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Marc Amfreville (Traducteur)
EAN : 9782351780237
202 pages
Gallmeister (05/03/2009)
3.85/5   17 notes
Résumé :
Nul endroit aux États-Unis n'a autant résisté à l'avancée de la civilisation que la partie des montagnes Rocheuses qui s'étend du plateau du Colorado au Nord du Mexique. Baroudeur mélancolique, Rob Schultheis nous entraîne dans cette terra incognita entrecoupée de canyons et de terres indiennes sacrées, et nous convie à un voyage initiatique dans des régions magiques aux caprices tumultueux. Véritable conteur-né, il parcourt les paysages rares et mystérieux de l'Oue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Anthropologue parcourant le plateau du Colorado du Mexique à la Sierra Nevada, Schultheis recherche des rescapés Navajos, Zuni, Jivaros, Shivwits, Hopi, Utes, Sioux, Cheyennes, Papagos, Hohokams, Tarahuaras, Raramursis, Diggers, Paiutes, Shoshones, ...et autres indiens venus d'Asie il y a plus de 10000 ans à la période glaciaire, s'étant adapté à un environnement des plus arides mais subissant l'assèchement des terres engendré par la déviation des cours d'eau pour alimenter Los Angeles

Le résultat est un ensemble de petits récits de valeur inégale, longues descriptions qui m'ont peu accroché.
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1962-- au cours de l'été, "...je pris pour la première fois la route de l'Ouest.
[...] Je descendis de New York en stop, une veste en tweed sur le dos, un exemplaire de" Sur la Route" en poche,une énorme valise en cuir havane à la main.
A New York,je dépensais quarante de mes cinquante derniers dollars pour acheter un billet de bus Greyhound pour atteindre Des Moines dans l'Iowa.
[...] dans la nuit,...j'avais franchi la Dry Line, le centième méridien. Je ne le savais pas encore, mais à cet instant précis, ma vie avait basculé pour toujours; je venais de me dépouiller de mon passé, comme une bogue désormais inutile.
[... je filai vers Denver à travers l'océan des plaines et m'enfonçai au coeur du grand mystère ."

Ainsi se présente Rob Schultheis, qui au cours de ce périple dans le grand Ouest fera office de guide, de conteur, de géologue, de géographe,d'historien, d'anthropologue, de poète...
Et c'est parti pour une superbe évasion vers les Grandes Plaines, le Colorado, les canyons, le désert de Sonora, Navajo Mountain,et vers une multitude d'autres paysages encore, vers d'autres civilisations aussi.

L'intérêt du livre tient au fait que l'auteur ait choisi parmi ses périples, effectués sur plusieurs années, ceux qui lui sont le plus chers. Il les a soigneusement sélectionnés, n'écoutant que ses passions, d'où la qualité de cette lecture.

Quelques péripéties de temps à autre viennent piqueter le récit pour lui donner un côté aventurier, baroudeur oblige ! Mais, cet ouvrage est écrit par un homme qui veut surtout transmettre: sa passion pour la nature,pour le vivant sous toutes ses formes.
Transmettre ce que sa culture et son savoir lui ont permis de comprendre sur l'humain, en rappelant à qui souhaite l'entendre, l'enseignement du passé.
Comme dans tous les "nature writing", balade, évasion et poésie font le corps de l'ouvrage, mais, ce livre m' a semblé plus grave, peut-être parce qu'il suscite réflexion et de méditation bien au-delà de sa lecture...
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J'ai trouvé ce livre par hasard, en faisant de la spéléologie en librairie pendant mes vacances. Je suis tombée dessus par hasard, et je dois dire que le hasard fait bien les choses.
En neuf chapitres, nous découvrons les montagnes Rocheuses avec Rob Schultheis et, parfois, Susan, un tout petit bout de femme dont il est amoureux. Nous découvrons le désert, les montagnes, les ressources naturelles qui s'épuisent, ou plutôt qui sont gaspillées, à cause de l'homme et de ses soi-disant « besoin » – « caprices » serait plus juste.
Rob nous montre des paysages, certains intacts, d'autres ravagés. Il nous les fait voir, entendre, sentir ce Colorado sauvage que l'on connaît peu. Il raconte, aussi, l'histoire de toutes ses tribus indiennes qui furent massacrées par les nouveaux arrivants, ou qui survivent à peine. Il montre – et il m'a fait penser à Trevanian par ses finesses d'analyses – à quel point les américains ne comprennent pas les indiens. Tout le monde ne voit pas des dollars partout.
Une oeuvre à découvrir pour les amateurs de Nature Writing.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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"Les lignes d'horizon semblaient être à hauteur de cheville, comme si on risquait à tout instant de se prendre les pieds dedans; et rien à quoi se raccrocher." (13)

Très rugueuses, ces échappées belles en territoire de l'ouest nous renvoient irrésistiblement vers la culture américaine des années soixante-dix. Inspiration contestataire et quête mystique s'y frottent et s'y mêlent en une joyeuse pelote. Il suit "les traces refroidies d'une rumeur et des commérages échangés autour d'un feu de bois" dans des équipées incertaines dont il semble à peu près maîtriser les aspects techniques puisqu'il s'en sort vivant. Avec un pied dans la réalité et un autre dans les fantasmes, il cherche des messages, des présages, se fait des films et des mirages et arrive à rendre tout paysage surréaliste. Il parcourt des lieux qui nourrissent mon imaginaire, canyons, ruines anasazis, pays navajo, en un compte-rendu surprenant et un peu insolent qu'on attend pas au tournant. J'ai fini par m'y faire tout en ne cernant jamais vraiment le bonhomme et en posant quelques réticences à gober toutes ses histoire.

"Dans de bonnes mains, la pauvreté tient du grand art. Les Indiens y sont passés maîtres." (107)

Un bel hommage à la survie et à ceux qui s'y collent avec habileté et inventivité. Quelques passages fascinants comme l'immersion dans une assemblées réunie pour un handgame. le livre fait partie de ces écrits qui s'apprivoisent mieux en plein air.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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L'auteur a voyagé (en tant que sociologue et simple curieux) à travers l'Amérique des Indiens.

Il nous fait découvrir toutes ces tribus, leurs moeurs et leurs histoires, et nous entraine derrière lui dans des lieux incongrus, des déserts sacrés, des canyons vides d'hommes mais non de vie, etc... à la recherche des esprits passés...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Et puis un beau soir, au détour du dernier virage, en contrebas et par-delà un champ de dunes constellé de saules, nous découvrîmes enfin la rivière perdue, la mystérieuse San Juan, flottant dans son canyon comme un ruban de lumière. Dans les teintes roses du crépuscule, ce furent les derniers pas pour nous rapprocher de cette eau qui si longtemps était demeurée une énigme, une promesse dérisoire, tout au long de ces cascades de rocs desséchés. La carte de l’inconnue d’El Paso n’avait pas menti : un chemin conduisait bel et bien jusqu’à la rivière.
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Les anthropologues, par leurs recherches génétiques, leurs fouilles archéologiques et leur phénotypes, ont établi avec une quasi-certitude que les premiers Américains ont traversé le détroit de Béring il y a une dizaine de milliers d'années, et que les Navajos sont descendus des régions arctiques il n'y a guère que trois ou quatre cents ans, ces bédouins américains étant finalement des habitants de la toundra, exilés.

[...] Le mythe navajo des origines affirmait que leur peuple avait surgi d'une grotte tapissée de glace, une matrice hivernale et nue, creusée dans le flanc de la montagne au sud-ouest du Colorado.

Les vieux Navajos font encore des pèlerinages vers ce berceau de leur tribu.

Peut-être au fond, ces histoires sont-elles vraies, chacune à sa façon.

Ce sont toutes des rêves, toutes des chants sacrés.
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La civilisation est un luxe , bien sûr, une fine couche de dorure sur l'existence humaine.
Grattez le vernis délicat du supplément d'énergie et de matière première qui le constitue et l'existence redevient une pure question de survie.
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C’était un jour idéal pour croiser des animaux et repérer leurs traces. Nous trouvâmes des empreintes de coyotes, de cerfs et de ratons laveurs, dans la boue métallique d’une mare asséchée. Il y avait partout des déjections de coyotes, accompagnées de boules de poils de lapin, de carapaces d’insectes, de baies sauvages, de plumes d’oiseaux bleus, d’esquilles d’os divers. Les coyotes, à l’instar des hommes et des ours, sont pratiquement omnivores. Entre autres aliments étranges repérés dans leurs estomacs, on découvre pêle-mêle crapauds cornus, carapaces de tatous, bourdons, serpents à sonnettes, mille-pattes, cordages, ficelles, pneus, boucles de harnais, coquilles d’œufs, miel et mottes de terre. Pour un coyote, le monde n’est qu’un vaste banquet. Il n’est guère étonnant qu’ils passent leur temps à lâcher ce rire qui monte de leurs gueules rouges et béantes : c’est un rire spontané de joie sans mélange.
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Et pourtant, il est tout aussi facile de vous noyer ou de mourir de froid dans ces mêmes canyons. On a parfois l’impression que la San Juan possède un sens de l’humour rusé, un peu comme si elle avait l’âme d’un coyote. Un jour, elle vous fait bondir sur place, le lendemain, elle vous immobilise. Elle vous dessèche, puis elle vous noie. Je me suis fait prendre un jour de mars dans un blizzard, avec un vent qui abaissait la température aux environs de moins vingt et de gros flocons mouillés qui remontaient le canyon en me lacérant comme de minuscules poignards. Je poursuivis ma marche, tombai en état d’hypothermie extrême et ne dus ma survie qu’à une grotte dans laquelle je me pelotonnai à l’abri du vent, allumant un feu à l’aide de brindilles humides et de bois flotté, et restant là à attendre que la vapeur s’échappe de mes vêtements trempés. Le lendemain, la neige fondit et le canyon s’emplit d’eau glacée à hauteur de la taille : on aurait pu se noyer dans les trous les plus profonds. Deux jours plus tard, le ciel était de nouveau brûlant et clair, l’eau de fonte avait disparu et j’avançais péniblement dans le sable sec à la recherche d’eau potable à l’ombre des rochers sous les falaises. C’est un lieu qui vous rend fou et qui vous laisse pantois, le désert de San Juan !
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