Le travail d'historien de l'art qu'a entrepris l'écrivain
Zakhar Prilepine est colossal. Il a enquêté sur les biographies des grands poètes russes nés au 18 e siècle émergeant dans le 19e et a constaté qu'ils se connaissaient plus ou moins, qu'ils se sont illustrés dans les guerres et toujours prêts à se battre, qu'ils parlaient le français, culture attachée à l'élite russe. le monde était petit, dit-il.
J'ai posté ici sur Kotlsov et Garchine en constatant que leur vie autant que leur oeuvre poétique fut un roman. Je méconnaissais alors le livre de
Prilepine, il fait le même constat. En dépoussiérant ce passé culturel russe fort méconnu à part
Pouchkine évidemment, méconnu aujourd'hui autant en Russie qu'en France, il est évident que Zakhar Pipreline se retrouve dans ces héros du passé, y voit une filiation littéraire avec laquelle il entend renouer lui qui est sur tous les fronts de guerre. Son autre pari était de montrer qu'il ne se passe pas grand chose dans la biographie des hommes d' aujourd'hui à comparer à celle qui est l'objet du livre : Ils avaient tous un destin hors du commun, à peu près inconnu du grand public.
Ce livre édité aux Syrtes en 2019, est traduit par Peuch. Plutôt bien traduit ce livre, à part qu'il est allégé de quelques biographies de poètes d'un moindre intérêt !
Je crains qu'après ce livre on dise moins que la littérature russe a commencé à l'âge d'or avec
Pouchkine,
Gogol, Joukovski, Lermontov .. qui a lui-même généré les
Tourgueniev,
Dostoïevski et Tolstoï .. Il est temps grâce à
Zakhar Prilepine de remettre un peu les pendules à l'heure !..