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EAN : 9782709659260
120 pages
J.-C. Lattès (09/11/2016)
4.41/5   144 notes
Résumé :
« C’était un vendredi, la vie était belle ». Le cauchemar est arrivé un soir de novembre sans crier gare et la vie d’Aurélie ne sera plus jamais comme avant. Matthieu avait prévu de rentrer tôt après le concert d’Eagles of death metal. A 21h46, il lui envoie son dernier texto : « ça, c’est du rock ». Quelques secondes plus tard, les terroristes entrent au Bataclan et font basculer des dizaines de familles dans l’horreur. Matthieu ne reviendra pas.
Aurélie, au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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14 Novembre 2015, attentat au Bataclan et à des terrasses de bars parisiens. Matthieu, jeune papa trentenaire et bientôt futur papa, était sorti ce soir-là pour assister à un concert de rock. Il ne reviendra pas. Sa femme Aurélie nous raconte les jours et mois qui ont précédé puis le moment où elle a appris ce qui s'était passé, l'espoir puis le Choc quand elle a su que Matthieu figurait parmi les victimes des terroristes. L'amour de son fils Gary et la future naissance la forceront à tenir, rester en vie pour Gary et le bébé, ne pas céder au désespoir, au deuil. Mais comment rassurer un jeune enfant alors qu'on ne peut pas être absolument sûre que cela ne se reproduira plus ? Comment continuer sans l'Autre, sans l'être aimé ?
C'est grâce aux médias que j'ai découvert l'existence de ce témoignage d'Aurélie Silvestre et touchée au coeur comme des milliers de personnes, j'ai eu envie de le découvrir. J'avais déjà lu Vous n'aurez pas ma haine d'Antoine Leiris qui traite du même thème mais j'ai préféré ce livre que j'ai trouvé plus émouvant, plus touchant. Peut-être parce qu'il s'agit d'une maman qui écrit et qu'on s'imagine à sa place ? Je ne sais pas. En tout cas, il nous montre toute une vie familiale à recomposer, un avenir entaché de sang à réécrire. Ce témoignage est simple et rapide à lire, il est très émouvant. de plus, le style choisi par Aurélie Silvestre est agréable, elle écrit bien et cela renforce d'autant plus le plaisir de la lecture. Je trouve qu'écrire ou lire ce livre est un bel hommage à rendre aux victimes du terrorisme et des attentats du 14 novembre.
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Émus et bouleversés, nous poursuivons au fil des pages l'histoire d'une femme sortie involontairement de l'anonymat, une femme dont le courage nous impressionne et dont le style littéraire nous éblouit.
C'est le plus intense moment de lecture que j'ai jamais eu.


“L'homme de ma vie et le père de mes enfants est mort sous les balles des terroristes. Je viens de passer une nuit avec cette nouvelle dont je ne sais que faire….
Je me rends à l'Ecole militaire, où l'on reçoit les familles.
Mon fils dort encore, je pose la main sur mon ventre pour sentir ma fille. le soleil se lève sur la ville, toute la beauté du monde n'a pas disparu.
Je me redresse, j'essuie les larme qui coulent sur mes joues.
Les suivantes ne sont déjà plus les mêmes, qui doucement font naître la décision la plus importante de mon existence : Je vais continuer à vivre.
Je lui dois bien ça, je nous dois bien ça.
Nous serons heureux”.

C'était au soir du 13 novembre 2015, Matthieu assistait au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan. Il y était allé sans conviction, simplement heureux de savoir qu'Aurélie, sa compagne enceinte de 5 mois, profiterait de ces quelques heures de “célibat” bien au chaud sous la couette. Il avait embrassé son fils Gary âgé de 3 ans, lui avait chuchoté “à demain” et s'en était allé pour toujours.
La nouvelle tombe comme un couperet sur cette famille, la peine est trop forte pour crier vengeance, crier à l'injustice, à la mauvaise fortune. le fait est là, Matthieu ne reviendra pas, il faudra vivre, continuer à vouloir vivre.
Dans ce récit bouleversant, Aurélie Silvestre raconte son “après”, son courage pour combattre la tristesse et le désespoir. Elle rend hommage à tous ceux qui l'ont entourée, sa famille, ses amis et son fils Gary, qui du haut de ses 3 ans, comprend qu'il devra apprivoiser le manque, l'absence et accepter que l'inattendu n'est pas toujours porteur de bonne surprise.

Le départ de Matthieu est la rupture définitive avec leurs habitudes, plus rien ne sera pareil, ce sera autrement, c'est tout et il faut l'assimiler.

Aurélie a 35 ans, elle est veuve et va donner vie à Thelma, l'enfant qu'elle portait quand Matthieu est parti. Elle refuse d'être une victime, c'est Matthieu la victime, l'homme qui ne verra pas grandir son fils, qui ne verra jamais sa fille, celui qui ne vit plus.

Ce récit est un véritable hymne à la vie, à l'amour, un recueil de souvenirs qu'elle dédie à ses enfants pour qu'ils sachent qui était leur père, comment ils s'étaient rencontrés, combien ils se sont aimés. Matthieu n'est pas mort, il est vivant dans ses souvenirs, dans cette trace indélébile que sont les mots qu'elle a utilisés pour nous le raconter.
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Ainsi que le disait, si justement, Victor Hugo : « Lire c'est voyager : voyager, c'est lire ».
Bibliophile depuis toujours, je lis pour étancher ma soif de connaissances mais aussi pour m'évader.
Que j'aurais aimé ne pas avoir à entreprendre ce voyage à travers « Nos 14 novembre » de Aurélie Silverstre pareillement à celui que j'ai fait avec Antoine Leiris et « Vous n'aurez pas ma haine ».
Il y a des livres qui n'auraient jamais dû exister et ceux-là en font partie. Il y a des drames dévastateurs qui font sortir de l'anonymat des personnes qui s'en seraient bien passées. Nos auteurs sont deux d'entre-elles.
Pourquoi avoir, alors, entamé cette lecture qui ne s'annonçait pas comme un périple des plus joyeux ?
Tout simplement, pour rendre hommage à Madame Silvestre en particulier et à toutes les victimes de ces barbaries en général. Je n'étais pas habitée par du voyeurisme mais plutôt par un profond respect à son égard.
En cette veille de week-end, Matthieu, le compagnon d'Aurélie est content. Il part à un concert des Eagles of metal en lui promettant de rentrer tôt. Sauf que nous sommes le… vendredi 13 novembre 2015 et qu'il se rend au Bataclan. Il ne reviendra jamais laissant sa femme, enceinte de cinq mois, et leur fils, Gary, âgé de trois ans, seuls et désemparés.
La jeune mère, de trente-quatre ans, nous raconte sa survie dès le jour d'après la tragédie.
Tout d'abord, elle décrit ce cinquième jour de la semaine comme un vendredi des plus banals en n'omettant aucun détail : Son homme qui se lève le premier, l'instant à trois dans la salle de bain, le départ pour l'école, le boulot, le repas du soir en famille, un « je t'aime, à demain » d'un papa pour son enfant. Elle se souvient avec amour de ces instants comme étant ceux du calme avant la tempête et de cette nuit d'effroi qui va la plonger dans un chagrin incommensurable.
« Il ne reviendra pas. »
« J'entendrai l'ascenseur s'ouvrir dans le couloir à 19 heures, ce ne sera pas lui. »
« Mon téléphone sonnera à 13 heures, ce sera quelqu'un d'autre. »
« le café coulera le matin, ce sera une programmation automatique. »
« Je sentirai la cigarette dans la cour de l'immeuble, ce sera un voisin. »
« Il y aura un papier blanc sur la table de la cuisine le matin, ce sera la liste des courses établie la veille, pas un mot griffonné avant de partir. »
Quelles belles phrases pour illustrer l'absence ! Telles sont les expressions employées par notre auteure pour nous expliquer l'irréversible. A travers ces mots simples, d'un réalisme glacial, mais néanmoins bouleversant quant à leur sens, on mesure le vide abyssal laissé par la perte de celui qu'elle aime et son influence sur le quotidien.
Ce récit relate le choc qui se produit dans une vie harmonieuse. On comprend la douleur émotionnelle ressentie par la maman pour elle-même mais aussi pour son petit bonhomme. Elle nous explique qu'elle est véritablement devenue mère le matin où elle a dû lui annoncer que son père était mort.
Ceci étant dit, il ne faut pas croire que ce bouquin n'est que larmes et déchirement.
Avec des mots choisis admirablement, Aurélie s'efface pour mettre en avant son « amoureux » Elle dresse le portrait de la personne qu'il était pour que ses souvenirs ne disparaissent à jamais.
C'est un livre-testament pour que ses enfants apprennent à le connaître : « C'est une belle place, un livre, pour un mort ».
Elle a choisi le chemin de la vie et du bonheur avec la naissance de Thelma trois mois après la tragédie. « La vie après la mort et non plus la mort après la vie. »
Elle refuse d'être une victime collatérale des attentats.
C'est une véritable leçon de courage, de force écrite avec une plume juste, sincère, sans pathos.
Bien sûr, j'ai pleuré, j'ai souri mais j'ai surtout admiré son envie d'aller de l'avant sans oublier pour autant.
Bouquin lumineux qui se lit d'une traite. A lire nécessairement !
Bonne chance à cette petite famille et qu'elle soit heureuse à nouveau !




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Au lendemain du 13 novembre 2015, les Français se sont réveillés abasourdis, en état de choc. Je ne connais personne qui n'ait eu dans son entourage immédiat une personne concernée directement ou indirectement par les attentats du Bataclan, du Stade de France ou des bars du 11ème arrondissement de Paris. Depuis lors, après hommages, marches, discours, inondation de fleurs et de messages sur la Place de la République, que reste-t-il ?

Un certain temps, les gens se sont parlé, dans la rue, au marché, dans les transports en commun. On avait l'impression que si on mettait un peu de gentillesse, d'amitié, d'écoute et d'empathie dans nos rapports, on allait adoucir l'horreur. Peut-être éviter qu'elle ne se reproduise.
Et puis les mois ont passé. Les victimes directes ou indirectes se sont faites plus rares sur nos écrans, quelques livres sont sortis, comme pour apporter un peu de baume sur des blessures qui ne se refermeront pas. « Vous n'aurez pas ma haine » a figuré parmi les plus marquants, empreint de calme douloureux et de pardon. « Nos 14 novembre » vient s'ajouter aux précédents, récit à deux-trois voix, celui d'une toute jeune maman qui attend son second enfant, cette petite Thelma qui ne connaîtra jamais son père, d'un petit bonhomme de trois ans qui apprend trop tôt ce que le mot mort signifie. Il y a beaucoup de pudeur, de retenue, dans ce livre autobiographique mais aussi le souci d'écrire avec justesse, avec clarté, avant que ne se dissipent les souvenirs, même si la douleur restera, juste domptée. Elle est courageuse et lucide, Aurélie, qui ressent ce que signifie exactement être mère au moment d'apprendre à son petit garçon ce que veut dire « Papa est mort, il ne reviendra plus, plus jamais. » Bouleversant témoignage mais si fort, si juste, si dénué de haine qu'il en devient la preuve, encore une fois, que non, les barbares ne gagnent pas, ne gagneront jamais. Ils n'auront pas notre haine.
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Pas facile d'écrire une critique à peine avoir fermé un tel
livre.
Aurélie Silvestre nous livre le récit de la tragédie à laquelle elle a du faire face suite aux attentats du 13 novembre 2015. Son compagnon Matthieu fait partie des victimes du Bataclan. Elle a 34 ans, et est veuve avec un enfant en bas âge, et enceinte de sa fille.
Un récit fort en émotions, qu'on ne peut lire que d'une traite. J'ai dévoré toutes les pages de ce livre en un après-midi. L'auteur, dont ce n'est pas le métier d'écrire des livres, nous livre sans pudeur ce qu'ont été les jours suivants le drame, ce qu'est sa vie mais surtout ce qu'elle a décidé d'en faire. Car elle a décidé de vivre, d'aimer, d'avancer, autrement, sans Matthieu.
C'est un témoignage touchant, un hommage magnifique, une preuve d'amour et un merveilleux cadeau pour ses enfants. Loin d'être larmoyant malgré la dureté du thème, ce livre construit en courts chapitres, sans aucune fioriture, nous donne une véritable leçon de vie et nous prouve qu'il est possible, malgré la douleur, de trouver le chemin qui mène de la survie à la vie tout court.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Je repense aux premiers matins qui ont suivi le 13 novembre. J'ignorais encore que les réveils sont la plus cruelle des épreuves, au début. Après quelques heures de sommeil et de répit, le cauchemar reprend. Chaque matin, la même mécanique : il faut redérouler le film d'horreur, se réapproprier l'histoire et rassembler dans sa main les miettes d'énergie pour se mettre en marche.
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Quand devient-on mère ?
Quand on rêve à l’enfant qui naîtra un jour ?
Quand on décide de s’y mettre ?
Quand on le pose sur votre ventre ?
Au premier biberon ?
Au premier bobo ?
La première fois qu’il dit maman ?
Quand il faut dire à son fils que son père est mort ?
 
Oui, voilà : je suis véritablement devenue mère le matin où j’ai dû annoncer à Gary que son père était mort.
Disons qu’il m’aura fallu trois ans et une amputation pour ressentir complètement ce qu’être mère veut dire. 
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Apprivoiser l'absence, le manque, accepter une autre forme de présence, parler au fantôme, voir les signes qu'il envoie. Voilà ma nouvelle vie pour le moment.
J'avance, je recule, je tombe, je me relève. J'essaie de prendre les choses comme elles viennent.
Quand on me demande comment on fait pour se reconstruire après qu'il nous est arrivé une chose pareille, je réponds "On ne se reconstruit pas, on continue, c'est tout".
Je suis une maison cassée mais pas détruite.
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J'aimerais tant croire à nouveau qu'une maman ça revient toujours.
J'aimerais tant que le temps permette à Gary de me voir partir sans avoir peur.
J'aimerais tant que mes enfants grandissent en pensant que l'inattendu n'est fait que de bonnes surprises.
J'aimerais tant que cette histoire ne nous fige pas dans l'effroi de tout.
J'aimerais tant qu'ils aient confiance, malgré tout.
J'aimerais tant qu'ils grandissent les bras ouverts à la beauté du monde.
J'aimerais tant me dire qu'un jour ils partiront, légers, pour leur premier concert.
J'aimerais tant me dire que je ne tremblerai pas.

J'aimerais tant.
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Une magnifique histoire d'amour, brisée comme tant d'autres lors d'un vendredi 13. Le combat quotidien d'une femme, d'une épouse, d'une mère pour continuer à vivre après la perte de son grand Amour.
Au delà d'un hommage à l'une des victimes du Bataclan, un véritable texte qui vous bouleverse et vous émeut au fil des pages, vous renvoyant à votre propre grand amour ou à défaut, vos proches.
Tout en finesse, simplicité et poésie, sans amertume. Un combat au nom de l'amour, la volonté de vivre comme arme.
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