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Anne Debarède (Traducteur)
EAN : 9782020197229
277 pages
Seuil (31/12/1992)
3.41/5   76 notes
Résumé :
En Angleterre, les Républicains gagnent les élections. Première mesure : abolir la monarchie. La famille Windsor est immédiatement expulsée de Buckingham. Shocking ! Pour apprendre à vivre avec le peuple, ils sont relogés dans un quartier misérable de Londres. Le royal cauchemar commence : la reine fait la cuisine et le ménage, le prince Philippe reste au lit, Diana économise et Charles se bagarre ...

"Comment s'y prenaient donc les gens ordinaires ?"... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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« Je n'ai pas d'argent, les télécommunications britanniques menacent de me couper le téléphone ; ma mère pense qu'elle est revenue en 1953 ; mon mari se laisse mourir de faim ; ma fille s'est embarquée dans une romance avec mon poseur de moquette ; mon fils passe devant le tribunal jeudi ; enfin, mon chien a des puces et tourne au hooligan. »


Cette phrase résume à elle seule la démarche incongrue, désinvolte et bien sûr désopilante de Sue Townsend  dans ce roman publié en 1992 : imaginer le quotidien de la famille royale anglaise dans des petits pavillons mitoyens d'un quartier défavorisé. L'auteur imagine avec beaucoup d'humour des situations cocasses dans cet univers parallèle où la reine se voit déchue du trône suite à l'élection frauduleuse d'un opposant politique. « Les parasites royaux mèneront une vie ordinaire au milieu de gens ordinaires. Il est rigoureusement interdit, sous peine de graves poursuites, de s'incliner devant eux, de leur faire la révérence ou de leur manifester les formes anciennes de respect. » C'est donc sur un ton gentiment satirique qu'on voit cette icône en découdre avec des problèmes quotidiens et qu'on mesure le décalage culturel, linguistique, humain qui la sépare de ses sujets. Ainsi lui faut-il apprendre à faire le thé, à s'improviser sage-femme d'un jour pour accourir à la rescousse de ses voisines, à se mettre en quatre pour trouver des solutions à chaque problème, cependant que le prince Philipp fait une dépression, que Charles se passionne pour le jardinage et que Diana se pose des questions au sujet de sa garde-robe. Tout son univers jusque-là parfaitement contrôlé, huilé, jusqu'aux fréquentations du chien est désormais chamboulé : « Jusqu'à présent, Harris n'avait jamais été autorisé à se croiser avec une personne de son choix. Toutes ses précédentes liaisons avaient été arrangées par la Reine. Il pensa qu'il était grand temps de mettre un peu de romance dans sa vie. »
Mais loin de se lamenter et de se ridiculiser, la reine prend les événements à bras-le-corps pour affronter ce tournant inattendu dans une existence qu'on imagine sans peine matériellement confortable jusque-là. Elle m'a donc paru fort sympathique tout au long du roman par son sang-froid, sa combattivité et sa gentillesse à l'égard des voisins.
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Tandis que le Parti Républicain populaire vient de remporter les élections en Grande-Bretagne, la première décision prise par Jack Barker, le premier ministre, est de destituer la famille royale de ses droits. Il a été décidé qu'ils seraient tous relogés dans des logements sociaux d'une banlieue londonienne. La Reine et son mari le Prince Philippe, la Reine mère, Margaret, le Prince Charles, Diana et leurs enfants William et Harry ainsi que la soeur de Charles, Ann, sont ainsi relégués au rang de simples citoyens. Pire encore, de citoyens pauvres. Leurs pavillons offrent le minimum de confort, ils doivent courir après les aides sociales pour joindre les deux bouts et s'adapter à leur nouvelle vie. Face à l'adversité, personne ne sera épargné, pas même Harris, le petit chien de la reine...

Dans cette fable loufoque qui connut un joli succès en Angleterre à sa sortie en 1992, les situations cocasses s'enchaînent sur un rythme trépidant. Les personnages sont tous plus drôles les uns que les autres. Charles est particulièrement attachant dans son rôle de prince rebelle, ravi de fuir une vie qu'il n'a pas choisi. Je ne suis pas certaine qu'un tel roman aurait pu être publié après la mort de Diana, qui marqua profondément nos voisins anglais. Elle apparait d'ailleurs ici sous un jour peu flatteur ; potiche et matérialiste à souhait, plus préoccupée de sa garde-robe perdue que de ses enfants ! Un autre personnage attire lui aussi assez peu la sympathie : le Prince Philippe, l'époux d'Elisabeth. Geignard, prétentieux, vulgaire et autoritaire, ce dernier ne cesse de s'apitoyer sur son sort et refuse de quitter son lit depuis qu'ils ont été chassés de Buckingham. Celle qui s'en tire le mieux est sans doute la Reine elle-même. Se démenant pour obtenir quelques aides sociales, elle n'offre pas l'image d'une reine déchue mais d'une femme combative et humaine, qui en a vu d'autres et refuse de se laisser abattre. Elle force le respect et recèle de forces insoupçonnées ; comme sa capacité à s'adapter à son nouvel environnement... Quant à son petit chien, il m'a fait rire tout au long du livre, se découvrant des accointances avec la bande de canidés étiquetés "gros durs" du quartier, rêvant de crasse et d'aventure ; un vrai "héros" à part entière !

Mais La Reine et moi, ce n'est pas qu'une étonnante galerie de personnages. C'est aussi une féroce satire sociale, qui montre une classe populaire anglaise misérable, illéttrée, privée d'accès aux soins, au travail, à l'éducation. Où tout se révèle compliqué. Et notamment le système d'attribution des allocations, totalement ubuesque. Je dois reconnaitre que j'ai été surprise de ces descriptions ; je ne pensais pas que la situation économique était si catastrophique en Angleterre, dans les années 90. Pourtant, après avoir mené quelques recherches, j'ai effectivement pu lire que "Dans les années 90, le Royaume-Uni connaissait la pauvreté des enfants la plus élevée de l'UE". Pour l'auteure, qui s'est mise à écrire pour subvenir aux besoins de sa famille, on sent que ce sujet est important. Pour la lectrice française que je suis, je dois avouer que j'ai été parfois incrédule...

Les atouts de ce roman sont indéniables et j'ai passé un très agréable moment en le lisant. Mais je dois aussi être franche en vous révélant que la fin m'a extrêmement déçue ! Je ne pensais vraiment pas que Sue Townsend "tomberait" dans cet écueil... trop attendue, elle contredit intégralement le parti pris de produire un roman décalé et impertinent. Cette chute consensuelle au possible m'a vraiment agacé et a, en partie, gâché le souvenir de cette lecture au sujet drôle et culotté. La messe est dite... God Save The Queen.

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Donc nos voisins d'Outre-Manche ont renversé la Monarchie.

Par conséquent, plus de famille royales, de mariage de princesse à faire rêver toutes les midinettes du royaume (du monde même). Et accessoirement plus de prince sur lesquels pourront fantasmer, ces jeunes filles de bonne famille bien éduquées, mais qui ont quand même la tête près du bonnet.

En un mot comme un cent, Oh my Gosh !! le monde serait-il devenu dingue. Hé oui, mine de rien avec ce coup de folie l'on perd la plus grande institution et machine à rêve. Sur quel cancan, rumeur, fantasme le bas peuple va-t-il pouvoir lâcher son imagination débordante ?!

Voilà en gros mon premier ressentit à la lecture du résumé. Qu'un auteur touche à la famille royale est assez courant, mais qu'il renverse la Monarchie ! Voilà qui est plus surprenant.

C'est donc avec impatience, que j'ai ouvert la reine est moi.

Sue Townsend offre ici un récit écrit avec une certaine finesse qui plonge facilement le lecteur au coeur des évènements. Les situations prêtant à rire sont distillé avec savoir faire, rien est laissé au hasard, on s'imagine très bien l'embarras de l'ex-famille royale. Leurs débuts chaotique dans ce nouvel environnement nous fait sourire, même rire. Une découverte pour eux, qui est rafraîchissante pour nous. Pourtant, malgré tout ce livre à finir par perdre de son attraction. Passer l'installation l'histoire stagne, aucune grosse nouveauté. Certes l'humour est toujours présent mais l'on a fini avec les moments de rire. J'avoue être reste devant certaine page avec la simple interrogation "Oui, donc ??".

Je ne sais pas si quelque chose m'a échapper durant la lecture de ce livre, ou si c'est l'image que je m'en faisais. Toujours est-il que la Reine et moi est un livre qui m'a laissé sur ma faim.
Au final, ce fut quand même une lecture agréable.
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J'ai bien aimé lire ce roman, on sourit souvent, ce qui fait du bien, les bons livres amusants ne sont pas si fréquents.
On sent une vraie tendresse de l'auteur pour la Reine, nettement moins pour le reste de la famille royale !!
Comme d'autres je serais curieuse de savoir comment a été reçu ce livre par les Britanniques.
Déjà la note au début, (oeuvre de fiction.Toute ressemblance avec des noms, des personnages, des lieux ou des événements existants n'est que pure coïncidence) qu'on a l'habitude de trouver en tête de romans, est ici particulièrement cocasse vu que tous les prénoms ont été conservés, que chaque membre de la famille royale est tel qu'on le connait.

Un grand regret pour moi : la fin m'a gâché le plaisir du livre. Je la sentais venir, mais espérais qu'elle soit différente, il y avait des possibilités plus drôles à mon goût.
Dans tout type de livre, même pour enfants, je déteste ce type de fin.
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La reine d'Angleterre doit quitter Buckingham Palace avec sa famille, car lors d'élections, c'est le républicain Jack Barker qui a gagné. Celui-ci avait juré de mettre la monarchie par terre. C'est chose faite, Elizabeth se retrouve au sein d'une cité au milieu du peuple, à faire la cuisine, son ménage, ses courses...
Elle est accompagnée de Charles et Diana, Margaret, Ann, la Reine mère et bien sûr Philip son mari.
Humour cocasse et grinçant pour ce roman de Sue Towsend qui décrit très bien ce qui pourrait se passer si la reine perdait son statut. Je me suis régalée avec certains détails de la vie courante qui sont décrits avec beaucoup d'authenticité.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les parasites royaux mèneront une vie ordinaire au milieu de gens ordinaires. Il est rigoureusement interdit, sous peine de graves poursuites, de s’incliner devant eux, de leur faire la révérence ou de leur manifester les formes anciennes de respect.
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Elle avait suivi ces documentaires étranges de BBC2 sur la misère dans les zones urbaines, écouté de pauvres gens parler, avec des phrases maladroites, de leur pénible existence. Mais elle avait regardé ces émissions comme autant de curiosités sociologiques, comme elle l’aurait fait des cérémonies de circoncision chez les Indiens d’Amazonie.
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- Mais Bon Dieu de merde, ta mère est quand même la foutue reine ! explosa Philip.
- Etait la foutue reine, Philip, annonça posément Elizabeth. Je suis madame Windsor désormais.
- Mountbatten, corrigea brutalement Philip, vous êtes désormais madame Mountbatten.
- Windsor est mon patronyme, Philip, et j'entends bien le garder.
- Mountbatten est mon patronyme, et vous êtes ma femme, par conséquent vous serez désormais madame Mountbatten.

(Mais ça perd un peu de son sel sans les italiques !)
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Beverley sentait battre son cœur. Comment s’adressait-on à quelqu’un dont on avait l’habitude de lécher et de coller la tête sur une enveloppe ?
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Pour tout dire, j'ai dû leur expliquer, hier soir, ce qu'est la littérature. Lee Christmas croyait qu'il s'agissait d'une chose qu'on met dans la caisse du chat.
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