Autant philosophe que sociologue l'auteur propose une approche très intelligente de l'artisanat, dont l'apprentissage et la maîtrise du savoir-faire demande un investissement personnel très importants et des capacités acquises longuement, avec d'autres experts.
Il réhabilite les métiers manuels (dans lesquels il range avec raison les charpentiers, les ferronniers, les musiciens, les chirurgiens...) et nous propose une analyse très convaincante des raisons d'exercer des métiers manuels.
Le propos est très clair et très fouillé !
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Ce livre un peu fourre-tout (et très riche culturellement) cherche à décrire philosophiquement l'approche de l'artisan face à son métier, en englobant un ensemble de processus sociétaux. le texte est relativement confus et part régulièrement dans tout les sens, un peu à la façon d'une conférence, et mériterait d'être davantage condensé et éclairci : des pépites de réflexion côtoient de grandes tirages sur des sujets connexes (et qui auraient davantage leur place dans un appendice qu'en corps de texte). de plus, l'écriture est volontairement ouverte, parfois floue, ce qui rends la compréhension ardue.
Un bon complément à une réflexion déjà entamé sur la place de l'artisan dans le monde et la philosophie qui s'y rattache.
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Et si l’artisanat était la réponse à de nombreux maux contemporains ? Réédition du précis militant du sociologue américain Richard Sennett
Lire la critique sur le site : LaCroix
Nous pourrions croire [...] que la routine est abrutissante, qu'à faire sans cesse la même chose on s'étiole mentalement ; on pourrait assimiler routine et ennui. Rien de tel pour ceux qui cultivent des techniques manuelles. Faire et refaire une chose est une pratique stimulante pour peu qu'elle soit organisée dans l'anticipation. La substance de la routine peut changer, métamorphoser, améliorer, mais la gratification émotionnelle réside dans l'expérience même de la répartition.
p. 239
Tout métier se fonde sur une compétence éminemment cultivée. Suivant une estimation courante, il faut autour de dix mille heures de d'expérience pour produire un maître charpentier ou un musicien. Diverses études montrent que, à mesure qu'il progresse, le savoir-faire est mieux assorti au problème, comme dans le cas d'une technicienne de laboratoire qui s'inquiète du protocole, alors que les artisans aux compétences plus rudimentaires cherchent exclusivement à ce que "ça marche". La technique au plus haut niveau n'est plus une activité mécanique ; dès lors qu'ils le font bien, les gens peuvent sentir pleinement et penser profondément ce qu'ils font. Je montrerai que c'est au niveau de la maîtrise qu'apparaissent les problèmes éthiques du métier. (pages 32/33)
L'artisan illustre la condition humaine particulière de l'engagement.
Lieu physique d?une part, représentation mentale faite de croyances, de comportements et de perceptions d?autre part, la ville est à distinguer de la cité, qui renverrait davantage à la manière d?habiter un lieu. Comment allier le construire et l'habiter dans le cadre d'une éthique de la ville juste? On en parle avec Richard Sennett, sociologue, auteur de "Bâtir et habiter".
La Grande table Culture d?Olivia Gesbert ? émission du 4 octobre 2019
À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
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