On dit souvent que le sexe fait vendre un bouquin. Ca ne m'étonnerait pas qu'à sa sortie ce fut l'argument de vente.
Ici nous sommes en présence d'un ouvrage qui raconte les aventures libertines d'un parisien et d'une japonaise. Nous y découvrons les différences culturelles entre l'asiatique et l'occidental.
Tamako, la japonaise, vit en concubinage avec un vieux, se laisse séduire par un chaste japonais et couche ( au moins 75 fois dans le roman) avec un français dans toutes les positions et selon toutes les pratiques que la morale judéo-chrétienne réprouve.
Tout tourne autours de la frénésie sexuelles des deux personnages qui vont tout tenté pour figer leur amour par tous les supports existants: l'écrit ( ils tiennent des journaux sur leur passion), la photographie, la vidéo. Ils veulent trouver un sens à leur lien.
Le problème est que la mayonnaise ne prend pas. On s'ennuie comme des rats morts dans ce livre ( et pourtant 400 pages c'est pas indigeste).
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Abandonné ! Ce n'est pas faute d'avoir essayé mais je n'ai pas du tout accroché.
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L'amour donne du corps de l'autre, au début du moins, une vision morcelée, cubiste dirais je: pièces de puzzle dispersées, accrochées au hasard par le regard lors du coït, et qu'il nous faut réunir comme les tessons d'un vase brisé: un ventre ici, un sein là, deux seins, une épaule, une bouche, afin de tenter de faire de tout ça un tout. (p81)
- Les geishas, dit elle.
- Une femme occidentale moderne n'accepterait pas ça, enfin... qui sait ? Après tout c'est sans doute ce que certains Blancs cherchent dans une femme asiatique, cette docilité... ou apparente docilité. Le rapport physique pour vous bouddhistes, l'acte de chair est peut être moins traumatisant, moins salissant, moins culpabilisant... ça vous glisse dessus comme la pluie sur l'aile des canards, non ?
- Vous êtes un bouche-trou, dit elle.
J'éclatai de rire. Son usage erratique de la langue française l'amenait à commettre d'involontaires calembours qui trahissaient parfois des pensées secrètes dont elle était peut être en grande partie inconsciente. N'étais-je pas triplement pour elle un bouche-trou: bouche-trou dans le sens sexuel; bouche trou dans le sens pratique ( je bouche les interstices de la porte); bouche-trou dans le sens temporel: je lui servais de passe-temps, de divertissement ( de geisho donc!) en attendant qu'elle décroche le propriétaire d'un compte en banque conséquent.
En vérité, cette histoire obscure , tissu de mensonges peut être, ou de dissimulation, me troublait profondément. Tamako m’apparaissait comme une araignée s’empêtrant dans ses propres fils, pataugeant dans un incompréhensible brouet où se mêlaient ruses, sentiments, sensiblerie. Geisha donquichottesque égarée dans le crépuscule du siècle, il me semblait la voir errer, traînant les pans fantomatiques de son somptueux kimono dans les flaques d'huiles de parking ténébreux, ou les coinçant dans la rue d'acier d'un ancillaire Caddie.
- Un tringle ?
- Un flingue... et puis il vient de finir "Les confessions impudiques", ça peut lui donner des idées.
Donner à l'homme qu'on trompe un roman évoquant un vieux mari qui lit en secret les carnets de sa femme infidèle relevait soit de la niaiserie, soit du plus tordu machiavélisme. Pour arranger les choses, elle avait commencé (sur mon conseil encore) "Les liaisons dangereuses".
Intervention de Morgan Sportès pour son roman "Les djihadistes aussi ont des peines de coeur" lors de la présentation de la rentrée littéraire 2021 à la Maison de la poésie.