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EAN : 9782832107621
104 pages
Slatkine (15/08/2016)
3.58/5   13 notes
Résumé :
Un roman écrit sous forme épistolaire, où Frédéric adresse une dernière lettre à son ami Roger S., incarcéré depuis plusieurs mois.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il y a des écrivains bruyants, tonitruants même, des flamboyants, des bavards et puis il y a les discrets. Mélanie Richoz est de ceux-là. Qui posent leurs mots avec délicatesse et une attention extrême tels des petits cailloux guidant le lecteur. Un savant dosage de petits cailloux car parmi les blancs, de temps en temps, une couleur interpelle, des nuances de rouge qui font monter l'émotion, des tons plus froids qui annoncent le drame... C'est précis, efficace, convaincant et remuant. Si peu de pages, tant d'émotions.

Au milieu de l'effervescence de la rentrée littéraire, cette plume rassure et apaise. Pourtant, le sujet est grave. Frédéric, le narrateur adresse une lettre à Roger, alors emprisonné. Au fil des pages, il dévoile ses failles, ses meurtrissures de l'enfance puis de l'adolescence. Sa relation d'amitié avec Roger, sorte de guérisseur - gourou adulé par des familles entières et surtout par sa mère et sa grand-mère. Cette relation si forte, si spéciale, basée sur la confiance. Comment admettre que cette confiance ait été trahie, que Roger soit un autre ?

Ce que nous fait ressentir Mélanie Richoz avec ce superbe texte, c'est ce fil sur lequel évolue Frédéric, ce "garçon qui court" pour ne pas se laisser rattraper par les drames de l'enfance. Frédéric qui avance dans sa vie d'homme, trouve la paix auprès de Lucile, et remplit le vide en écrivant et en publiant des romans les uns à la suite des autres... Tout en n'ayant encore jamais rien raconté de ce qui s'est passé avec Roger.

"Mais c'était aussi peut-être pour faire durer notre histoire au-delà d'un livre qui enferme les choses dans un espace clos, restrictif, et les ponctue inéluctablement."

Cette lettre est autant pour Roger que pour Frédéric, pour l'aider à poser des mots sur des faits anciens, à y voir clair dans cette relation d'amitié et d'amour mêlés, sur le manque paternel qu'il a fallu combler, sur le manque fraternel qu'il a fallu pallier. Pour l'aider à démêler l'écheveau de ses sentiments enfouis. le fil est ténu. Frédéric aurait pu basculer. On le sent, on le vit. Et sa voix bouleverse d'autant qu'elle est mesurée, à la fois douce et lucide, sans haine, juste l'envie de se libérer une fois pour toutes, de couper les derniers liens qui l'attachent encore à cet homme.

"Oui c'est ça, chacun de mes livres n'est en définitive qu'une mue. Et moi, un phasme qui se meut lentement, de roman en roman, en se fondant dans son environnement et en se camouflant dans la fiction. Jusqu'à perdre ma propre trace."

Cette lettre, pour Frédéric, c'est une renaissance, un retour à la vie. Un texte que le lecteur reçoit en plein coeur, si juste, si mesuré, si effilé. Un concentré d'émotion et de finesse.
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Dans son dernier opus, Mélanie Richoz fait preuve de silence, de pureté dans l'écriture, de discrétion comme pour mieux camoufler l'orage qui gronde, le secret qui transperce mais ne peut se dire, les émotions palpables, sensibles mais qui n'ont pas le droit de se montrer, de parler.
Dans cette longue lettre qu'adresse le narrateur, Frédéric, à un dénommé Roger, il y a la gravité de l'enfance, les troubles, la main mise d'un homme sur un autre, sur l'enfant qu'il était, la complexité des relations humaines, des amitiés toxiques, les peurs qui restent collées au corps et à l'âme, les dualités qui assènent les parcours de vie, les besoins de grotte, de recueillement, de se faire face pour comprendre le cheminement, l'empreinte du geste, de la parole laissée.
Il y a énormément d'amour, de vérités, sur les fils fragiles qui existent entre parents et enfants, entre amis. Sur ces rencontres qui s'opèrent et qui un jour se diluent dans un mensonge, une attitude, des non-dits entrouverts.
Il y la confiance qui se lie et se délie, se perd. La confiance en soi, en les autres devant la trahison, l'abandon, la solitude et l'impossibilité de dévoiler ce secret qui empoissonne la vie du narrateur depuis l'enfance.
Il y a de la retenue, une course à se camoufler derrière une apparence pour ne pas avouer les drames, le drame de ce qui fait mal, celui qui est en lui/en nous et le/nous bâtit maladroitement.
Il y a les jeux d'ombres et de lumières, les trahisons et les mensonges, les mots dits qui sont remèdes, les actes prodigués qui sont amours puis ceux qui restent secrets et qui une fois découverts font mal, prodigieusement mal.
Il y a l'enfance de cet homme et sa vie adulte, ses amours, ses rires, ses sourires, ses silences, ses troubles et cette prodigieuse envie de percer ce qui fait mal, de mettre dans la lumière les cicatrices qui ont trop gratté. Bousculer la trahison pour mieux faire face, se remettre à courir, à franchir les obstacles, à gravir les montagnes, s'ébrouer dans les bras et les rires de Lucille, sa compagne.

La suite : http://lecarrejaune.canalblog.com/archives/2016/09/15/34324938.html
Lien : http://lecarrejaune.canalblo..
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Un petit livre sombre et lumineux. Une longue lettre portée par une voix sobre et sans pathos inutile.

Mais aussi un livre qui parle de la relation difficile d'un fils avec une mère abusive et inadéquate… et tout au long de cette lettre, on découvre un autre personnage, un gourou, médium un peu devin, trouble et omniprésent.

Une lecture qui retourne
Lien : https://www.noid.ch/un-garco..
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Pourquoi court-il ce garçon ? On ne le saura qu'à la fin de la centaine de pages de ce livre. L'auteure, Mélanie Richoz, signe son 5ème roman. Elle se met dans la peau d'un jeune homme en employant le JE. Surprenant au départ, mais on rentre assez vite dans le jeu de l'auteure. En peu de mots, elle décrit bien l'atmosphère dans laquelle se situe l'action. Elle sait ménager le suspense et ne dévoilera qu'à la fin du roman, le vrai sujet du livre. Elle me donne envie de découvrir les autres ouvrages qu'elle a publié depuis 2012. Un vrai roman, intriguant, qui décrit bien les caractères, les situations, les sentiments. G
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Mélanie Richoz est la spécialiste du roman court. En quelques pages, elle brosse le portrait de ses personnages et nous fait entrer dans leur intimité, et en particulier dans celle de Frédéric. Frédéric qui n'aime pas Noël, qui court à perdre haleine et qui est amoureux de Lucile. Mais... sa petite vie qui semble bien rangée recèle un secret, un secret qui porte le nom de Roger S., un ami de la famille qui croupit en prison. Au fil des pages nous découvrons petit à petit le profil de cet ami qui a semé le chaos dans la vie de Frédéric. Et Frédéric trouvera une bouée de sauvetage qui porte le nom de Lucile pour l'aider à surmonter les traumatismes de son enfance et de son adolescence.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
L’écriture n’est pas une confession, non, ni une plainte, ni une accusation, ni une provocation, ni un pardon, ni une vengeance, surtout pas une thérapie, mais l’élaboration pudique d’une pensée qui donne accès à la connaissance.
De soi et des autres,
pour construire
avec et pour eux, à partir de ce qui a été vécu et de ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes.
Parce que nous sommes les autres.
Parce que je suis Dindon.
Et parce que des Dindons, il y en a partout.
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Oui c'est ça, chacun de mes livres n'est en définitive qu'une mue. Et moi, un phasme qui se meut lentement, de roman en roman, en se fondant dans son environnement et en se camouflant dans la fiction. Jusqu'à perdre ma propre trace.
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Tout ce que je vis aujourd’hui me sert pour demain. Happé par l’avenir, j’ai le devoir de l’écrire, d’en faire quelque chose, d’enquêter, de mettre du sens. De comprendre ? Tant que je ne l’ai pas écrit et qu’il n’a donc pas subi de transformation consciente qui fait que je ne peux plus penser comme avant, ça n’existe pas.
C’est peut-être pour ça que je n’ai jamais raconté ce qui s’est passé entre nous.
La raconter à qui,
et comment,
et pourquoi ?
Qui peut entendre ?
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J'aime nos différences et le vaste champ de bataille que celles-ci nous offrent. Lors de nos combats passionnés qui nous opposent et nous rapprochent, nous jouons de nos polarités, incessamment. Fougueusement. Vu que nous sommes d'accord de ne pas l'être, l'attraction finit par l'emporter et nous devenons alliés. Forts. Forts ensemble.
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J’écris comme un promeneur taïwanais en balade au sommet du Schilthorn,
je ne sais où je vis,
mais j’y vais.

J’écris.
Je t’écris.
Je découvre mes pensées en écrivant, les construis en empruntant des chemins épars, sans signalisation, inconscients, et tombe sur des souvenirs refoulés.

Mes genoux de gamin sont écorchés mais je poursuis.
Je randonne.
M’accroche
grimpe
M’élève.
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