AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757892190
224 pages
Points (04/11/2021)
3.81/5   8 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l'iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intimement liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Âge à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarn... >Voir plus
Que lire après La robeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Très belle et agréable surprise de découvrir l'édition en format poche du Beau-Livre La robe, une histoire culturelle du Moyen-Âge à aujourd'hui de Georges Vigarello que j'ai eu le plaisir de lire à l'occasion de la dernière Masse Critique.
L'histoire extraordinaire d'un vêtement féminin emblématique au fil des siècles dans l'Europe occidentale et outre- Atlantique.

Son petit format n'empêche aucunement l'abondance des explications et ne prive pas les yeux de la richesse iconographique des tapisseries, Livres d'heures, peintures, photographies et autres visuels du XIIIème à nos jours.

Ce très bel ouvrage est une mine d'or sur les évolutions de la représentation de la femme, son rôle, son statut à travers les modifications de la robe. La robe sous toutes ses formes, étoffes, décors, couleurs et accessoires épouse indéniablement les contraintes ou les libérations de son époque.

C'est ce que nous explique Georges Vigarello, dans une analyse fine et pointue à partir de sources diverses que l'on retrouve dans la bibliographie à la fin de l'ouvrage.

George Vigarello, historien spécialiste des représentations du corps démontre de manière brillante dans un langage parfois technique mais compréhensible les liens indissolubles entre l'évolution de la robe et les mutations profondes de la société.

Evolution et concurrence parallèle entre la robe et l'émergence du port du pantalon revendiqué par la femme.
C'est ainsi que j'ai appris en lisant ce livre l'existence du mouvement Bloomérisme qui s'est créé en 1855 à Boston par Amélia Bloomer qui prône l'égalité et le la liberté de mouvement par le port du pantalon qui prend originellement la forme suivante pour ne pas choquer « jupe courte pour ne pas gêner la marche, culotte longue, tunique et pantalon ».

Lire l'histoire de la robe, c'est faire un très beau voyage dans des chapitres dédiés aux grandes époques qui ont marqué la robe après Eve.

Entre autres, le XVI ième siècle, le siècle de la géométrie et des nouvelles inventions qui vont influencer le code vestimentaire de la femme, image parfaite de ce que l'on attend d'elle. Laçage étroit du buste jusqu'à l'étranglement, bas encombré par les arceaux exubérants des vertugadins venus d'Espagne. Une image de la femme fragile et statique, privée de ses mouvements, de ses décisions.

Révolution de la robe légère antique légèrement transparente, figure de la libération de la femme avant le retour à la restauration des formes, portrait redevenu rigide avec l'apogée de la crinoline au 19ième siècle et les jolis mots de Baudelaire « elle s'avance, glisse, dans, roule avec son poids de jupons brodés qui lui sert à la fois de piédestal et de balancier ».

Les années après-guerre, robes en corolle, en fleurs pour mieux danser. le tailleur de Christian Dior qui a fait débat par le retour à une certaine rigidité car le haut est galbé, étroit, la jupe noire s'élargit, veste bombant les hanches selon les procédés anciens.

Et mon grand final et mon coup de coeur pour les femmes volantes de Courrèges dans les années 60 : robes raccourcies au genou, effacement de la taille. le film Les demoiselles de Rochefort sont la parfaite représentation de ce nouvel élan vestimentaire.

Entre résistance culturelle et libération de la femme en tant qu'individu, la robe n'a pas fini de parler d'elle dans le monde de la mode et bien au delà.

Un très beau coup de coeur !

Je remercie Babelio et les éditions Points de m'avoir fait découvrir ce bel ouvrage !

Commenter  J’apprécie          390
Le premier point positif de ce livre est son format : c'est un beau livre (avec jolie couverture, nombreuses illustrations, papier glacé…) mais c'est aussi un petit format, donc facile à manipuler, à ranger, et à un prix raisonnable !

Le contenu de cet ouvrage est tout aussi positif : même s'il n'apporte pas des éléments révolutionnaires par rapport aux nombreux livres déjà consacrés à l'histoire de la mode, l'angle de vue choisi est intéressant. En effet, Georges Vigarello étudie l'évolution des formes de la robe comme représentative de l'évolution de la place de la femme dans la société. L'espace physique qu'occupe la femme à travers son vêtement est ainsi révélateur de sa plus ou moins grande domination par les hommes, ou au contraire de sa recherche d'émancipation, aux différentes époques.

Les illustrations (enluminures médiévales, portraits, photographies ou encore vêtements conservés) sont très bien choisies et donnent un bon aperçu visuel du vêtement féminin du Moyen Âge à nos jours.

Un beau livre à offrir et à découvrir, qui plaira autant aux novices curieux de découvrir l'histoire de la mode qu'aux connaisseurs, car l'ouvrage est très rigoureux d'un point de vue scientifique avec de nombreuses notes et une longue bibliographie.
Commenter  J’apprécie          90
La mode est politique, et le vêtement a une histoire...
Je connaissais déjà le travail de la chercheuse Christine Bard sur la jupe et le pantalon, qu'elle étudie dans une perspective d'histoire du genre, puisque ces vêtements peuvent être à la fois vus comme transgressifs et émancipateurs, comme érotiques, comme politiques...
Même si la démarche de George Vigarello n'est pas aussi féministe que celle de Christine Bard, il croise forcément l'histoire du genre en parlant de robe. Car les robes sont associées au corps féminin, qu'elles le cachent comme au Moyen-Âge, le redessinent avec les corsets, l'effacent avec les robes de Poiret, ou accompagnent les femmes actives d'aujourd'hui. Car Georges Vigarello est un spécialiste de l'histoire du corps, et étudier les robes, c'est étudier les représentations sur le corps féminin. Par exemple, je ne connaissais ainsi pas le concept de "femme-fleur" du XIX ème siècle, mais c'est l'idée que les tenues avec crinolines, manches à ballons, tissus de luxe..., rendent tout mouvement impossible - il est même difficile de passer les portes avec des jupes si larges. Les femmes ne peuvent être qu'assises, elles sont des objets d'apparat, reflétant la richesse du mari, tandis qu'elles sont reléguées à la sphère privée et au salon.
Enfin, c'est un très bel objet livre avec de très nombreuses et très belles illustrations.
Commenter  J’apprécie          70

Comme annoncé en quatrième de couverture, le but de ce récit est bel et bien de nous faire découvrir l'évolution de la robe à travers les différents contextes sociaux/économiques/culturels.
Il ne s'agit donc pas d'une banale chronologie où quelques vêtements sont exposés pour en montrer l'évolution stylistique mais bien d'un grandiose travail de recherche qui est retranscrit à travers cet essai. Les amateurs de mode qui veulent juste passer leur curiosité vont être déçus.

Bien que j'ai trouvé cet ouvrage riche de connaissances très intéressant, j'ai cependant relevé quelques points qui m'ont ''gâché'' ma lecture.

Premièrement : la police. Je ne l'ai trouvé pas adéquate et la taille ne facilite pas la lecture.
Ensuite, certes, l'iconographie est loin d'être pauvre mais sachant que le texte est truffé de références à tel tableau, telle publicité..., j'ai trouvé qu'en comparaison elle était un peu faible.
Dernièrement, le texte étant assez technique, peut-être qu'un lexique n'aurait pas été superflu (alors que les notes et références bibliographiques sont abondantes).

Je remercie Babelio et les éditions Points pour l'envoi de cet ouvrage à l'occasion de la Masse critique.
Commenter  J’apprécie          20
Je remercie Masse Critique et les éditions Points pour ce partage.
L'auteur nous dresse l'histoire de la robe en occident. Avec une plume très agréable, on découvre l'évolution des représentations du corps de la femme à travers l'organisation de ses différentes étoffes qui constituent cet habit. On perçoit la place qu'elle occupe en fonction des époques avec des avancées et des retours en arrière, liés aux moeurs et à la politique. Au delà d'un effet de mode, la robe évolue avec l'émancipation de la femme. Objet de torture, elle progresse vers une libération du corps et s'adapte pour ne plus être contrainte mais fluidité, tout en permettant à la femme de travailler. le livre est agréablement illustré, ce qui perme de mieux appréhender les descriptions parfois trop complexes.
C'est de plus un très beau livre.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La banalisation du pantalon féminin est, inévitablement alors, au bout d'un te chemin, affirmant très spécifiquement un accroissement d'égalité comme un accroissement de liberté. L'histoire de la robe bute ainsi sur celle d'un habit radicalement différent, prenant sa place, tout en prolongeant son exigence.
Une telle histoire se complique pourtant encore. L'attention portée à une libération des gestes et du mouvement est aussi une attention portée à des effets plus profonds. Elle révèle des exigences inédites. Elle traque l'univers sensible, la manière dont l'habit est ressenti, l'intérêt porté au confort intime, aux impressions venues de l'étoffe, à la manière d'habiter l'architecture du vêtement. Autant de repères triomphants aujourd'hui, valorisés dans nos sociétés individualistes, fascinées de personnalisation et de psychologie. Autant de repères qui renversent alors plus que jamais le dispositif traditionnel de la robe : non plus l'imposition de quelque artifice extérieur, mais l'affirmation totalement inédite d'une exigence décisive venue de l'intérieur.
(2 derniers paragraphes de la conclusion).
Commenter  J’apprécie          40
La représentation de la femme, par exemple, son rôle, son statut, sont directement présents dans ses allures et ses maintiens. Son apparence traduit ce qui est attendu d’elle : elle existe de part en part dans ce qui l’enveloppe et la contraint. D’où l’enjeu d’une histoire de la robe, celle de ses formes, celle de leurs révolutions dans le temps.
Commenter  J’apprécie          51
Rien d'autre qu'une conquête sans doute, mais aussi une élaboration lente, un labeur de chrysalide, où sur les miroitements de l'extériorité, les exigences de l'intériorité ont pris une importance insoupçonnée.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Georges Vigarello (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Vigarello
Table ronde, carte blanche proposée par la CASDEN
Modération: Pascal BLANCHARD, codirecteur du groupe de recherches Achac
Intervenants: Laetitia BERNARD, journaliste à France Inter, Sandrine LEMAIRE, professeure agrégée en classes préparatoires à Reims, Thomas SNÉGAROFF, journaliste à Radio France et à France TV, Lilian THURAM, footballeur international, président de la Fondation Lilian Thuram, Georges VIGARELLO, directeur d'études de l'EHESS
Les Jeux Olympiques participent pleinement du processus contemporain de mondialisation et à chaque décennie on annonce « la fin des Jeux ». Quatorze pays étaient rassemblés à Athènes en 1896. Ils seront plus de 200 à Paris en 2024. Entre temps, l'espace olympique est devenu un lieu de combat politique permanent. Comme le sport avec sa médiatisation, c'est le premier espace pour porter un combat, engager un boycott, combattre pour les droits de l'homme en URSS et en Chine, lutter contre des invasions en Tchécoslovaquie, au Tibet ou en Ukraine, revendiquer contre le racisme, l'apartheid ou développer sa propagande (de l'Allemagne nazie à l'URSS, de l'Italie de Mussolini à l'Amérique…). le Covid, la guerre froide, la montée des extrêmes, la guerre froide, l'URSS et les spartakiades, le combat pour la parité, le tiers-mondisme et sa volonté de jeux alternatifs n'ont pas mis fin au modèle olympique qui a chaque fois va réussir à renaître de ses cendres. Que seront les Jeux dans l'avenir ? Sont-ils condamnés à disparaître sous la forme que nous connaissons ? Les enjeux démocratiques, la volonté des populations, les enjeux économiques et écologiques remettent en cause l'idée même de ces grands rendez-vous mondiaux autour du sport ? Depuis Tokyo et la crise de la Covid, la question se pose avec cette édition spectrale, sans spectateurs. Que seront les Jeux dans les prochaines décennies après le partage sans concurrence entre Paris et Los Angeles des Olympiades des 2024 et 2028 ?
+ Lire la suite
autres livres classés : modeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}