Enfin la suite ! (de Soifs d'Orient le premier tome des aventures asiatiques de
Caroline Riegel) Plutôt devrai-je dire : enfin la critique de Méandres d'Asie et la fin du périple de l'auteur du lac Baïkal au golfe du Bengale.
A vrai dire je crois qu'un an sépare ma rencontre avec
Caroline Riegel et les nonnes du Zanskar au festival de la cinémathèque de montagne de Gap et ma lecture de l'hiver passé par l'aventurière à la nonnerie de Tungri au coeur de l'Himalaya. Plusieurs raisons à cette longue "distance" : la difficulté à trouver le livre épuisé suite au succès du film tiré de l'aventure, Semeuses de joie, la lecture assez laborieuse du premier tome et l'enthousiasme modéré suscité par ce texte, pourtant intéressant et enrichissant.
Ici vous trouverez une jeune femme étonnante, capable de s'insérer au plus haut point dans la culture et la vie des peuples rencontrés en chemin.
Caroline Riegel pousse l'expérience jusqu'à vivre un hiver entier auprès des villageois du Zanskar, un hiver coupée du reste du monde par le fleuve gelé, elle se fera même engager comme porteur au sein d'une expédition, elle apprendra bien sûr la langue des ses hôtes, partagera leurs maisons, leurs repas et leurs durs labeurs. Vous ne trouverez pas ici le texte d'une touriste venue étudier les peuples en ethnologue, mais l'existence au jour le jour parmi les zanskaris, puis les indiens, puis les bengalis.
Caroline Riegel nous raconte aussi les paysages (dans une moindre mesure), les déboires et les risques de traverser l'Inde à vélo quand on est "juste" une femme, mais elle fait preuve d'une tolérance et d'une fermeté à toute épreuve et chacun sent bien que sa sécurité réside dans sa certitude et sa confiance en l'autre, quelque part... C'est impressionnant !
Je ne vais pas vous refaire ici la deuxième critique d'un seul voyage puisque mes impressions sont sensiblement les mêmes que pour Soifs d'Orient. C'est beau, courageux et très intéressant, mais j'aime l'idée d'une certaine intemporalité dans l'écrivain, une philosophie de vie et une sagesse qui le tiendraient à distance comme observateur. Or, Caroline se fond totalement dans les éléments ou plutôt les cultures. On a du mal à savoir ce qu'elle en pense. Elle a sans doute raison, elle vit et je me contente de lire dans un fauteuil.
Facile d'avoir l'oeil critique.
Vous pouvez ouvrir Méandres d'Asie vous embarquerez assurément pour une belle et longue aventure humaine.