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EAN : 9781095360002
Editeur distribué par Harmonia Mundi (07/01/2016)
3.77/5   33 notes
Résumé :
Véra et Tsiona aiment à se rappeler leur première rencontre, à quatre ans, dans un jardin d’enfants de Tel-Aviv. Véra a grandi entre un père artiste volage et une mère infirmière rangée. Tsiona a perdu son père quand elle était petite.
Après le lycée, Véra, la sensible, l’artiste, ne sait pas ce qu’elle veut faire ; Tsiona, l’effrontée, engagée dans un mouvement de jeunes pionniers, va participer à la fondation d’un kibboutz dans le Néguev.
Malgré leur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Très rare de pouvoir lire un roman traduit de l'hébreu, écrit en 2015. La traduction est très agréable à lire.
Vera et Tsilona sont d'abord deux fillettes qui vivent à Tel-Aviv et fréquentent la même école. Elles se lient d'une amitié tellement forte qu'elles se considèrent comme deux soeurs.
Toutes deux sont élevées par leur mère.
Le père de Tsilona est mort dans un accident de travail et le père de Véra est un peintre qui part souvent à Paris pour vendre ses toiles.
A la mort de sa mère, Véra évoluera vers des goûts artistiques et Tsilona aura des activités plus concrètes.
Celle-ci participera à la fondation d'un kibboutz, ce qui ne convient pas à Véra.
Des réfugiés juifs arrivent en Palestine dont Yossef, un poète qui va bien séparer les deux filles.
Nous nous situons alors avant la création de l'Etat d'Israël, une période dont je n'avais jamais lu aucun roman.
J'ai apprécié cette histoire mais j'ai un peu regretté la tristesse qui ressort du livre.
La couverture du roman est très belle, le format très agréable et les pages lisses au toucher invitent à la lecture.

Je remercie Babelio dans le cadre de Masse critique et les éditions de l''antilope pour m'avoir permis de faire connaissance avec Rachel Shalita et l'ancien état d'Israël, la Palestine, avant 1948.

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Vera et Tsiona sont amies d'enfance. Elles grandissent dans le même quartier, se confient, se disputent, se perdent de vue pour mieux se retrouver.
La vie les sépare un moment, Véra suit son père à Paris, mais cela ne dure qu'un temps et elle revient à Tel Aviv. Tsiona a rejoint un kibboutz pour vivre selon ses idéaux, bien que Vera ne partage pas du tout ces convictions, elle suit son amie dans le désert. Elle se fait difficilement (pour ne pas dire pas du tout) à la vie au kibboutz, car si Tsiona est pragmatique et terre-à-terre à l'extrême, Vera a hérité de l'esprit artiste et romanesque de son père (celui-là même qui désolait sa mère). Facilement angoissée et déçue à force de toujours rêver de plus et plus grand - ce qui l'empêche parfois de vivre pleinement sa vie. Puis une lettre de candidature d'un Juif échappé d'Europe de l'Est au début des années 1940 vient bouleversé l'équilibre précaire entre les deux amies et surtout la vie de Vera.

J'ai aimé cette histoire d'amitié entre deux filles que fond de fresque historique dans la Palestine de 1920 à 1947 , du protectorat britannique devenant pesant à l'idée de la création d'un État juif avec les contradictions et affrontements qu'elle exacerbe avec les voisins arabes. Cela m'a rappelé parfois la série "La Belle de Jérusalem", série historique tout aussi intéressante qui retrace cette même période historique. A classer dans le même type de lecture que les romans d'Elena Ferrante, ce roman, plus modeste que son homologue italien montre comment la grande Histoire a bouleversé le rapport entre les individus et leurs quotidiens.
J'ai aimé la tendresse dont fait preuve la romancière avec ses deux protagonistes qui deviennent malgré elles les figures créatrices de l'Histoire. Toutefois j'aurais aimé que certaines scènes mettant en avant les oppositions politiques (idéologiques) soient plus approfondies parfois - à l'inverse de certaines scènes de romance que j'ai trouvé sans grand intérêt. le déroulement des évènement à la fin m'a laissé un peu perplexe. Mais dans l'ensemble c'est un livre qui se lit vite - notamment grâce aux courts chapitres et à la typographie utilisée qui ne fatigue pas les yeux (certaines collections de poche pourraient prendre exemple...)- et bien.
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"Comme deux soeurs" est un roman traduit de l'hébreu ( Ahayiot ahayiot) qui nous plonge dans la Palestine des années 30 et 40, juste avant la création de l'Etat d'Israël.
Tsiona et Véra sont deux amies inséparables qui se connaissent depuis le jardin d'enfants. Tsiona a perdu son père très jeune, il était maçon et a disparu dans un accident du travail.
Véra perd jeune sa mère, son père, artiste-galeriste, passe plus de temps à Paris qu'en Israël. Elle le rejoint à Paris pour entamer des études aux Beaux-Arts mais une grande déconvenue familiale va la ramener en Israël, aux côtés de son amie Tsiona, qui vit dans un kibboutz du Neguev.
Un peu rebutée par la vie austère et rude dans le kibboutz, Véra va y développer toutefois ses talents de peintre.
Entre Véra et son amie Tsiona, un homme, Yossef, rescapé de la Shoah, noyant son désespoir dans la poésie et le rêve d'un monde nouveau...
Il veut rejoindre le kibboutz..
Un livre plein de finesse qui nous entraîne dans un tournant de l'Histoire.
Les personnages sont attachants.
Rachel Shalita, l'auteure, est née au kibboutz Tel-Yossef. Elle vit à Tel-Aviv où elle enseigne à l'école d'art Beith Berl. Elle est auteur de pièces de théâtre et de nouvelles, et coauteur de la méthode d'apprentissage L'Hébreu au présent. Comme deux soeurs est son premier roman.
Beaucoup d'éléments autobiographiques dans ce livre donc, et on se laisse porter par ce souffle de l'Histoire.
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Années vingt ou trente, hôpital Hadassah de Tel-Aviv, Dvorah donne naissance à Véra.
Elle aurait préféré un autre prénom : Tsipi, Ruthi, Shula ou Hermona. Mais Léon, son mari, a choisi Véra, en souvenir de Véra Weizmann. Trop « galoutique », juge Dvorah se pliant malgré tout au désir de son époux. « Galout », c'est l'exil, la diaspora.
Natif de Rostov-sur-le-Don, en Russie, où il a passé les vingt-cinq premières années de sa vie sous le nom de Leïb Rostovich, Léon vit mal avec cette femme née au kibboutz et native de la terre de Palestine.
Artiste peintre et amoureux de la France, il emmène sa fille de quatre ans dans son atelier rue du Prophète-Jonas. « L'art, lui murmure-t-il à l'oreille, c'est toute la vie, c'est quelque chose que tu fais parce que tu es incapable de ne pas le faire. ».
Il part souvent, à Paris, où il expose ses toiles et s'abandonne à quelques infidélités. Bien sûr, il envoie des cartes postales mais elles ne compensent pas son absence…
Un jour, Véra rencontre Tsiona. Où, comment ? Personne ne sait plus. Mais qu'importe…
Le père de Tsiona, bâtisseur, vient de mourir en tombant d'un troisième étage. La petite vit seule avec sa mère, un peu comme Véra.
A la récréation, les deux fillettes jouent à « Comment papa est tombé d'un échafaudage » sous l'oeil inquiet de la maîtresse.
Tsiona a plus de liberté que Véra : elle guide son amie dans la ville et lui fait découvrir de nouveaux jeux.
Un matin, les filles demandent à Dvorah comment devenir soeurs. « Seules les âmes sont soeurs » répond la mère, ce qui satisfait Véra mais Tsiona, entêtée, proteste : « Ce ne sont pas nos âmes, c'est nous, nous sommes soeurs. ». Et puis, l'idée lui vient que Véra pourrait même partager son père…
Découvrant enfin l'atelier de Léon, Tsiona demeure déçue par l'indifférence de cet homme et oublie sa contrariété en s'imprégnant de l'odeur du lieu, des planches fraîchement coupées, de la mer… Elle observe les tableaux et l'un d'entre eux retient son attention.
 « - Regarde, elle s'intéresse au tableau que tu n'aimes pas, dit Véra à son père. - Ce n'est pas que je ne l'aime pas, mais je pense que ça n'a pas de sens de peindre des Arabes comme on peindrait des héros bibliques. Ils risquent bientôt de nous causer de sacrés problèmes. - Quels problèmes ? demande Véra… - Des problèmes dont on ne sortira jamais. »
Lycéenne, Tsiona s'engage dans un mouvement de jeunes pionniers : elle souhaite rejoindre le Kibboutz du Néguev et vivre selon les règles de la collectivité. Elle parle « au pluriel : « Nous avons des terres » ou « Un village arabe jouxte notre kibboutz ». »
Elle souhaite même s'engager dans les troupes d'élites du Palmach. « Tu veux mourir jeune ? » lui demande Véra effrayée par une telle décision. « - Au Palmach, on se bat, on ne meurt pas » répond Tsiona portée par sa détermination sans limites et sa force de caractère exceptionnelle.
Après la Libération, les premiers survivants du génocide des Juifs d'Europe arrivent : Sacha est violoniste. « C'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un revenu de « là-bas ». Quelqu'un qui avait traversé ces atrocités et qui avait tout perdu. »
Ces rescapés doivent tenter de s'adapter à un pays dont ils ne connaissent ni la langue ni les moeurs. Étrangers parmi les leurs…
Lorsqu'il joue, l'émotion de Véra et de son père est immense, incontrôlable. Sa musique raconte ce qu'il a vécu : « Véra sentit venir une catastrophe, un cataclysme d'une ampleur inimaginable. Elle n'en serait pas la seule victime. le monde entier en pâtirait. La planète quitterait sa trajectoire. Ce malheur aurait des conséquences incalculables pour l'humanité. Les larmes de Léon n'avaient rien à voir avec la musique de Sacha. Papa pleurait sur ce monde au bord de l'abîme et sur la vie qui ne serait plus jamais la même. »
Comme deux soeurs est l'histoire de deux jeunes filles dans cette société juive de Palestine avant la création de l'État d'Israël, deux points de vue opposés sur les voies à suivre, deux destins qui vont s'entremêler dans un monde profondément meurtri et en complète mutation où chacun va devoir trouver sa place et sa fonction, ce pour quoi il est fait, ce vers quoi il doit tendre.
Et c'est difficile car tout est à construire.
« Tu ne comprends pas que pour nous il en va autrement. On n'a pas le droit de penser individuellement à ses rêves, à ses petits voyages d'agrément, à son petit confort… » sermonnera Tsiona, l'engagée, rêvant de participer activement à la construction de son pays, tandis que Véra, sensible et fragile, souhaite partir avec son père à Paris pour faire une école d'art, dans cette capitale où « le soleil a de l'éducation ».
La Palestine « n'apportera rien d'intéressant à l'histoire de l'art, explique Léon à sa fille, pour faire un bon tableau, il faut au moins quelques journées nuageuses dans l'année. le ciel bleu, ça fait peut-être du bien aux êtres humains, mais pour l'art, c'est une catastrophe. »
Véra acceptera-t-elle de partir ? Les soeurs vont-elles pouvoir se séparer ? Comment vont-elles s'inscrire dans ce monde en mouvement, tenter de le bâtir avec ce qu'elles sont, essayer d'y vivre, d'y être heureuses, si c'est possible…
Un très beau texte écrit dans une langue sobre et poétique sur le destin de deux femmes aux aspirations contradictoires dans un monde difficile où les gens souffrent et où il faut lutter pour exister, pour donner un sens à sa vie et à celle de son peuple.
Se construire et se reconstruire, coûte que coûte sans jamais rien abandonner…
Toutes deux, elles iront, empruntant chacune leur chemin… Peu importe la voie que l'on prend finalement, pourvu que l'on avance…
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Rachel Shalita raconte l'histoire de deux israéliennes, Véra et Tsiona, qui se connaissent depuis leur plus jeune âge.
De caractères totalement opposés, Véra est rêveuse alors que Tsiona est pragmatique, elles sont cependant très attachées l'une à l'autre et s'aiment comme deux soeurs. Après une enfance passée à Tel-Aviv, la vie les sépare pour finalement les réunir dans un kibboutz. Mais l'arrivée d'un jeune homme risque de mettre en péril leur belle amitié…
Cette histoire aurait pu être intéressante avec son évocation de l'implantation de la population juive en Palestine avant la création de l'état d'Israël, mais l'auteur lui donne un côté beaucoup trop sentimental et même parfois mélodramatique qui ne m'a pas convenu. Par contre, j'ai apprécié toute la partie consacrée à la vie des kibboutznikim qui illustre la confrontation entre les aspirations individuelles et idéaux collectifs.
Alors que Tsiona adhère totalement à l'idéologie socialiste et se plaît dans un mode de vie communautaire , Véra a du mal prendre part à la vie de la communauté. Elle ne s'intègre pas car elle veut garder son intimité et sa liberté. Véra et Tsiona sont si divergentes dans leurs espoirs et leurs attentes, qu'on peut se demander si leur histoire, située avant la naissance officielle de l'état d'Israël, ne préfigure pas celle de la vie politique passionnelle qui attend ce pays en devenir. Dommage que trop d'eau de rose noie le propos.
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critiques presse (1)
Telerama
27 janvier 2016
Haletant et ­intimiste, le récit donne chair à un ­moment fondamental de l'histoire ­israélienne. Et ouvre le champ d'une profonde réflexion sur la genèse d'un pays.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Sur la couverture, le titre était écrit en lettres frisottantes.
Hanefesh haksuma, L'âme enchantée.
Au-dessus, le nom de l'auteur: Romain Rolland.
Au centre, un dessin au fusain, une femme vêtue d'une robe longue, un style qu'elle connaissait, pas du Paris de l'après-guerre mais des cartes postales vendues par les bouquinistes sur les quais de la Seine.
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- L'art, c'est toute la vie, c'est quelque chose que tu fais parce que tu es incapable de ne pas le faire. L'émail, c'est autre chose. On te paie pour le faire. Tu te donnes du mal pour que ce soit le plus joli possible mais ce n'est pas absolument nécessaire. Sans l'art, rien n'est possible.
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Tsiona lut à haute voix: alef, mem, alef. Ima, maman.
Véra confirma et continua de tracer les lettres avec la pointe du couteau: tav, mem, vav, tav.
Tsiona ne saisissait pas le sens.
Véra effaça le mot à l'aide du couteau.
Elle redessina tamut, va mourir.
Tsiona comprit cette fois, mais elle se refusa à lire.
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Léon osa quelques mots d'anglais. Sacha comprenait le peu d'anglais qui lui restait de son séjour à l'orchestre philharmonique de Londres, mais pas suffisamment pour tenir une conversation. Léon tenta le français.
Sacha éclata de rire et dit en hébreu lo, lo, non, non.
Et là, il surprit Léon en déclarant:
- Ikh red yiddish.
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Une pomme et une cerise, ce sont des fruits que nous n'avons pas en Eretz Israël. Et une framboise, ça nous avons, et des myrtilles dont on fait la confiture, il y en avait beaucoup dans la forêt, ici on n'en trouve pas.
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Vidéo de Rachel Shalita
La romancière Rachel Shalita présente son roman "Comme deux soeurs", publié aux éditions de l'Antilope, en librairie à partir du 7 janvier 2016
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