Alors que la fin se rapproche, l'auteur semble décidé à faire un peu table rase au milieu de ses nombreux personnages et intrigues pour se concentrer sur ce qui a forgé son héroïne dès les premiers tomes. Un procédé plus ou moins judicieux…
En effet, alors qu'
Urasawa avait parfaitement développé ses personnages secondaires depuis de nombreux tomes, il nous fait un sacré 180° dans ce tome, nous offrant d'abord un moment d'apothéose inattendu pour Hanazono, ce que j'ai beaucoup aimé, mais tout cela pour mieux nous l'enlever ensuite brutalement. Je suis ainsi fort partagée sur les choix faits concernant Fujiko et sa carrière. C'était chouette parce que inattendu mais triste car j'attendais autre chose d'elle…
C'est d'ailleurs un peu le sujet de ce tome. J'ai trouvé
Urasawa assez maladroit dans ses transitions cette fois ou en tout cas plus brutal qu'habituellement, car le virage de Fuijko n'ayant pas suffi, il a fallu qu'il en rajoute un concernant sa grande rivale et sa père. Cela nous pendait au nez depuis un moment et il a fallu que ça tombe maintenant, juste après cette fameuse annonce. Je vois le lien mais je n'aime pas forcément cette narration qui vient se resserrer autour de Sayaka qu'on veut nous forcer à voir comme LA rivale de Yawara alors qu'elle en a des très intéressantes partout dans le monde, bien moins pénible et avec une aura de sportive qui m'intéressait bien plus, qui ne demandent qu'à être mises en avant au lieu d'être sempiternellement écartées.
Reste que la lecture se fait sans peine.
Urasawa sait y faire pour raconter une histoire, que ce soit un match de seconde qui devient palpitant grâce à lui, une révélation personnelle qui finit par déclencher une folie médiatique, ou une crise existentielle qui par effet boule de neige change la face du monde du judo. Chaque petit grain de sable prend de vaste proportion sous sa plume, grâce à sa science de la mise en scène du fameux effet boule de neige qu'il maîtrise si bien. du coup, c'est très souvent drôle dans le sens cocasse, c'est émouvant aussi avec ces seconds couteaux qu'on a appris à aimer, et c'est prenant car on aime suivre la destinée de cette héroïne à fleur de peau. L'auteur est aussi à l'aise dans le registre de la comédie, du sport, du drame que de la romance. Tout se dessine admirablement.
Je n'ai pas forcément aimé les choix de l'auteur dans ce tome, mais je reconnais une fois de plus sa science de la mise en scène, qui m'a follement amusée mais également touchée. J'ai trouvé émouvant cette mise en avant des loosers du débuts. J'ai aimé voir Yawara en difficulté hors du tatami. Je trouve les « romances » finement jouées chacune dans leur registre, tout comme les relations familiales. Les comédies sportives ça lui réussit bien, même si les longueurs sont bien plus là que dans Happy !.
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