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EAN : 9782812609749
136 pages
Editions du Rouergue (07/10/2015)
4/5   15 notes
Résumé :

Sur un rythme aussi enjoué qu'endiablé, Serge Revel nous emporte dans la cavale de Paul, vieux monsieur révolté en rupture de maison de retraite, qui ne va pas tarder à se retrouver poursuivi par sa nièce, les gendarmes, les médecins, les religieuses, les psychiatres, toutes personnes qui ne lui veulent que du bien. Avec l'aide affectueuse d'un chauffeur de taxi et le concours involontaire d'une poignée de bons Samaritains, toujours évadé, chaque fois repris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un coup de coeur pour cette publication des éditions du Rouergue...
L'auteur, Serge Revel a le grand talent de nous faire passer un moment de jubilation...de rires avec des pieds de nez salutaires, à partir d'un sujet douloureux et grave: le traitement peu acceptable des grands seniors dans nos sociétés modernes ...

Paul Métral, veuf inconsolable, âgé de 89 ans, vit encore avec bonheur dans sa maison, en pleine nature...jusqu'à une banale chute... où l'unique nièce , mielleuse et cupide le fait hospitaliser, puis le met en maison de retraite...le spoliant de ses biens. Sa maison, le jardin, les souvenirs contenus dans ce lieu, lui manquent , l'éloignent de tout son vécu avec son épouse bien-aimée !

Alors il décide de fuguer... et c'est le récit de ses évasions qui nous est conté... avec l'évolution de cet homme nonagénaire, qui a décidé envers et contre tout de rester libre, et se refuse totalement à être infantilisé, diminué dans sa dignité...

"Et voilà... Retour à la case prison. Ma liberté s'arrêtait là où la société occidentale et policée avait une limite. Un vieil Indien du Québec aurait pu s'installer librement dans les bois, y vivre et y mourir tranquillement. Un vieux Français ne pouvait avoir sa place que dans un lit d'hôpital..Ce placement liberticide rassurait la société." (p. 82)

Un roman très réussi, pétillant, plein de vie , de gaieté, de saine révolte...
J'ai adoré ce texte... qui me parle d'autant plus que j'ai dans l'un de mes deux "boulots", affaire aux maisons de retraite, et aux équipes... et parmi mes colères épidermiques, régulières , c'est cette manière, pour certains membres du personnel, de parler aux seniors en bêtifiant, et en les infantilisant !

Il est nécessaire de rappeler nos comportements pas toujours acceptables envers nos anciens, et Serge Revel, dans ce texte le fait de façon très explicite , émouvante et caustique...

"Terrifiante la façon de traiter les vieux dans notre société ! J'avais vécu plus d'un an , avec Lou, à Dindéfelo, un petit village du Sénégal, dans la province de Kédougou, l'année de ma retraite. Les vieillards siégeaient au conseil des
anciens et même s'ils ne parlaient plus, s'ils étaient presque impotents, ils étaient là révérés, honorés. Même Zoé, le vieux fou, atteint sans doute d'Alzheimer, qui errait dans le village, était respecté. Lorsqu'il disparaissait,
ce qui arrivait souvent, on envoyait les enfants du village le chercher. Ils le ramenaient toujours avec une douceur, une tendresse qui nous émouvaient, surtout Lou, qui adorait les personnes âgées. " (p. 84-85)

J'ai adoré ce très beau texte sur la liberté d'être soi dans le grand âge ... avec en sus, beaucoup de poésie , de sensibilité pour parler de la nature et de l'amour
fusionnel du narrateur pour son épouse bien-aimée ...Un très heureux moment de lecture et de complicité malicieuse avec Paul ...à qui l'on souhaite à chaque fois
la réussite de ses fugues, pleines d'astuces et de rebondissements... qui sont autant de leçons et de pieds de nez aux directrices de maison de retraite,
infirmières, psychiatres, médecins, etc... toutes la cohorte des professionnels, plus jeunes, trop-bien intentionnés qui au "nom du bien des vieux"... leur dénient ou amoindrissent leur autonomie, ainsi que leur capacité de penser, ressentir, aimer, comme chacun de nous, à tous les âges de l'existence....
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Les grandes évasions de Paul MétralSerge Revel

Les aventures et mésaventures d'un retraité veuf et âgé de 89 ans que sa nièce veut absolument casé en maison de retraite et qui lui voudrait finir sa vie tranquillement dans sa maison au milieu de ses souvenirs.

C'est un sujet grave mais traité avec humour et ironie. le personnage de Paul Métral est attachant et plein de ressources. Certains des personnages sont un peu caricaturaux, mais je suis sure pas très loin de la réalité. Pourquoi vouloir toujours géré la vie des autres et surtout celle des personnes âgées. Laissons leur le droit de vivre comme elles l'entendent.

Un livre qui fait réfléchir à notre rapport vis à vis des personnes âgées et à ce qui nous attend peut-être.
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Paul a presque 90 ans. Veuf depuis 5 ans de son épouse adorée Lou, sans enfants, il vit seul dans une maison isolée, entouré de ses souvenirs, s'occupant des ses animaux et de son jardin. Alerte malgré son âge, il est très autonome et indépendant.


Sa nièce « Grenoule » vient très régulièrement prendre soin de lui, lui faisant ménage et cuisine avec autorité, se plaignant aussi sans cesse de ce travail qu'elle semble prendre à coeur mais qui lui coûte et la tracasse beaucoup.

Par égard pour son vieil oncle, elle réussit à le convaincre de le placer « à l'essai » dans une maison de retraite. Mais l'expérience ne plaît pas du tout à Paul, qui s'échappe pour retrouver sa liberté.

Rapidement retrouvé, il est placé à nouveau dans un autre établissement, cette fois encore pour son bien. Plusieurs placements et évasions s'enchaînent. Paul a toute sa tête et s'en sert bien, aidé parfois d'Hakim (orthographe ?), un chauffeur de taxi avec qui il a sympathisé.

Paul découvre aussi petit à petit que le viager de sa maison s'est transformé en vente, que ses meubles ont été emportés, que sa nièce bien prévenante a demandé sa mise sous tutelle et lorgne sur ses lingots imaginaires…

En choisissant ce livre j'ai pensé à un road-trip comique du genre le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson (lien ?), mais c'est plutôt une comédie douce amère que j'ai découverte, de plus en plus amère au fil du récit d'ailleurs…

On peut sourire de cette histoire d'évasion d'un vieux monsieur en effet, et certaines scènes sont bien senties, mais ce qui ressort c'est quand même l'infinie tristesse et la cruauté de cette destinée hors de contrôle, de cette négation de la personnalité dans les actes mais aussi dans les termes employés.

Un livre à mettre entre toutes les mains, pour réfléchir au traitement de la personne âgée dans nos sociétés dites civilisées, à nos modes de vie où l'organisation prime sur l'humain, à l'infantilisation programmée, à l'absence de prise en compte de la volonté individuelle, sous prétexte de se tranquilliser soi-même et de s'éviter des soucis…

Une très belle découverte, pour un roman qui se lit rapidement et qui pousse à la réflexion.
Lien : https://mesmotsmeslivres.wor..
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Paul Metral est nonagénaire, veuf, il vit seul dans sa maison et adore cultiver son jardin. Mais sa nièce Grenoule a décidé qu'il devait rentrer dans une maison de retraite pour son bien, l'hiver arrive et seul dans sa maison c'est trop de travail. Opposé à cette idée,Paul Metral refuse mais devant l'insistance de sa nièce, il accepte pour l'hiver. Mais la nièce à d'autres projet et Pual Metral va alors faire preuve de ressources insoupçonné pour continuer à vivre sa vie. Un roman formidable sur la dignité,lal rébellion d'un homme à qui on refuse le droit le plus élémentaire : celui de vivre sa vie comme il l'entend.
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Paul contraint par sa nièce va devoir quitter sa maison pour rentrer en maison de retraite.A partir de là il n'aura de cesse de vouloir s'évader et de retrouver sa liberté.Un homme plein de tendresse,de malice,qui ne rêve que d'une chose chérir encore et toujours les souvenirs de sa vie avec Lou,son épouse aujourd'hui disparue.
Les maisons de retraite et leur personnel ne sont pas épargnés...
C'est fin,malicieux,bien écrit!!Un régal
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Un bistrot, c'est la vie, c'est un lieu d'échanges, de confidences. C'est surtout un peu de liberté retrouvée, je lui ai tout raconté, la captation d'héritage, la spoliation éhontée (...), l'hospitalisation d'office (...)
Le plus dur, pour moi, c'était surtout l'impossibilité définitive de cultiver mon coin de potager, de cueillir mes fruits, de me ressourcer dans mon jardin, bref d'avoir un chez-moi. La nature me manque. Elle est ma source de vie, ma seule consolation. (p. 50)
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Etonnant comme on choisit toujours des noms printaniers pour les maisons de vieux: Les Volubilis, Les Violettes, Les Primevères, Les Roses, Les Eglantines, Les Mimosas, Les Pervenches, Les Coquelicots, ...ou des noms d'oiseaux: Les Mésanges, Les Bouvreuils, Les Tourterelles... jamais on n'appellerait ces maisons: Les Chrysanthèmes, les Corbeaux, Les Vautours, Les Faucons, Les Busards...Etrange...Ce serait pourtant plus adapté...Il faut donner de l'espoir aux vieux, leur faire croire qu'ils vont entrer au paradis pour leur dernier séjour sur terre, du moins un avant-goût de paradis...(p. 99)
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C'est un paysage intemporel dans un silence sépulcral. J'ai toujours aimé ces paysages d'hiver. Lou partageait cet amour. Si souvent nous sommes partis, quand il neigeait, pour de longues et infinies promenades dans les champs. Nous regardions la beauté franche envelopper la terre, habiller les arbres et les ruisseaux, les haies, les hameaux, effacer les routes et les chemins, estomper les clôtures. nous étions les voyageurs d'un autre temps. (p. 132)
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J'aimais sa présence, son regard. Elle me manque, elle est là, si présente malgré tout. Je lui parle, je lui explique ce que je fais, lui demande si elle n'a pas froid, lui dis que je l'aime...et me traite de vieux fou. Avec l'âge, les souvenirs s'accrochent en images si présentes qu'on les croirait réelles. On n'a plus la notion du temps. Le passé, le présent, l'avenir, tout se confond parfois.
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On se croit immortel et toujours jeune, pétant la vie et aspirant à l'éternité et puis ça vous tombe dessus comme la foudre sur un pauvre diable, un petit accident et paf, c'est la vieillesse qui vous fait trébucher et la petite- nièce adorée s'empresse de vous le faire remarquer en s'inquiétant pour votre santé, bien sûr, pour l'entretien de cette petite propriété à laquelle vous tenez tant mais c'est la vie, tonton, il faut savoir être réaliste...(p.11)
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