Edith Thomas, 1909-1970, est une autrice, archiviste, journaliste, journaliste-reporter, femme de lettres, engagée politique au PCF, résistante durant la 2nde guerre mondiale, notamment figure importante de la résistance intellectuelle. En aviez-vous déjà entendu parler ? Pas ou peu, et pourtant elle a été reconnu par ses paris ne son temps : 1er roman 1934, récompensé lors de sa sortie (En 1934 La Mort de Marie obtient le prix du Premier roman, décerné par La Revue hebdomadaire), comme
les « Pétroleuses » (1963, Prix Femina-Vacaresco), ou Rossel (1967, Prix Gobert)
Mais, comme beaucoup de femmes dans l'Histoire, son engagement, ses actions et ses productions ont été invisibilisées au fil du temps ; c'est également le cas de l'engagement politique et de l'implication des femmes dans le mouvement révolutionnaire qu'est la Commune de 1871.
Par cet essai historique, Edith thomas s'attache à remettre ces femmes en lumière.
J'ai énormément appris, et notamment :
- Des détails sur La Commune elle-même que je connaissais. Révolte populaire contre le gouvernement élu et contre la capitulation face à la Prusse, le tout accentué par la misère extrême du peuple, elle s'achèvera par une répression violente nommée « la semaine sanglante ».
- Sur la condition des femmes à cette époque, et du peuple de façon plus générale, notamment dans les milieux ouvriers. L'enquête sociale sur les métiers exercés à l'époque, les salaires et la mise en contexte avec le coût de la vie, est particulièrement éclairante et marquante. Elle rend palpable une réalité que notre inconscient connait mais ne visualisait pas, jusqu'à présent, avec autant de réalisme.
- Les idées très modernes véhiculées au sein des activistes de la Commune, notamment en matière d'éducation, sur la question de la prostitution…
Pour quoi ce titre de « Pétroleuses » entre guillemets ? Car Edith thomas veut démontrer que ce terme est un mythe créé pour dévaluer le rôle des femmes et les faire passer pour des incendiaires hystériques et meurtrières.
J'ai particulièrement aimé les portraits de femmes qu'
Edith Thomas nous propose. Elles sont impressionnantes de par leur force, leurs idées, leur modernité (indépendance, union libre, mise en place de structures associatives…) et attachantes, sans pour autant que l'autrice ne les idéalise dans un manichéisme qui manquerait de subtilité. Bien que les propres idées de l'autrice transparaissent dans le récit, je l'ai trouvé plutôt objective, n'hésitant pas à critiquer certains comportements ou prises de position au sein de son propre bord politique.
Pourquoi ce titre de « Pétroleuses » entre guillemets ? Car Edith thomas veut démontrer que ce terme est un mythe créé pour dévaluer le rôle des femmes et les faire passer pour des incendiaires hystériques et meurtrières.
En résumé, c'est un récit passionnant, très accessible, que je recommande à tous ceux qui aiment l'Histoire et qui s'intéressent aux rôles (mal connus) des femmes