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Jacques Mailhos (Traducteur)
EAN : 9782351780176
411 pages
Gallmeister (02/05/2008)
3.81/5   27 notes
Résumé :
Aux commandes d'un antique Cessna, un jeune naturaliste téméraire et un pilote vétéran de la Seconde Guerre mondiale décident de suivre la migration d'un faucon pèlerin à travers l’Amérique. Ce périple inédit les entraînera du golfe du Mexique aux confins de l'Arctique et ne manquera pas de mettre leur vie en danger : après avoir dérobé du matériel militaire, s’être fait arrêter par la police et menacer par des trafiquants de drogue, les deux hommes ne reviendront p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En vol est l'histoire vrai de deux hommes, un ornithologue amateur éclairé et un vieux féru d'aviation, qui s'élancent à la suite d'oiseaux en migration. Pas n'importe quels oiseaux, pas ceux que l'on associe spontanément aux migrations, non, des faucons pèlerins, de la sous-espèce tundrius. Des machines à tuer, petites et compactes, au vol précis et aux serres aussi acérées que leur regard.
Alan Tennant nous décrit là une aventure bien singulière, et pourtant je n'ai pas réussi à monter à bord de cet avion. Il me semble que le récit manque trop d'unité, d'abord parce qu'il est en réalité composé de trois moments distincts (une migration du Texas au Canada, puis une randonnée solitaire au Canada quelques temps plus tard, et enfin une autre migration du Texas au Belize) qui coupent la lecture, et ensuite parce qu'il me semble que le livre manque d'un point de vue. Les récits de voyage ne sont pas, me semble-t-il, une litanie de souvenirs et d'anecdotes, l'écrivain doit leur donner une cohérence et doit avoir un propos, ou tout du moins un fil directeur qui ne soit pas seulement l'écoulement des jours. Alan Tennant, pour sa part, oscille entre les descriptions de paysage et les considérations ornithologiques (au demeurant souvent intéressantes même si parfois peu rigoureuses d'un point de vu scientifique me semble-t-il) et les considérations sur sa vie et ses choix. Passant sans cesse de l'un à l'autre sans lien et avec d'incessantes redites, cela donne un caractère décousu au texte. En l'absence de dates ou d'autres repères temporels, je n'ai pas même d'idée de combien de temps j'ai suivi cet avion dans ses pérégrinations, mais j'ai fini par avoir hâte de finir ce livre pour passer à autre chose.
Je dois avouer aussi que je n'ai finalement pas réussi à comprendre cette frénésie aéronautique. Pour un ornithologue qui peut passer des jours à observer un nid, qui est prêt à sacrifier sa relation amoureuse pour courir après les oiseaux, quelle est la motivation à suivre un point sur un écran de radar, puisque jamais il ne verra plus ces oiseaux après les avoir bagués et équipés d'un émetteur. C'est ce que dit Alan Tennant à un moment : « Bientôt, le minuscule point noir frétillant que Vose et moi n'avions eu que rarement l'occasion d'apercevoir demeurerait tout ce que nous connaîtrions jamais d'elle. Et pourtant, Amelia n'avait pas été qu'une abstraction. Nous avions volé là où elle avait volé, avions vu la terre qu'elle avait scrutée de ses yeux. Nous avions éprouvé les mêmes vents qu'elle, nous avions plissé les yeux pour percer les mêmes brumes, affronté les mêmes tempêtes et les mêmes pluies qu'elle avait éprouvées dans chaque nerf, chaque os creux, chaque plume de son corps aux muscles d'acier. / Et c'était parfait comme ça. (…) J'étais heureux que nous n'eussions partagé son existence que de loin. » (p. 195-196, Chapitre 16, “Bon vent”, Deuxième partie, “En vol”). Cela résume finalement assez bien mon incompréhension face à ce livre.
Dommage, car l'idée était bonne, j'aurais même aime que le livre soit accompagné de quelques photos de paysages et d'oiseaux. Les droits ont été achetés en vue d'une adaptation au cinéma, et c'est le genre de livre (rare) pour lequel le film pourrait bien être meilleur que le livre, s'il arrive mieux que l'auteur à donner une cohérence à l'ensemble.
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le héros (et il le vaut bien!): falco pelegrinus, alias le faucon pèlerin. (Pour tout savoir sur ce magnifique oiseau, c'est ici) . Une bestiole fascinante d'à peine un kilogramme, mais d'un mètre d'envergure, qui peut atteindre 300 km/h en piqué, peut apercevoir une proie à des kilomètres, et pratique le ravitaillement en vol! Attention âmes sensibles, c'est un prédateur carnivore, qui n'a à se soucier que des grands-ducs... et des hommes...



Les autres personnages : Encore une fois des fanas un peu décalés! Alan Tennant, ornithologue, et George Vose, pilote. A bord d'un vieux Cessna rafistolé et pas toujours fiable, ils décident de suivre la migration d'un faucon pèlerin du Golfe du Mexique jusqu'en Alaska, et en seconde phase, du même Golfe du Mexique jusqu'en Amérique centrale. Pour ce faire les oiseaux sont capturés à l'aide d'un appât (un pigeon vivant, qui, s'il en réchappe, aura eu la peur de sa vie), munis d'un émetteur et relâchés puis surveillés grâce à un récepteur. Depuis ces études se font en suivi par satellite.


Ne pas s'imaginer que nos deux lascars ont volé aile à aile avec le faucon! En fait il ne le voyaient pas réellement. Mais

"nous pouvions suivre son vol au fil de chaque spirale ascendante, voir à quel moment elle quittait les vautours pour planer en solo, et presque prendre son pouls.

C'était enivrant. Sans la déranger, sans même qu'elle sache que nous existions, nous arrivions à la connaître chaque jour un peu mieux, à identifier la structure de ses allées et venues, à reconnaître ses phases de chasse, au point de pouvoir prévoir ce qu'elle allait faire quand il se mettait à pleuvoir ou quand il faisait beau. Personne n'avait jamais vécu ainsi avec un faucon sauvage, à des milliers de kilomètres de sa falaise, de son aire de reproduction, à mi-chemin de son pèlerinage solitaire à travers les continents."

En effet l'avion et le faucon vont se trouver dans les mêmes brouillards, les mêmes tempêtes, les mêmes vents.



Un voyage à travers l'Amérique

Vu de haut, bien sûr, mais les rencontres sur terre valent aussi leur pesant de cacahuètes, les petits aéroports et les villes ou villages alentours recèlent leur lot de personnages pittoresques. Sans parler des ours...



Oui, mais pourquoi?

Dans l'histoire il y a les recherches en cancérologie et aussi l'armée (mais l'auteur n'a pas trop compris pourquoi cette dernière finançait les recherches).

Les faucons étaient considérés à l'époque comme d'excellents baromètres de l'état de l'environnement. Les plaquettes sanguines devaient permettre d'élaborer un état des lieux de la pollution aux composés organochlorés. Plus clairement, on s'était aperçu qu'à cause du DDT les coquilles de leurs oeufs étaient plus minces, d'où grosse mortalité.

Ensuite Tennant et Vose, complètement fascinés, en ont fait une quête personnelle, absolument passionnante.


Un récit d'aventures, donc!

Suivre un faucon réclame beaucoup d'attention, surtout quand les éléments s'en mêlent! Il a fallu un pilote aussi chevronné que George pour que nos deux pisteurs échappent plusieurs fois à des catastrophes, sans parler de la vétusté du coucou qui les transportait. Des moments à couper le souffle!

De plus au départ l'armée leur cherche des poux, ensuite il s'agit de la police montée, car si le faucon ne demande pas l'autorisation de pénétrer dans l'espace aérien canadien, le Cessna, lui, doit s'y soumettre, non? En Amérique centrale, police et trafiquants de drogue se méfient de ces types qui prétendent suivre un oiseau...



Conclusion

Voilà un récit absolument captivant, bien écrit, bien mené, qui sait distiller des informations sur le faucon pèlerin (saviez-vous -moment kulturel- que Shakespeare a employé dans ses pièces et poèmes près de deux cents cinquante mots et expressions de fauconnerie?), et rappelle que lorsque l'homme pollue, toute la chaîne alimentaire est concernée, vers, insectes, oiseaux, faucon pèlerin, donc, ... et les hommes. Les produits défoliants que Tennant et Vose ont vu déverser sur les cultures ne laissaient sûrement pas les paysans locaux indemnes. Une aventure humaine aussi, qui culmine au magnifique passage à Xunantunich, où l'auteur comprend ce qui pour lui est en fait l'essentiel.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Je suis particulièrement contente de pouvoir faire découvrir ce beau titre de la collection NW de Gallmeister. C'est à la fois un récit de voyage et un vrai livre d'écologie qui traite des problèmes rencontrés par la faune sauvage, surtout en matière de pollution.

Ici, Alan nous conte l'histoire de sa folle jeunesse et du rêve qu'il a en partie réalisé : suivre la migration des faucons pèlerins. Il embarque avec lui un vétéran et as de l'aviation, George Vose, (le tandem qu'ils forment est plutôt savoureux...) afin de suivre la migration d'un faucon (en fait il y en aura plusieurs au fil des mois :Amélie, Anukiat, Nina Gorda, Delgada. On s'attache très vite à ces magnifiques rapaces, on s'inquiète, on tremble, vont-ils échapper au grand-duc ? Vont-ils s'empoisonner ? Se faire tuer par les hommes ? ) équipé d'un émetteur radio. Pouvez-vous imaginer ça ? Un naturaliste enthousiaste et un vieux pilote ronchon suivant des rapaces à bord d'un Cessna ?

Mêlant explications scientifiques passionnantes sur les techniques de vol - et de survie - des faucons, aventures en tous genres (j'ai cessé de compter les passages où Alan est persuadé que l'avion va se crasher) et journal de voyage, ce formidable récit est une invitation au voyage et à la découverte de la faune sauvage.

Je regrette souvent que certains naturalistes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, se contentant d'étudier une espèce en particulier, en faisant abstraction de leur milieu et des autres espèces. Ici heureusement, ce n'est pas le cas car le témoignage d'Alan est émaillé de considérations écologiques sur les ravages de la pollution (le DDT surtout mais aussi le paraquat en Amérique du sud) chez les oiseaux, sur les paysages fabuleux des contrées encore intactes (mais où l'on voir aussi les ravages opérés en Amérique du sud par l'exploitation du pétrole et al lutte contre les trafiquants de drogue), le mystère plane toujours sur la migration des pèlerins, et après tout, c'est aussi bien...

C'est aussi l'histoire d'un homme qui a eu l'audace de donner corps à son rêve, et de trouver un sens à sa mission, et même à sa vie, comme il le dit à la fin de son récit. J'ai aimé ce mélange de faits scientifiques et de poésie (ses descriptions des milieux naturels m'ont parues poétiques, et oui..., bref, une belle plume, sans jeu de mots) pour un bel hymne à la liberté. D'ailleurs, en 2005, Robert Redford a acheté les droits d'adaptation. Je ne sais pas s'il compte réaliser le film ou s'il passera le flambeau, faute de temps, mais il est facile de comprendre pourquoi un tel livre peut susciter l'enthousiasme.

Bref, j'ai été conquise aussi bien par le contenu, c'est du très bon Nature writing, que par la personnalité de Tennant et la qualité de sa prose.


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Ce récit de voyage nous invite à accompagner Alan et Georges Vose à la poursuite de plusieurs espèces de faucons pèlerins en migration. A bord d'un Cessna Skyhawk, l'aventure débute par la capture et le baguage d'oiseaux à Padre Island (première partie), puis "Piloto" et "Capitan" se dirigent vers l'Alaska (deuxième partie), où Alan passe un long séjour, avant de descendre vers le Mexique et le Belize (troisième partie). Pour ce faire, ils font appel à leurs réseaux d'amis et de connaissances, ainsi qu'aux autochtones qu'ils rencontrent et que leur aventure intrigue. Ces migrations se déroulent aux bruits du moteur de l'avion, et de ses ratés, aux bips plus ou moins puissants des émetteurs, dans le silence et l'attente, sans fin. Alan Tennant rapproche ses descriptions de faunes et de flores de ses connaissances acquises sur le contexte écologique local et met en avant les impacts de la transformation de la nature par l'homme. Sous couverts de poursuite d'un quelconque but scientifique (Alan) et du plaisir de voler (Vose), la poursuite de ces ombres aviaires qu'on ne voit presque jamais, la passion qui anime chacun d'eux, cachent en fait un but indirect : une quête de soi, du sens à donner à sa vie et des choix à faire entre le quotidien et la passion.
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Je ne sais plus par quel biais j'ai connu ce livre et eu très envie de me l'acheter mais peu importe je ne suis pas déçue… c'est une plongée avec deux amoureux de la nature et des animaux mais également deux hommes en quête de sens et en apnée dans le monde des humains tel qu'il va.. et pourtant il s'agit bien d'un périple en avion pour suivre des faucons pèlerins et pour devenir témoins de la vie animale et de l'impact de l'homme sur leur existence si fragile. le récit n'est pas linéaire mais passionnant…
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Pour l'essentiel, nous n'avions connu Amelia que sous la forme d'un signal radio, comme un être théorique et abstrait. Mais elle nous avait guidés comme un ange sur plus de trois mille kilomètres, et rien n'eût pu nous mener aussi loin que la force acharnée de ses ailes et la puissance du rêve qu'elle portait en son coeur.
Bientôt, le minuscule point noir frétillant que Vose et moi n'avions eu que rarement l'occasion d'apercevoir demeurerait tout ce que nous connaîtrions jamais d'elle. Et pourtant, Amelia n'avait pas été qu'une abstraction. Nous avions volé là où elle avait volé, avions vu la terre qu'elle avait scruté de ses yeux. Nous avions éprouvé les mêmes vents qu'elle, nous avions plissé les yeux pour percer les mêmes brumes, affronté les mêmes tempêtes et les mêmes pluies qu'elle avait éprouvées dans chaque nerf, chaque os creux, chaque plume de son corps aux muscles d'acier.
Et c'était parfait comme ça. La suivre de plus près eût été comme dresser un faucon à se poser sur le gant de son maître. Amelia n'avait jamais appartenu qu'à elle seule. Toujours indomptée, elle avait vécu et abandonné sa vie aux caprices de la chance et des capacités individuelles qui déterminent l'existence de toutes les créatures sauvages. J'étais heureux que nous n'eussions partagé son existence que de loin.
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Un jour, dans le Serengeti, des lions étaient venus nuitamment au point d'eau où j'avais dressé ma tente après le départ des clients que je guidais. J'entendais le gargouillis des gros estomacs des félins et le bruit de tuyau d'arrosage -suivi de la puanteur âcre des mâles qui urinaient pour marquer leur territoire, et je fis la seule chose -parfaitement inutile- que je pouvais faire: je restais parfaitement immobile, au centre exact de ma tente, maximisant les soixante centimètres d'espace qui me séparaient de chaque côté des minces écrans de nylon formant mon seul rempart entre moi et ces si proches et si terribles griffes.
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Quels motifs ? Quels motifs étaient valables pour suivre un faucon jusqu'à son lieu de nidification, au nord du Cercle polaire? Personne ne s'était encore jamais lancé dans une telle aventure. Mais j'avais devant moi le seul individu au monde avec qui elle était possible.
J'accrochai le regard de Vose.
-Mes motifs sont les mêmes que les tiens, George, dis-je.
De grands cumulus noirs se formaient dans le ciel, au-dessus du Shyhawk. Nous évitâmes chacun le regard de l'autre en levant les yeux vers eux.
-Aller là où personne n'est encore jamais allé.
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Peu après le décollage, George avait affectueusement tapoté les sièges tapissés.
-Tout est d'époque dans cet avion, dit-il en souriant. Même le pilote.
Sur quoi, à mille pieds d'altitude, ma porte s'ouvrit.
-Le vent la refermera, fit-il en haussant les épaules.
Le vent se montra cependant assez peu coopératif et, jetant par cette ouverture un regard ébahi vers la terre, je songeai qu'il n'y avait rien de tel que de voir le plancher des vaches très loin sous ses semelles pour se souvenir de ce que voler veut vraiment dire. Puis je tendis le bras et claquai violemment la porte.
La secousse fit s'ouvrir celle de George.
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L'agriculture américaine utilise aujourd'hui neuf fois plus de pesticides que pendant la période d'après-guerre où les faucons pèlerins subir leurs spectaculaire déclin, mais elle perd une proportion de ses récoltes deux fois plus élevée à cause d'insectes devenus résistants aux poisons chimiques.
George regarda la terre par sa fenêtre.
-Je les avais toujours trouvé plutôt jolis, moi, ces champs de céréales. J'aimais bien voler au-dessus d'eux.
Puis il se tourna vers moi et ajouta:
-Enfin, avant.
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