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EAN : 9782710370642
104 pages
La Table ronde (07/05/2013)
3.69/5   18 notes
Résumé :
«Somerset Maugham, personnage extravagant, romancier à succès (Le Fil du Rasoir, Servitude Humaine, etc.) a vécu du milieu des années trente à la fin de sa vie sur la Riviera française dans une magnifique demeure baptisée "Villa Mauresque" où défila tout ce qui comptait alors dans le monde des arts et des lettres. Ses amis se nommaient Churchill, Cocteau, H.G. Wells et Ian Fleming… C’est à l’écrivain, mauvaise langue et toujours lucide, que nous avons donné la parol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sincèrement, le nom de Somerset Maugham n'évoquait pour moi, en bon historien de l'art, qu'un portrait par Graham Sutherland, conservé à la Tate de Londres. Mais également une chanson éponyme d'Alain Souchon… À la lecture du roman graphique de François Rivière, illustré par Jean-Claude Floc'h, je me suis souvenu d'avoir tenté, dans mon adolescence, la lecture de « le Fil du rasoir », dans une vieille édition en Livre de Poche. Et que cela m'était tombé des mains assez rapidement, probablement parce que j'étais trop peu mature pour apprécier ce type d'intrigue et d'écriture.
« Villa Mauresque » est donc une biographie narrée par Maugham, entrecoupée de témoignages des proches de l'écrivain anglais (ses deux amants principaux, son frère, son neveu, ses rivaux littéraires, son épouse, sa cuisinière, etc.) Il est étonnant que Maugham soit revenu des morts pour nous raconter les péripéties de sa vie, comme s'il était sorti de ce purgatoire où dorment tant d'écrivains oubliés (qui se souvient de Louis Bromfield, par exemple ?) Ainsi un bon nombre des noms de célébrités (écrivains, acteurs, artistes) cités dans ce livre me sont totalement inconnus, ce qui nous prouve bien que le syndrome de notre époque (être connu à tout prix) n'est que de la pure vanité. Donc Maugham a eu beau défrayer la chronique mondaine, faire les choux gras des critiques littéraires, voyager aux quatre coins du monde, collectionner les aventures, rien de tout cela ne l'a empêché de disparaître dans l'ombre de celui qu'il ne voulait pas devenir : Oscar Wilde.
Mais voici que François Rivière, anglophile réputé, décide de ressusciter celui qui vivait dans le sud de la France (Saint-Jean-Cap-Ferrat), dans une villa qualifiée de mauresque. Et selon les termes propres du magicien français, pour parvenir à écrire cette biographie, il faut "être dans le vrai déguisé en faux" ; si bien que le portrait est sans concession (comme celui peint par Sutherland). Rivière ne fait l'impasse ni sur le caractère capricieux, ni sur l'homosexualité, ni sur la déchéance physique de l'auteur de théâtre. Il en résulte le sentiment de toucher à la condition humaine de celui qui fut la coqueluche de la Jet Set de l'entre-deux guerres.
Le graphisme des illustrations de Floc'h lui semble toujours sous l'influence de E.P. Jacobs, le père des héros so british, Blake et Mortimer. Une ligne claire qui va à l'essentiel pour réaliser quelques saynètes, quelques tranches de vie mises en parallèle avec le texte. Chaque chapitre est introduit par un portrait sur fond noir de son narrateur. Bref, la complémentarité parfaite que j'avais déjà appréciée dans les diverses bandes dessinées qu'ils ont déjà publiées auparavant.
Ce roman graphique est donc, à mon sens, une réussite, ne serait-ce que par l'évocation de cette époque, de ces personnes, de cet univers.
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Il ne m'aura fallu qu'une couverture entraperçue le temps d'un passage éclair lors de l'émission « le coup de coeur des libraires » de Valérie Expert sur LCI, pour illico commander et recevoir ce livre. Il faut préciser que je suis une fan de la « ligne claire » en général et de l'art de Floc'h et Rivière en particulier, depuis de très nombreuses années. Et là, j'ai en plus découvert un auteur dont je me souviens qu'il était fort apprécié de ma mère … mais bien oublié aujourd'hui. Un des personnages-clé des auteurs de la « Trilogie anglaise ».
Car il s'agit d'une biographie, racontée sous divers angles : celle de l'auteur britannique mondialement connu – romans, nouvelles, pièces de théâtre – racontée à la première personne et complétée par les témoignages de ses amants Gérald puis Alan, son épouse Syrie, son frère aîné devenu Lord Chancellor, le prétentieux Hugh Walpole, Annette, sa cuisinière …
Une vie de voyages, de fuites devant l'opprobre des moeurs considérées à l'époque comme scandaleuses, son amour pour la France où il naquit et mourut, ses expériences professionnelles et guerrières, son bégaiement, l'acidité de son esprit, sa laideur toujours fascinée par les hommes jeunes et bien bâtis … Ses succès, sa fortune, sa négligence envers sa fille … Une vie de roman, avec pour cadre ultime, la merveilleuse Villa Mauresque où l'écrivain s'était fait aménager un bureau sur le toit, à l'abri des bruits du monde.
Une lecture rapide, et l'on ne sait qu'apprécier le plus de la langue fluide ou des gravures sur bois ( à la Félix Vallotton !), et qui donne furieusement envie de commencer pour de bon les ouvrages de William Somerset Maugham. Donc, visite sans tarder dans une grande enseigne de la rue de Rennes où je pensais trouver au moins deux des titres emblématiques … Déception, seulement quatre sont disponibles en français en ce moment. Mais au retour, une commande « en un clic » pour « Servitude humaine », apparemment épuisé, mais que j'ai trouvé en occasion.
Nous voilà parés pour un séjour de Toussaint à la campagne … avec une angoisse en moins : manquer de livres à lire dans une maison qui en recèle au moins 2000 ! Car j'ai bien noté que Claude, fanatique de William Boyd et de David Lodge, était bien tenté par ce "nouvel" auteur !
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Continuant leur exploration du milieu littéraire anglais d'avant, pendant et après guerre, l'illustrateur Jean Claude Floc'h et le romancier François Rivière nous proposent un objet assez original, difficilement classable. L'éditeur annonce un roman graphique, le lecteur se trouve plutôt devant un texte illustré.
"Villa mauresque" est sensé être une biographie de l'auteur, aujourd'hui pas mal passé de mode, Somerset Maugham, mais n'est en vérité qu'une courte évocation de cet auteur dont la vie a été à la fois intellectuelle et aventureuse. L'écrivain fut également médecin, homme de théâtre et même agent de renseignement. Grand observateur de l'humanité, il a ramené de ses nombreux voyages des nouvelles célèbres en leur temps ainsi qu'une kyrielle de romans qui ont fait sa fortune.
Dans cette évocation rapide de sa vie, les auteurs se sont surtout intéressés à deux aspects de sa personnalité : sa sexualité et son amour pour une splendide villa dur la Côte d'Azur, la villa mauresque.
Somerset était bisexuel avec une préférence plus marquée pour des hommes, plus jeunes que lui, qui durant sa vie, lui ont fait office de secrétaires. En faisait parler tout à tour l'auteur et quelques amis, amants ou proches, le livre nous présente un Somerset Maugham moche, bègue, à l'esprit affuté et aux répliques vachardes, pas réellement attachant.
Ce condensé de vie m'a laissé un peu sur ma faim, car derrière son masque acariâtre, on devine la personnalité originale, voire fascinante, qu'il a du exercer à son époque. Même si l'on a une idée jolie idée sur ce que fut cet auteur richissime, même si on ressent la souffrance cachée de cet homme qui toute sa vie porta le deuil d'une mère trop tôt disparue, c'est un peu trop résumé pour emporter l'adhésion.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Cet été, une énième relecture de mes Floc'h (et notamment Rivière mais pas que ), une découverte : le sublime "Floc'h Inventaire".
Me délectant de cette dernière découverte (j'avais en effet délaissé cet artiste quelque temps, qu'il me pardonne), je suis interpellé par ce livre "Villa mauresque". Je l'ai commandé rapidement, entrepris moins rapidement et dévoré avec délectation. le texte est formidable, les illustrations inégalables.
Un plaisir gourmand, la sensation d'avoir enrichi sa bibliothèque d'un bel ouvrage. Il m'offre un plaisir pour mes yeux et mon intellect.
Entre temps, j'ai ouvert mon monde littéraire, certes encore bien étroit, à Somerset Maugham, notamment par "Il suffit d'une nuit" que j'ai beaucoup aimé. J'ai entamé plus récemment les nouvelles : un régal.
Depuis, j'ai commandé "le fil du rasoir" que j'ai hâte de lire.
Bref, merci messieurs, notamment Floc'h dont je suis admirateur inconditionnel de son oeuvre, mais aussi à François Rivière.
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Somerset Maugham était, si je me souviens, au programme des cours d'anglais au collège, mais à quel niveau, et quelle oeuvre ? Ou bien ne s'agit-il pas d'un souvenir imaginaire, madeleine détraquée, songez-y, lire et étudier, fût-ce pour apprendre la langue de l'ennemi, et protestant encore, un auteur aux moeurs loin d'être au dessus de tout soupçon ? Les bons pères de la Société y auraient-ils consenti ? Ayant lu le billet de Pierre Assouline sur son blog La république des lettres et étant, quelques jours après, de passage chez mon libraire, quelle ne fut pas ma surprise d'y retrouver le livre en cause, et déjà arrivé dans nos lointaines (par rapport à la Douce France, s'entend) contrées ; celui-ci, fort sage personne et docte ès bandes dessinées, ayant donné son aval, je me portai acquéreur, bien que donnant moins que naguère dans ce genre fort prisé encore, et même chez des gens fort respectables de mon âge -- il en est -- , mes années Tintin, Astérix, Gaston, Achille, Agrippine, pour ne citer que le gratin, ayant rejoint celles des dames du temps jadis et de leurs roses ce matin écloses -- ces livres occupant désormais, je l'espère, après leur transmission en guise de legs anticipé, l'imagination de lecteurs d'une autre génération. Et me délectai, une heure durant, de cette acquisition en forme de biographie « à la Rashomon », oserai-je la comparaison : l'intéressé lui-même et plusieurs comparses donnant, à tour de rôle et chapitre après chapitre, le narré de quelques épisodes de cette longue vie d'écrivain célèbre. À quelque jour de mon départ pour cette France, je me suis vu par anticipation transporté sous le doux climat de la Méditerranée -- et, au vu des reportages des gazettes télévisées, sans avoir à subir les inconvénients d'une météo que chacun, là-bas, s'accorde à décréter déréglée (mais déjà sous Daninos, entre naguère et jadis, ne l'était-elle pas : « il n'y a plus de climat » étant déjà la lamentation obligatoire du tourisme en voie de massification.
Lien : http://les-cendres-et-le-plu..
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critiques presse (2)
Lexpress
16 mai 2013
En grand amoureux de littérature anglaise, François Rivière a su restituer la vie mouvementée de l'auteur du Paravent chinois. Le trait de Floc'h épouse à merveille l'univers de cette jet-set intellectuelle de la Riviera.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
13 mai 2013
Orgueilleux, craintif, égoïste, capricieux, généreux, chagrin, pervers... : la biographie est elliptique, mais le portrait, lui, ne cesse de gagner en complexité et en nuances, au fil des témoignages, éventuellement contradictoires, de ses amis, de ses amants, de ses proches.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En décembre 1941, je reçus une lettre de Nelson Doubleday m'informant qu'il avait fait bâtir à proximité de sa maison de Caroline du Sud un bungalow destiné à me recevoir dès que je le souhaiterais. Cette proposition m'enchanta et Gerald et moi prîmes la route, effectuant en automobile, et en plusieurs étapes via le Texas, les deux mille neuf cents miles qui séparaient Los Angeles de Charleston. Nous découvrîmes avec un véritable plaisir la petite maison blanche de Parker's Ferry, dont les fenêtres donnaient sur les marais à perte de vue. Les Doubleday étaient propriétaires d'une immense plantation, Bonny Hall, qui employait une bonne partie de la population du bourg voisin. Ellen mit à notre service deux charmantes domestiques noires qui après quelques réticences se laissèrent ensorceler par Gerald. Mais celui-ci se lassa très vitre de la routine de travail à laquelle j'avais succombé.
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