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Paco les mains rouges tome 1 sur 2
EAN : 9782205068122
80 pages
Dargaud (06/09/2013)
3.83/5   87 notes
Résumé :
Un jeune instituteur auteur d’un crime passionnel échappe à la guillotine, mais se voit condamné au bagne à perpétuité. Son calvaire commence dès le voyage vers la Guyane. Là-bas, "Paco les Mains rouges", surnommé ainsi parce qu’il a commis un crime de sang, doit affronter la réalité d’un monde carcéral où règne la loi du plus fort, où il faut survivre à chaque instant sans avoir le moindre espoir de sortir libre. Un magnifique et puissant récit servi par le dessin ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Le bagne de l'Entre-deux-guerres est celui de Papillon et du groupe des anarchistes de la Belle Époque (ceux des attentats comme Théodule Meunier ou de la Bande à Bonnot).

Le bagne de cette époque a officiellement dû accepter quelques réformes après le passage de l'écrivain Albert Londres, une allusion est d'ailleurs faite à sa venue.

Le héros Paco (de son vrai nom Patrick Comasson) a été infirmier durant la Grande Guerre et a exercé comme instituteur jusqu'à ce qu'il tue un homme dans une forêt avec un fusil de chasse. Ce ne peut pas être un accident mais on ignore les mobiles du crime mis en scène. Comme il embarque à Marseille (ce qui nous vaut quelques vignettes sur la ville), il est originaire du quart nord-est de la France, Comasson serait d'ailleurs plutôt un nom originaire du sud de la Bourgogne et il retrouve au bagne un gars de Dijon qu'il considère comme un homme de sa région.

Cet album, au graphisme assez caricatural (imitant en cela des dessins d'un amateur) aux couleurs toutes proche du sépia, a pour narrateur le personnage principal. le héros nous décrit avec pudeur mais vérité un monde de violence et de corruption qui correspond bien à ce que l'on connaît aujourd'hui. La dimension homosexuelle est assez présente qu'elle soit soumise ou consentie, le héros découvre l'une et l'autre.

Le tome 1 se clôt avec le désir de Paco de quitter un emploi de planqué pour rejoindre celui avec qui il a noué progressivement une amitié virile. Ce dernier, après l'échec d'une évasion, a été envoyé aux îles du Salut.





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Un jeune instituteur ayant échappé de peu à la guillotine après un crime passionnel est envoyé au bagne en Guyane. Sur le bateau, malgré sa frêle constitution et son tempérament introverti, il profite de la protection d'Armand, un tatoueur, pour éviter les ennuis. Mais une fois arrivé sur place, il devient une cible de choix pour les durs à cuire de la colonie pénitentiaire. Violé par trois codétenus, il gagne le respect et le surnom de « Paco les mains rouges » après avoir égorgé l'un de ses agresseurs : « Si je réagissais pas tout de suite, j'allais devenir la pute de toute la case ou alors je me tuais tout de suite. » Prisonnier modèle, il parvient à se préserver en étant embauché comme homme à tout faire par un gardien. Mais les crises de palu et une improbable histoire d'amour vont venir bouleverser son quotidien.

Cet album, première partie d'un diptyque, est bluffant à bien des égards. D'abord le scénario de Vehlmann est un petit bijou. Parfaitement documenté, mêlant la violence brute à l'intimité la plus émouvante, il met en scène un personnage d'une incroyable justesse. La narration en récitatifs ne plombe jamais le propos, elle donne au contraire à l'ensemble une forte dimension dramatique. Ensuite, le dessin aux tons sépia de Sagot, proche de l'art naïf, s'attarde davantage sur les atmosphères moites et oppressantes du bagne que sur une représentation ultra réaliste des lieux et des hommes. Tout en suggestion, il brosse avec maestria l'ambiance crépusculaire dans laquelle évolue prisonnier et matons.

Un album ambitieux, mêlant la rigueur historique à une romance homosexuelle aussi surprenante que crédible. Finalement, le récit de Paco possède la force du témoignage et le charme de la fiction. du très grand art dont il me tarde de lire la suite et la fin.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un veinard, ce Paco : à défaut de perdre la tête sous le couperet de la guillotine, il embarque de l'Ile de Ré pour la Guyane, le bagne de Saint-Laurent-du-Maroni en l'occurrence.
Ancien instituteur, infirmier à la fin de la première guerre mondiale, ce "notable" ne sera pas dans les plus mal lotis des bagnards. Il n'empêche qu'il est mis à l'épreuve par ses codétenus, dès son arrivée. le respect, en prison, ça se mérite : lynchage, viol. A toi de montrer que tu n'es pas un faiblard après ces humiliations, si tu ne veux pas devenir "la pute de la case" (sic).
Le climat et la faune sont impitoyables aussi, Paco est fréquemment terrassé par des crises de paludisme.
Finalement, sous ses airs innocents et honnêtes, il se débrouille plutôt bien, travaillant comme domestique chez un surveillant, puis sollicité pour des combines juteuses par des hauts-placés de l'administration pénitentiaire.

Dessin sepia, à la fois détaillé et épuré, qui rappelle le trait de Guy Delisle. L'histoire, intéressante et émouvante, donne envie d'en savoir plus sur les bagnes*.
L'intrigue est hélas brutalement interrompue. Ne vous fiez pas à l'épaisseur de l'ouvrage, il est complété par une vingtaine de pages de 'cahier graphique'.
Des mauvais esprits diront que ce découpage en 'cliffhanger' est un coup de bizness ('Pourquoi se priver de faire cracher deux fois le gogo avec deux tomes au lieu d'un ?' a dit un auteur de BD récemment rencontré, et déplorant cette pratique). Ça agace d'être un gogo...

* cf. ouvrage 'Au bagne' d'Albert Londres.
Pour info : "Le bagne de Saint-Laurent-sur-Maroni ne ferma qu'en 1946, année où le bagne tout entier cessa définitivement d'exister. Sa fermeture avait été décidée par le décret-loi de Daladier, en 1938." (source : Wikipédia)
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J'ai pris ce livre à la bibliothèque uniquement parce que la couverture me plaisait, le bateau; la mer, le squelette, encore une histoire de pirates avec un dessin en deux couleurs, austère et tragique. En tragédie et austérité, j'ai été servi, en guise de pirates, il s'agit en fait d'une histoire de bagne. le ton est assez sordide et noir, l'horreur des prisons de Guyane est décrite dans les détails les plus noirs, les mentalités sombrent toutes dans les plus grandes bassesses. Magouilles, escroqueries, viols sont le quotidien des prisonniers, les rapports humains sont explorés dans le fond de leur noirceur. C'est choquant tant c'est décrit avec réalisme, cependant une petite pointe d'espoir subsiste, mais il faudra attendre le deuxième tome pour savoir si elle est fondée.
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1930, Patrick Comasson dit « Paco » échappe de justesse à la guillotine mais écope d'une peine à perpétuité qu'il fera en Guyane.

Bagnard. Un statut et un quotidien avec lesquels il va désormais devoir composer.

Cinq ans : c'est la durée de vie d'un forçat dans les colonies françaises. Paco est bien décidé à faire un pied-de-nez à ces sordides statistiques.

« Fagot ». Voilà ce qu'il est devenu. Sous cette étiquette, l'administration pénitentiaire désigne les condamnés à perpétuité. Paco va devoir apprendre à vivre aux côtés des « pieds-de-biche » (récidivistes), des « Premiers-Paris » (les malfrats qui ont fait la Une des journaux), des « Joyeux »…

Pour survivre dans cet enfer, le premier objectif est de se faire respecter. S'il n'y parvient pas, il n'aura d'autres choix que de subir les traitements réservés aux « bonniches » ou aux « mômes »… Et le respect passe en partie par les tatouages dont les bagnards sont couverts. Alors, lorsque Paco rencontre Armand (alias « Bouzille ») pendant la traversée vers Cayenne, il lui demande d'immortaliser « La mort qui fauche » dans son dos. Les heures passées avec Armand marquent le début d'une amitié particulière avec le tatoueur.

Puis c'est l'arrivée à Saint-Laurent-du-Maroni. le premier jour, Paco est victime d'un viol collectif. Il sait qu'il doit rendre coup pour coup sans tarder sous peine de devenir la pute du bagne. Grâce au couteau qu'on lui a glissé dans la main, Paco peut réaliser sa vendetta. Il repère un de ses trois violeurs et l'égorge à l'heure où les prisonniers s'agglutinent au réfectoire pour le repas de midi. le voilà qui s'est fait un nom : « Paco les mains rouges ».

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Il y a une poignée d'auteurs pour lesquels je me dis – à chaque fois que je les lis – qu'il serait bon que je me rue sur tous leurs albums. C'est le cas pour Fabien Vehlmann. Paco les mains rouges, Les derniers jours d'un immortel, Les cinq conteurs de Bagdad : le constat est immuable. Trois titres où le scénario tient essentiellement à la voix-off qui accompagne la majeure partie de la lecture, une base narrative que le scénariste maîtrise parfaitement.

Dans cet album, l'introspection du personnage principal n'est pas qu'une simple remise en question. C'est aussi un témoignage. Paco est le narrateur de sa propre histoire. Dans une lettre qu'il adresse à une mystérieuse inconnue, il parle à coeur ouvert de ses années de bagne. Une expérience qu'il aborde frontalement, sans se mentir.

On découvre un univers très codifié et une certaine vision de la liberté (où la débrouille et les magouilles sont le seul moyen de survivre). On navigue entre les règles officielles (de l'administration pénitentiaire) et officieuses (les règles de conduite entre bagnards). Dans l'ensemble, il y a tout de même assez peu de sensations corporelles (la faim, le froid et la douleur existent à peine).

L'auteur impose une certaine distance entre les faits et la manière dont son personnage les a vécus. Cet équilibre narratif entre passé (la vie de bagnard) et présent (le moment où il se confie dans une lettre) donne une impression de légèreté assez déconcertante (vu le contexte) mais assez agréable à côtoyer tout au long de la lecture. On ne ressent aucune impression d'étouffement. le personnage semble avoir facilement tiré son épingle du jeu et s'être débarrassé de tout état d'âme. Surprenant. Cela me fait penser que l'essentiel est à venir et que les émotions vont jaillir dans le second tome. Pour le moment, on n'a que quelques soubresauts et cela ne m'a pas suffit pour ressentir de l'empathie pour le personnage, malgré quelques formulations habilement tournées.

Le scénario colle à merveille à l'univers artistique d'Eric Sagot d'ailleurs, n'a-t-il pas été écrit spécialement pour ce dessinateur ? (pour avoir la réponse, je vous renvoie à cet article de Vehlmann). le dessin minimaliste crée une atmosphère assez particulière, un lieu hors du temps et hors des conventions. Il intègre naturellement à ses illustrations l'art brut des tatouages des bagnes de Biribi et de Guyane. Noir, marron, blanc : seules ces trois couleurs ont été retenues pour la mise en couleur. Elles contiennent un peu de nostalgie sur certains passage, elles sont plus rugueuses à d'autres… bref, elles aident naturellement le lecteur à se représenter les ambiances… à s'approprier cette histoire.

Ce premier tome se referme sur un cahier graphique assez conséquent. Il contient de nombreux échanges de story-board entre les auteurs. On y voit la couleur jaillir de manière éphémère sur certaines planches et on se représente un peu mieux la manière dont les auteurs ont collaboré sur ce projet.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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critiques presse (4)
Bedeo
02 octobre 2013
Un premier tome aussi prenant que violent dans un bel album toilé.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
30 septembre 2013
Richement documenté, cette première partie tient toute ses promesses tant scénaristiquement que graphiquement. Le dessin n’est pas sans rappeler quelque peu David B. et l’utilisation des couleurs sépia renforce cette sensation d’un passé que l’on aurait trop souvent oublié de se remémorer. Un brillant premier album.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
09 septembre 2013
Baigné de marron, le trait synthétique, à tendance « art brut », d’Eric Sagot contraste avec la dureté du cadre et des situations. Le dessin comme l’intrigue pratiquent les ellipses ou métaphores plutôt qu’une narration trop explicite. Avec élégance, et pudeur.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
27 août 2013
Premier volume d'un diptyque alléchant, Paco les Mains Rouges est un véritable reportage au cœur d'un huis clos à la fois mythique et méconnu. Quatre-vingt-dix ans après celui d'Albert Londres, une plongée dans la géhenne des bagnards.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
A Saint-Laurent du Maroni [en Guyane], le directeur [du bagne] nous a fait un discours pas piqué des vers.
"Evadez-vous, allez-y... Quand vous aurez essayé, si vous avez survécu à la forêt ou aux requins, l'envie vous sera définitivement passée."
(p. 13)
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alors à un moment je leur ai écrit une dernière fois pour leur dire de m'oublier, de faire comme si 'étais mort.
J'ai plus jamais eu de nouvelles...
Tu vois il a pas fallu les pousser beaucoup.
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-... t'y es allé fort cette fois-là, t'étais vraiment obligé de l'saigner en plein jour?
- La nuit les autres auraient pas vu le sang. Et on m'aurait pas appelé Paco les mains rouges.
- Ah oui, le blaze...
J'imagine qu'on t'a plus emmerdé après.
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Au cachot, j'ai écrit une lettre à ma fiancée et à ma famille. J'ai dit que la Guyane était très belle.
Qu'est-ce que j'aurais pu leur dire d'autre ?
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J’étais prêt à tout plutôt que de rester planqué comme un rat à attendre qu’on me tombe dessus. Y a des fois où la peur donne du culot
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