein ?
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Vidéo de Terry Pratchett
Extrait de "De bons présages" de Terry Pratchett et Neil Gaiman lu par Stéphane Ronchewski. Parution en numérique le 24 septembre.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/de-bons-presages
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