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Ketaki Dutt-Paul (Traducteur)Emmanuel Pierrat (Traducteur)
EAN : 9782869598027
204 pages
Arléa (07/02/2008)
3.94/5   16 notes
Résumé :
Ces sept histoires de fantômes indiens trouvent leur source dans la tradition littéraire sanskritique des revenants. C'est tout le nord-est de l'Inde et son goût du mystère qui nourrissent ici celui qui devait devenir prix Nobel de littérature. Ces contes méconnus, inédits en langue française, font de Tagore un écrivain de l'étrange remarquablement moderne.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Autant le dire d'emblée, j'ai été un peu déçu par ce recueil de nouvelles, Histoires de fantômes indiens. Bon, puisque ce recueil date de plus de cent ans et que son auteur n'est nul autre que Rabindranath Tagore, je ne m'attendais pas à lire des intrigues enlevantes ni palpitantes. De frissons, très peu ou bien pas du tout. L'élément surnaturel est assez peu présent dans ces histoires plutôt convenues et prévisibles. Souvent, les fantômes (ou esprits, parfois, ça ressemble plus à une hallucination ou à un souvenir qui hante) n'apparaissaient qu'à la fin et ne constituaient qu'un aspect négligeagle de l'intrigue. À mon avis, l'intérêt de ce recueil, comme c'est le cas des autres recueils de l'auteur, réside dans les descriptions riches et réussies des gens et des moeurs de l'époque. J'arrivais très bien à tout visualiser. Les histoires de Tagore, si elles ne comptent pas toujours parmi les plus fascinantes, constituent un voyage dans le temps à une époque pas trop lointaine mais tellement différente de la nôtre.
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Plusieurs dizaines d'années avant que la phrase « show, don't tell » (« montrez au lieu de raconter ») ne devienne la sacro-sainte règle d'écriture la plus rabâchée du net, Rabindranath Tagore prenait exactement le chemin inverse. Et prouve toujours qu'une histoire peut tout autant être efficace à travers un bon récit... où l'on ne montre rien ou presque.

Cette façon de faire se retrouve non seulement dans la structure de certaines des présentes histoires, où l'auteur entretient le mystère, voire la confusion, sur une partie des faits, mais également dans sa façon de traiter le fantastique quand il est présent (ce qui n'est pas le cas dans deux des sept récits). Sa plume se veut très sensorielle et ses fantômes, très réalistes : « Obsession » mis à part, point de vision d'horreur ici, tout est dans la suggestion d'un murmure du vent ou d'une ombre insaisissable aperçue du coin de l'oeil et ni les personnages ni le lecteur ne savent jamais vraiment s'ils rêvent éveillés où s'il y a effectivement « quelque chose ». Ceci dit, comme dans la vraie vie, l'incertitude est finalement bien plus flippante que son contraire.

De toutes façons, il s'agit moins d'histoires de fantômes que de drames humains. S'il y a bien une chose qui transparaît dans ces histoires, c'est l'injustice de la vie, que ce soit à travers les coups du sort ou la duplicité d'autrui et le fantastique n'est finalement qu'un prétexte, une béquille sur lesquelles s'appuie tout le reste : amours déçues, problèmes d'argent, de niveau social, trahisons...

Si vous voulez vraiment des fantômes et du folklore donc, vous allez déchanter sitôt les trois premières histoires passées, les suivantes faisant, au mieux, à peine allusion aux revenants.

Ce qui ne veut pas dire que la lecture, à défaut d'être joyeuse, n'est pas plaisante, la plume de l'auteur étant très belle et ne nous laissant pas le temps de nous ennuyer.

Histoires de fantômes indiens est donc un titre à découvrir, d'autant qu'il se lit très vite.

C'est peut-être là un souci, le poche d'à peine 200 pages imprimées très gros étant tout de même facturé 9€... pour un texte absolument blindé de coquilles ! le correcteur d'arléa était-il fatigué, à court de café, mal payé, tout ça à la fois ? Quoiqu'il en soit, la plume de Rabindranath Tagore méritait un meilleur traitement... Ça ne gâche pas les histoires en elles-mêmes, mais la lecture, si : quoi que mieux pour gâcher l'immersion qu'une faute grossière qui saute aux yeux ?
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles, parues surtout dans des revues à l'origine, et qui ont plus ou moins en commun d'évoquer des fantômes dans la trame du récit.

Mais ce point commun est vraiment très léger, et ces récits ne sont pas forcement fantastiques dans le sens où nous l'entendons. Dans la nouvelle la plus longue (et la moins réussie à mon sens) le mot fantôme serait presque abusif. Et puis même quand ils sont là, ces fantômes sont tellement légers, évanescents, fantomatiques, que l'on doute de leur présence et que leur influence est des plus légère. Comme sont évanescentes et arachnéennes ces histoires, contant de subtiles sentiments et sensations. Et qui n'explicitent pas, loin de là, tout ce à quoi nous assistons, un peu à travers un léger rideau, au point ou finalement nous ne sommes pas vraiment sûrs de ce nous avons pu ou pas voir.

Un peu frustrantes par construction, de vraies bulle de savon, ces récits. Mais j'ai aimé les voir flotter un petit moment avant de disparaître, comme elles risquent de disparaître relativement rapidement de ma mémoire. Mais pas sans laisser le souvenir d'une ambiance étrangement agréable.
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Rabindranath Tagore fait partie des auteurs pour lesquels j'ai une tendresse particulière car il sait "me" raconter des histoires. Ses romans et nouvelles, qui semblent presque toujours anodins et champêtres, analysent la société indienne tout en dénonçant ses dysfonctionnements dans un style acidulé qui ne manque jamais d'humour ni de poésie. Et ce recueil de nouvelles n'a pas failli à la règle : statut des femmes, traditions, avarice, statut des enseignants, autant de thèmes que Tagore décortiquent dans son style incisif. Un vrai régal de lecture !

Dans "Le squelette", un homme fait la conversation avec un squelette. Avant de devenir ce squelette, c'était un être humain, une femme d'une grande beauté qui, par malchance perdit son mari deux mois seulement après leur mariage. Considérée comme une Vish-Kanya par sa belle-famille (femme venimeuse), elle retourna vivre chez son frère célibataire mais lorsque l'amour a frappé à sa porte, pouvait-elle le laisser s'épanouir ?

Dans "Les pierres affamées", un voyageur raconte son histoire peu commune à son voisin mais le temps du voyage sera-t-il suffisant pour exprimer l'attraction qu'a exercé sur lui un palais abandonné ?

Dans "Obsession", un maître d'école explique avec beaucoup d'enthousiasme pourquoi et comment l'occidentalisation avec son modernisme et ses études affaiblissent les hommes et les soumettent à leur femme... J'ai trouvé ce récit très savoureux et ne manquant pas de piquant...

Dans "La fortune abandonnée", l'avarice d'un homme fera son malheur (et celui de ses héritiers)...

Dans "Le précepteur", l'attachement d'un maître à son élève provoque jalousie et suspicion des parents. Chassé de la maison, le précepteur devra survivre mais lorsque son élève vient le trouver pour lui demander son aide, saura-t-il la lui refuser ?

Lire la suite :
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Rabindranath Tagore (1861 - 1941) est un compositeur, écrivain, dramaturge et philosophe indien dont l'oeuvre a eu une profonde influence sur la littérature et la musique du Bengale à l'orée du XXe siècle et a été récompensée par le Prix Nobel de littérature en 1913.

Dans ces histoires de fantômes, il nous propose sept nouvelles fantastiques et poétiques à la fois, narrant l'histoire, entre autres, d'un squelette paré de bijoux ou de pierres maléfiques assoiffées de vies humaines. Ma préférence va à la dernière, intitulée « la morte vivante », pour son humour noir. L'auteur nous y raconte en effet les mésaventures d'une femme qui, à la suite d'un malaise, va passer pour morte. Elle n'aura d'autre solution, pour prouver à tous qu'elle est bien vivante, que de mourir enfin.

Je dois avouer, même si je suis toujours heureuse de découvrir un auteur qui m'était jusqu'alors inconnu, que j'ai été un peu déçue par ce livre. Non par sa qualité (la poésie émane de chaque récit), mais parce que je m'attendais à des histoires fantastiques de bout en bout, or ce n'est pas le cas. Ces revenants ne le deviennent qu'à la fin de chaque histoire, après leur décès. le surnaturel ne fait donc que pointer le bout de son nez, or c'est ce que je recherchais en achetant ce recueil.

Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Cher monsieur, est-ce bien viril que d'estimer continuellement l'amour d'une épouse à la fragile échelle de ce que l'on reçoit ou ne reçoit pas ? N'est-ce pas plutôt un bon calcul dans la vie conjugale, que de laisser l'épouse à ses affaires et de vaquer aux siennes ? Est-ce opportun de s'inquiéter de ce qu'elle a dit ou de ce qu'elle n'a pas dit, de se préoccuper de savoir vers où penchent ses sentiments ? De s'inquiéter de ce qui, dans son comportement, est explicite ou implicite ? D'être préoccupé par l'immensité que recèle la moindre goutte de son amour ? Dieu n'a pas donné à l'homme de comprendre l'amour de façon aussi délicate : ce n'était pas nécessaire. Les femmes soupèsent naturellement chaque brin, chaque signe de l'amour ou de la haine d'un homme. Elles déchiquettent, mettent en miettes, cueillent et démêlent son comportement réel, ce qu'il affirme, ce qu'il fait. La force de la femme repose dans l'amour de l'homme, c'est son capital dans les affaires de la vie." (Arléa - p.58-59).
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Prendre soin de l'enfant d'une autre peut créer des liens émotionnels très forts, car il ne peut exister de sentiment de possession. La seule revendication possible est celle de l'amour.
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En proie à une forte pression, même le héros des hautes sphères de la poésie, s'il lui faut exposer à sa femme bien-aimée des problèmes de traites, d'hypothèques ou de billets à ordre, ne peut faire autrement que de s'exprimer d'une voix étranglée ; les mots lui manquent, et il ressent un irrésistible engourdissement des sentiments ; des spasmes de douleur s'emparent de lui tandis que la discussion reste d'une trivialité évidente. Le pauvre Phanibushan ne pouvait dire de manière résolue : “Mon amour, je rencontre en ce moment quelques difficultés, donne-moi tes bijoux.”
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L'amour dans la maison est comme le crédit en affaires.
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Videos de Rabindranath Tagore (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rabindranath Tagore
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix Béatrice Valantin : voix, clavier Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion Guillaume Leprevost : basse, guitare Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku Madalina Obreja : violon Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020. Plus d'informations sur www.deleyaman.com À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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