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EAN : 9791097088408
140 pages
Divergences (24/09/2021)
4.42/5   30 notes
Résumé :
« Faut-il en finir avec la police ? » La question se pose avec une nouvelle intensité depuis le mouvement mondial déclenché par la mort de George Floyd aux États-Unis.

Alors que les violences policières sont de plus en plus visibles, l’image du gardien de la paix et l’idée que la police serait un service public tendent à s’effriter. Il est maintenant entendu que l’institution policière est la garante d’un certain ordre, d’un certain régime de dominati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Alors que deviennent de plus en plus visibles les violences policières et qu'est désormais admis que, loin d'être au service du public, la police est surtout « la garante d'un certain ordre, d'un certain régime de domination », réfléchir encore à des réformes semble moins pertinent que de se demander comment la rendre illégitime et la neutraliser, comment s'en passer, y compris dans les résolution de conflits.
(...)
Textes profondément inspirants, ne serait-ce que pour dépasser le présupposé qu'il est impossible de se passer de police, puis pour nourrir et prolonger les critiques que celle-ci génère, pour envisager et bâtir un monde sans elle.

Article (très) complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Lu en deux jours à peine, l'essai regroupe de manière synthétique et complémentaire des textes issus de points de vue différents (recherche sociologique, militantisme féministe, anarchisme…). Les différents contributeurs et contributrices partagent toutefois une même conviction, fil rouge de cet opus abolitionniste : la police ne défend pas l'ordre et la société, mais un certain ordre et sa société. Utile de revenir ainsi sur certaines idées profondément enracinées (pas de sécurité sans police, pas de société pacifiée sans châtiment), de les resituer dans leur histoire, et de prouver leur inefficacité.

J'ai particulièrement aimé la réflexion d'Elsa Dorlin sur la manière dont le féminisme contemporain est un féminisme carcéral, qui voit - sans preuve à l'appui - dans le durcissement des peines une solution aux violences faites aux femmes. Enfin : pensée lumineuse de Jérôme Baschet qui puise dans l'exemple du zapatisme au Mexique des alternatives au système majoritaire carcéro-policier.

Enfin un essai qui s'ouvre sur des horizons neufs, différents, inspirants. On sort de cette lecture aisée et éclairante moins désespérés qu'on aurait pu le croire !
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Dans notre belle démocratie, toute bercée de capitalisme, on n'apprend pas au bas peuple à questionner l'ordre en place, à questionner les institutions qui le maintiennent et l'incarnent parfaitement.
En résulte une incapacité à imaginer sans, à défaire...
Ba voui ! C'est difficile quand on t'a appris à toujours faire ce que l'on t'a dit.

Dans cet ouvrage court vous trouverez 6 articles, qui interrogent et dénoncent l'institution policière.
Qui refusent l'excuse des brebis galeuses pour cacher une violence institutionnelle qui frappe à travers la police mais que l'on retrouve dans l'ensemble de notre société.
Une violence de classe, une violence raciste, une violence sexiste, une violence technologique...
A noter une superbe ouverture présentée par Jérôme Baschet. Rendre une justice réparatrice et non violente c'est possible, il en existe un exemple au Mexique par les indigènes Zapatiste et cela malgré l'hostilité de l'état Mexicain.

Pour pouvoir repartir de plus belle il peut être utile de savoir défaire ses lacets, ses entraves.
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Est il possible dans la société occidentale contemporaine de bouleverser nos habitudes et transformera définition de justice non pas en redéfinissant la police et le milieu carcéral mais tout bonnement en les supprimant.
C'est le partie pris par ce recueil, en ces heures sombres qui suivent celle des gilets jaune ou on peut apercevoir des images de la police Russe violentant un peuple en simple recherche de paix et considéré comme traître la question a d'autant plus de sens.

Déjà proche des idées porté par ce livre, je suis plus que jamais convaincue que notre système est gangrené et que sans changement radical le pire est à venir.
La police sers l'état, le défend ainsi que les valeurs dites républicaines contre les ennemis de cette dernières, le soucis étant la définition flou de ce concept.

Reste à définir comment sortir de nos vieilles habitudes et faire en sorte que l'état laisse les peuples être autonomes sans pour autant les considérer comme une menace.
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J'ai adoré !

Déjà parce que ce groupement de textes crie ACAB à toutes les pages et surtout car les réflexions sur les violences policières et sur une société réformée sans flics sont absolument passionnantes.

Un essai qui fout la rage et brûle d'espoir, je valide si fort !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Tous les flics sont des bâtards »: celles et ceux qui s'indignent de ce qu'ils perçoivent comme une outrance haineuse ne l'ont tout simplement pas comprise. On connaît la chanson : certes, il y a des moutons noirs, mais la généralisation à tous les flics des fautes de quelques-uns est une extravagance idéologique. Contre cette idée reçue et ressassée, constatons au contraire que l'énoncé ACAB tire sa puissance de son exactitude et de sa précision. Tous les flics sont des bâtards, c'est un fait et la vérité du slogan vient justement de l'affirmation de la bâtardise. C'est un fait que, de par ses origines, la grande masse des policiers appartient aux couches populaires. C'en est un autre, tout aussi incontestable, que, derrière leur rôle officiel de défense de la population, ils renient leur appartenance populaire en défendant l'ordre du monde, de l'économie, de la bourgeoisie, des dominants (libre à chacun, selon ses choix théoriques, de qualifier les forces qui quotidiennement nous écrasent). Tous les flics sont des bâtards car leur fonction en soi repose sur cette ambiguité, cette hypocrisie : leur légitimé est censée être populaire alors même qu'ils servent le pouvoir.

P. 6
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Outre sa complète gratuité et l'absence de corruption, la justice autonome repose sur des logiques radicalement différentes de celles de la justice constitutionnelle : il s'agit d'une justice de médiation.
(Jérôme Baschet)
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Non, appeler le 911 ne sera sûrement d’aucune aide pour une personne en pleine crise psychotique, par contre il est incontestable que les fonds pour les services de santé on diminué à mesure que les fonds pour la police augmentaient. Non, embaucher des policiers noirs, latino ou issu d’autre minorités ne modifiera ni les fonctions ni les directives d’une institution raciste. Non les nouvelles formations destinées aux agents de police ( contre le contrôle au faciès, pour la désescalade, etc) ne diminue pas leurs violence sur le terrain; elles leurs donnent au contraire l’assurance d’agresser, de mutiler ou de tuer « dans le respect des procédures et des règles de déontologies en vigueur ».
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Historiquement, beaucoup ont appris depuis des années, des décennies, voire des siècles, à éviter la police, à la redouter, à la fuir, à se passer d'elle et à se défendre contre elle. En appeler à réformer la police ou à sanctionner les “abus“, les “excès“, les “dérapages“racistes, sexistes, les “bavures“, les viols, c'est l'expression d'une mélancolie démocratique complaisante parce qu'elle voile, nie, déréalise ce qu'est la police, sa fonction sociale et idéologique, ainsi que son action mortifère pour un pan entier de la société civile.
(Elsa Dorlin)
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Plus question de s'interroger sur les racines sociales ou psychologiques d'un comportement jugé déviant ; on se contente désormais de gérer le désordre. Il n'est dès lors pas étonnant que la technologie ainsi produite entretienne l'institution dans sa cécité, agissant comme un écran de fumée dès lors qu'elle tend à « naturaliser » les choix politiques inscrits dans le programme informatique. Comme l'explique le chercheur Ismaël Benslimane, auteur d'une étude critique sur Predpol, ce logiciel est aussi « un moyen de cacher une réalité sociale » : « Au lieu de dire que c'est un quartier pauvre, on va dire que c'est une zone de criminalité ».

P. 105
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Videos de Elsa Dorlin (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elsa Dorlin
Rencontre avec Elsa Dorlin au TNBA à l'occasion de la parution de son ouvrage "Sexe, genre et sexualités : introduction à la philosophie féministe" aux éditions Puf. En partenariat avec l'Université Bordeaux Montaigne et la Société de philosophie de Bordeaux.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2517646/elsa-dorlin-sexe-genre-et-sexualites-introduction-a-la-philosophie-feministe
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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