Un livre jeunesse indispensable pour aborder avec les enfants la peinture de Picasso et en particulier cette oeuvre emblématique qu'est Guernica. Abondamment illustré, très bien construit, un livre idéal pour aborder l'histoire des arts du XXe siècle avec la classe ou en famille et parler d'une oeuvre engagée. Ce tableau est tellement "fort" dans le graphisme et le ressentit qu'il est facile d'en faire l'analyse et d'en discuter avec les enfants.
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Un très bel album pour aborder l'Histoire de l'art, et en particulier l'oeuvre emblématique de Picasso, Guernica, avec les enfants et adolescents.
Très riche en informations sur le contexte historique, la vie du peintre, l'élaboration et la composition du tableau, c'est aussi un beau livre, au grand format mettant en valeur les peintures et photographies représentées, que l'on peut feuilleter, lire et relire, utiliser pour des recherches ou par curiosité.
A avoir en CDI de collège.
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Lecture jeune, n°123 - L’album, qui se lit comme un documentaire, évoque le bombardement de la ville basque de Guernica par des avions allemands et italiens soutenant le général Franco. Il met en scène la réponse de Picasso à l’agression : Guernica, une longue fresque peinte dans la fièvre, en un mois, destinée à l’exposition internationale de 1937 à Paris. Le titre, Et Picasso peint Guernica, suggère que le tableau est né du heurt de deux forces antinomiques : au déploiement inhumain du fascisme répond l’indignation d’un peintre de génie. Livre d’art autant que documentaire, l’album grand format propose des reproductions en pleine page des tableaux de toute une vie et traque les méandres de la création à partir des esquisses préparatoires de Guernica. Le traitement des clichés photographiques, leur mise en page doivent beaucoup au regard de l’historien. Si le style journalistique adopté par Alain Serres rappelle celui des correspondants de guerre, la visée pédagogique du discours, la structure chronologique de l’ouvrage, l’utilisation complémentaire de l’image et du texte obéissent aux préoccupations d’un album pour la jeunesse. Tout commence par une biographie de Picasso en images et en mots. Elle insère la vie du peintre dans le contexte de l’époque. Les couleurs éclatent pour culminer dans la reproduction du tableau Intérieur avec une femme qui dessine. Une page noire ouvre ensuite le dossier documentaire qui associe photographies d’archives, coupures de journaux, commentaires de l’événement, rappel de la situation historique. Une reproduction du premier dessin griffonné par le peintre à l’annonce de la nouvelle clôt l’épisode : la maison, l’axe vertical qui s’élève vers le ciel et la ligne horizontale des corps fracassés du tableau de Guernica, tout est déjà là. Le reste n’est que travail pour dépasser la simple anecdote et faire d’un oiseau un cri, d’une mère à l’enfant mort une pietà et de la masse statique d’un taureau au regard humain l’expression de l’impuissance et de la stupeur. « L’oiseau vertical de Guernica nous crie quelque chose, aujourd’hui encore, depuis sa table, depuis son ombre. Qui l’entend ? ».Au centre du livre, une double-page à volets découvre la reproduction de la version définitive de la fresque, blanche, noire et grise, que Picasso livre le 4 juin au public. Nicole Wells
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Lecture jeune, n°123 - Cet album grand format nous émeut au plus haut point. Nous y découvrons le génie précoce de Picasso, sa finesse, son œil et son âme de peintre dès la préadolescence : couleurs éclatantes de vie et d’espoir dans les premières pages. Puis le lecteur bascule dans un univers gris et brutal : la ville de Guernica est touchée dans sa chair. Toute la virtuosité de Pablo s’exprime ici. Pendant 35 jours et 35 nuits, il dit avec son pinceau ce que lui inspirent la guerre, la mort et l’injustice. La composition du tableau, sa dynamique tragique et apocalyptique résonnent des bruits de la mort et du sang. Après cette plongée dans l’inadmissible, le peintre ose la couleur à nouveau. « C’est vous qui avez fait cela ? », lui demandera un officier allemand, pointant du doigt sa peinture, lors de l’exposition. « Non c’est vous ! », lui répondra sèchement le peintre. La fin de l’ouvrage donne à voir des couleurs plus éclatantes que jamais :« Le plus sûr moyen de crier contre la barbarie n’est-il pas de laisser chanter les couleurs de la vie ? ». Nous reconnaissons bien là le propos humaniste et citoyen d’Alain Serres. Michelle Charbonnier
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Picasso aura peint, dessiné, sculpté, découpé, gravé plus de 30000 oeuvres dans sa vie. Des chèvres majestueuses,des amoureux malheureux d'être trop heureux, des taureaux qui ne sauront jamais rien sur eux, des femmes qui voudraient que tout soit simple comme une jour de enfant, un jour de marché,des poissons,des fesses rondes comme une assiette,un masque de soleil des enfants,des oiseaux qui se croient inutiles,des arbres pour tailler des guitares,des guitares pour faire des nids d'oiseaux, toute la beauté du monde et sa tête de monstre aussi, des jongleurs fragiles,des bateaux bleus....
Le bombardement aérien de Guernica marque l’histoire des hommes : il est le premier qui vise, non pas une cible militaire, mais une population aux mains nues.
Créer,
comme des enfants créent
une grande maison
remplie de beaux chevaux,
de paisibles taureaux
et de lampes que personne
ne peut éteindre.
Le plus sûr moyen de crier contre la barbarie n'est il pas de laisser chanter les couleurs de la vie?
Lorsque, pointant du doigt l'image du massacre, un officier allemand demandera à Picasso: " C'est vous qui avez fait cela?" il lui répondra sèchement :" non, c'est vous!"
Poésie - Partout - Alain SERRES