Le titre est génial. Les deux auteurs qui ont fait l'expérience de la souffrance infligée par les idéologies mortifères du XXe siècle (nazisme, communisme) arrivent à cette même conclusion. Les régimes totalitaires du siècle dernier ont voulu imposer – par la force – le Bien à tous, avec les résultats que l'on connaît. Pourtant, plusieurs conceptions du bien peuvent cohabiter, comme la vision humaniste le suggère. Tous les êtres humains méritent le même respect, quels que soient leurs modes de vie et leur vision du monde.
À lire absolument pour comprendre mieux ce qui est arrivé et prendre de la distance par rapport au présent.
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Le prototype de l'opuscule, en fait une interview ou un dialogue entre deux philosophes victimes du totalitarisme et qui cherchent à comprendre ce qui peut nous permettre de résister à la terreur - et les causes de la barbarie grandissante.
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D’un autre côté, si on s’ouvrait à une compassion universelle, on ne pourrait plus vivre, on devrait aider tous les sans-abri, tous les mendiants qu’on rencontre dans la rue, et partager avec eux ce qu’on a ; or on ne le fait pas et on ne peut le faire – sauf si on est un saint. Il y a une sorte d’équilibre qui doit s’établir entre la protection de soi et le mouvement vers autrui. Mais ignorer l’existence des autres, c’est cesser d’être pleinement humain.
C’est au nom de la morale, c’est au nom de l’humanité qu’ont été commis les pires crimes contre l’humanité. C’est au nom de la morale qu’ont été commis les pires crimes immoraux. Morale perverse, donc : on est moraux avec ceux qui partagent notre monde de représentation et on est pervers avec les autres – parce que la définition de la perversion, c’est pour moi celle de Deleuze et de Lacan : est pervers celui qui vit dans un monde sans autre.
Fort de son expérience et de sa critique des systèmes totalitaires, Tzvetan Todorov met au jour les différences irréductibles, mais surtout les continuités entre totalitarisme et néolibéralisme. Car il y a dans l'uniformisation et le conformisme des sociétés occidentales des ressorts autoritaires, sans oublier ce messianisme politique dont témoigne la démesure interventionniste de l'Occident, mettant une partie du monde à feu et à sang.
C'est au nom de la morale, c'est au nom de I'humanité qu'ont été commis les pires crimes contre l'humanité. C'est au nom de la morale qu'ont été commis les pires crimes immoraux. Morale perverse, donc : on est moraux avec ceux qui partagent notre monde de représentation et on est pervers avec les autres - parce que la définition de la perversion, c'est pour moi celle de Deleuze et de Lacan : est pervers celui qui vit dans un monde sans autre.
Tzvetan Todorov.- Le jugement moral se constitue à plusieurs niveaux successifs. Au départ, la distinction même du Bien et du Mal peut être absente, faute d'avoir entouré le petit être humain par des soins et de l'avoir protégé par des attachements. Le résultat de ce manque est le nihilisme radical. Le deuxième pas dans l'acquisition du sens moral consiste à dissocier l'opposition du Bien et du Mal de celle entre Je et Autrui ou entre Nous et les Autres l'adversaire, ici, est l'égoisme ou, sur le plan collectif, l'ethnocentrisme. Enfin, le troisime degré consiste à renoncer a toute répartition systematique du Bien et du Mal, à ne pas situer ces terms dans une quelconque partie de l'humanité, mais à admettre que ces jugements peuvent s'appliquer aussi bien à nous qu'aux autres. Donc, à combattre le manichéisme du jugememt.
Aujourd’hui, sur environ huit mille quatre cents
fichés “S”, rappelle une enquête du CNRS, on dénonce près de cent psychopathes. La psychopathie, ce n’est pas une maladie mentale, mais une carence éducative et culturelle grave. Ce sont des enfants qui n’ont pas été structurés par leur famille, ni par la culture, ni par leur milieu. Quand il n’y a pas de structure autour d’un enfant, il devient atomique, et l’on voit réapparaître très rapidement des processus archaïque de socialisation, c’est-à-dire la loi du plus fort. Michelet le disait, quand l’ Etat est défaillant, les sorcières apparaissent. (p.28)
Boris Cyrulnik vous présente son ouvrage "Quarante voleurs en carence affective : bagarres animales et guerres humaines" aux éditions Odile Jacob. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
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Note de musique : © mollat
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