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EAN : 9782021108781
202 pages
Seuil (15/01/2015)
3.45/5   10 notes
Résumé :
Jonas, photographe de presse, a pour habitude de se rendre tous les jours à la piscine et de nager en compagnie de son ami Sergio. Séparé de sa compagne, il vit seul, dans la banalité d'un quotidien sans surprises. Mais la disparition inexpliquée de sa mère, puis celle d'un collègue photographe, et de plusieurs personnes de son entourage introduit le chaos dans l'ordre des jours. Sans explication aucune, les gens, soudain, ne sont plus là: ils ne se présentent plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une histoire étrange ,celle de Jonas Ager,un nageur anonyme,photographe d'art et de presse,abondonné par sa compagne,enfant unique,pas trés proche de ses parents.Il nage régulièrement avec son ami Sergio,une belle amitié ,une belle complicité.Toute la vie de Jonas se passe comme s'il était dans l'eau en train de nager,qu'il y soit réellement ou non.Tout est estompé,un autre monde,une autre vie parallèle au quotidien,alors que survient les disparitions,d'abord sa mère,puis un collègue,puis la fille et la petite-fille d'un ami...et beaucoup d'autres.
Un roman trés dense,trés introspectif,au rythme lent,qui requiert à mon avis une lecture aussi lente pour en absorber toute les subtilités.J'ai aimé ces sensations du nageur (qui nage régulièrement en piscine s'y reconnaît facilement),la vie sociale des couloirs et des vestiaires avec ses potins ;J'ai aimé l'infini tristesse que dégage le retour de Jonas sur son passé ;J'ai aimé toutes ces réflexions profondes sur la vie(confession terrible de Sergio,à qui tout réussit ,de passer à côté de sa vie),sur le changement alors que l'apparence reste identique(les disparitions qui n'inquiètent personne);et j'ai aimé cette prose très douce,poétique et trés visuelle.La seule chose qui m'a frustrée est que l'histoire bascule dans la seconde partie dans le fantastique,noyant dans l'apocalypse Jonas et le lecteur.Mais j'ai tellement aimé les trente premiers chapitres,qu'ils compensent les dix derniers.
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Nager. J'adore ça et c'est sans doute ce qui m'a attiré vers ce livre. Ce titre énigmatique d'abord et cette première de couverture qui laisse entrevoir un monde sans fin. C'est du moins ce que j'ai ressenti.

La piscine, un monde à l'intérieur d'un monde où finalement, oui, il existe des codes, un rituel, des couloirs que l'on choisit, des nageurs que l'on croise, des personnalités que l'on reconnaît à leurs mouvements de brasse ou de crawl. Nager et accumuler des longueurs de bassin, se fondre dans l'eau, oublier l'instant et nager, nager jusqu'à ce que le corps se libère de sa pesanteur, jusqu'à ce que l'esprit se vide de ses soucis, jusqu'à ce que le bruit s'estompe.
C'est ce que fait Jonas très régulièrement, peut-être plus régulièrement encore qu'avant, avant quand il vivait avec Ada. Depuis qu'ils sont séparés, Jonas se cherche et se perd. Il a dû déménager dans un autre quartier de la ville. Il a renoncé aux photographies, du moins autres que celles que lui demande le journal pour lequel il travaille. Il boit plus que de raison, souvent seul dans des endroits plutôt glauques. Il a du mal à respirer, dort mal... Mais Jonas ne se pose pas de question sur lui-même. Par contre, il est intrigué quand les gens disparaissent autour de lui, et cela commence par sa mère...

Un très beau roman qui vous happe dès les premières lignes. Une écriture soignée, riche et puissante qui vous emmène dans un monde parallèle dans lequel il serait facile de se noyer. Une superbe métaphore sur la solitude qui s'empare de notre héros, qui ne perçoit plus les mains tendues, qui s'enfonce dans son isolement sans le reconnaître et qui paradoxalement, ne trouve sa raison de vivre que dans l'eau.

Une découverte magnifique. Un auteur à suivre très certainement, il signe ici son quatrième roman, mais le premier traduit en français. Et surtout un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour ce premier coup de coeur de l'année 2015.
Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Dès la première page d'Un nageur dans la ville, Joaquin Perez Azaustre impose un style duquel il ne dérogera pas : de longues phrases, une cadence lente, un sens aigu du détail, une précision d'horloger dans les descriptions. Extérieures mais aussi intérieures, dans la tête de son nageur qui ne semble se réaliser qu'entre les lignes de la piscine. Sa vie, sentimentale et professionnelle, devient de plus en plus floue et c'est tout son environnement qui finit par flotter à mesure que les gens, de plus en plus nombreux, disparaissent du jour au lendemain sans raison apparente. L'étrange modification du monde qui l'entoure est progressive à mesure que le livre bascule dans le conte fantastique, quelque part entre Beckett et Kafka. Ce qui n'empêche pas l'auteur de continuer dans une veine proustienne, très exigeante, qui peut, si l'on n'y prend garde, ou si l'on s'impatiente, laisser sur le bord du bassin. D'un côté, il y a une fascination pour la singulière atmosphère créée par Perez Azaustre ; de l'autre un peu de frustration devant une intrigue qui perd en intensité à mesure qu'elle se dirige vers des rivages somme toute plus prévisibles et moins originaux. Reste l'écriture du romancier natif de Cordoue, subtile et méthodique, qui se maintient hors de l'eau dans une qualité constante et sans concessions à une quelconque facilité.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Le titre français du livre "Un nageur dans la ville" me semble plus adéquat que le titre espagnol et anglais du livre, "Les nageurs". En effet, même si Jonas va nager plusieurs fois par semaine avec son ami Sergio, l'histoire se concentre sur Jonas, qui vient de perdre sa compagne, dont la mère va bientôt disparaître sans laisser de trace et dont le monde se dilite au propre comme au figuré.

L'écriture de l'auteur est solide. Certes, on est loin de l'écriture riante d'un Mendoza ou de la magnificence d'un Marias ou d'un Munoz Molina, quoique... Azaustre, quand la verve le prend, peut aussi nous emmener dans de très longues phrases qui semblent ne jamais se terminer.

Ceci dit, si beaucoup de critiques littéraires voient dans ce livre des références à Kafka, personnellement, j'y ai davantage trouver l'atmosphère peu à peu désincarnée de Yoko Ogawa.

Une belle découverte, dont je remercie Babelio et les éditions du Seuil, même si la fin m'a paru manquer de quelque chose, d'imagination j'ai envie de dire.
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Jonas nage, trois fois par semaine. Il observe aussi les autres nageurs. Chacun se bat contre l'eau comme il se bat dans la vie, en force ou en fluidité. Nager pour se protéger, pour faire le point. Il est photographe de presse et artiste, et dans son entourage des personnes disparaissent bizarrement. Lui ne s'inquiète pas. Jonas nage entre deux réalités.
Un titre bizarre mais prenant, lent mais qu'on ne veut pas quitter. Il m'a laissé une drôle d'impression, quelque chose d'indéfinissable.
Je le relirai volontiers dans quelque temps, pour voir si quelque chose m'a échappé, et pour retrouver à la lecture cet d'apesanteur qui ne nous quitte pas quand on a le livre dans les mains.
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critiques presse (3)
LaPresse
29 juillet 2015
Voilà bien l'un de ces livres sibyllins, que l'on referme un peu médusé, à se questionner sur ce qui vient vraiment de se produire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
14 janvier 2015
Des silhouettes floues des bassins de natation à celles, familières, qui se sont effacées, Jonas va tenter de comprendre le pourquoi de ce qui devient anormal. Pour raconter son itinéraire, l'écriture de Joaquín Pérez Azaústre est comme une suite d'arrêts sur image. Son roman déroule les moments d'un homme solitaire, qui va devoir affronter l'énigme des autres existences.
Lire la critique sur le site : Telerama
Chro
13 janvier 2015
Méditation existentialiste, si l’on veut, sur la solitude de l’animal humain et l’incommunicabilité, dans le monde en général et les mégapoles contemporaines en particulier, ce roman à l’intrigue flottante – forcément – semble lorgner du côté de Beckett ou Kafka.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Jonas sort du métro. Il a l'habitude de pénétrer dans le wagon à cette heure de pointe et de s'étirer, d'essayer de se faire encore plus svelte, fin, quasi transparent s'il pouvait, de bien redresser la colonne vertébrale au milieu des corps épais et massifs, munis de manteaux, de vestes, de bonnets et de sacs à main, des hommes et des femmes qui sortent du travail pour la pause déjeuner, qui viennent de tel endroit et semblent se diriger vers tel autre plus atroce encore, visages défaits par un épuisement plus mental que physique, tous agrippés aux barres horizontales ou assis, mais encastrés les uns dans les autres, comme taillés selon le même modèle usé et médiocre, tassé et hostile, prêts à lutter pour un brin d'espace et une goutte d'air, de sorte que lorsque les portes s'ouvrent Jonas doit trouver la faille où se loger, et l'occuper, l'habiller de son corps, la remplir.
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Il a toujours pensé que mourir devait ressembler un peu à s'endormir...
... qu'est-ce qui nous arrive pendant tout ce temps, avait-il demandé un jour, et qu'est-ce qui se passe avec notre corps quand on reste huit heures sans vivre, et son père l'avait regardé avec peut-être une bribe de vague compréhension, comme si la pensée de son fils prononcée à voix haute le ramenait à un moment occulté ou volontairement écarté, quand il était encore enfant et craignait lui aussi de s'endormir, parce qu'il faisait face au même vide ténébreux qu'il voyait à présent dans les yeux de Jonas, qui le fixaient...
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Regarder le jour s'achever protégés par les baies vitrées, assis à une table, le soleil tombant dans une somnolence métallique et sombre, quand le whisky se réchauffait sur leur palais et que l'air s'adaptait à la fraîcheur des trottoirs, les révélait en outre à eux-mêmes pour un maigre instant, hors du temps de la compétition..., car il y avait aussi en eux une zone cachée où ils pouvaient se lasser de cette exigence à laquelle en réalité personne ne les avait jamais contraints, une inquiétude face à la vie qui leur avait permis de se reconnaître la première fois qu'ils s'étaient vus, a l'université tels des jumeaux fortuits, d'origine dissemblable, qui se retrouvent dans le même portrait.
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Il n'arrive pas à croire que sa mère ait conservé tout ça, que tout l'appartement soit une démonstration de l'ordre le plus aseptique et que néanmoins, dans cette chambre soit maintenu ce mélange inclassable : c'est la chambre d'un bébé tout juste sorti du berceau, d'un enfant qui vient d'étrenner son vrai lit, celle d'un adolescent aux murs couverts de photos d'idoles sportives, et aussi celle d'un jeune homme silencieux concentré sur ses plans pour s'échapper d'ici : cette chambre marquée par les différents âges, comme si rien n'avait jamais cessé, appartient tout autant à chacun d'eux mais n'est plus celle de Jonas.
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Selon lui,le regard véritablement conscient est celui qui se réalise dans le contraste,il ne peut y avoir une seule réalité,ou alors c'est simplement qu'on n'en a pas découvert une autre,différente,et cette unicité de formes et de critères en vient,surtout lorsqu'on parle d'image,à étrangler le point de vue.p.74
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