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EAN : 9782352047353
72 pages
Les Arènes (21/03/2018)
3.27/5   15 notes
Résumé :
C’est un pays perdu... Un pays agenouillé, humilié, sous le joug d’une poignée de dirigeants de start-up. Soudain, il surgit de nulle part. Il n’a pas vingt-trois ans. Maigre comme sont les chiens de combat, le visage marqué parfois, arcades fraîchement refermées, pommettes étoilées de sang séché, phalanges éclatées. Il possède ce mélange de douleur, de mémoire et de fragilité qui mène certains hommes à la violence.
Il se porte aux côtés de ceux qui ne sont r... >Voir plus
Que lire après Un feu dans la plaineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce petit roman de 138 pages m'a été gentiment adressé par Florent Ouriet, qui souhaitait me faire découvrir sa dernière claque. Il l'a même comparé à « Julius Winsome », c'est te dire à quel point il l'a aimé. Les Arènes, c'est la maison d'édition qu'a intégré Aurélien Masson, le mec qui a soi-disant redoré le blason de la Série Noire… Redoré, je dis pas ça de manière ironique, ne nous fâchons pas avec les admirateurs de cette collection plutôt bien implantée dans l'imaginaire des lecteurs de romans noirs. J'ai dit imaginaire ?
Donc, Les Arènes.
Ce roman, vraiment très court, te cause de la vie d'aujourd'hui, et sans doute, au vu de c'que t'entends (humour), la vie de demain aussi… Des mecs et des nanas qu'ont perdu leur boulot, tu sais le truc qui te sert à « gagner » ta vie. Ben oui, la vie tu croyais quoi, qu'on te la filait comme ça ? Que nenni. Il faut que tu la gagnes. Il faut que tu croises ceux qui sont assis derrière leur bureau, à qui on a filé un centimètre cube de pouvoir et qui s'imaginent qu'ils sont ceux qui surveillent le Paradis, ceux qui ouvrent les portes, ceux qui disent oui ou non. Ceux chez qui tu crois déceler une certaine arrogance quand ils ne te regardent pas dans les yeux pour justifier le plan social ou tes horaires de merde.
Je suis pas énervé, Ghislaine, j'explique.
Ceux qui te balancent dans la gueule leurs nouvelles lois, pondues au chaud dans leurs bureaux, sans même avoir fait un tour de RSA pour savoir comment ça marche. Ceux qui laissent crever les Sans-Abris (ben ouais, c'est un nom propre maintenant, donc je majusculise), les Sans-Papiers (pareil), les Migrants, les Femmes de Ménage ou les Caissières de supermarché qui décident que cette vie vaut pas franchement la peine, les Facteurs, les Employés d'orange (pas de majuscule, orange le mérite pas) …
J'explique, Ghislaine, j'explique.
J'ai donc plutôt bien accroché le début de ce bouquin. J'aime même dit à Florent que j'aimais plutôt pas mal. le côté pamphlet me rappelait certains bouquins croisés chez Agone au temps de la littérature dite « prolétarienne », avec des auteurs comme Martinet, Wacquant, Dagerman ou encore Borislav Pekic et son « L'homme qui mangeait la mort ». C'est dire mon enthousiasme du début.
Le héros, c'est donc le type, un jeune type, qui en a assez de tout ça. Il n'a pas de nom, donc je peux pas te dire comment il s'appelle, juste qu'il est très fâché contre le « système ». Je sais pas exactement s'il représente le peuple, la nation, les jeunes des cités qui vivent dans le béton, ou plus simplement, toi et moi, avec notre ras le bol presque quotidien face aux outrances de ceux qui nous dirigent.
C'est écrit vite, comme des photos alignées sur un pan de mur, et c'est sans doute lié à son métier, puisque l'auteur est aussi photographe. Des scènes qui se suivent, sans lien, et surtout, au final, sans style. Juste des morceaux de phrases, hachés, des mots posés les uns à côté des autres, mais on est à un million d'années-lumière d'un roman comme « Julius Winsome ». Un million, au bas mot.
Alors bien sûr que c'est un texte âpre et violent, mais est-ce que ça suffit à faire un roman noir qui te laisse ces fameuses empreintes dans la neige ? Je suis pas certain.
Une poésie parfois désespérée, mais là encore, ce n'est pas suffisant pour faire un roman noir.
Des morceaux étonnants par leur qualité : « C'est un pays perdu… Un pays agenouillé, humilié, sous le joug d'une poignée de dirigeants de start-up. Soudain, il surgit de nulle part. Il n'a pas vingt-trois ans. Maigre comme sont les chiens de combat, le visage marqué parfois, arcades fraîchement refermées, pommettes étoilées de sang séché, phalanges éclatées. Il possède ce mélange de douleur, de mémoire et de fragilité qui mène certains hommes à la violence. Il se porte aux côtés de ceux qui ne sont rien. Il allume un feu dans la plaine » mais est-ce que ça suffit pour faire un grand roman ?
Je te parle souvent de ces auteurs qui écrivent avec leurs tripes. T'en as un, juste ici. Si tu as envie de lire un pamphlet, un texte qui te cause direct de ce qu'on vit à travers nos difficultés quotidiennes, va le chercher. Sinon, laisse tomber. J'ai peur que toi aussi, tu finisses par t'ennuyer un peu à lire qu'ils nous prennent pour des truffes et qu'on n'est pas près de la fin de l'exploitation de l'homme par le banquier…
Sans doute pour ça que ce roman est aussi court. Une centaine de pages supplémentaires auraient engendré l'ennui, voire le refermage de bouquin.
Ceci posé, il est bon de rappeler à ceux dont je te causais précédemment, que leurs bureaux ne sont pas à l'abri d'un mec déterminé, qui en aurait assez d'être pris pour un mouton…
Mitigé, donc, mon avis.
C'est pas du tout la claque que j'imaginais au début de ma lecture.
Dommage.
C'est tout ce que j'ai à dire sur ce bouquin.

Lien : http://leslivresdelie.org
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Quel livre !!!!
Un pavé dans la mare....
Un livre coup de poing.

Le poing je l'ai pris en pleine tronche mon pote, 135 pages c'est court , un concentré de rage , de colère, de violence... une lecture en apnée, les boyaux tordus, d'un rare intensité
Thomas Sand c'est un style sec, au scalpel.... c'est Un roman rude, sans concessions, l'auteur m'a emmené loin avec lui , là où je ne voulais plus aller, pas que j'ai honte de là où je viens mais j'en suis sorti par la grande porte et j'y ai laissé beaucoup trop de souvenirs !!!
Ce livre il parle d'un jeune- ça pourrait donc être moi - issus des grands ensembles, des cités, d'un milieu modeste, là où la misère sociale est quotidienne.
j'ai longtemps tenus les murs, squatter les bancs , sans rien faire à part ruminer ma haine et ma colère du système qui nous tourner le dos , j'ai vu ma mère galerer de job en job, en passant par le pôle emploi, les aloc, les plans sociaux .
Ma colère était grande , cette rage je l'ai employé pour me sortir de cette misère, toujours regarder devant ,.
Thomas Sand il Est grave en colère et cela se sent dans son personnage.
Je veux pas trop t'en dire, je veux que tu découvres ce texte sublime, Je te dis juste que c'est l'histoire d'un jeune de la France d'en bas qui laisse sa haine prendre le dessus.... il a pris une route sans issue
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« Il veut frapper plus fort, ébranler leur système, le frapper au coeur, le frapper à la tête - qu'elle roule au sol démaquillée. » Un roman noir qui se lit comme si on marchait sur des charbons ardents et dans la fumée des métallurgie, c'est un texte dur comme fer. Ce roman dédié aux vaincus de la classe laborieuse . Ils n'ont comme seul espoir que de voir s'effondrer le système capitaliste financier qui les opprime un peu plus chaque jour, leur enlève ce qui relève des « biens communs » et finit par les disqualifier pour ce qu'ils sont devenus. Mais, pour cela, faut-il passer par l'irrémédiable, quand la rage et les voix ne sont plus entendus ? Un livre qui bat le rappel et ne manquerait pas de nous replonger dans une lecture des Justes et de L'homme révolté, d'Albert Camus.
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J'avoue, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre. Un style très particulier avec beaucoup d'ajouts à la phrase qui alourdissait le récit, et puis… j'ai compris. J'ai compris la colère, la révolte, le cri de guerre et je me suis laissé emporter par ce court texte d'une rage et d'une folie que ne peuvent expliquer que les humiliations, les brimades et l'injustice sociale. C'est fort, puissant et en suivant le personnage principal dans sa quête de justice, on va descendre d'un cran dans la barbarie. On souffre avec cet écorché vif, cette chronique sociale vu par le petit peuple, la caissière, l'ouvrier, le SDF, le prolo quoi. Des frères et des soeurs de combat tous le poing levé mais qui sont toujours du mauvais côté. Ce très jeune homme, petite vingtaine va passer à l'action et quelle action. C'est un cri du coeur, écrit avec ses tripes, Thomas Sands ne ménage pas son lectorat et nous livre ici un témoignage de ce que la misère sociale peut engendrer à force d'être nier. J'ai trouvé des passages très beaux quasi poétique d'une grande sensibilité, avec une fin qui confirme un roman noir comme on n'en voit peu. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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"Un feu dans la plaine" est le premier roman de Thomas Sands.
Ce récit écrit à la troisième personne surprend par sa concision et son style. Les descriptions, très présentes sont, en grande partie, énumératives. Peut-être le fruit du photographe qui dort sous la plume de l'auteur.
Le texte est sombre, dur. C'est l'histoire d'un jeune homme qui a déjà connu la vie difficile et misérable des petites gens. Dans ce monde où l'argent et la corruption vont bon train, il ne lui reste alors que la violence. Et quelle violence ! Mais à utiliser contre qui ? Les dirigeants ? Ceux qui ont conduit le monde à sa perte ? Leurs enfants qui ne font rien de mieux que s'en accommoder ? Ou lui-même ?
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu’il voit, ce qu’il distingue dans les yeux de l’otage, toujours les mêmes images, le même cauchemar, le visage du vigile qui tombe à ses pieds devant l’usine, le visage de sa mère égarée par les anxiolytiques, l’angoisse imbibant jusqu’à la prunelle trempée, chacun de ses regards, de ses gestes ralentis. Il sait bien pour quelles raisons il retient cet homme, voici le témoin de ses terreurs, de la grande tristesse qui étend sur lui son empire, la détresse inexorable qui est sa nouvelle substance puisque la colère le submerge, l’épuise plutôt, puisqu’il vit dans la douleur, l’amertume, tel un vain protecteur, chargé de repousser les fantômes, la mort qui s’étend sans répit autour de lui, autour des hommes seuls. Au fond, il n’a jamais eu un tel ami, fidèle comme un souvenir, quand les remords vous hantent et vous implorent. Fidèle, et plein de compassion, quand on ne se pardonne plus rien. Fidèle, avec l’indulgence, avec l’intensité douloureuse de ses regards, lorsqu’il voit chez son tortionnaire la faiblesse derrière l’intensité, l’impuissance devant la vie. Son unique ami, son frère. Celui qui éclaire sa nuit. Fidèle. Atroce.
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On cesse d’être humain, d’être rattaché au monde, aux autres, à ceux que l’on aime à la seconde où l’on ne peut plus dissocier les événements de ses émotions. À la seconde où les mots vous manquent. C’est toujours la honte qui engendre le crime.
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Il s’arrête au sourire des putes derrière les restoroutes, tout près des douches, des latrines, des urinoirs. Les routiers matent avec une sorte de fureur, certains ricanent, les derniers s’approchent davantage, qui bandent déjà. Le corps des filles à demi nu, lamés à deux balles, fard, mascara, balafre. Les corps ouverts contre les murs, les blessures. La solitude et la violence, les pulsions, les désirs, le sexe troublé. Il y a les semi-remorques des routiers exténués, qui arrivent de Pologne, d’Ukraine ,de Turquie, il y a les filles d’Espagne, de France, de Tunisie que l’économie mondialisée met à genoux pour sucer. L’économie excitée qui lamine ces hommes, écartèle ces femmes. Que fait-il ici, à observer ? Sinon se salir, puisqu’il a failli selon lui. Acérer sa colère, la rassembler en violence. Que fout-il ici, sinon se révolter.
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Les images, les souvenirs, les regards le laissent sans repos. Il s’est posté à la croisée, incapable de dormir, il ne sait pas se poser. Il lui reste encore un peu de mémoire, il lui reste quelques souvenirs, des parfums, un visage presque effacé. Il a quinze ans quand sa mère est licenciée, il revoit la lettre sur la nappe en plastique humide de la cuisine, juste après le repas, elle vieillit d’un coup, dix ans, vingt ans, elle cache ses mains pour qu’il ne les voie pas trembler. Ils sont seuls à présent, il sera l’homme de la maison, son père s’est barré depuis longtemps, il a oublié jusqu’à sa gueule, a comblé le vide par la révolte, ils sont vraiment seuls à présent, il faudra prendre soin soutenir protéger, elle ne retrouvera pas de travail, pas à son âge, ils le savent tous les deux.
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Il aime se poser là, peut-être parce qu’il a toujours souhaité être un témoin. Sans véritables racines, comme tous ceux de son époque, condamné à la vitesse, au culte de l’instant, fils de rien, il a longtemps éprouvé le besoin de vivre avec, de vivre parmi, malgré la sensation d’exil qui est son empreinte profonde. La vue de ces familles pieuses, éclairées par leur foi, leur culture, lui évoque un sentiment d’appartenance qui en ce qui le concerne se dérobe, puisqu’il ne croit en rien, ni en personne, même pas en lui. Puisqu’il abrite depuis l’enfance ce mélange d’émotivité et de cruauté que seul peut éprouver celui qui espère trop, qui une fois au moins aurait voulu atteindre la perfection.
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Videos de Thomas Sands (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas Sands
Fred, spécialise Polar à la librairie Sauramps Odyssé , vous emmène à la découverte d'"Un Feu dans la plaine" de Thomas Sands. Un polar "hallucinant" où la vie d'un jeune garçon de 23 ans va basculer suite à un contrôle de police !
Site Web Sauramps : https://www.sauramps.com
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