C'est comme ça que va le monde : on n'aime ni les pauvres, ni les malades, ni les innocents. Leur faiblesse nous accuse.
Je sais que je ne suis pas le seul mais j'ai honte de le dire.
Tu sais, je voudrais dire quelque chose de gai et de bon à entendre, bref une parole heureuse. Même pour un qui dort.
Comme on parle à un enfant après qu'on a calmé ses sanglots. Penché sur son petit visage tranquille et qu'on souffle doucement sur ses larmes.
Quels sont les mots, dis-moi ?
Et comment elle vient aux doigts cette légèreté qu'il faut à la caresse une fois qu'on a croisé le regard des assassins ?
Dommage que tu dormes, vieux. On ne dit pas deux fois ces choses-là.
D'ailleurs ça vient toujours quand il n'y a personne pour entendre. Peut-être qu'on parle toujours à côté et que c'est ça la tristesse.
Poésie - La poésie à quoi ça sert ? - Jean-Pierre Siméon - La nuit respire