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EAN : 9782907337441
57 pages
Folies d'encre (07/02/2008)
4.5/5   2 notes
Résumé :

À propos

A un passant est un premier roman. Un premier roman qui relate une histoire d'amour. Sujet banal, peut-être, mais Juliette Vallery a le langage de la peau, celui qui dit l'état fébrile et émouvant, solitaire, magnifique, narrant l'inquiétude et détaillant les humeurs passionnelles. Elle fait intervenir le personnage féminin à la première personne, le je, elle frotte le langage à l'autre, de très près, de très très près. L'homme est à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Elle et Lui se rencontrent à un arrêt de bus. La suite ? Une histoire d'amour dans laquelle les protagonistes se laissent prendre. « Les matins s'ouvraient sur des glissements de peau. Des odeurs âcres, pénétrantes. Des transferts de chaleur. » (p. 7) Il y a la joie des débuts et tout ce qui compose la poésie amoureuse d'une relation qui s'installe. Elle déploie une langue sensuelle et charnelle, Lui est plus factuel et détaché. « En amour, les sables mouvants sont les seuls terrains constructibles. » (p. 31) Hélas, le bel amour vite tiédit et s'appauvrit. L'un se détache, l'autre se désole. L'attente délicieuse devient torture et doute. Et les raccommodements sont d'autres déchirures dans la belle histoire.

Le titre est un hommage à Charles Baudelaire et le développement de ses célèbres vers : que se serait-il passé si le narrateur poète avait arrêté cette troublante passante dans la rue ? Juliette Vallery tente une réponse, forcément douce-amère, lourde des désillusions et des désenchantements que le quotidien inflige à la passion. « Pourquoi l'avoir suivi ce matin-là ? Probablement parce qu'à son contact effleuré, je sentais mon corps se dessiner. Un éclairage inattendu. Il n'y a que cela que l'on puisse nommer une rencontre. Ce moment précis où la vie se déracine pour basculer vers l'étrange. » (p. 8) En quelque cinquante pages, l'autrice se livre avec brio à un exercice délicat : parler de l'amour sans répéter les mots des autres. de sa plume vivante et vibrante, elle donne à voir l'union des corps et la valse des coeurs. C'est superbe, étourdissant, et même le chagrin est beau.
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Juliette Vallery, je l'ai découverte grâce à ses séries à succès Pops et Patabulle. Ici, avec ce titre A un passant, c'est une autre facette de son talent qu'elle nous livre. Si on peut parler de grand écart, j'ai pourtant retrouvé dans ces deux univers une même poésie des mots. Qu'elle s'adresse aux touts petits ou aux grands, Juliette Vallery utilise le même langage des sentiments, celui qui fait mouche et vous touche droit au coeur.

Pour s'en convaincre, il suffit juste de parcourir les intitulés des "chapitres" : "Etincelle", "Eblouissement", "Eclipse", "Crépuscule", "Veilleuse", ces cinq mots qui résument à eux-seuls ce court récit, cette histoire d'amour, de passion aussi puissante qu'éphémère.

Dans un jeu de paragraphes courts, elle alterne les points de vue en "je" de sa narratrice, son Elle, et ceux en "il" du passant qui bouleverse sa vie, son Il.

"Il n'y a que cela que l'on puisse nommer une rencontre. Ce moment précis où la vie se déracine pour basculer vers l'étrange."

Sa narratrice revient dix ans après sur cet amour qui l'a naufragée. Il lui a fallu tout ce temps pour le regarder en face. Son Il, elle l'a rencontré dans la rue - un passant qui n'en était pas vraiment un puisqu'il l'épiait depuis un moment, un homme qui n'était pas son genre et pour qui elle n'avait pas dressé ses barrières de protection. de cette rencontre "fortuite" naît une passion torride, instantanée, dévastatrice.

Comme elle, on adore jouer les "voyeuses. Entrer par effraction dans les cours interdites". Dès la première ligne, on observe ce couple, mort avant même d'être né. Et, immanquablement, on s'interroge sur l'amour, la passion, le couple, la pérennité des sentiments ... Ne s'agit-il que de mots ?

"Trois p'tits chats. Chasse à coeur. Coeur à corps. Corrida. D'arrache-pied. Pied à terre. Terrain vague. Vague à l'âme. Lame de fond. Fondement. Mensonger. Gestuelle. Elimée. Mélodie. Dissonante. Entonnée. Nez au vent. Vengeresse. Respirant, mal sans toi, à l'étroit, à l'étroit, trois p'tits pas, patatras..."

D'un bout à l'autre, on se laisse entraîner dans cette danse, tantôt rapide et passionnelle, tantôt lente et sensuelle. On entend bien les dissonances, celles qui devraient mettre en garde mais, comme Elle, on ne veut y prêter l'oreille. Pas tout de suite, pas maintenant. Et si l'histoire finissait bien ?

Comme le Petit Prince demandait à l'aviateur de lui dessiner un mouton, Elle lui demande de lui raconter une histoire, se laisse bercer par ses mots, oublie que leur temps est forcément compté, que déjà ils se leurrent l'un l'autre, que déjà ils se quittent...

Ce petit livre blanc se déguste. On caresse le papier grumeleux de la couverture. On savoure les mots qui s'égrènent et comme cet enfant de l'"épilogue", on "se concentre sur le dessin des lettres, feint de décrypter leurs boucles, et réinvente l'histoire". Si raconter permet à la narratrice de prendre une distance par rapport à cet amour, de transformer l'homme en personnage, de ne plus le voir que comme un passant, le lecteur, lui, s'interroge longtemps après avoir refermé le livre : "nous deux" n'est-il qu'une chimère douce-amère ?

"Lui
(...)
- En fait, moi, je ne vois l'amour que comme ça : un mélange de poésie et de burlesque, ourlé d'une brutale gravité.
L'histoire balance entre romance et grand guignol. Et soudain, se creuse quelque chose qui ressemble au destin."

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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J'ai découvert cette auteure via la littérature jeunesse, enfin pour être exacte c'est ma fille qui a rencontré Juliette VALLERY dans un salon proche de Toulouse.
Elle a choisi deux livres pour enfants de l'auteure dont "La guerre des cracras" et lire le même écrivain que ma p'tite poupette est un exercice auquel je me prête avec un immense plaisir.


Louisa chronique La guerre des cracras de Juliette VALLERY et Nathalie CHOUX (voir le shoot de Loley)


Tout commence à un arrêt de bus, il ose l'aborder, elle le suit, l'amour pointe finalement son nez, neuf et excitant.
Je suis rentrée dans la tête d'un homme et d'une femme, j'ai recueilli leurs confidences, leurs ressentis, je les ai suivis dans leur folie, il a suffit d'un regard, une pensée ...

"A un passant" à un accent de poésie, savoir manier les mots, jouer avec eux, les placer au bon endroit, à côté de celui qui va rendre la phrase plus belle, lui donner un vrai impact.
Juliette Vallery est une vraie fée, capable de manier le verbe dans la littérature adulte comme de faire mouche (clin d'oeil à nos cracras) avec la littérature enfantine.

Ce court roman relevant pour moi de la nouvelle, m'a permis de faire une pause dans mes lectures qui peuvent être plus noires, une lecture où on se laisse aller sans réfléchir mais avec une légère crainte malgré tout.
On peut se demander si le roman n'est pas une confidence, un souvenir ou encore un rêve, comment peut se terminer ce début d'histoire, léger, parti de rien.
Lien : http://leshootdeloley.blogsp..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- En fait, moi, je ne vois l'amour que comme ça : un mélange de poésie et de burlesque, ourlé d'une brutale gravité.
L'histoire balance entre romance et grand guignol. Et soudain, se creuse quelque chose qui ressemble au destin.
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Il n'y a que cela que l'on puisse nommer une rencontre. Ce moment précis où la vie se déracine pour basculer vers l'étrange.
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Maintenant, ils traquent les mots, mais tous se dérobent. Est-ce ça, la fin d'un amour ? Ces corps qui parlent encore et ces mots qui résistent ?
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« Pourquoi l’avoir suivi ce matin-là ? Probablement parce qu’à son contact effleuré, je sentais mon corps se dessiner. Un éclairage inattendu. Il n’y a que cela que l’on puisse nommer une rencontre. Ce moment précis où la vie se déracine pour basculer vers l’étrange. » (p. 8)
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« Les matins s’ouvraient sur des glissements de peau. Des odeurs âcres, pénétrantes. Des transferts de chaleur. » (p. 7)
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Vidéo de Juliette Valléry
Chanson animée de l'album "Patabulle les pieds sur terre" édité par Actes Sud junior. Texte : Juliette Vallery. Illustration : Tristan Mory.
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